CONTINUITÉ SUR UN INTERVALLE

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Continuité sur un intervalle
Plan du chapitre
1Fonctions continues sur un intervalle ...................................................................page 2
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . page 2
1.2 Fonctions continues et opérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 2
2Les grands théorèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
2.1 Le théorème des valeurs intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
2.1.1 Compléments sur les intervalles de R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 3
2.1.2 Le théorème des valeurs intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 4
2.2 Image continue d’un segment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
3Fonctions uniformément continues sur un intervalle ..................................................page 6
3.1 Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6
3.2 Fonctions lipschitziennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .page 9
3.3 Le théorème de Heine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11
4Fonctions continues strictement monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12
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La section 3 de ce chapitre est consacrée aux fonctions uniformément continues sur un intervalle. Ce thème ne doit
normalement être abordé qu’au deuxième semestre dans le chapitre « Intégration sur un segment ». Néanmoins, par souci
d’unité, nous avons incorporé l’uniforme continuité au chapitre « Continuité ». Vous pouvez sauter cette section si vous le
désirez.
1 Fonctions continues sur un intervalle
1.1 Définitions
La définition de la continuité sur un intervalle ou une réunion d’intervalles pose quelques problèmes techniques. On
commence par le cas d’un intervalle ouvert.
Définition 1.
1) Soit fune fonction définie sur un intervalle ouvert non vide Ide Rà valeurs dans Rou C.
fest continue sur Isi et seulement si fest continue en chaque point de I.
2) Soit fune fonction définie sur un intervalle Ide la forme [a, b[(aréel et bréel ou infini et a < b) (resp. ]a, b](b
réel et aréel ou infini et a < b)) à valeurs dans Rou C.
fest continue sur Isi et seulement si fest continue en chaque point de ]a, b[et continue à droite en a(resp. continue
à gauche en b).
3) Soit fune fonction définie sur un intervalle Ide la forme [a, b](aet bels et a < b) à valeurs dans Rou C.
fest continue sur Isi et seulement si fest continue en chaque point de ]a, b[, continue à droite en aet continue à
gauche en b.
La continuité de fsur Ipeut s’écrire avec des quantificateurs :
fcontinue sur Ix0I, ε > 0, α > 0/ xI, (|xx0|6α|f(x) − f(x0)|6ε).
Notation. L’ensemble des fonctions continues sur un intervalle Ià valeurs dans K=R(resp. C) se note C(I, R)(resp.
C(I, C)) ou aussi C0(I, R)(resp. C0(I, C)) (C0(fonctions de classe C0) est le début d’une liste : C0,C1(fonctions de classe
C1déjà définies dans le chapitre « Calculs de primitives et d’intégrales » pour les intégrations par parties), C2, ..., C).
Commentaire . La définition précédente se généralise sans problème à des sous-ensembles Dde Rtels que D=R(qui n’est
pas un intervalle) ou D=]0, 1][2, +[. Ici Dest une réunion de deux intervalles disjoints et fest continue sur Dsi et seulement
si fest continue sur chacun des deux intervalles.
Mais il faut se méfier : si D=I1I2I1= [0, 1[et I1= [1, +[, la continuité sur I1et sur I2n’assure pas la continuité Dcar
une fonction continue sur I1et sur I2est continue à droite en 1mais n’est pas nécessairement continue en 1. Par contre, puisque
D= [0, +[, une fonction est continue sur Dsi et seulement si elle est continue en tout point de ]0, +[et continue à droite en 0.
1.2 Fonctions continues et opérations
Les théorèmes du chapitre précédent fournissent immédiatement :
Théorème 1. Soient fet gdeux fonctions continues sur un intervalle Ide Rà valeurs dans K=Rou C.
1) Pour tout (λ, µ)K2, la fonction λf +µg est continue sur I.
2) La fonction f×gest continue sur I.
3) Si de plus la fonction gne s’annule pas sur I, la fonction f
gest continue sur I.
En particulier,
Théorème 2. Soient fune fonction définie sur un intervalle Ide Rà valeurs dans K=Ret gune fonction définie
sur un intervalle Jde Rà valeurs dans K=Rou Ctelles que f(I)J.
Si fest continue sur Iet gest continue sur J, alors gfest continue sur I.
