L’HISTOIRE DU MYSTICISME ET LES ANCIENS JUIFS SWAMI ABHAYANANDA Swami Abhayananda (né Stan Trout) naquit à Indianapolis en Indiana, le 14 août 1938. Après avoir effectué son service militaire dans la marine, il s’installa dans le nord de la Californie, où il suivit des études de philosophie et de littérature. En juin 1966, il découvrit la philosophie du mysticisme et il éprouva le désir puissant de réaliser Dieu. Renonçant à tout autre intérêt, il se retira dans une cabane isolée afin d’y mener une vie de solitude dans les forêts montagneuses proches de Santa Cruz, en Californie, et au mois de novembre de la même année, il trouva l’Illumination, par la grâce de Dieu. Il passa encore quatre années de plus dans cette cabane isolée avant de rencontrer par la suite Swami Muktananda qui visita Santa Cruz, en 1970. Par la suite, il rejoignit Muktananda en Inde, en tant que disciple, et il vécut et travailla ultérieurement à l’ashram de Muktananda situé à Oakland, en Californie, où il traduisit le Chant de l’Avadhuta, en 1977.1 En mai 1978, il retourna en Inde, où il fut initié par son maître à l’ordre des moines Saraswati et il reçut le nom monastique de Swami Abhayananda, que l’on pourrait traduire par ‘’la Joie de l’Intrépidité’’. Pendant les années qui suivirent, il enseigna la méditation dans plusieurs villes, mais en 1981, il quitta l’organisation de Muktananda et il retourna en retraite où il écrivit ‘’The Supreme Self’’ et ‘’History of mysticism’’.2 Actuellement, Swami Abhayananda réside sur la Treasure Coast, en Floride, où il continue d’enseigner, d’écrire et de publier ses œuvres sur la connaissance du Soi. (Voir son site web – https://www.themysticsvision.com/ - qui propose beaucoup de ses remarquables livres à télécharger gratuitement en PDF). Vers le commencement du deuxième millénaire avant notre ère, un petit groupe de personnes quitta la ville chaldéenne d'Ur en Babylonie (l'Irak actuel), sous la conduite d'un homme appelé Terah et de son fils Abraham, et il traversa l'Euphrate en direction du nord. Il s’agit là des premières personnes qui seront plus tard 1 J’en ai réalisé une traduction, que voici : https://studylibfr.com/doc/10068099/le-chant-de-l-avadhuta-de-dattatreya---swami-abhayananda (Swami Abhayananda : Le chant de l’Avadhuta, NDT. 2 En voici un autre extrait : https://studylibfr.com/doc/10066547/les-hymnistes-v%C3%A9diques---swami-abhayananda (Swami Abhayananda : Les hymnistes védiques, NDT. connues sous le nom d'Ivriim, ou Hébreux, "le peuple qui a traversé le fleuve". Plus tard, Abraham, alors âgé de soixante-quinze ans, dit aux membres de sa tribu qu'il avait entendu la voix de Dieu lui parler d'en haut, et que cette voix lui avait dit qu'ils deviendraient le "peuple élu" de Dieu, s'ils suivaient les commandements que Dieu lui avait donnés. Abraham leur dit que Dieu conduirait son peuple vers le sud, dans le pays de Canaan (la "terre promise" qui comprend aujourd'hui Israël, la Jordanie, la Syrie et le Liban), s'ils acceptaient de circoncire tous leurs descendants mâles. Ceux qui le suivaient acceptèrent ce pacte, et la religion judaïque vit le jour. Par la suite, pendant plusieurs siècles, les descendants d'Abraham se déplacèrent en nomades dans le pays de Canaan, en vénérant leur Dieu, qu'ils appelaient JHVH ("Yahvé"), peut-être une variante de Jahou, qui était à l'origine le nom d'un dieu tribal de la pluie. Puis au 16ème siècle avant notre ère, Joseph, un descendant d'Abraham, conduisit une partie de la tribu hébraïque en Égypte, et par là même en esclavage, finalement, pendant que d'autres demeuraient sur la "terre promise" de