Je puis penser éprouver l’amour,
Mais c’est l’amour qui m’éprouve,
Testant constamment l’armure
Qui entoure et protège mon cœur
De ses flammes fulgurantes
Qui ne permettent aucune illusion de séparation
Et tandis que son feu continu brûle
L’édifice immatériel de ma forteresse intérieure,
Je m’applique vainement à sauver quelques restes calcinés
En fuyant dans un ultime rêve passionnel…
Je puis penser trouver l’amour,
Mais c’est l’amour qui me trouve.
Pendant tout ce temps,
Il demeure patient et attend en embuscade,
Ses braises immortelles luisant doucement.
Mais tenterais-je
De m’emparer de la source de chaleur,
Et je finis refroidi, les mains vides !
Je puis penser posséder l’amour,
Mais c’est l’amour qui me possède.
Au final, l’ego n’est plus que cendres,
Car l’amour s’est embrasé
Dans un flamboiement sublime
Qui engloutit tout sans rien laisser.
Je puis penser que l’amour m’anéantit,
Mais l’amour me libère et m’affranchit…