contexte motivant qui fasse que l’enfant soit actif, trouve du
plaisir à apprendre, se sente autorisé à faire des erreurs,
mais soit rapidement corrigé et récompensé de ses efforts ».
Les activités doivent être ludiques (jeux de rimes, comptines,
mots tordus...) et l’enfant doit comprendre que l’erreur fait
partie du processus d’apprentissage, il convient donc de
corriger l’erreur sans stigmatiser.
Le dernier principe concerne l’adaptation au niveau de
l’enfant : l’enseignant doit proposer des « défis » adaptés au
niveau des enfants en prenant en compte les rythmes
d’acquisition de chacun. Il doit donc évaluer régulièrement
les compétences pour ajuster son enseignement. La
recherche montre d’ailleurs que les enfants sont les premiers
bénéficiaires de ces évaluations à condition de leur
permettre d’expliciter leurs réussites et leurs difficultés.
L’auteur reconnait que cet exercice est difficile en classe
nombreuse et hétérogène, mais toute la classe peut
bénéficier de travaux collectifs et de remédiation destinés
aux élèves en difficulté. Le soutien individuel des enfants en
difficulté est primordial pour assurer une prise en compte
individuelle et une cohésion de classe.
Stanislas Dehaene propose ensuite de faire un parallèle
entre la science et la salle de classe : les sciences de la
lecture font état de nombreuses études notamment sur
l’amélioration de la vitesse de lecture d’enfants dyslexiques
grâce à des logiciels éducatifs tels que la Grapho-game.
Cependant ces études ont été faites sur de petits groupes
d’enfants et une expérimentation faite en 2012-2011 sur
1800 élèves de CP en milieu défavorisé n’a pas été
probante. Il est donc difficile de passer du laboratoire à la
salle de classe. Ce qui semble déterminer du succès ou de
l’échec d’une telle expérimentation dans les salles de classe
est la formation initiale des maitres pour qu’ils mettent en
œuvre des stratégies efficaces de lecture.
Toutefois des expériences à grande échelle ont bien
fonctionné comme en Grande-Bretagne. Là bas, la « literacy
hour » (l’heure de lecture) sous l’impulsion de l’association
« national literacy trust » a profondément modifié
l’organisation de l’enseignement de la lecture. Enseignants,
parents, partenaires éducatifs et chercheurs se sont donnés
comme objectif commun de combattre l’illettrisme en faisant
en sorte que chaque jour, chaque enfant progresse en
lecture. Le site internet foisonne d’idées, d’échanges de
pratiques de conseils. L’effet de cette réforme structurante
était net : un bond significatif des scores de lectures en
particulier chez les garçons (en retard par rapport aux filles
dans ce domaine) et cela a même affecté d’autres domaines
tels que les mathématiques et les sciences.