On rappelle que les fonctions usuelles sont quasiment toutes continues sur le domaine de définition. Plus précisément,
les fonctions x7xn,nN, sont définies et continues sur R;
les fonctions x7xn,nZ, sont définies et continues sur R;
les fonctions x7n
x,nN\ {0, 1}, sont définies et continues sur [0, +[;
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les fonctions x7xα,αR, sont définies et continues sur ]0, +[;
la fonction x7|x|est définie et continue sur R;
les fonctions x7ax,a]0, 1[]1, +[, sont définies et continues sur R;
les fonctions x7loga(x),a]0, 1[]1, +[, sont définies et continues sur ]0, +[;
les fonctions x7sin(x)et x7cos(x)sont définies et continues sur R;
la fonction x7tan(x)est définie et continue sur R\π
2+πZ;
les fonctions x7Arcsin(x)et x7Arccos(x)sont définies et continues sur [−1, 1];
la fonction x7Arctan(x)est définie et continue sur R;
les fonctions x7sh(x),x7ch(x)et x7th(x)sont définies et continues sur R.
En ce qui concerne les fonctions x7Arcsin(x),x7Arccos(x)et x7Arctan(x), leurs continuité est une conséquence
d’un théorème concernant la réciproque d’une bijection qui sera énoncé et démontré à la fin du chapitre.
En ce qui concerne les fonctions x7sh(x),x7ch(x)et x7th(x), leurs continuité est une conséquence des théorèmes
1 et 2 et de la continuité de la fonction exponentielle (la continuité de la fonction exponentielle étant une conséquence de
sa dérivabilité).
Sinon, le théorème 1 permet d’énoncer :
Théorème 3.
Un polynôme est continu sur R.
Une fraction rationnelle est continue sur son domaine de définition.
A titre d’exemple d’utilisation de ces « théorèmes généraux », étudions la continuité de la fonction f:x7
Arcsin 2x
x2+1
ln (x2+1).
Pour tout réel x,1+x26=0puis 1
2x
x2+1
=x22|x|+1
x2+1=(|x|1)2
x2+1>0et donc, pour tout réel x,162x
x2+161.
La fonction g1:x72x
x2+1est continue sur Ren tant que fraction rationnelle définie sur Ret à valeurs dans [−1, 1]
et la fonction g2:y7Arcsin(y)est continue sur [−1, 1]. Donc, la fonction g=g2g1:x7Arcsin 2x
x2+1est
continue sur R.
Pour tout réel x,1+x2> 0. La fonction h1:x7x2+1est continue sur Rà valeurs dans ]0, +[et la fonction
h2:y7ln(y)est continue sur ]0, +[. Donc, la fonction h=h2h1:x7ln x2+1est continue sur R.
Pour tout réel x,1+x2> 1 puis ln x2+1> 0 et en particulier, pour tout réel x,h(x)6=0. La fonction f=g
hest
continue sur Ren tant que quotient de fonctions continues sur Rdont le dénominateur ne s’annule pas sur R.
2 Les grands théorèmes
2.1 Le théorème des valeurs intermédiaires
2.1.1 Compléments sur les intervalles de R
On rappelle les différents types d’intervalles :
[a, b],aet bréels tels que a6b(intervalle fermé borné ou segment)
[a, b[,aet bréels tels que a < b (intervalle semi-ouvert à droite et borné) et ]a, b],aet bréels tels que a < b
(intervalle semi-ouvert à gauche et borné)
]a, b[,aet bréels tels que a < b (intervalle ouvert et borné)
[a, +[,aréel (intervalle fermé et borné à gauche et non majoré) et ] − , b],bréel (intervalle fermé et borné
à droite et non minoré)
]a, +[,aréel (intervalle ouvert et borné à gauche et non majoré) et ] − , b[,bréel (intervalle ouvert et borné
à droite et non minoré)
] − ,+[= R.
On a la caractérisation suivante des intervalles :
Théorème 4. Soit Iune partie non vide de R.
Iest un intervalle si et seulement si (a, b)I2(a6b[a, b]I).
Démonstration .Il est clair que tout intervalle vérifie la propriété ():(a, b)I2(a6b[a, b]I).
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Réciproquement, soit Iune partie non vide de Rvérifiant ().
1er cas. On suppose que Iest minoré et majoré. Iest donc une partie non vide, majorée et minorée de R. On en déduit que I
admet une borne inférieure met une borne supérieure M. Puisque met Msont respectivement un minorant et un majorant de I,
on a I[m, M]. On va alors vérifier que Iest l’un des quatre intervalles ]m, M[,[m, M[,m, M]ou [m, M].
1er sous-cas. On suppose que mIet MI. On sait déjà que I[m, M]. Inversement, puisque met Msont deux éléments
de Ivérifiant m6Met que Ivérifie (), on a [m, M]I. Finalement, I= [m, M].
2ème sous-cas. On suppose que mIet M /I. On sait déjà que I[m, M]et même plus précisément I[m, M[.
Inversement, soit x0[m, M[. Puisque M=Sup(I), il existe aItel que x0< a < M. Puisque Ivérifie (), on a [m, a]Iet
en particulier x0I. Ceci montre que [m, M[Iet finalement que I= [m, M[.
