Un espace tropical, montagneux, volcanique et sismique Un espace

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Les territoires ruraux de l’Amérique centrale et caraïbe (2)
Un espace tropical, montagneux, volcanique et sismique
La nature de l’Amérique centrale et caraïbe est brutale. L’histoire est jalonnée de tremblements de terre,
d’éruptions volcaniques, de raz de marée, de cyclones, de glissements de terrain, de séismes dont le dernier en
date est celui d’Haïti, de magnitude 7, le 12 janvier dernier. Cela est lié à une position, tant sur les rivages des
Antilles qu’en bordure de l’océan pacifique, au contact de plaques océaniques ou continentales
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I - STRUCTURE ET CLIMATS
1) Le socle guyanais
Carte structurale de la géographie Universelle
Le socle précambrien soulevé affleure dans le sud du Venezuela et les trois Guyanes. Il a la particularité
d’être recouvert de grès primaires restés en relief et formant de gigantesques escarpements au contact de la
couverture et du socle. C’est au Venezuela, à ce contact, que l’on a la plus haute cascade du monde, le « Salto
del Angel ». Ce sont des horizons très plats, pouvant être accidentés localement par des failles.
Les Guyanes et la moitié sud-est du Venezuela sont recouverts d’une forêt dense , sans véritable saison
sèche, pouvant atteindre 4000 mm de précipitations.
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2) Les cordillères des Andes et d’Amérique centrale
Le Venezuela, un espace de transition.
La partie occidentale et septentrionale du Venezuela appartient au système andin (2 chaînes entourant la lagune
de Maracaibo - 5007 m au Pic Bolivar), se prolongeant par une chaîne côtière est-ouest, alors que toute la partie
méridionale, au sud de l’Orénoque appartient au bouclier guyanais. On trouve aussi un grand bassin
sédimentaire encore peu mis en valeur, drainé par la partie aval de l’Orénoque. Les mouvements tectoniques
des cordillères sont tertiaires et quaternaires, ce qui explique comme en Colombie et au Mexique un relief très
compartimenté.
La montagne andine offre un étagement bioclimatique classique sous les tropiques :
Terres chaudes jusqu’à 1500 à 1700 m, recouvertes de forêts mixtes ou de savanes –les llanos,
Terres tempérées jusqu’à 2500 ou 2800 m d’altitude
Terres froides avec une végétation de paramo : plantes en coussinets, plantes duveteuses, de
petite taille, plantes à rhizomes, buissons résineux. . Les températures varient peu, autour de 0°.
C’est un peu l’équivalent des pelouses alpines, mais avec une végétation plus haute.
La capitale, Caracas, est aux alentours de 850m, bordée par une cordillère atteignant 2100m. Elle bénéficie ainsi d’un climat
d’alizé un peu plus frais avec des moyennes variant peu, entre 20° en janvier jusqu’à 23° en mai, avant l’arrivée des pluies, beaucoup
plus abondantes en été. Il y a en moyenne 920 mm de précipitations par an.
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• La Colombie a un territoire très fragmenté par le relief et les climats qui en découlent, mais aussi par
la latitude pour un pays qui fait 2000 km du Nord au Sud, du 4° au 12° de latitude. Les plaines orientales,
appartenant au bassin de l’Orénoque, couvrent plus de la moitié du territoire. Elles sont recouvertes au Nord de
savanes et de forêts galeries, au sud de fore^ts denses difficilement pénétrables et refuges de mouvements
pseudo-révolutionnaires comme les FARC La cordillère des Andes se divise en plusieurs bandes Nord-Sud
séparées par le Magdalena et son affluent le Cauca. La cordillère centrale a des sommets dépassant 5000 m. Ce
sont dans ces vallées et à leurs abords montagneux que se sont développées les populations et les villes. La côte
orientale est extrêmement humide et a une végétation de forêt dense. Sur les flancs de la cordillère occidentale,
on peut atteindre 9000 mm de précipitations par an. La côte caraïbe est en revanche un peu plus sèche et l’on y
retrouve des savanes.
La capitale, Bogota, se situe à 2600 m d’altitude, et a un climat tempéré, remarquablement constant toute l’année, de l’ordre
de 12° à 13°, avec des précipitations de l’ordre de 960mm.