Canaan. Les Hébreux qui avaient enduré l'esclavage en Égypte regagnèrent Canaan au 12ème siècle avant notre ère, sous la conduite d'un nouveau chef appelé Moïse, qui avec son code de conduite sociale, contribua à l'établissement d'une société respectueuse de la loi et organisée. Mais durant les quatre cents ans de leur absence, les Cananéens (ceux qui étaient restés sur place) avaient développé leur propre culture religieuse, en empruntant beaucoup à leurs anciennes racines babyloniennes et à d'autres influences indigènes. Ils avaient adopté le concept mystique des deux aspects divins de la Vérité unique : ils appelaient le premier aspect, transcendant et masculin, El ("le Premier") ou Baal ("le Seigneur") ; et l'autre aspect, qui était l'énergie créatrice se manifestant dans le monde, ils le dépeignaient comme immanent et féminin, et l'appelaient Elat (la forme féminine d’El), ou Baalat (la forme féminine de Baal). Elle était également connue sous les noms d'Anat, d'Athirat ou d'Asherah, autant de variantes de l'Astarté syrienne ou de l'Ishtar babylonienne. Le culte d'Ashera, la Déesse Mère, était cependant anathème pour Moïse et pour les Hébreux récemment arrivés. Les cinq premiers livres de la Bible hébraïque (le Pentateuque), traditionnellement considérés comme ayant été écrits par Moïse, contiennent plus de 40 références à Ashera, où les Juifs récemment arrivés d'Égypte en Israël sont mis en garde contre son culte. Néanmoins, il est clair que certains groupes d'Hébreux adoptèrent le concept de la Déesse ; en effet, en 1975 de l'ère actuelle, sur un site du désert du Sinaï appelé Kuntillet Ajrud, les archéologues découvrirent des fragments d'une jarre de stockage datant du 8ème siècle avant notre ère, comportant trois motifs, dont une femme jouant de la lyre, avec une inscription faisant référence à "Yahvé de Samarie et son Asherah".i L'Asherah, ou la Déesse, est également représentée sur ces fragments par ses icônes : l'arbre sacré, symbole de la générosité de la nature, et le lion, sa monture fréquente, depuis l'ancienne Sumer jusqu'en Inde. Entre les 10ème et 6ème siècle avant notre ère, le culte cananéen d'Asherah continua à refaire surface, comme en témoignent les injonctions récurrentes contre son culte dans de nombreux livres de l'Ancien Testament rédigés à cette époque. Au bout du compte, le conflit entre les adorateurs cananéens de l'Unique sous ses deux aspects, qu'ils appelaient Baal et Asherah, et les adorateurs hébreux de l'Unique sous ses deux aspects, qu'ils appelaient Yahvé et Chokmah, se soldera par le massacre systématique d'un grand nombre de Cananéens par les Hébreux. Baal fut remplacé par Yahvé, et Asherah par Chokmah. Chokmah, qui signifie "Sagesse", est la version hébraïque de la puissance créatrice de Yahvé, qui correspond à Prthivi dans les Védas. Plus tard, dans la tradition rabbinique juive, elle deviendra Shekinah ; et les voyants grecs d'une époque plus tardive - notamment les stoïciens, mais aussi les gnostiques l'appelleront Sophia, leur propre terme pour la "Sagesse". Pour les Juifs comme pour les Grecs, elle était considérée non seulement comme l'aspect créatif de Dieu, mais aussi comme le principe de l'intelligence inhérente à l'humanité, qu'elle incarne. Dans le livre des Proverbes, dans l'Ancien Testament de la Bible, on lui fait dire : Dieu m'a établie [la Sagesse] au début de ses œuvres, premier de ses actes. ... Avant que Dieu ne crée la Terre, les champs ou les premiers éléments du monde, j’étais là, lorsqu’Il érigea les cieux. …Lorsqu’Il jeta les fondations de la Terre, j'en fus l’instrument. Je faisais chaque jour ses