COMMENT ÉLEVER SES ENFANTS AVEC AMOUR ET DISCIPLINE ? - RITA BRUCE

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COMMENT ÉLEVER SES ENFANTS
AVEC AMOUR ET DISCIPLINE ?
Par Mme Rita Bruce
Ceci est notre deuxième article sur le thème ‘’l’art d’être parent’’ et il est extrait du livre
‘’Sathya Sai Parenting’’ de Mme Rita Bruce. C’est une réponse aux demandes de nombreux
lecteurs d’avoir d’autres articles tels que celui-ci, après que nous vous ayons proposé le
premier article, ‘’Enseignez aux Enfants la Joie de Donner ‘’ dans le numéro de mai 2007 de
H2H. Cet extrait provient du chapitre ‘’Equilibrez amour et discipline’’ et nous espérons
vous proposer d’autres extraits de ce livre dans les prochains numéros.
Investiguons ce sujet du contrôle et de la discipline de nos enfants. Depuis leur naissance
jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes, vous êtes leur conscience. Lorsqu’ils sont bébés, vous
vous précipitez pour satisfaire leurs besoins de survie. Ils s’habituent à votre réponse
constante et le comportement commence. Vous leur donnez ce qu’ils veulent. Cela ne lui fera
pas de mal de s’endormir en pleurant, raisonnablement, si un enfant n’est pas mouillé, n’a pas
faim ou n’a pas mal. Vous êtes seulement intéressé par leur bien-être et vous les protégez
contre le fait qu’il leur soit fait du tort ou d’être trop fatigués. Plus vite ils apprennent à faire
confiance à votre jugement et à se sentir en sécurité avec vos décisions, plus vous obtiendrez
leur coopération.
Quand ils commencent à faire leurs premiers pas, leurs paroles et leurs actions deviennent
provocantes et vous testent encore plus pour voir si vous leur permettrez de faire ce qu’ils
veulent, par opposition à ce que vous voulez qu’ils fassent. La bataille entre votre conscience
et leurs désirs débute très tôt. Plus vite vous leur faites savoir qui est le boss et moins de
problèmes vous aurez, quand ils seront adolescents.
Enseigner les limites
Bien entendu, vous ne pouvez pas discipliner
un nouveau-né ou un bébé à l’aide de
pauses, mais vous pouvez mettre des limites
et avoir une routine quotidienne. Limitez le
temps qu’ils passent au lit, s’ils ne sont pas
malades ; laissez-les s’endormir d’eux-
mêmes, à la place de les bercer ou de dormir
avec eux. Faites-les dormir dans leur propre
lit et non pas dans le vôtre. Laissez-les jouer
dans un parc durant de courtes périodes
pendant la journée au lieu de les laisser
vadrouiller à leur guise dans toute la maison.
A ce propos, le parc m’a aidée à préserver
mon équilibre mental. Aujourd’hui, on dit du parc : ‘’Comment puis-je mettre mon enfant en
cage ?’’ C’est à nouveau l’approche trop permissive qui leur permet de vadrouiller et de faire
ce qu’ils veulent. Limiter leurs mouvements et leur comportement n’était pas en vogue. J’ai
utilisé le parc pendant de courtes périodes, une demi-heure, et si l’enfant était content de jouer
avec ses jouets, j’augmentais la durée. Ils vous le font savoir. J’étais libre de préparer le dîner
sans m’inquiéter de savoir où était mon bambin. Le parc assure la sécurité de l’enfant et la
tranquillité d’esprit des parents. Mais aujourd’hui, nous pensons : ‘’Comment pourrions-nous
être assez cruels que pour confiner notre enfant dans un parc ou dans une pièce fermée à
l’aide d’une barrière ?’’ Ceci leur enseigne les limites et les restrictions.
Discipliner avec de l’amour
Si vous allez avoir un enfant, commencez tout de suite avec votre bébé en faisant savoir à
l’enfant qui commande ! Voici quelques exemples de ‘’dialogues’’ que l’on entend
typiquement dans toutes les familles :
Vous Eux
Mange ton dîner ! Je n’aime pas !
Lave-toi ! Je ne suis pas sale !
Range ta chambre ! Qu’est-ce qu’elle a, ma chambre ?
Il est temps d’aller dormir. Je n’ai pas sommeil.
Il est temps de te lever. Je suis fatigué.
Tu es en retard. Je n’ai pas de montre.
Qui se bagarre ? C’est lui / C’est elle.
Qui a fait cela ? C’est pas moi.
Partage tes… C’est à moi.
Fais tes devoirs. Je n’en ai pas.
Tu n’iras pas. Tous mes amis y vont.
Change-toi. Qu’est-ce qu’elle a, ma tenue ?
Raccroche. Je viens juste de prendre le cornet.