• L’Amérique centrale se présente comme un isthme étiré sur plus de 2000 km se réduisant à 80 km de
large au niveau de Panama. Il y a un extrême morcellement physique de montagnes et bassins et de très fortes
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dénivellations, accentuées par le grand nombre de cônes volcaniques. Cet isthme est relativement récent
n’étant apparu qu’à la fin du Tertiaire, permettant alors des échanges de faune et de flore entre le Nord et le
Sud. Ce cloisonnement explique en partie, avec les séquelles de l’histoire, les divisions politiques actuelles.
C’est avec les Antilles une région volcanique et sismique, en bordure de la plaque des Cocos. En 1972,
la ville de Managua a été détruite à 70 % par un séisme qui a fait 5000 morts. En 1976, un séisme a fait 20 000
morts au Guatemala. En 1986 et 1987, San Salvador (capitale du Salvador) a été touchée par des séismes qui
ont fait 2000 victimes. Le dernier séisme
en date, celui de Port-au-Prince, a peutêtre fait plus de 100 000 victimes.
La cordillère qui longe le Pacifique selon
une direction NW – SE, du Guatemala au Panama,
compte plus de 80 volcans, dont 30 sont encore en
activité. Le plus haut est le Tamujulco, au
Guatemala (4200 m). Des lacs de caldeira, au
Salvador ou au Guatemala, peuvent atteindre 250 à
300 m de profondeur.
La forte évaporation dégagée par
la mer des Antilles provoque des pluies
orographiques sur les principales masses
montagneuses. Les vents dominants sont
les alizés qui balaient l’isthme et arrosent
en abondance les versants au vent et la
côte caraïbe, alors que les versants sous le
vent bénéficient d’une saison sèche plus
ou moins marquée. Le Golfe du Honduras
reçoit ainsi plus de 3000 mm par an et le
climat du Panama, favorable au
développement de maladies épidémiques
(malaria, fièvre jaune, dysenterie) entraîna
la mort d’environ 20 000 ouvriers occupés
à creuse le canal interocéanique sous la
direction de Ferdiand de Lesseps, de 1881
à 1889. La côte pacifique est en revanche
plus saine, ce qui explique les densités du
Salvador et de l’ouest du Nicaragua. Il y a
une saison sèche d’octobre à mai et une
saison des pluies de juin à septembre.
Le relief et le climat permettent le
développement de toute la gamme des
végétations tropicales : mangroves et marais sur les côtes humides, foret sempervirente sur les basses terres
chaudes (versants au vent des Antilles, côte caraïbe, une grande partie du panama et du sud du Costa Rica.
Quand on monte en altitude, on trouve la forêt tropicale humide de montagne où apparaissent les pins. Sur les
hauts plateaux ou au cœur des cordillères centrales qui bénéficient d’un climat tempéré, on a une végétation de
chênes et de conifères (« Altos » du Guatemala ou hautes terres centrales du Nicaragua. Au-delà, sur les
principaux sommets se développe la forêt des nuages avec des arbres torturés, couverts de mousse, adaptés aux
brumes permanentes et des vents parfois violets. Enfin, quand la saison sèche devient plus longue, on passe à
une forêt à feuilles caduques avec la présence de cactées (versants sous le vent des Antilles ou des bassins
intérieurs des pays centraaméricains.
• Le Mexique a des structures et des paysages comparables à ceux de l’Amérique centrale, sauf dans sa
partie nord où la saison sèche est beaucoup plus longue et où l’on passe à des paysages semi-désertiques.
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3 Les systèmes insulaires
On retrouve à une échelle réduite dans les Antilles les structures géologiques et les systèmes climatiques
de l’Amérique centrale avec une opposition marquée entre les côtes au vent et les côtes sous le vent. Les
Bahamas correspondent à l’avant pays calcaire du Guatemala et du Yucatan mexicain. Les massifs montagneux
d’Haiti et de la Jamaïque rappellent les chaînes primaires NO-SE du nord de l’Amérique centrale. Il y a enfin
comme au Nicaragua et au Salvador de vastes fossés d’effondrement, notamment à Haiti et en République
dominicaine. Les Petites Antilles, essentiellement volcaniques ont en revanche été formées plus récemment par
affrontement entre la plaque sud américaine et la plaque caraïbe. Les parties orientales des îles comportent des
calcaires.
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