délices, en jouant toujours devant Lui sur sa Terre habitée, et ma joie accompagne les êtres humains.ii On la considérait comme coéternelle avec le Dieu non-manifesté, étant son pouvoir de manifestation par l’entremise duquel l'univers apparut : Chokmah [la Sagesse] émane du Seigneur ; elle Lui est associée éternellement. ... C'est Lui qui l'a générée, ... et qui en imprègne toutes ses œuvres.iii C’est l'énergie vibratoire à partir de laquelle toute la matière est produite, énergie vibratoire qui émane de Dieu, comme le son d'une parole émane de la bouche d'une personne : Voici ce que dit Chokmah de sa propre bouche : "Je suis le Verbe prononcé par le TrèsHaut".iv Au 1er siècle de l'ère chrétienne, un juif inconnu d'Alexandrie écrivit un livre, qui sera plus tard incorporé dans la Bible hébraïque et intitulé La Sagesse, où il déclarait : "Elle [Sophia, la Sagesse] est une exhalaison de la puissance [créatrice] de Dieu, une pure effulgence de la gloire du Tout-Puissant ; ainsi, rien de souillé ne s'insinue en elle, rayonnement de lumière éternelle, miroir sans tache de la puissance active de Dieu et image de sa bonté.v Pour autant, si les premiers voyants du judaïsme reconnaissaient le double aspect de l'Un, ils étaient également très conscients du danger de l'hypostatisation du Principe créateur en une seconde Divinité séparée, et de l'erreur conséquente du dualisme philosophique. Pour cette raison, ils en revenaient sans cesse à la déclaration de la singularité et de l'unité de Dieu : Je suis l'unique Seigneur, et il n'y en a pas d'autre à côté. Je produis la lumière et Je crée les ténèbres ; J’instaure la paix et Je crée le mal. C'est moi, l'unique Seigneur, qui fais tout cela.vi Cette grande déclaration de non-dualisme est peut-être la plus importante de toute la Bible hébraïque. Elle reconnaît l'unicité de Dieu et se dresse comme un rempart contre ceux qui voudraient diviser la responsabilité de la nature des choses entre un Principe bon et un Principe mauvais, comme on l'a si souvent fait au cours de l'histoire. Le dualisme - la doctrine qui stipule qu'il y a deux principes indépendants et contraires à l'œuvre dans l'univers est une croyance qui resurgit périodiquement parmi les couches non éduquées de la population, comme un moyen d'expliquer l'injustice et la souffrance apparentes dans le monde. Dieu est bon et juste, raisonne-ton, et ces choses ne peuvent donc pas venir de Lui, mais doivent avoir été provoquées par autre chose. Un tel credo dualiste existait également à l'époque biblique, et les prophètes et les voyants hébreux durent fréquemment rappeler que tout ce qui existe provient d'un seul et unique Seigneur. La puissance créatrice, qui est généralement symbolisée par une déesse, n'a jamais été une divinité séparée et indépendante, mais simplement un symbole de la puissance créatrice de l'Unique ; ils n'ont jamais été deux. C'est ce Seigneur unique qui est la source de la Puissance créatrice, d'où proviennent à la fois le bien et le mal ; tous ces opposés : la lumière et les ténèbres, le plaisir et la douleur, la vie et la mort, la composition et la décomposition, constituent des aspects complémentaires d’une force vitale unique, alors que Lui, le Dieu transcendant se situe au-delà de toutes les dualités et n'est pas affecté par l'apparence/apparition de la dualité. Ainsi que le disent ceux qui ont vu la Vérité dans une "vision mystique", Il est toujours pur, sans jamais être affecté par le jeu des oppositions dont nous faisons l'expérience en tant que monde. De même que notre propre Conscience reste claire sans être souillée par les millions