Qu’as-tu fait ? Rien.
Où est l’argent ? Je ne sais pas.
Cesse de discuter. Tu parles !
Ces réponses vous semblent-elles familières ? C’est réellement très simple. Regardez au
centre de ces deux colonnes, ‘’vous’’ et ‘’eux’’. Cette division est la ligne de séparation qui
crée nos problèmes de gestion de l’enfant. Dieu a les mêmes problèmes avec nous. Il veut que
nous renoncions à nos désirs égoïstes et à l’identification avec le corps. Nous entendons la
voix de la Conscience, mais nous aussi, nous préférerions suivre nos envies. Nos enfants nous
présentent une situation semblable, il y a peu de différence. Tenez toujours, toujours compte
de votre lien avec Dieu pour déterminer quel est votre rôle en tant que parent. Vous livrez
bataille à leur ego et il est puissant.
Sai dit : ‘’Pour mériter la bienveillance du Maître, il n’y a qu’une seule recette. Obéir à
Ses ordres sans murmurer…La grâce est répandue sur tous ceux qui obéissent à Ses
instructions et qui suivent Ses ordres.’’ (SSS, p.184)
Je pourrais vous donner beaucoup d’exemples de ce qu’ils veulent et qui s’opposent à ce que
vous voulez : passer des heures au téléphone, ne pas aller se coucher, se battre avec leurs
frères et sœurs, injurier leurs parents, rentrer tard à la maison, regarder la télévision, aller au
cinéma, ne pas nettoyer leur chambre, etc. Mais rendons-nous compte que, quelles que soient
les circonstances, la cause sous-jacente est toujours la même : votre volonté contre la leur.
Un tout-petit ne connaît que quelques mots, mais un des
premiers qu’il apprend, c’est ‘’non’’ ! C’est assez évident.
Quand ils grandissent, ils brodent un peu plus, avec des
expressions comme dans les deux colonnes qui précèdent ou
pire. C’est votre volonté contre la leur. Vous n’avez pas
besoin de nombreux exemples sur la manière de les
discipliner, tout ce dont vous avez besoin, c’est de savoir
comment dire ‘’non’’ gentiment, mais fermement, avec
amour. Entraînez-vous. S’ils ne répondent pas, alors vous
devez vous faire respecter par de la discipline.
Soyez conséquent
Plus vite ils apprennent que votre parole tiendra, plus facile
sera votre tâche, maintenant et à l’avenir. L’inconséquence
les autorise à penser qu’ils peuvent n’en faire qu’à leur tête.
Plus vous cédezplus ils vous testent. Votre inconséquence leur donne plus de contrôle ;
vous perdez pied. Votre tâche deviendra plus ardue, chaque fois que vous leur cédez. Ils
continueront à mendier, à supplier, à crier, à piquer des crises, n’importe quoi pour essayer de
vous convaincre de céder à leurs désirs.
S’ils savent que vous voulez dire ‘’non’’, quand vous le dites, ils finiront par comprendre le
message et ils abandonneront la lutte pour vous manipuler. Soyez conséquent ! La répétition
habitue le comportement.
Swami fait de même avec nous. Si nous avons un désir ou une habitude nocive, Il rend nos
vies inconfortable avec ce désir jusqu’à ce que nous lâchions prise et que nous y renoncions.
Quand nous sommes nouveaux sur le sentier spirituel, nous prolongeons souvent la lutte en
voulant que le désir soit satisfait. Plus loin vous vous trouvez sur le sentier spirituel, plus vite
vous lâchez prise ! Vous apprenez simplement que ‘’ce que vous voulez contre ce qu’Il veut’’
est une bataille perdue d’avance. Le même processus fonctionnera avec votre enfant.
Sai dit : ‘’Quand les étudiants ne se comportent pas comme il faut, Swami leur dit doucement :
‘’Bangaru, ne faites pas cela !’’ S’ils continuent, Swami élève la voix. Sa voix change, mais
le cœur de Swami ne change pas. Appliquez cela.’’
Inculquer le contrôle de soi
La majorité d’entre nous veulent que nos enfants nous aiment. Il nous est pénible d’imposer
une règle. Nous n’aimons pas les voir blessés ni en colère. Nous voulons jouer avec eux et
profiter de leur compagnie. Le problème, c’est que lorsqu’ils deviennent adultes et qu’ils
n’ont pas la capacité de se contrôler, leur souffrance augmente, parce que les risques sont plus
grands. Et je pourrais ajouter que nous souffrons, nous aussi, quand par exemple ils perdent
leur emploi, quand ils divorcent, quand ils boivent trop, quand ils conduisent imprudemment
ou quand ils ignorent leurs devoirs familiaux. En général, nous souffrons, quand ils souffrent.
