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LA VIE, LA MORT, L'ETHIQUE ET LA MORALITE - JOHN WHEELER

LA VIE, LA MORT, L’ÉTHIQUE ET LA MORALITÉ
JOHN WHEELER
(Extrait de ‘’Awakening to the natural state’’)
Question : Je vous remercie pour votre site web. J’ai lu chaque mot au moins une fois, et je
passe moins de temps chaque jour dans le monde imaginaire de la pensée et de plus en plus
dans la connaissance directe et sans effort.
John : Excellent !
Q : Après avoir trouvé votre site, j'ai réalisé que soit les sites web et les textes vers lesquels
j'ai été orienté d'une façon ou d'une autre au cours des années sont devenus de plus en plus
clairs dans leur communication de la connaissance directe, ou bien alors, mon "filtre" est
devenu plus transparent. Dans les deux cas, il semble que quand j'étais réceptif, le niveau
d'instruction correspondant est apparu.
J : La plupart d'entre nous qui se sont investis dans ce genre d'activités pendant un
certain temps constatent qu'il y a une progression naturelle entre les différents
enseignements, au fur et à mesure que le discernement intérieur se développe. Avec
le recul, cela semble assez organique et naturel, même si on n'était pas forcément
conscient de cette progression. Non pas qu’on arrive quelque part, mais on réalise de
plus en plus que ce que l’on cherche est présent et accessible en nous.
Q : Avant d'arriver sur votre site, j'avais presque abandonné l'espoir de trouver des
"réponses" par la lecture ou la réflexion. Bien que j’aie senti qu'un certain manque de clarté
subsistait, votre site semble avoir éclairé ces zones d'ombre pour moi.
J : C'est ce que j'ai ressenti en découvrant les enseignements de Bob Adamson. Des
questions récurrentes ont commencé à se résoudre, parce que ses indications étaient
tellement simples et claires. Je suis heureux de pouvoir rendre la pareille !
Q : Il reste une seule question qui me taraude et que je ressens le besoin de vous soumettre.
J'ai vu qu'il y a une vision, mais pas de voyant.
J : Oui, la vision est réelle, mais le voyant, en tant que sorte d'entité séparée, n'est pas
présent dans la vision. Il s’agit d’une hypothèse conceptuelle. C'est pareil avec l'objet
vu. Parler d'un objet distinct de la vision n'est pas vraiment possible sur la base de
preuves directes.
Q : Je vois également qu’il y a des actions sans acteur et une audition sans auditeur.
J : Une analyse comparable s’applique également à cela.
Q : À un moment donné, le fait qu'il n'y ait "personne ici" est devenu si clair pour moi au
niveau de l'expérience que j'ai fait un rêve extrêmement frappant cette nuit-là, dans lequel je
me promenais dans un monde de personnes sans têtes. L'expérience de ce chemin sans chemin
a très certainement une vie et une volonté qui n'ont rien à voir avec un quelconque décideur
que je pourrais imaginer être "moi".
La question qui semble provoquer une certaine instabilité est la suivante : Je puis voir que
littéralement tout surgit et disparaît dans le contexte d'une Conscience claire et lumineuse ...
J : C’est indéniable.
Q : ... et la Conscience elle-même n'est absolument pas affectée par son contenu. C'est juste
que je trouve certains de ces contenus troublants !
J : Ah, c’est ici que cela devient délicat ! Il faut bien comprendre que le "moi" dont
vous parlez ici est tout à fait inexistant. Voyez aussi que ce ne sont pas les sens euxmêmes qui sont troublés par ce qu'ils voient, ni la pure Conscience que vous êtes qui
est troublée. Le problème se situe strictement au niveau de la pensée, sur la base de
certaines croyances acquises par habitude et conditionnement.
Q : Bon, il y a une vision, mais cette vision comprend le bombardement de soldats américains
au bord de la route, la décapitation macabre d'otages, etc. N'est-ce vraiment rien de plus
qu'un film qui se projette sur l'écran de la Conscience, un film dans lequel ce qui apparaît
comme des êtres humains n'est en rien différent de ce qui apparaît comme des rochers et des
arbres ?
