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Les 4 piliers de l

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Les 4 piliers de l’apprentissage – Stanislas Dehaene
Les 4 piliers de l’apprentissage par Stanislas Dehaene
22.10.2019 • 3 minutes
Apparues au milieu des années 1950, les sciences cognitives s’attachent à comprendre la manière
dont le cerveau humain acquiert, utilise et transmet des connaissances.
Professeur au collège de France, Stanislas Dehaene est l’un des éminents représentants de ce
champ disciplinaire. Psychologue cognitiviste et neuroscientifique, il a notamment mis l’accent sur les
principaux facteurs qui favorisent la réussite d’un apprentissage, à savoir l’attention, l’engagement
actif, le retour sur erreur et la consolidation.
Quatre éléments fondamentaux qui constituent ce qu’il appelle les « quatre piliers de
l’apprentissage ».
Le premier pilier : L’attention
Impossible d’apprendre si l’on ne prête pas attention à ce qui doit être appris : tel est la première
condition d’un apprentissage réussi, d’après Stanislas Dehaene.
Concrètement, cela signifie d’abord qu’un enseignant a intérêt à susciter l’attention des élèves, par
exemple en les interpellant ou en modulant le ton de sa voix – ce que sait quiconque parle en public.
Mais ce n’est pas tout : il s’agit aussi d’expliquer clairement aux élèves à quoi ils doivent faire
attention, en hiérarchisant les informations ou en répétant les plus importantes d’entre elles.
En effet, l’attention est sélective : elle fonctionne comme un filtre qui retient des informations tout
en en laissant passer d’autres.
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder ces vidéos qui mettent notre capacité d’attention à l’épreuve,
en nous demandant de compter le nombre de passes que se font des joueurs de basket-ball ou
de chercher à connaître le coupable d’un crime façon Cluedo.
Le deuxième pilier : l’engagement actif
Pour retenir de nouvelles connaissances, écouter passivement le professeur ne suffit pas : mieux vaut
s’interroger, émettre des hypothèses, éventuellement faire des expériences pour essayer de vraiment
comprendre de quoi on parle.
En effet, explique Stanislas Dehaene, rien ne remplace cet effort intellectuel pour ancrer un
savoir dans notre cerveau et notre mémoire. En ce sens, les pédagogies actives participent d’un
apprentissage efficace.
Le troisième pilier : le retour sur erreur
Qui a dit qu’il ne fallait pas se tromper ? Certainement pas Stanislas Dehaene ! Le neuroscientifique
indique au contraire que l’erreur peut être bénéfique, si l’on comprend pourquoi on s’est trompé.
D’où l’importance d’avoir un retour d’information : ce « feedback », comme on dit plus souvent en
anglais, permet en effet de dépasser son erreur et de la corriger, à condition toutefois que l’on se
sente en confiance et encouragé, et non critiqué ou moqué.
Si le constat n’est pas vraiment nouveau, le neuroscientifique met en évidence le processus à l’œuvre
dans le cerveau qui fonctionne par itération : nous établissons une prédiction, l’erreur fait apparaître
un décalage entre cette prédiction et la réalité qui nous amène à nous corriger et à faire une nouvelle
prédiction.
Ce sont ces ajustements successifs qui favorisent l’apprentissage.
Le quatrième pilier : la consolidation
Mémoriser de nouvelles connaissances ou acquérir de nouvelles compétences n’est que la première
étape : pour devenir durable, l’apprentissage demande à être consolidé pour permettre une
activité automatique, presque inconsciente.
Qu’il s’agisse d’apprendre à compter, à lire de manière fluide ou à conduire une voiture, le cerveau
doit répéter de très nombreuses fois les mécanismes qui président à cet apprentissage, jusqu’à ce
que celui-ci soit véritablement maîtrisé. Stanislas Dehaene rappelle aussi que le sommeil joue un rôle
essentiel dans ce processus.
Peu à peu, l’effort diminue et se transforme en routine. Ce qui libère de la place dans le cerveau pour
apprendre ou faire de nouvelles choses !
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