LA SOLITUDE DU CHAGRIN
Ceci s’avéra être une tâche herculéenne, car son mental était toujours peiné par des
pensées de sa mère qui se suivaient à la queue-leu-leu. Les souvenirs sont si
amusants. Vous vous détendez et vous songez à tous les moments où vous avez
pleuré et vous riez de vous-même. Puis, vous songez à tous les instants où vous avez
été heureux et vos yeux se remplissent de larmes… Tandis que les souvenirs se
bousculaient, il avait simultanément un sourire et les larmes aux yeux. Sa
merveilleuse mère (quelle mère ne l’est pas ?) serait-elle toujours vivante, quand il
reviendrait ? Quand lui avait-il parlé la dernière fois ? Que lui avait-elle dit ? Bien
sûr, elle lui avait demandé s’il avait dîné ou non. Depuis les premiers mots qu’il se
souvenait qu’elle avait prononcés jusqu’aux tout derniers, tous étaient remplis
d’amour et de préoccupation à son égard. Et à présent, il pouvait perdre tout cet
amour et toute cette attention !
Il regarda à l’extérieur du bhajan hall et il vit le Dr Chari qui arrivait pour prendre
place devant le portique. Il faisait incontestablement tout son possible avec les autres
docteurs. Kumar jeta alors un coup d’œil à sa montre. Un quart d’heure avait déjà
passé depuis que le Dr Chari n’avait prédit qu’une vingtaine de minutes de vie pour
sa mère.
‘’Ce fut peut-être la seule fois dans ma vie estudiantine où j’ai eu l’impression que le
temps passait trop vite. Ma prière était : ‘’Oh Seigneur ! Quand vas-Tu sortir de la
pièce des entrevues ? Sais-Tu seulement que ma mère s’éloigne de moi à chaque
seconde qui passe ? Peux-Tu venir la sauver ? Je T’en prie !’’
Mon cœur se languissait de Sa présence physique. Tout semblait s’être arrêté. Mais
pas ma montre ! Tic-tac, tic-tac…Je continuai de regarder ma montre pour la nième
fois et je réalisai que plus de vingt minutes s’étaient écoulées. J’ai regardé le docteur,
assis plus loin, et je lui ai fait un signe en lui demandant si les vingt minutes s’étaient
bien écoulées. Je voulais savoir quels étaient ses sentiments concernant la situation. Il
m’a regardé, mais il n’a rien dit et cela n’a pas arrangé les choses pour moi. Je me suis
alors focalisé sur la poignée de la porte de la pièce des entrevues. Quand Swami
allait-Il appuyer dessus pour que je puisse Le voir ? Plus d’une demi-heure s’était
écoulée à présent. Ma tête me disait d’accepter ce qui semblait inévitable, mais mon
cœur refusait simplement d’obéir. Le combat interne s’intensifia et personne ne
pouvait comprendre ce qui m’arrivait. Je me sentais si seul…’’
QUAND LA TÊTE REPREND LE CONTRÔLE SUR LE CŒUR
La mort est une énigme. Elle suscite une crainte respectueuse. Elle ravive les peurs.
La mort arrive si simplement, mais elle est si compliquée à comprendre. C’est un
mystère que l’homme a cherché à résoudre depuis le commencement de la vie elle-
même. Presque chacun craint la mort – si pas la sienne propre, au moins celle de ceux
ou de celles à qui l’on tient. Quelques rares élus seulement sont vraiment bénis de