
Réciproquement, soit Iune partie non vide de Rvérifiant (∗).
1er cas. On suppose que Iest minoré et majoré. Iest donc une partie non vide, majorée et minorée de R. On en déduit que I
admet une borne inférieure met une borne supérieure M. Puisque met Msont respectivement un minorant et un majorant de I,
on a I⊂[m, M]. On va alors vérifier que Iest l’un des quatre intervalles ]m, M[,[m, M[,m, M]ou [m, M].
1er sous-cas. On suppose que m∈Iet M∈I. On sait déjà que I⊂[m, M]. Inversement, puisque met Msont deux éléments
de Ivérifiant m6Met que Ivérifie (∗), on a [m, M]⊂I. Finalement, I= [m, M].
2ème sous-cas. On suppose que m∈Iet M /∈I. On sait déjà que I⊂[m, M]et même plus précisément I⊂[m, M[.
Inversement, soit x0∈[m, M[. Puisque M=Sup(I), il existe a∈Itel que x0< a < M. Puisque Ivérifie (∗), on a [m, a]⊂Iet
en particulier x0∈I. Ceci montre que [m, M[⊂Iet finalement que I= [m, M[.
3ème sous-cas. On suppose que m /∈Iet M∈I. De manière analogue, on obtient I=]m, M].
4ème sous-cas. On suppose que m /∈Iet M /∈I. On a I⊂]m, M[. Inversement, soit x0∈]m, M[. Il existe (a, b)∈I2tel que
m < a < x0< b < M. Puisque Ivérifie (∗), on a [a, b]⊂Iet en particulier x0∈I. Ceci montre que ]m, M[⊂Iet finalement
que I=]m, M[.
2ème cas. On suppose que Iest minoré et non majoré. Iest une partie non vide et minorée de R. On en déduit que Iadmet une
borne inférieure m.mest un minorant de Iet donc I⊂[m, +∞[.
1er sous-cas. On suppose que m∈I. On rappelle que I⊂[m, +∞[. Inversement, soit x0∈[m, +∞[. Puisque In’est pas
majoré, x0n’est pas un majorant de I. Donc, il existe a∈Itel que a > x0>m. Puisque Ivérifie (∗), on a [m, a]⊂Iet
en particulier x0∈I.
Ceci montre que [m, +∞[⊂Iet finalement que I= [m, +∞[.
2ème sous-cas. On suppose que m /∈I. On a I⊂[m, +∞[et même plus précisément I⊂]m, +∞[. Inversement, soit x0∈]m, +∞[.
Comme précédemment, il existe b∈Itel que b > x0et d’autre part, puisque m=Inf(I), il existe a∈Itel que m < a < x0.
Puisque Ivérifie (∗), on a [a, b]⊂Iet en particulier x0∈I. Ceci montre que ]m, +∞[⊂Iet finalement que I=]m, +∞[.
3ème cas. On suppose que Iest non minoré et majoré. De manière analogue, on obtient I=]−∞, M]ou I=]−∞, M[où M=Sup(I).
4ème cas. On suppose que Iest non minoré et non majoré. Soit x0∈R.x0n’est ni un minorant, ni un majorant de I. Par suite, il
existe (a, b)∈I2tel que a < x0< b. Puisque Ivérifie (∗), on a [a, b]⊂Iet en particulier, x0∈I. Ceci montre que I=] − ∞,+∞[.
❏
➱Commentaire . Si Iest un intervalle et si on pose m=Inf(I)et M=Sup(I)où met Msont réels ou infinis, alors
]m, M[⊂I⊂[m, M].
2.1.2 Le théorème des valeurs intermédiaires
Théorème 5 (théorème des valeurs intermédiaires). Soit fune fonction définie sur un intervalle Ide Rà valeurs
dans R.
Si fest continue sur I, alors f(I)est un intervalle.
Démonstration .
1ère démonstration. Posons J=f(I). On va démontrer que ∀[c, d]∈J2,(c6d⇒[c, d]⊂J). Soient donc cet ddeux éléments de
Jtels que c6d. Il existe deux réels aet bde Itels que c=f(a)et d=f(b). Quite à remplacer fpar −f(qui est continue sur I),
on peut supposer que a6bce que l’on fait dorénavant. Puisque Iest intervalle, on a [a, b]⊂I.
Soit γ∈[c, d]. On va montrer qu’il existe x0∈Itel que f(x0) = γ. Soit E={x∈[a, b]/ f(x)6γ}. Puisque f(a) = c6γ, on a a∈E.
D’autre part, pour tout x∈E, on a x6b. Ainsi, Eest une partie non vide et majorée (par b) de R.Eadmet donc une borne
supérieure que l’on note x0.x0est un élément de [a, b]et donc de I. On va montrer que f(x0) = γ.
1er cas. Supposons que x0< b. Puisque x0est un majorant de E, si x∈]x0, b],xn’est pas un élément de Eet donc f(x)> γ.
On fait tendre xvers x0par valeurs supérieures. Par continuité de fsur Iet donc en x0,f(x)tend vers f(x0)quand xtend
vers x0par valeurs supérieures et on obtient donc f(x0)>γ.
D’autre part, puisque x0=Sup(E), pour tout n∈N∗, il existe un∈Etel que |un−x0|61
n. Pour chaque n∈N∗,unest un
élément de Itel que f(un)6γ. Puisque pour tout n∈N∗,|un−x0|61
n, la suite (un)n∈N∗converge vers x0. Puisque fest
continue sur Iet en particulier en x0, la suite (f(un))n∈N∗converge vers f(x0). Puisque pour tout n∈N∗,f(un)6γ, quand
ntend vers +∞, on obtient f(x0)6γet finalement f(x0) = γ.
2ème cas. Supposons que x0=b. On a déjà γ6d=f(b) = f(x0). D’autre part, comme dans le premier cas, on peut construire
une suite (un)n∈N∗d’éléments de Econvergeant vers x0=bet comme précédemment, on obtient f(x0)6γpuis f(x0) = γ.
c
Jean-Louis Rouget, 2018. Tous droits réservés. 4 http ://www.maths-france.fr