de pensées et d'images qui défilent devant elle, ou de même que le ciel reste clair et limpide, même si des milliers de nuages d'orage défilent devant lui, Il est toujours pur, immuable, sans être affecté par la manifestation des innombrables formes-pensées qui constituent cet univers. Assurément, Il est l’Unique responsable de l'existence de cet univers ; Il en est la seule source et la seule puissance animatrice. Et cependant, comme il ressort de l'analogie avec la Conscience humaine, Il demeure dans son Être propre, sans être impliqué, sans être affecté par les activités et les évolutions immensément complexes qui se déroulent au sein du drame cosmique. Naturellement, ceci ne signifie pas qu'Il n'est pas aussi proche que notre propre souffle ; nous, et les objets de notre monde, ne sommes rien d'autre que Son existence, et Il est la Source et le Soi intérieur de chacun. Il est la voix de la raison, Il est la flamme du chant de notre cœur, Il est la compassion qui remue l'âme, Il est la lumière de la sagesse qui rayonne, pleine de joie, en chacun de nous. C'est Lui qui en créant ce monde des opposés a jeté la poussière de l'aveuglement devant notre œil intérieur et s'est dissimulé dans le brouillard de notre ignorance. Et c'est également Lui qui intensifie sa propre lumière dans l'âme, en la poussant à aspirer à l'Illumination totale, et qui se révèle alors intérieurement comme la Lumière de toutes les lumières, le Soi de tous. De tous les prophètes et auteurs de la Bible hébraïque qui aspirèrent à une vision claire de Dieu, l'auteur anonyme du livre des Psaumes semble le mieux qualifié pour être considéré comme un véritable mystique. Ces chants nobles, poétiquement beaux d'aspiration à Dieu et de louange furent attribués à David, roi de Palestine (vers l'an 1000 avant notre ère), mais il est très peu probable qu'ils aient réellement été écrits par ce célèbre roi guerrier. Peu importe qui en fut l’auteur, il est clair qu'il avait ressenti le désir ardent de Dieu et qu'il avait reçu la grâce d'une "vision" mystique. Ses Psaumes, qui paraissent avoir été composés à la même époque que certains des chants du Rig Veda, présentent des similitudes avec ces hymnes védiques. Son monde, comme celui des auteurs védiques, était un monde dur, peuplé de forces mystérieuses et inexpliquées, d'hommes violents et guerriers. Il appelle son Dieu à les vaincre et à le favoriser, lui et les siens. Dans ses chants plaintifs à Dieu, il crie souvent son angoisse devant la lenteur de Dieu à vaincre les méchants et à accorder la victoire aux justes. Comme les Védas, les Psaumes parcourent toute la gamme des émotions humaines, de l'humilité à la rage, de la prière réclamant la justice à la prière en vue de conquérir. Ce sont des chants d'une époque manifestement difficile et marquée par des luttes sauvages et brutales, et néanmoins, il semble qu'à l'époque du Psalmiste, il y eut un grand élan dévotionnel, et que beaucoup aient cherché à connaître Dieu par l’entremise de la contemplation solitaire. C'est le Psalmiste qui se fit l'écho de cet élan, en disant : "Voici la génération de ceux qui Le cherchent, qui cherchent Ton Visage, ô Dieu."vii Son seul et unique désir, c’était de voir Dieu face à face : "Pour ma part'', dit-il dans le Psaume 17, ''puissé-je contempler Ton Visage dans la droiture''. A l'instar de Jésus, qui devait venir bien après lui, il déclara que ce sont ceux qui ont le cœur pur qui verront Dieu : "Le Seigneur aime la justice ; ce sont les justes qui verront son Visage."viii Là où on trouve une littérature de dévotion aimante à l'égard de Dieu, on peut aussi s’attendre