J : In fine, oui.
Q : Mais des vies et des morts horribles et atroces se produisent dans le contexte de cette
Conscience non née, apparemment éternelle !
J : Des formes apparaissent et disparaissent dans la Conscience. Des corps naissent et
meurent. Ils meurent de causes naturelles, d’accidents, de maladies ou de blessures
infligées par d'autres personnes qui agissent sous l'emprise d'illusions grossières, de
l'égoïsme, de la haine, etc.
Q : Ayant franchi la ligne de la Conscience sans effort et en continu, comment réagit votre
machine corps-mental à quelque chose comme la mort d’une épouse ou d’un enfant ?
J : Il est bon d’être précis ici. Ce n’est pas que "vous" passez à la Conscience sans
effort en continu. Il est plutôt vu que vous n'en n'avez jamais été séparé. Mais pour
en revenir à ce dont nous discutions, tout ce que je puis dire, c'est que mes propres
sentiments à l'égard de la mort et de la maladie du corps ont radicalement changé.
Quelque part, je suis plus en paix avec ce genre de questions, et elles ne me
perturbent plus tant que ça. Vous pouvez voir que toutes les formes périssent. Vous
pouvez également voir que les êtres vivants commettent toutes sortes d'actes odieux
sous l'emprise de l'égoïsme et de l'égocentrisme. C'est très clair. Cela ne veut pas dire
qu'on n'est pas ému par la douleur ou par le chagrin. Toutes les émotions opèrent
encore pleinement. Ce n'est pas parce que vous avez découvert la source de la paix
intérieure que vous ne réagissez plus ou que vous manquez de compassion ou de
sympathie.
Q : Reste-t-il un sens de l’éthique ou de la moralité ?
J : La majorité des éthiques et des morales sont locales et conditionnelles. Elles sont
fondées sur des attitudes et des croyances qui varient largement avec les époques et
les lieux. Elles sont superficielles et temporaires. Il existe une vision plus profonde de
l'éthique et de la morale qui découle de la compréhension que les actions engendrées
par l'égoïsme sont fausses, parce qu'elles sont basées sur une profonde ignorance de
ce qui est vrai nous concernant.
Q : Est-ce que quelque chose compte encore pour vous ?
J : Bien sûr ! Toutes les réactions humaines normales sont là, avec tout leur jeu. Le
corps-esprit passe par tous les sentiments et les états humains normaux. Tout cela fait
partie de la manifestation. Les désirs, les préférences, les expériences agréables et
douloureuses sont là. D'après mon expérience, le fait de savoir qui vous êtes ne
change rien à cela. Mais l'idée fausse d'être un "moi" séparé, coupé de la réalité, et
toutes les émotions et les états égocentriques qui en découlent disparaissent
naturellement du tableau, car ils n'ont plus aucun fondement.
(Suite…)
Q : Merci pour votre note rapide et réfléchie. Il y avait un cadeau pour moi, un joyau caché
dans vos mots. Vous avez écrit :
‘’Oui, la vision est réelle, mais le voyant, en tant que sorte d'entité séparée, n'est pas
présent dans la vision. Il s’agit d’une hypothèse conceptuelle. C'est pareil avec l'objet
vu. Parler d'un objet distinct de la vision n'est pas vraiment possible sur la base de
preuves directes.’’
Voilà une autre zone d’aveuglement éclairée ! Seule la réalité peut être connue directement, et
ce par quoi elle est connue directement, c‘est par elle-même. La Conscience est, et elle est
Consciente d'elle-même. Elle est la source de tout ce qui jaillit et disparaît en elle. Elle seule
est la même "hier, aujourd'hui et pour toujours".
Merci beaucoup pour votre patience et pour votre gentillesse. Ce soir, après avoir lu votre
correspondance, il y a eu un relâchement de l'identification avec ce corps-mental, une sorte de
décalage ou de retrait par rapport à l'activité de cette maisonnée, même par rapport à la
rédaction de ce courriel, comme si je l'observais de l'extérieur.
J : Il suffit de s'en tenir à l'essentiel et tout se déploie naturellement dans la
Conscience omniprésente que vous ne pouvez jamais perdre.
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