la lecture

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CRPE – Français
Proposition de corrigé
LA LECTURE
Synthèse
En vous appuyant sur les textes répertoriés de 1 à 4, vous rédigerez une synthèse objective
et ordonnée qui rendra compte des différentes composantes de l’acte de lire.
La longueur de la synthèse sera comprise entre un quart et un tiers de celle du dossier.
Le corpus proposé est composé de quatre écrits qui traitent de la lecture.
Dans le premier texte, extrait de Apprendre à lire, des sciences cognitives à la salle de
classe, publié chez Odile Jacob en 2011, Stanislas DEHAENE développe la manière de
devenir un lecteur expert. Le second texte, de Gérard CHAUVEAU, est issu de Comment
l’enfant devient lecteur, édité chez Retz Pédagogie et des différentes capacités en jeu dans
l’apprentissage de la lecture. Si le texte 3 de ALAIN, Propos sur l’éducation (édition PUF) est
daté de 1976, la première parution date de 1932 et en fait le texte le plus ancien de
l’ensemble des documents. Il s’attarde sur la lecture et sa dynamique d’apprentissage. Enfin,
le quatrième texte est écrit par Charles DANTZIG. Il est extrait de Pourquoi lire ? aux éditions
Grasset, 2010 et montre le point de vue du lecteur en apprentissage.
Dès lors, l’exploration de la problématique posée se découpera en deux parties : d’une
part l’étude des différentes habiletés mises en œuvre dans l’apprentissage de la lecture et
d’autre part les visées de la lecture experte : lecture courante et sens.
Pour un lecteur expert, la lecture se fait de manière machinale. Charles Dantzig évoque
l’enivrement que peut procurer la lecture dès lors que l’on accède à un acte de lecture
instinctif. Alain corrobore cette idée quand il cite différents sports pratiqués de manière
spontanée, dès le moment où la phase d’apprentissage est maîtrisée et que le sujet se situe
dans l’entraînement.
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Mais avant d’en arriver à ce stade, les efforts sont intenses. Ainsi, comme l’exprime
Stanislas Dehaene la lecture demande un énorme travail à l’élève qui mobilise toutes ses
ressources mentales dans le but d’atteindre cette compétence. Charles Dantzig partage ce
point de vue en mentionnant qu’apprendre à lire n’est ni inné, ni facile.
L’apprentissage de la lecture est un travail soutenu, nécessitant un processus ordonné,
qui fait appel à la mémoire et à bon nombre d’autres parties du cerveau.
Gérard Chauveau va dans ce sens en expliquant que l’acte de lire comprend plusieurs
parties visant des compétences variées qui sont en interaction. Il poursuit en évoquant
comme Stanislas Dehaene, que le savoir-lire nécessite la conjugaison d’un certain nombre
d’actions cognitives.
De multiples composantes entrent dans le processus d’apprentissage de la lecture. Gérard
Chauveau détaille les capacités d’un lecteur débutant et d’un lecteur expert (définit selon
Stanislas Dehaene, comme étant celui qui déchiffre instantanément l’ensemble d’un mot).
Les habiletés liées à l’apprentissage de la lecture mettent en lumière un travail complexe
et intense de la part du lecteur débutant pour arriver à une lecture fluide et spontanée. Le
processus se fait par étapes et il a plusieurs visées.
Alain et Stanislas Dehaene, s’accordent à dire que l’un des buts de l’apprentissage est la
fluidité de lecture. La lecture ne s’acquiert pas plus vite que par le passé, mais avec des choix
stratégiques différents. Ainsi, Alain fait ressortir le fait d’adapter le rythme à la difficulté
rencontrée, puisque l’objectif est la lecture courante. En effet, tous les textes ne sont pas lus
de la même manière, c’est ce que Stanislas Dehaene, explique avec l’automatisation de la
lecture. Du mode sériel, le lecteur passe à un mode parallèle de lecture.
Lire est un processus long, mais au fur et à mesure de l’acquisition de compétences,
l’automatisation dont parle Stanislas Dehaene, s’installe, pour permettre d’accéder
directement au sens. Les stratégies de lecture mises en œuvre deviennent alors
inconscientes.
Pour Gérard Chauveau, outre cette étape stratégique d’accès à la compréhension, c’est
bien le projet de lecteur qui est important. Celui-ci vise une lecture experte pour accéder au
sens.
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Le sens,
selon Alain, ne passe pas par la lecture à voix haute mais plutôt par une
régularité dans la vitesse de lecture. Selon lui, apprendre à lire ne se fait pas lentement mais
de manière rythmée et comme le dit Gérard Chauveau, en mettant en jeu plusieurs savoirfaire. Dans le texte d’Alain, il est dit que lire vite génère plus d’attention. Ainsi, pour faciliter la
vitesse de lecture, il est opportun d’adapter les supports au public et à son stade de
perfectionnement. Il convient aussi d’apprendre à lire quand l’apprenti lecteur est prêt à le
faire. Charles Dantzig partage ce point de vue quand il évoque la compréhension du monde
qui nous entoure par la maîtrise de la lecture et que réglementer le début de l’apprentissage
est une grande injustice.
