2
maintenus aux basses échelles et voués aux tâches subalternes. Leur temps, semble
-t-il, n’est pas encore arrivé. Exclus du système politique, les jeunes se transforment
en spectateurs de la scène démocratique. A cela, il faut assister au fait que les partis
politiques ont démissionné dans la formation de leurs militants.
Alors, on assiste à une certaine crise du militantisme dans les partis politiques, qui si
elle persiste, serait une entrave à la dynamique politique et au développement
socioéconomique du pays. Car, ils ne parviennent à émerger à l’intérieur de leur parti
malgré parfois leur implication assidue à la vie de l’organisation. Et les obstacles sont
légions : patrimonialisme politique, violence politique, conflits
intergénérationnels, pouvoir de l’argent en politique. En désespoir de cause,
nombre d’entre eux, ont opté de s’investir dans les OSC, où il y a davantage d’espaces
de liberté et d’actions et même de pouvoir en ce qui les concerne. Il y a alors la
tentation de la « société civile » devenue l’alternative à la politique pour les jeunes,
notamment avec leur activisme sur les réseaux et médias sociaux.
Cependant, cette stratégie de contournement de la politique, tout en visant le pouvoir
d’Etat semble à bout de souffle et ne donne pas les résultats escomptés.
Alors, beaucoup de jeunes sont inquiets et s’interrogent sur la perspective de
l’émergence « empêchée », « contenue » d’une nouvelle génération de politiques à
même d’apporter un renouveau de la démocratie et de la gouvernance du pays, en
comparaison d’autres jeunes leaders qui dirigent ailleurs dans le du monde. Il semble
aujourd’hui opportun, légitime, voire urgent de se pencher sur la non-exploitation de
ce potentiel des jeunes en termes de participation politiques. Leur promotion et leur
responsabilisation dans des partis politiques ne les prépare – t - elles pas à mieux
assurer le contrat social entre les citoyens et l’Etat ?
Si pour les jeunes, il devient urgent de donner un nouveau souffle de dynamisme
politique, ce qui leur reste à faire c’est de s’engager à l’issue d’un raisonnement et
d’une démarche indépendants et de bonne foi ; car le pouvoir, très rarement, s’octroie.
L’histoire des peuples et civilisations démontre à suffisance, il faut plutôt le conquérir
pour bâtir sa trajectoire, impulser sa vision et son projet pour sa société. Et
l’engagement dont il s’agit doit être celui avec une conscience critique, une pensée
politique conséquente et porteur de changement.