Même si la ville de Sidi Bel-Ab-
bès est de créaon récente, la
région a connu une présence
humaine dès l’anquité, voire
dès la préhistoire, comme le
montrent des vesges mis au
jour dans la région du Tessala. Ainsi et à l’instar du
reste du Maghreb, les premiers habitants de la zone,
furent des tribus berbères qui se sont sédentarisées
autour des rives de la Mékerra. Ils y développaient
la culture des céréales et le jardinage sur les riches
alluvions des environs de l’oued. Cee présence est conrmée
par les traces d’anciens canaux d’irrigaon et de vesges de
fontaines. Les Romains, lancés dans une guerre de colonisaon,
pénétrèrent jusqu’aux montagnes du Tessala. Après le ruineux
passage des Vandales, les autochtones subirent, dès la n du
Vème siècle, la dominaon byzanne contre laquelle ils furent en
rébellion constante. Mécontentements et révoltes sanglantes
caractérisèrent cee période jusqu’à l’avènement des expédi-
ons arabes, intervenues à la n du VIIème siècle et auxquelles
les berbères, séduits par le message égalitaire véhiculé par l’Is-
lam, réservèrent une atude plutôt favorable.
Les historiens s’accordent à postuler que la région fut englobée
dans les limites du royaume kharédjite de Tihert (776-909)
jusqu’à sa destruction par les Fatimides au Xème siècle.
La région connut par la suite et au XIIème siècle, de grands
mouvements de populaon, avec la poussée des Banou Hillal
d’abord, et ensuite l’avènement de la dynase des Almoravides,
lancée dans un grand mouvement d’unicaon
du Maghreb. Cee dynase fut écrasée, au XIIIème
siècle, par celle des Almohades. Cependant, ce
dernier empire s’eondra au XIIIIème siècle et le
Maghreb fut divisé en trois royaumes, chacun
dépendant d’une dynase (Mérinides à l’Ouest,
Hafsides à l’Est et Zianides au centre). La région de
Sidi Bel Abbès se trouva englobée dans le royaume
des Zianides, dès le règne de son fondateur
Yaghmoracen Ibn Ziane qui réussit à fédérer les
grandes tribus hilaliennes des Zmouls, Douaïrs,
Béni Ameur, Bordjia qui furent de précieux alliés dans les
guerres livrées aux autres dynases (Hafsides et Mérinides).
Les longues années de guerre entre ces trois dynases eurent
pour conséquence leur aaiblissement, ce qui encouragea
l’Empire d’Espagne à entreprendre des expédions sur le nord
de l’Afrique.
Ces tentaves eurent pour conséquence l’intervenon, à travers
les frères Barberousse notamment, de l’autre grand empire de
l’époque, l’empire ooman, en Algérie. A l’instar de la majorité
du pays, la région connut le pouvoir ooman qui s’exerça par
l’intermédiaire des beys, installés d’abord à Mazouna, puis à
Mascara et, enn, à parr de 1792, à Oran. Le nouveau pouvoir
s’appuyait sur une aristocrae militaire et une caste de gros
propriétaires fonciers, écrasant la
pete paysannerie autochtone.
Les résistances populaires à
ce régime furent connuelles,
dirigées souvent par des
confréries religieuses. Miné par
ces résistances, l’Etat algérien
s’eondra rapidement face à
l’invasion française. Cependant
et dès 1832, les populaons
s’organisèrent spontanément
autour de l’Emir Abdelkader
pour engager la lue contre le
nouvel occupant. Ce mouvement
de résistance connut quelques
succès puisqu’il déboucha sur la signature, le 30 mai 1837, du
traité de la Tafna qui reconnut l’autorité de l’Emir sur les régions
Ouest et Centre du pays, à l’exclusion du lioral. Cependant,
les Français, rompant ce traité, poursuivirent la conquête du
territoire naonal et, dans le cadre de cee nouvelle stratégie,
mise au point par le général Bugeaud, créèrent, dès 1842,
un camp militaire permanent près du marabout de Sidi Bel-
Abbès. Connuellement harcelé par les troupes de l’Emir, ce
camp fut progressivement foré pour devenir, dès 1843, une
redoute. Ainsi se forma l’embryon de ce qui allait devenir la
ville de Sidi Bel-Abbès. En eet et dès 1847, fut décidée, par
ordonnance royale, l’édicaon, en ces lieux, d’une ville. C’est
à Prudon, capitaine du génie, qu’échut, une année plus tard,
la tâche de présenter le plan réalisé par la commission qu’il
présidait : une enceinte forée de 42 hectares, dont la moié
serait réservée aux installaons militaires, le reste demeurant
à lor parmi les candidats consentant à s’y établir. La ville
connut, durant la période coloniale, un grand développement,
axé principalement sur les acvités agricoles. Au centre-ville,
caractérisé par l’urbanisme et l’architecture du XIXème siècle et
du début du XXème, vinrent s’ajouter les grandes réalisaons
de l’Algérie indépendante, notamment les ensembles édiés à
parr des années 1980…
Mouvementée
Une histoire
1792
1832
183730
1842
.1843
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