La vision de la non-dualité est la vraie sagesse - S. Suresh Rao

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LA VISION DE LA NON-DUALI
EST LA VRAIE SAGESSE
Notre Swami, Sri Sathya Sai Baba déclare
souvent : ‘’Advaita Darshanam Jnanam’’, ce
qui signifie : la vision de la non-dualité est la
plus haute sagesse. Nous allons maintenant
tenter de développer le sens de ceci afin de
mieux percevoir ce que cache cette
déclaration profonde. Les anciens
visionnaires, sages et rishis des temps
upanishadiques, comme Yajnavalkya,
Astavakra, Vasishtha, Gaudapada, etc.,
étaient tous des hommes qui avaient la plus
haute sagesse.
Le Jnani (ou l’homme de sagesse)
Le Jnani, avec cette vision non duelle, repose
dans l’Etre. Il symbolise l’Etre, la
Conscience et la Félicité de l’Atman.
Généralement, nous employons le terme
‘’Jnani’’ pour évoquer un homme de sagesse,
Sri Sathya Sai Baba de diverses manières, avec différentes
connotations qui ne transmettent pas
réellement la grandeur et la splendeur de la personne élevée qui a réali l’état de non-dualité
ou Advaita (aussi appelé monisme). Car c’est seulement quand on a la réalisation de l’Atman,
‘’l’Un sans second’’, que l’on peut réellement être qualifié de Jnani et de sage. Il est très
difficile d’exprimer par des mots cet état pur et non duel qui se situe au-delà des mots, au-delà
du son lui-même. C’est dans le Nirvikalpa Samadhi, le niveau de Samadhi (état de fusion avec
le Divin) le plus élevé, qu’il repose et il symbolise l’Amour authentique dont parle Swami.
Examiner une mangue, ce n’est pas la même chose que la manger et s’en délecter. Ou bien,
montrer un rocher et dire : ‘’Une montagne fait un million de fois sa taille’’ ne transmet pas
réellement la vraie vision de la montagne. Une façon d’arriver à une modeste compréhension,
dans une certaine mesure, c’est d’étudier ce que notre Swami ainsi que d’autres grands
Maîtres du monisme ont à dire.
Manières de réaliser l’état non-duel
1. La voie de Ramana
Sri Ramana Maharshi, le grand Jnani et visionnaire des temps modernes, demandait à chaque
chercheur qui venait le voir, d’enquêter sur le principe ‘’Qui suis-je ?’’. Le processus de
négation, ‘’pas ceci, pas ceci’’ (‘’neti neti’’), est l’approche directe du Jnana Yoga et
l’individu rejette tout ce qui est éphémère, transitoire et changeant (illusoire), en réalisant
qu’il n’est ni le corps, ni le mental, ni les organes, etc., pour arriver à la Vérité éternelle.
Notre Swami pose cette unique question
essentielle sous la forme de trois questions
pour le bénéfice du novice. Swami dit : ‘’Un
Jnani, c’est celui qui a trouvé la réponse aux
trois questions essentielles : ‘’D’où est ce
que je viens ?’’, ‘’Qui suis-je ?’’, et ‘’Où est
ce que je vais ?’’. Swami donne aussi la
réponse pour notre bénéfice : ‘’Je viens de
l’Atman’’, ‘’Je suis l’Atman’’ et ‘’Je retourne
à l’Atman.’’ ‘’L’Atman est Un’’, dit Swami,
et par conséquent, il n’y a pas d’allée et
venue de l’Atman ! Swami dit que c’est
l’Etre ou l’Existence absolue, l’état non duel
qui n’est pas lié par le temps, l’espace, la
cause et l’effet Satchitananda. Ceci est
donc l’état bienheureux d’un véritable Jnani.
Swami dit que l’Amour est Dieu. Cet Amour
n’est rien d’autre que la nature de
Satchitananda de l’Atman.