3ème sous-cas. On suppose que m /Iet MI. De manière analogue, on obtient I=]m, M].
4ème sous-cas. On suppose que m /Iet M /I. On a I]m, M[. Inversement, soit x0]m, M[. Il existe (a, b)I2tel que
m < a < x0< b < M. Puisque Ivérifie (), on a [a, b]Iet en particulier x0I. Ceci montre que ]m, M[Iet finalement
que I=]m, M[.
2ème cas. On suppose que Iest minoré et non majoré. Iest une partie non vide et minorée de R. On en déduit que Iadmet une
borne inférieure m.mest un minorant de Iet donc I[m, +[.
1er sous-cas. On suppose que mI. On rappelle que I[m, +[. Inversement, soit x0[m, +[. Puisque In’est pas
majoré, x0n’est pas un majorant de I. Donc, il existe aItel que a > x0>m. Puisque Ivérifie (), on a [m, a]Iet
en particulier x0I.
Ceci montre que [m, +[Iet finalement que I= [m, +[.
2ème sous-cas. On suppose que m /I. On a I[m, +[et même plus précisément I]m, +[. Inversement, soit x0]m, +[.
Comme précédemment, il existe bItel que b > x0et d’autre part, puisque m=Inf(I), il existe aItel que m < a < x0.
Puisque Ivérifie (), on a [a, b]Iet en particulier x0I. Ceci montre que ]m, +[Iet finalement que I=]m, +[.
3ème cas. On suppose que Iest non minoré et majoré. De manière analogue, on obtient I=], M]ou I=], M[M=Sup(I).
4ème cas. On suppose que Iest non minoré et non majoré. Soit x0R.x0n’est ni un minorant, ni un majorant de I. Par suite, il
existe (a, b)I2tel que a < x0< b. Puisque Ivérifie (), on a [a, b]Iet en particulier, x0I. Ceci montre que I=] − ,+[.
Commentaire . Si Iest un intervalle et si on pose m=Inf(I)et M=Sup(I)met Msont réels ou infinis, alors
]m, M[I[m, M].
2.1.2 Le théorème des valeurs intermédiaires
Théorème 5 (théorème des valeurs intermédiaires). Soit fune fonction définie sur un intervalle Ide Rà valeurs
dans R.
Si fest continue sur I, alors f(I)est un intervalle.
Démonstration .
1ère démonstration. Posons J=f(I). On va démontrer que [c, d]J2,(c6d[c, d]J). Soient donc cet ddeux éléments de
Jtels que c6d. Il existe deux réels aet bde Itels que c=f(a)et d=f(b). Quite à remplacer fpar f(qui est continue sur I),
on peut supposer que a6bce que l’on fait dorénavant. Puisque Iest intervalle, on a [a, b]I.
Soit γ[c, d]. On va montrer qu’il existe x0Itel que f(x0) = γ. Soit E={x[a, b]/ f(x)6γ}. Puisque f(a) = c6γ, on a aE.
D’autre part, pour tout xE, on a x6b. Ainsi, Eest une partie non vide et majorée (par b) de R.Eadmet donc une borne
supérieure que l’on note x0.x0est un élément de [a, b]et donc de I. On va montrer que f(x0) = γ.
1er cas. Supposons que x0< b. Puisque x0est un majorant de E, si x]x0, b],xn’est pas un élément de Eet donc f(x)> γ.
On fait tendre xvers x0par valeurs supérieures. Par continuité de fsur Iet donc en x0,f(x)tend vers f(x0)quand xtend
vers x0par valeurs supérieures et on obtient donc f(x0)>γ.
D’autre part, puisque x0=Sup(E), pour tout nN, il existe unEtel que |unx0|61
n. Pour chaque nN,unest un
élément de Itel que f(un)6γ. Puisque pour tout nN,|unx0|61
n, la suite (un)nNconverge vers x0. Puisque fest
continue sur Iet en particulier en x0, la suite (f(un))nNconverge vers f(x0). Puisque pour tout nN,f(un)6γ, quand
ntend vers +, on obtient f(x0)6γet finalement f(x0) = γ.
2ème cas. Supposons que x0=b. On a déjà γ6d=f(b) = f(x0). D’autre part, comme dans le premier cas, on peut construire
une suite (un)nNd’éléments de Econvergeant vers x0=bet comme précédemment, on obtient f(x0)6γpuis f(x0) = γ.
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Dans tous les cas, on a trouvé un élément x0de Itel que f(x0) = γ. Ainsi, tout γde [c, d]est un élément de f(I) = Jet donc
[c, d]J. On a montré que (c, d)J2,(c6d[c, d]J)et donc Jest un intervalle.
