6. Groupe cyclique Rappel : Un groupe (G, ∗, e) est cyclique s’il est monogène d’ordre fini. Dans ce cas G est commutatif et si ord(G) = n, il est isomorphe à /n . Z Z 1 Un lemme concernant les groupes commutatifs 2 Indicatrice d’Euler et générateurs des groupes cycliques 3 Les sous-groupes d’un groupe cyclique 4 Un critère de cyclicité 1. Un lemme concernant les groupes commutatifs Soit (G, ∗, e) un groupe commutatif. (∀r ∈ N) déf Hr = {x ∈ G : xr = e} = {x ∈ G : ord(x)|r } Lemme 1 Hr est un sous-groupe de G. 2 Supposons de plus que ord(G) = n ∈ , et désignons par ψ(d) le nombre d’éléments d’ordre d de G. Alors on a : X n= ψ(d) N d|n Démonstration : 1 exercice qui utilise la commutativité de G. 2 “Avoir le même ordre” est une relation d’équivalence sur G. 2. Indicatrice d’Euler et générateurs des groupes cycliques Définition (Indicatrice d’Euler) L’indicatrice d’Euler est définie par (∀n ∈ N \ {0}) déf φ(n) = card {k ∈ [[1, n]] : Propriétés immédiates : N \ {0}, 1 ∀n ∈ 1 ≤ φ(n) ≤ n 2 Si p est un nombre premier, φ(p) = p − 1. pgcd(k, n) = 1} les générateurs d’un groupe cyclique Proposition (les générateurs d’un groupe cyclique) Soit G =< a > un groupe cyclique d’ordre n de générateur a. Alors on a : (∀k ∈ [[1, n]]) G =< ak > ⇐⇒ pgcd(k, n) = 1 En particulier, G a exactement φ(n) générateurs. Démonstration : G =< ak > ⇐⇒ a ∈< ak >, puis Bézout. 3. Les sous-groupes d’un groupe cyclique Soit (G, ∗, e) un groupe cyclique d’ordre ord(G) = n. Lemme (les sous-groupes d’un groupe cyclique sont cycliques) Si H est un sous-groupe de G, alors il est isomorphe à un groupe quotient r /n où r|n. En particulier, H est cyclique (d’ordre d = nr ). Z Z Démonstration : Soit a tel que G =< a > et considérons le morphisme surjectif f: N Z Z −→ G k 7−→ ak Z Z Soit r ∈ tel que f −1 (H) = r . On a Ker(f ) = n ⊂ r . Donc il existe d ∈ tel que n = dr. La factorisation par le quotient du morphisme surjectif N g:r Z −→ H k 7−→ ak permet de conclure (exercice). Les sous-groupes d’un groupe cyclique Soit (G, ∗, e) un groupe cyclique d’ordre ord(G) = n. Théorème (caractérisation des sous-groupes d’un groupe cyclique) Les sous-groupes de (G, ∗, e), groupe cyclique d’ordre ord(G) = n, sont les n o Hd = x ∈ G : xd = e pour d|n Ces sous-groupes sont cycliques et ord(Hd ) = d. Démonstration : Soit H un sous-groupe de G. Soit d = ord(H). On a d|n et (∀x ∈ H) xd = e On a donc H ⊂ Hd , et d ≤ ord(Hd ). Hd est cyclique (comme tout sous-groupe de G) donc il existe x ∈ Hd tel que ord(x) = ord(Hd ). Par suite ord(Hd )|d. Finalement d = ord(Hd ), et H = Hd . La formule d’Euler Corollaire (formule d’Euler) n= X φ(d) d|n Démonstration : On considère un groupe cyclique d’ordre n, par exemple G = /n . Les points suivants permettent de conclure : • “Avoir le même ordre” est une relation d’équivalence sur G. • L’ordre d’un élément de G est un diviseur d de n. • Les éléments d’ordre d de G coı̈ncident avec les générateurs de Hd , sous-groupe cyclique d’ordre d. Ils sont donc au nombre de φ(d). Z Z 4. Un critère de cyclicité Théorème (critère de cyclicité) Soit (G, ∗, e) un groupe commutatif d’ordre ord(G) = n. Si, de plus, n o (∀d|n) card x ∈ G : xd = e ≤ d alors G est cyclique. N Démonstration : ψ(d) = le nombre d’éléments d’ordre d de G. Soit d ∈ tel que d|n. • Si ψ(d) 6= 0, Hd = x ∈ G : xd = e contient un élément x d’ordre d. Avec l’hypothèse, on en déduit Hd cyclique, puis ψ(d) = φ(d). • S’il existait d|n tel que ψ(d) = 0, on aurait donc la contradiction : X X n= ψ(d) < φ(d) = n d|n Finalement, ψ(n) = φ(n) ≥ 1. d|n