Ramana Maharshi
2. Voir Sai en tout : la voie la plus facile
Baba dit que ‘’Brahman est Satchitananda, alors que Maya est Satchitananda + le nom + la
forme (Nama-Rupa).’’ L’advaitiste s’élève au-dessus de cette limitation du nom et de la
forme (causée par les attachements sensuels) pour réaliser l’aspect pur de Satchitananda,
c’est-à-dire, Brahman. Une manière de surmonter cette limitation du nom et de la forme, pour
le chercheur (ici, le dévot), c’est d’essayer d’imaginer le Nom et la Forme de Swami dans tout
ce qu’il perçoit, puisque tous les noms et toutes les formes se fondent finalement en Swami,
Swami étant le Maître de Maya et donc, de tous les noms et de toutes les formes. De cette
manière, les sens sont contrôlés, purifiés et sublimés. (La présence de l’Avatar parmi nous
nous élève profondément vers cette réalisation).
Adi Shankara à propos du non-dualisme
Le grand maître de la philosophie non-dualiste, voyant et yogi, Adi Shankaracharya, déclare :
‘’Brahma Sathyam, Jagat Mithya – Jeevo Brahmaiva Na Paraha’’, c’est-à-dire, ‘’Brahman
est la vérité, le monde est une illusion’’ et ‘’Le Jiva (ou l’individu) n’est pas différent de
Brahman.’’
Ceci semble s’opposer à la vision de l’homme matérialiste, car, l’homme matérialiste croit
que ce monde est très réel et la vérité et Dieu lui apparaît comme le fruit de l’imagination
d’esprits fertiles ! Par conséquent, l’homme matérialiste s’accroche à la dualité et au monde
des sens, qui est de nature temporaire et transitoire. Comme Shankara le déclare, ‘’Quand la
vérité est connue, où est alors ce monde (de dualité) ?’’. La question est : si lAtman (ou le
Brahman) est Un sans second et s’Il imprègne tout, etc., l’individu, par lui-même, n’aurait
aucun standing !
Mais ce n’est pas le cas, puisque Shankara
explique encore que le Jiva n’est pas
différent de Brahman, à condition qu’il se
soit défait de ses limites auto imposées, de
ses attachements, de ses présomptions
illusoires, de ses préjugés, de ses
prédilections, de l’individualité éphémère, de
l’ego et des pensées négatives. Il développe
ainsi la pureté de l’intellect et du mental
avant de réaliser, par la grâce divine, l’état
non duel de l’Advaita, qui est la vraie nature
éternelle du Jiva. Swami mentionne parfois
qu’Il est le ‘’Chitha-Chora’’, c-à-d le voleur
d’esprits et de cœurs aussi purs !
La crainte stérile de l’homme
Cette individualité est la grande Maya ou
l’illusion à laquelle l’homme s’accroche
(consciemment ou inconsciemment) en
cheminant vers la Vérité via le processus
d’auto-purification. Il est important d’insister
ici sur le fait que le chercheur, s’il n’est pas
Shankaracharya mûr ou spirituellement avancé, aura peur de
perdre son identité et donc ne pourra pas
sonder les tréfonds de son âme. Par exemple, en observant le principe ‘’pas ceci’’, ‘’pas ceci’’
de ‘’je ne suis pas le corps’’, ‘’je ne suis pas le mental’’, etc., avec la pensée et l’imagination
craintives de devenir un ‘’vide’’ ou un ‘’néant’’ (qui est réellement un état spirituel
d’Existence, de Félicité et de tout ce qui est glorieux). Cette peur basique de l’homme de la
destruction de l’ego est ce qui le fait se cramponner à la dualité et donc, à l’ignorance.
