d’une hyperéosinophilie ;4) chezles
patients fragilisés,polypathologiques
ouimmunodéprimés(recherche de
protozoosessurtout)[3,9].
Migrants
Tout migrantarrivantdansunpays
industrialisédevraitbénéficierd’une
recherche de PI àtitresystématique.
Lesconditionsd’hygiène dansle pays
d’accueil ne permettantpasen règle
générale desréinfections,le dépara-
sitage même sur une parasitose
asymptomatiqueest souhaitable.
C’est particulièrementimportant
pour 2parasitoses:lastrongyloïdose
(anguillulose) en raison durisque
même trèsàdistancedeforme maligne
(voirci-dessous)etlesschistosomoses
(notammentdigestives)enraison du
risquedepoursuiteàbasbruitde l’évo-
lution fibrosantedufoie (lalongévité
desfemellespermetune ponteactive
de nombreusesannéesaprèslader-
nièreinfestation). Enpratique,cebilan
systématiquedevraitcomporterpour
cequiest desPI unàtroisEPS etune
sérologie bilharziose. Bien évidem-
ment,tout signe cliniqueoubiologique
(dyspepsie,diarrhée aiguëouchro-
nique,signesd’hépatopathie,hyper-
éosinophilie) doitdéclencherunbilan
parasitologiquecomprenantaumini-
mum1à3EPS, le bilansérologique
étantorientéparlessignesd’appel et
laprovenancedupatient[3].
Patientn’ayantpasséjourné
en zone tropicale
DIARRHÉE ET DÉFICIT IMMUNITAIRE
Queledéficitimmunitaire(notamment
infection parle VIH)soitconnuou
suspectédevantdessignesévocateurs,
lasurvenued’une diarrhée chronique
danscessituationsdoitfaireévoquer
une giardioseetlesprotozoosesoppor-
tunistes(cryptosporidiose,microspo-
ridiose,isosporose,etàunmoindre
degré,cyclosporose). Ils’agiten règle
d’une diarrhée chroniquevolontiers
abondante,sansfièvre,responsable
rapidementd’unamaigrissement
important.Lediagnosticreposesur les
EPS en spécifiantlesparasitesrecher-
chés(techniquesspécifiques). Endehors
de l’isosporoseetde lacyclosporose
(TableauII),il n’yapasde traitement
reconnuefficace,lafumagilline (micro-
sporidiose) etle nitazoxanide (crypto-
sporidiose,microsporidiose) n’ayant
pasencoreapportétouteslespreuves
d’efficacité[10,11].
SIGNES GÉNÉRAUX AIGUS
AVEC MANIFESTATIONS DIGESTIVES
Troissituationstrèsdiversespeuvent
révélerune PI aveccetype de tableau:
–Tableauévocateur de primo-inva-
sion d’helminthose(voirci-dessus):
chezdespersonnesn’ayantpas
voyagé,2parasitosesautochtones
àexpression parfoisdigestivesont
àconsidérer[3]:a)La toxocaroseest
une helminthoseduchien etduchat
en impasseparasitairecequi
entraîne une errancedeslarves
(larvamigrans)dansl’organisme
(dontlasphèredigestive). Elle se
contracteparvoie orale. Letableau
peut êtretrèsbruyant,lesantipara-
sitaires(TableauII)ayantde lapeine
àfairelapreuvedeleur efficacité;
b)La trichinellose,égalementcos-
mopolite,secontracteprincipale-
mentparconsommation de viande
crueoumalcuite(cheval,porc, …).
Elle survientsurtout parbouffée épi-
démique. Letableau,survenantrapi-
dementaprèsl’ingestion de viande
contaminée,est parfoistrèsbruyant
avecen dehors d’une diarrhée etdes
douleurs abdominales,dessignesde
lalignée allergiqueetnotamment,
unœdème duvisage. Même sile
bénéficedel’albendazole n’apasété
démontréformellement,il est
recommandé d’en prescrireune cure
(voirposologie tableauII)en
l’association àune corticothérapie
(0,5à1mg/kg) danslesformes
graves[5].
–Signesgénéraux sévèresettroubles
digestifsavecterrain d’immuno-
dépression :il peut s’agirde l’an-
guillulose(strongyloïdose) maligne
(oudisséminée). Danscecontexte
(corticothérapie àfortesdoses,chi-
miothérapie lourde…maisbizarre-
mentpasle sida),le cycle d’auto-
infestation interne (quipermetàune
anguillulosedepersisteràbasbruit
plusieurs décenniesaprèsl’infesta-
tion) «s’emballe »avechyperpro-
duction d’une quantitéconsidérable
de larvesquivontdisséminerpar-
La fréquencedescausesparasitaires
souventméconnuesjustifie (ainsique
d’autresétiologiessensiblesàcesmolé-
cules),aprèsl’exploration parasito-
logiquedesselles,untraitementempi-
riqueassociantsimultanémentou
consécutivementmétronidazole,cotri-
moxazole +/-quinolones[8].
SIGNES GÉNÉRAUX AVEC SIGNES
DIGESTIFS COMPATIBLES
AVEC UNE PRIMO-INVASION
LesPI liéesàdeshelminthosesàcycle
larvairetissulairepeuvententraîner
danslessemainessuivantlacontami-
nation,destableaux parfoisbruyants
(notammentdanslesinfestations
massives)liésàlamigration larvaire
(syndrome d’invasion). Ils’agitde
signesde lalignée allergiquequi
s’associentde façon variable (fièvre,
urticaireouérythème,asthme –syn-
drome de Loeffler–,douleurs abdo-
minalesettroublesdigestifsvoire
choc). L’hyperéosinophilie est dansce
casconstanteetélevée. C’est le cas
notammentde l’ascaridiose,latrichi-
nellose,latoxocarose,l’ankylostomose,
lastrongyloïdose(anguillulose),les
schistosomoses…Lestroisdernières
parasitosescitéessontliéesàdes
contacts cutanées(marche piedsnus
oudansl’eau)avecl’eauoulaterre
humide,lestroispremièresaupéril
féco-oral[3,5].
T ABLEAU DYSPEPTIQUE
Cettesensation fréquentechezle voya-
geur auretour doitfaireévoquerla
possibilitédePI pauci-symptomatiques
tellesquegiardiose,téniase,ascari-
diose,ankylostomose,strongyloïdose
(aumême titrequ’unsyndrome de l’in-
testin irritable donton amontréqu’il
pouvaitêtresecondaireàune diarrhée
duvoyageur).
F AUT-IL DÉPISTER SYSTÉMATIQUEMENT
UNE PI CHEZ UN VOYAGEUR
ÀSON RETOUR ?
Enl’absencedesignescliniques,il n’est
en règle pasnécessairedefaireun
dépistage systématique(parEPS ou
sérologie) saufdans4situations:
1) séjour ouexpatriationprolongée en
zone àrisque;2)voyageur ayantun
facteur de risquedeschistosomose
(bilharziose) :marche ounage dans
l’eaudouce(intérêtd’une sérologie
systématique) ;3)découvertefortuite
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