Un groupe de dévots de Madras
vint trouver Bhagavan et dit :
‘’Swami, s’il Vous plaît, visitez
notre centre à Madras.’’ Swami
répondit : ‘’A quoi bon ? Vous
n’êtes pas réguliers dans votre
rendez-vous avec Dieu. Un jour,
vous commencez les bhajans à
17h00 ; un autre jour, à 17h30.
Quand vous dites que vous
commencez les bhajans à 17h00,
Dieu sera toujours prêt sur le pas de
votre porte. Mais vous désirez
accorder de l’importance à un
politicien qui devait participer aux
bhajans. La discipline est Mon
deuxième Nom, souvenez-vous en. ‘’
Que nos enfants s’éloignent de Dieu serait notre échec fondamental. C’est la tâche principale
qui nous incombe…amener nos enfants à Dieu. Si nous prenons au sérieux notre devoir, si
nous faisons tous les efforts et si nos enfants ne réussissent pas à réaliser le Dieu intérieur,
alors nous soupirons et nous réfléchissons à leur karma. Vous n’êtes pas responsable des
résultats, des bons comme des moins bons. Vous ne pouvez qu’accomplir votre devoir de la
meilleure façon que vous connaissez. Si vous avez fait cela et si les résultats ne sont pas à la
hauteur de ce que vous espériez, il revient à Dieu de changer ce que vous ne pouvez pas
changer.
Swami dit : ‘’Lui seul est père, celui qui
dit à son fils : ‘’Enfant, réalise Dieu.’’ Il
est le Guru véritable, celui qui conduit le
disciple à Dieu. De tels maîtres et de tels
parents sont devenus rares, de nos jours.
Tout ce qui a apporté renommée et gloire
au pays dans le passé est gaspillé en
raison du déclin des valeurs morales et du
comportement moral. Le système éducatif
est complètement avili.’’
Souffrir fait partie de la vie ; nous devons
apprendre à l’accepter et continuer à vivre et
même à aimer notre vie. En mettant l’accent
sur le plaisir, nous envoyons le message que
la douleur est tellement insupportable qu’il
nous faut l’éviter à tout prix et que nous devons trouver une échappatoire.
Comme Sai le dit : ‘’Le plaisir est un court intervalle entre deux douleurs.’’
Notre tâche, c’est de leur enseigner que la vie contient à la fois la joie et la peine. Plus nous
accentuons l’importance de l’une par rapport à l’autre et moins la leçon de les traiter de
manière égale est apprise. Oui, je sais que c’est certainement une tâche pour ceux qui sont
autoréalisés, mais il est important pour nous de tendre vers cet idéal.
Ne mettez pas tant l’accent sur la recherche du plaisir en divertissant continuellement l’enfant.
Il y a tant de stimulations aujourd’hui qu’ils ne savent pas chercher la simplicité de se réjouir
de leur propre imagination. Il faut même les divertir en classe. Est-il trop difficile pour
l’enfant de comprendre qu’apprendre est souvent une chose ardue et pas toujours
divertissante ? N’est-ce pas l’époque du divertissement ? Nous choyons de trop les enfants.
Nous supposons qu’ils sont incapables de faire face à la réalité de la vie, à moins que nous
n’enrobions de sucre chaque événement.
Permettez à l’enfant de lutter avec ses propres problèmes existentiels. Le but d’être dans le
corps, c’est de le dépasser, de le transcender. Si nous ne leur apprenons pas à affronter chaque
situation sans crainte, à confronter les problèmes et les défis, à se battre avec une volonté forte
et de toutes leurs forces pour vaincre les forces du mal qui sont ici sur Terre, alors, ils
succomberont. Notre conscience, c’est de former leur conscience, de leur enseigner ce qui est
bien et ce qui est mal. Ceci développera un mode de comportement qui les soutiendra pendant
toute leur vie.
Sai nous enseigne : ‘’Faites le bien et ayez le bien
en retour ; faites le mal et acceptez le mal qui
vous revient ; c’est la loi.’’
Si notre enfant commet une erreur, nous pouvons
lui enseigner comment la corriger. Ceci construit
son estime de soi et sa confiance en soi qui sont
des aspects essentiels de l’amour de soi. Pouvons-
nous continuer à refuser à nos enfants l’art de
l’autodiscipline, qui est le cœur de la construction
du caractère, en les spoliant ?
Swami dit : ‘’Les parents ont la responsabilité
première de former le caractère des enfants.
Trop de liberté ne devrait pas être accordée par
affection excessive. Il faudrait apprendre aux
enfants à exercer la retenue et à observer la discipline dans leur vie quotidienne. Si les
parents sont négligents dans l’éducation de leurs enfants au cours de leurs premières
années, cela ne sera pas facile de les corriger plus tard.’’
Magazine Heart2Heart de Radio Sai Global Harmony
Juillet 2007
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