Fondamentalement, l’homme est lié, non pas par un, mais par huit types d’orgueil et d’ego, dit
Swami. Par conséquent, l’ego est très rusé. En connivence avec le mental, ils jouent et ils
réalisent des milliers de tours pour se maintenir en vie et l’individu succombe à ces ruses dans
des moments de faiblesse ou d’inattention. Car l’ego veut se maintenir en vie. La mort de
l’ego n’est rien moins que la libération, l’immortalité. C’est ce qui est en jeu, quand Swami
dit : ‘’L’amour, c’est l’absence de moi.’’
Le service Un outil puissant
Le service, en tant que pratique spirituelle, est un outil très puissant, mais ceci devrait aboutir
à la purification du mental et de l’intellect, et il doit y avoir l’effacement du sentiment d’être
l’auteur de l’action de la part du Jiva. ‘’Celui qui sert, celui qui est servi et l’acte de servir
devraient devenir Un’’ pour un accomplissement complet ou l’affranchissement de l’illusion.
C’est ainsi que l’individu entre dans l’état de conscience ultime ou Samadhi où règnent
l’équanimité et la paix parfaites.
Investigation permanente
L’individu-chercheur doit donc se questionner à chaque étape ‘’Qui jouit ?’’, ‘’Qui
souffre ?’’, ‘’Qui sert ?’’, etc. C’est la quête intérieure et l’enquête constante qui doivent être
pratiquées en permanence et avec persistance par le chercheur. Comme Maharaj le dit : ‘’Ce
n’est pas la libération de l’individu, mais on se libère de l’individu !’’ Le Bouddha a déclaré :
‘’Le Bouddha n’est pas une personne, mais un Principe !’’
La voie de la sagesse n’est pas pour les faibles
L’individu est continuellement pris dans le
cercle vicieux de la naissance et de la mort,
de l’ignorance, des dualités, comme la joie et
la tristesse, le bien et le mal, etc., et il est la
proie des vicissitudes de la vie. La
déclaration du Bouddha : ‘’Sarvam Dukham,
Sarvam Kshanikam, Sarvam Anathmam’’
(qui signifie, ‘’Tout est temporaire, rempli de
chagrin et éloigné de la réalité’’), s’applique
totalement à son état d’esclavage.
Plonger profondément en soi, surmonter ces
obstacles (qui sont essentiellement d’une
nature illusoire) et parvenir à la Vérité
constitue la pratique spéciale du Jnana yogi
(aspirant spirituel qui suit la voie de la
sagesse), qui n’est pas possible pour celui qui
est craintif. (A cause de forces négatives,
comme la conscience du corps, les désirs et
les attachements matériels, Swami dit que la
voie de la dévotion est plus facile, bien que
plus lente). Ceci ne fait qu’indiquer quels
grands trésors il y a en réserve pour qui n’a
pas peur car ‘’Cet Atman ne peut être réalisé Le Bouddha
par les faibles’’, mais par les braves, est la vraie
déclaration des Ecritures.
Il faut beaucoup de courage de la part du chercheur sincère (un courage qui ne vient qu’avec
des qualités positives de dévotion profonde, de foi, d’action désintéressée, de renoncement,
dintrospection et de purification) pour fouiller profondément en soi pour arriver à la Vérité.
Comme Swami le dit : ‘’Les vents de la grâce soufflent toujours, mais les voiles du bateau
doivent être déroulées’’. Par conséquent, une des grandes qualités de l’homme de sagesse,
c’est son état d’intrépidité totale.
Mon histoire, c’est de vous rendre sans histoire !
Permettez-moi de terminer avec quelques paroles lumineuses de Swami : ‘’Je vous rapproche
de Moi pour que vos pensées et pour que votre esprit se concentrent sur Moi et pour que votre
histoire devienne Mon histoire ! mais Mon histoire, c’est de vous rendre…sans histoire !’’
C’est l’idéal glorieux de l’état d’unité, la vision de la non-dualité, que chaque individu doit
un jour ou l’autre finalement réaliser par la grâce divine !
- S. Suresh Rao
Prasanthi Nilayam
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