à trouver un témoin de Dieu. Le Psalmiste fut justement un tel adorateur et un tel témoin. Dans ses chants d'aspiration à l'étreinte divine, on retrouve des précurseurs des chants dévotionnels écrits bien plus tard par les saints du mouvement de la bhakti en Inde. Durant la période de son aspiration la plus intense, il chante : "Autant le daim aspire à la fraîcheur du torrent, autant mon âme se languit de toi, ô mon Dieu.’’ix Et dans sa détresse, il s'écrie : "Pendant combien de temps, ô Seigneur ? M'oublieras-tu définitivement ? Pendant combien de temps encore me dissimuleras-tu ton Visage ?"x Puis, lorsqu'il accède enfin à la vision qu'il recherchait et réalise l'unité et l'omniprésence de Dieu, il chante : Seigneur, tu te trouves derrière et devant moi, et ta main plane toujours sur moi. Connaissance trop merveilleuse pour que je la saisisse ! Où irai-je loin de ton Esprit ? Où fuirai-je loin de ta Présence ? Si je prends les ailes de l'aurore, si je demeure audelà des mers, là aussi Ta main me conduira, et la droite me soutiendra.xi Dans de telles paroles, on peut entendre le chant éternel de l'unité chanté par les voyants mystiques ultérieurs. Le Psalmiste reconnaît clairement, au moins pendant un court instant, l'omniprésence de Dieu, sa globalité, et sait alors que même sa propre vie n'est qu'une expression de l'Être protéiforme de Dieu. Mais c'est trop merveilleux, trop subtil, pour qu'il puisse l'appréhender. De plus, le Psalmiste ne se préoccupe guère d'établir une vision philosophique cohérente du monde. Ses chants sont des prières à Dieu, des chants d'allégresse, de louange ou des complaintes douloureuses. Comme les Védas, ils émanent du cœur primitif qui cherche en toute simplicité à connaître et à suivre les voies du Dieu mystérieux qui tient entre ses mains le destin de tous les hommes. Pour leur auteur, la formulation d'une "philosophie de l'Unité" était impensable ; c'était un adorateur, et il savait seulement que son Dieu bien-aimé lui avait manifesté sa grâce. Que ce soit le roi David ou quelqu’un d’autre qui écrivit les Psaumes, leur auteur était une personne qui avait assurément vécu une profonde expérience de Dieu en ellemême et qui, en vertu d’une telle grâce, put être une source d'inspiration et de force pour les hommes de nombreuses générations successives par le biais de ses louanges à Dieu. Il est vrai que ces chants anciens sont empreints de bigoterie, de violence et d'autres faiblesses humaines, mais nous devons nous souvenir de l'époque et des circonstances dans lesquelles ils furent écrits. Leur auteur était isolé au cours d'une époque de barbarie et de stupidité, et il chanta son Dieu avec intrépidité et déploya la bannière de la vérité et de la justice pour que son peuple la suive. Aujourd'hui, à des siècles de distance de son époque et de ses épreuves, nous pouvons encore entrevoir la grandeur du Psalmiste et entendre l'écho de sa voix forte, au-delà des chaînes du temps, louant ce Dieu ancien et éternel. NOTES DE FIN Hestrin, Ruth, “Understanding Asherah--Exploring Semitic Iconography, BiblicalArchaeology Review, Sept./Oct., 1991 (Vol. XCII, No. 5), Washington D.C. ; pp. 50-58 ii Ancien Testament, Livre des Proverbes, 8. 22-30 iii Ancien Testament, Le Siracide, 1.1-9 iv Ancien Testament, Le Siracide, 24.1-3 v Ancien Testament, La Sagesse, 7.25-26 vi Ancien Testament, Esaïe, 45. 5.7 vii Ancien Testament, Psaume 24.6 viii Ancien Testament, Psaume 11.5 ix Ancien Testament, Psaume 42.1 x Ancien Testament, Psaume 13.2 xi Ancien Testament, Psaume 139.5-10 i Référence : Swami Abhayananda, History of mysticim Partage-pdf.webnode.fr