L’acte de lire est complexe, son apprentissage difficile. Apprendre à lire se fait sur la durée
et avec une certaine dynamique. Cela nécessite la combinaison de plusieurs habiletés et les
compétences développées par les individus n’ont qu’un objectif la lecture experte.
Pour parvenir à cette fin, il est primordial que le sujet ait un projet.
CONSIGNES relatives à la grammaire, à l’orthographe et au lexique :
Grammaire
Analysez les compléments d'objets le passage issu du texte de DEHAENE Stanislas,
Apprendre à lire, des sciences cognitives à la salle de classe, éd. Odile Jacob, 2011, p. 48.
« Dans la première année d'école primaire, la lecture demande à l'enfant un immense effort
d'attention. Déchiffrer les mots implique de passer en revue chacune des lettres dans le bon
ordre, de la gauche vers la droite, sans en oublier une seule, tout en se souvenant de leurs
correspondances avec les phonèmes et en les assemblant en mémoire pour former un mot».
- à l'enfant: complément d'objet second du verbe demande.
- un immense effort d'attention: COD du verbe demande.
- de passer en revue chacune des lettres : COD du verbe implique. Le "de" n'est qu'une
« béquille », il n'a pas la valeur d'une préposition ici. Le verbe impliquer est transitif direct et
appelle donc un COD.
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- une seule : COD du verbe oublier. Les COD aussi peuvent avoir un COD.
- de leurs correspondances avec les phonèmes : COI du verbe se souvenant.
- les : COD du verbe assemblant, antéposé.
- un mot : COD du verbe former.
Orthographe
Analysez la valeur des "s" dans le passage issu du texte de DEHAENE Stanislas, Apprendre
à lire, des sciences cognitives à la salle de classe, éd. Odile Jacob, 2011, p. 48.
« Dans la première année d'école primaire, la lecture demande à l'enfant un immense effort
d'attention. Déchiffrer les mots implique de passer en revue chacune des lettres dans le bon
ordre, de la gauche vers la droite, sans en oublier une seule, tout en se souvenant de leurs
correspondances avec les phonèmes et en les assemblant en mémoire pour former un mot.
Chaque mot est une énigme, un puzzle que l'enfant ne reconstitue qu'au prix de grands
efforts ».
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Valeur phonogrammique
La lettre 's' se
La lettre 's' se
prononce [s].
prononce [z].
Valeur morphogrammique
La lettre 's' ne se prononce pas.
La lettre 's' est doublée
car, entre deux
La lettre 's' entre
Morphogrammes
Morphogrammes
voyelles, il faut
deux voyelles se
grammaticaux
lexicaux
doubler le [s].
prononce [z].
En tête de mot, la lettre
Lorsqu'un 's' se
La lettre 's' indique le
dans prend son 's' de
's' se prononce [s].
trouvant en fin de
pluriel:
son
souvenant
mot et
se
habituellement
les mots
seule
muet se retrouve
des lettres
Est : l'ancien français
sans
entre deux
leurs correspondances
ne
phonèmes
les
d'accent
A l'intérieur d'un mot,
voyelles, il se
les phonèmes
mots,
lorsque la lettre 's' est
prononce [z]: c'est
grands efforts
remplaçaient. Ainsi le
encadrée
par
une
la liaison :
voyelle
et
une
consonne,
elle
se
prononce [s].
origine
latine
"deintus".
présentait
les
pas
dans
les
's'
les
verbe être s'écrivait
"estre".
sans
grands
correspondances
immense
reconstitue
La lettre 's' est doublée
sans :
car, entre
la forme avec s, est
deux voyelles, il faut
fort
doubler le [s].
représente
assemblant
barbare « sinis »
ancienne
un
et
latin
passer
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Lexique
- Donnez la définition du mot « sain » dans l’extrait suivant : « Ce genre d’exercice est sain
pour l’esprit » ALAIN, Propos sur l’éducation, éd. PUF, 1976, p. 98.
(définition issue de : Le Petit Larousse illustré 2000)
Sain : adj. du latin « sanus ».
Dans le contexte du texte, les définitions à retenir sont les suivantes : qui ne présente aucune
anomalie, où tout est régulier, normal. / qui est conforme à la raison, à la pondération, qui ne
s’écarte pas de ce qui est jugé normal ; raisonnable, sage. / qui est favorable à la santé des
individus.
- En utilisant le procédé de dérivation, donnez trois autres mots formés à partir du mot
« sain ».
- santé : Etat physique normal de l’organisme d’un être vivant.
- malsain : Qui est en mauvais état, qui présente un danger.
- sanitaire : Relatif à la santé et à l’hygiène. Ensemble comprenant lavabo, baignoire ou
douche…
- Donnez trois homophones du mot « sain ».
- saint : personne canonisée par l’Eglise
- sein : Poitrine féminine
- ceint : forme conjuguée du verbe ceindre
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