JUIN 2002
PM-gr/02.055 3
1. Introduction – Objectif du document
Craig Comartin est le principal investigateur du document ATC 40, publié en 1996.
Dans le cadre d’un colloque franco-américain, organisé par l’AFPCN* en mars 2002, il
a présenté ces méthodes nouvelles dites « Performance Based Earthquake Engineering
(PBEE) » avec des applications pour le renforcement de constructions en Californie.
Ces méthodes ne sont en fait pas si nouvelles, puisque leur conception par Sigmund
Freeman remonte aux années 70.
C’est à la suite de la présentation de Craig Comartin que nous avons pensé qu’il serait
utile de mieux faire connaître les principes de base de ces méthodes à l’ensemble de la
communauté française du génie parasismique. Très peu de spécialistes en France en
effet sont sensibilisés à ces nouvelles approches, dites en « déplacement » ou encore,
comme nous le verrons plus loin, en « énergie à dissiper ». Le groupe de travail
« Vulnérabilité » de l’AFPS, animé par Didier Combescure, s’y intéresse actuellement
plus particulièrement.
En ce qui nous concerne, c’est en fait un article paru dans Earthquake Spectra en février
2000, ainsi que notre implication en tant que coordonnateur dans le projet européen
RISK-UE, qui ont été les déclencheurs ou, comme le dit si bien Gabor Czitrom, la
fenêtre d’opportunité, qui nous ont conduit à nous intéresser à cette démarche nouvelle,
particulièrement riche d’enseignements à tous égards.
Un des éléments clés de l’article de l’Earthquake Spectra est représenté sur la Figure 1.
Toute l’histoire des codes parasismiques du XXe siècle est contenue dans les 2 premiers
graphiques, avec toutes les incertitudes liées à la pratique courante.
Mais c’est surtout le dernier graphique qui attire l’œil pour au moins 3 raisons :
1) Les coordonnées (Sa, Sd) ne sont pas celles que le praticien utilise habituellement.
2) Le spectre (demand) et la courbe du comportement inélastique (capacity) sont sur le
même graphique.
3) Le graphique met en évidence un point dit « Performance point » (ou point de
fonctionnement en français) qui, soudainement, peut apparaître comme la solution de
certains problèmes que l’on a pu se poser auparavant.
La compréhension de l’existence de ce point de fonctionnement et son obtention ne sont
cependant pas si aisées pour celui qui découvre cette nouvelle approche, du fait de la
nature itérative du problème posé : l’ATC 40 ne propose pas moins de 3 procédures.
Mais nous verrons que cette compréhension peut être grandement facilitée si nous
faisons intervenir directement le paramètre amortissement (à la fois en demande et en
capacité) ou, ce qui revient au même, l’énergie à dissiper, de type hystérétique.
* AFPCN : Association française pour la prévention des catastrophes naturelles