2ème monstration (par dichotomie). On reprend les mêmes notations que dans la première démonstration : on se donne
deux éléments cet dde Jtels que c6dpuis on note aet bdeux éléments de Itels que f(a) = cet f(b) = det on suppose sans
perte de généralité que a6b. On se donne enfin γ[c, d]et on veut montrer que l’équation f(x) = γadmet une solution dans I.
Pour x[a, b], on pose g(x) = f(x)γpuis on pose a0=aet b0=b.a0et b0sont deux réels de Itels que g(a0) = f(a)−γ=cγ60
et g(b0) = f(b) − γ=dγ>0.
Si ga0+b0
2>0, on pose a1=a0et b1=a0+b0
2et si ga0+b0
2< 0, on pose a1=a0+b0
2et b1=b0. Dans les deux cas,
a1et b1sont deux réels de Itels que [a1, b1]est l’une des deux moitiés de l’intervalle [a0, b0]et g(a1)60et g(b1)>0.
Soit n>1. Supposons avoir construit a0, ..., an,b0, . . . , bndes réels de Itels que
• ∀kJ1, nK,[ak, bk]est l’une des deux moitiés de l’intervalle [ak1, bk1],
• ∀kJ0, nK,g(ak)60et g(bk)>0.
Si gan+bn
2>0, on pose an+1=anet bn+1=an+bn
2et si gan+bn
2< 0, on pose an+1=an+bn
2et bn+1=bn. Dans
les deux cas, an+1et bn+1sont deux réels de Itels que [an+1, bn+1]est l’une des deux moitiés de l’intervalle [an, bn]et g(an+1)60
et g(bn+1)>0.
On a ainsi construit par récurrence deux suites (an)nNet (bn)nNd’éléments de Itelles que
• ∀nN,[an, bn]est l’une des deux moitiés de l’intervalle [an1, bn1],
• ∀nN,g(an)60et g(bn)>0.
Puisque pour tout nN,[an+1, bn+1]est l’une des deux moitiés de l’intervalle [an, bn], on a en particulier an6an+16bn+16bn.
Les suites (an)nNet (bn)nNsont donc respectivement croissantes et décroissantes.
D’autre part, puisque pour tout nN,[an+1, bn+1]est l’une des deux moitiés de l’intervalle [an, bn], pour tout nN, on a
bn+1an+1=bnan
2puis pour tout nN, on a bnan=b0a0
2n=ba
2n. On en déduit que la suite (bnan)nNconverge
vers 0.
Les suites (an)nNet (bn)nNsont donc adjacentes et en particulier convergentes, de même limite. Notons x0la limite commune
de ces deux suites. Puisque x0[a, b],x0est un élément de I. Puisque gest continue sur Iet en particulier en x0, les suites
(g(an))nNet (g(bn))nNconvergent vers g(x0). Puisque pour tout nN,g(an)60et g(bn)>0, quand ntend vers +, on
obtient g(x0)60et g(x0)>0. Finalement, g(x0) = 0ou encore f(x0) = γce qui achève la démonstration.
Commentaire .
Le théorème des valeurs intermédiaires se résume parfois en la phrase : « l’image continue d’un intervalle est un intervalle ».
Si fest continue sur un intervalle Ià valeurs dans Ret si on pose m=Inf(f(I)) et M=Sup(f(I)) met Msont réels ou
infinis, alors
]m, M[f(I)[m, M].
Le théorème des valeurs intermédiaires a un certain nombre de corollaires intéressants :
Théorème 6. Soit fune fonction continue sur un intervalle Ià valeurs dans R.
S’il existe deux réels aet bde Itels que f(a)f(b)60, alors fs’annule au moins une fois dans I.
Démonstration .f(I)est un intervalle et donc contient toute valeur comprise entre f(a)et f(b). Puisque f(a)f(b)60,0est
une valeur comprise entre f(a)et f(b)et il existe xcompris entre aet bet donc dans Itel que f(x) = 0.
Théorème 7. Un polynôme de degré impair à coefficients réels s’annule au moins une fois sur R.
Démonstration .Puisque fest un polynôme de degré impair, ou bien lim
x
f(x) = −et lim
x+
f(x) = +, ou bien
lim
x
f(x) = +et lim
x+
f(x) = −. Dans tous les cas, Inf(f(R)) = −et Sup(f(R)) = +. Puisque fest un polynôme, fest
continue sur Ret donc f(R)est un intervalle de Rou encore
f(R) = ]Inf(f(R)),Sup(f(R))[ =] − ,+[= R.
En particulier, 0f(R)et donc il existe x0Rtel que f(x0) = 0.
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