
D’ailleurs, j’observe que l’on poursuit la procédure de mise sous entente préalable des
établissements en cas de constat d’une « proportion élevée de prestations
d’hospitalisation avec hébergement qui auraient pu donner lieu à des prises en charge
sans hébergement », adoptée par l’article 37 de la LFSS pour 2008, qui peut permettre
une politique incitative modulée.
Sur ces quatre points, et sur d’autres vraisemblablement, encore plus dans le
contexte de la nouvelle instruction qui réclame l’élaboration de plans régionaux, il est
indispensable qu’un référentiel actualisé soit produit par la Haute autorité de santé ou
les sociétés savantes, le dernier état des recommandations étant celui de l’ANAES,
publié en 1997.
235. L’analyse de motifs de renoncement à la chirurgie ambulatoire doit permettre des
enseignements.
En effet, il faudrait s’intéresser à connaître les raisons pour lesquelles ceux qui ont eu
recours une fois à la chirurgie ambulatoire ne souhaitent pas renouveler cette
expérience. Cela serait utile à résoudre les freins potentiels au développement de la
chirurgie ambulatoire. Malheureusement, peu ou pas d’études sont menées dans ce
domaine. Comme à l’accoutumée, les sciences sociales ne sont pas mobilisées pour
l’analyse de la demande de soins, comme l’a déjà déploré la Conférence nationale de
santé5.
24. Il faut prendre garde à ce que des obstacles au développement de la chirurgie
ambulatoire ne s’élèvent.
241. D’abord, avec la concentration de la réponse hospitalière dans les nouvelles
communautés hospitalières de territoire va éloigner la possibilité de conduire la
chirurgie ambulatoire dans les critères prévus, notamment celui de l’éloignement
d’une heure du domicile du patient, sauf à estimer que l’on développera des unités de
chirurgie ambulatoire (UCA) dans les hôpitaux généraux de proximité ou dans les
regroupements d’exercices pluridisciplinaires.
242. Les résistances à la coordination des soins par les professionnels de santé
pourraient limiter le développement de la chirurgie ambulatoire qui nécessite parfois
des interventions pluridisciplinaires au domicile du patient pendant une durée plus ou
moins longue. La chirurgie ambulatoire doit impliquer une coordination parfaite entre
les acteurs de la ville et de l’hôpital. Le lien avec les coopérations de professionnels
prévues par l’article 51 de la loi portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à
la santé et aux territoires doit, le cas échéant, être activé à cet effet dans le cadre des
nouveaux projets régionaux de santé.
243. La progression de ce que l’on appelle les déserts médicaux peut priver certaines
zones de professionnels de santé de référence pour assurer le filet de sécurité de
proximité indispensable à la progression de la chirurgie ambulatoire.
244. Il convient également de souligner que le problème de l'isolement social est un
frein extrêmement important au développement de la chirurgie. De la capacité de nos
sociétés à résoudre ce défi dépend aussi la progression de la chirurgie ambulatoire.
Relever ce défi ne dépend pas que de l’Etat ou des soignants, il nécessite aussi des
mobilisations sociales, ce qui ne va pas sans difficulté quand on constate qu’elles ne
sont pas soutenues.
5 Avis du 22 mars 2007 relatif aux voies d’amélioration du système de santé.