Telechargé par Deborah De Boubers

notes de cours

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Méthodologie de l’observation.
Le 27/10/22
Le prof nous montre une cour de récréation
La cour de récré s’observe sans nécessairement avoir une version son, pas utile.
Titres proposés par les étudiants :
- Harcèlement sur la cour de récré
- Faits de violence dès la maternelle
 Hypothèse, observation, … à postériori
aExemple dans la vidéo présenté :
- Mise en scène d’un scénario d’emprisonnement, de cloisonnement.
Ça va évoluer : Incorporation de pratique de « convivance » au sein des cours de récréation.
Le prof parle de convivance et d’altruisme avec ironie.
La question des cours de récréation est la mise en œuvre d’un système social pratiqué, auquel
sans doute les enfants assistent et qu’ils restituent, remettent en forme, repratiquent, comme
s’il s’agissait de leur propre société.
Ce que mettent en œuvre les enfants sont la reproduction de ce qu’ils observent dans la vie de
tous les jours et dans les interactions qu’ils vivent eux-mêmes soit dans leur propre système
familial, soit entre amis, ou dans la rue, etc.
La cours de récré n’est pas un microcosme particulier qui ferait l’objet d’une situation tout à
fait anodine, extérieure au monde, mais une mise en œuvre des comportements qui se
pratiquent au quotidien dans le monde.
Dans ce cours : séance d’introduction sur la question de l’observation, le pourquoi faut-il
observer, pourquoi c’est un cours obligatoire : importance de l’observation en sciences
humaines et particulièrement en psychologie et sciences de l’éducation. Quelle utilité ?
Des enfants sont en train de se donner des coups de pieds : le prof dit que c’est une des scènes
les plus quotidiennes dans notre société et que mettent en scène les enfants de manière assez
récurrente dans une cours de récré.
Expédition punitive : le geôlier peut se retrouver sous la menace des congénères.
Après, recomposition du groupe qui évoluera de manière plus positive.
Observation des étudiants :
meneurs, suiveurs, acteur, témoin, spectateur, adulte (derrière la caméra)
départ d’un jeu
acteur et spectateur (témoins)
pas d’adultes : si : derrière la caméra
violence
1
barrière Nadar que fait-elle là ?
cameraman : influence ? impact en termes de présence ? (Question importante)
à un moment les filles sont rejetées
on peut estimer que les enfants ont tous à peu près le même âge (fin de maternelle peut
être début de primaire)
interaction : (souvent on porte un jugement sur cette interaction : bien /pas bien).
Question : Dans quelle mesure peut-on être sûr de rendre compte de manière non
détournée, non biaisée sans interférer, interpréter, ce qu’on a vu à quelqu’un d’autre ?
 décrire les faits sans apporter de jugement.
 en le répétant avec quelqu’un d’autre : la convergence n’appartient pas seulement aux
personnes qui font partie du public qui a visionné le film mais font également partie des
personnes extérieur qui permettraient de voir dans quelle mesure on comprend bien ce qu’on
est en train de transmettre.
Question : l’observation n’est-elle pas d’emblée subjective ? Est-ce que chacun dans la
salle n’aurait pas des caractéristiques particulières qui l’amènerait à « se projeter »
dans ce qu’il est en train de voir ? Il y aurait donc autant d’observations que des
personnes (et donc pas de sciences humaine)
 Il faut se mettre d’accord avant ce qu’on veut observer : déterminer à priori ce qu’on veut
observer, pour observer ce que l’on doit observer pour être le plus objectif possible =
procédure à priori.
Procédure à priori : se mettre d’accord avant de regarder sur ce qu’on va observer et
comment on va l’observer.
 Se mettre d’accord avant sur ce qu’on va observer (1) = objet de la rechercher et comment
on va l’observer, la manière (2) =instrument de la recherche, avec quoi on va observer : grille,
….
Tout est décidé à priori, avant de faire l’expérience. Une fois qu’on décide les choses à priori,
on peut les mettre en œuvre et on observe.
Les sciences humaines privilégient ce type d’observation : décider avant ce qu’on veut voir,
comment on va le voir, avec quoi on va le voir et les limites de ce qu’on va voir.
Exemple : on va regarder uniquement ce qui a de violent, comment ça se passe, dans quel cas
ça se passe, pourquoi ça se passe.
Puis on va faire une grille qui va permettre de répertorier les comportements, les attitudes, les
coups reçus, données, combien d’acteurs, de spectateurs, de témoin, de victimes, d’adultes,...
On définit un champ avec des modalité d’observation avec des facteurs et des indicateurs
d’observation qui vont permettent de répertorier.
= méthodologie à priori (on fixe tout avant).
Autre manière de procédé : méthodologie à posteriori (inverse de la méthodologie à priori).
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Plusieurs observateurs qui observent la même chose ensuite confronter les observateurs et se
mettre d’accord sur la convergence de ce qu’on va décider que l’on observe ou que l’on a
observer, pour en déduire une seule observation : en sciences humaine on appelle ça la
triangulation des observateurs.
On peut faire aussi la triangulation des observations.
Différences :
La triangulation des observateurs : les observateurs observent la même chose. Puis ils se
mettent d’accord par la suite sur la convergence de leurs observations pour en déduire une
seule : celle qui est la plus cohérente, la plus convergente.
La triangulation des observations :
Les observateurs observent des choses différentes, des endroits différents (ex : sous le préau,
près des bancs où les enfants sont assis, sur le champ où on joue au foot) ou avec des outils
différents (ex : un qui regarde le film et un autre qui écoute les voix).
Permet de rassembler des observations différentes mais qui permettent de donner des
observations sur des mêmes thèmes (ex : y a-t-il de la violence à tel, tel et tel endroit).
Prise de notes : carnet de bord : on note tout ce qui se passe, tout ce qui se présente, se
déroule en essayant de prendre le plus possible distance par rapport à tout ces événements que
sont les valeurs, préjugés, etc. qui risque de connoter ce qu’on est en train de voir.
Ex : violent : quelle est la différence entre violence et agressivité : débat pas encore résolu…
La victime : tour à tour victime et harceleur : doit quoi parle-t-on ?
Quand on utilise des concepts comme ceux-là, qu’est-ce qui identifie ces concepts ?
Ce type de concepts s’appellent des concepts opératoires : permet d’unifier un contenu.
(Différent des concepts théoriques qui eux renvoient à de la théorie).
Ex : je sors d’ici et je m’adresse à quelqu’un qui passe dans la rue je suis dis : dans ce
bâtiment il y a 5 auditoires, le passant sait plus ou moins ce que c’est (une grande salle avec
des chaises, dans laquelle les gens s’assoient pour écouter ce qui se dit ou pour écouter de la
musique ou pour assister à une projection, ou suivre un cours)
un auditoire : concept opératoire : ce qui permet à l’auditeur de savoir de quoi on parle
même quand il ne voit pas ce dont on traite.
Exemple : si le prof nous dit : aujourd’hui on va parler de la famille : il ne nous montre pas
une famille sur l’estrade mais on sait de quoi il s’agit.
Un concept opératoire permet de nous renvoyer un ensemble de référents / référentiels pour
comprendre ce dont on est en train de parler.
Mais ce n’est pas parce que ne l’a pas sous les yeux que ce serait différent en fonction de
toutes les personnes.
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Un concept opératoire ça permet aussi de se mettre d’accord sur certaines choses.
Un concept opératoire est parfois flou sur les limites, sur les bordures, mais on peut se mettre
d’accord, on peut spécifier exactement ce que l’on appelle par le concept qu’on utilise.
= mise en accord
Exemple : étudiant / élèves. Elève est celui qu’on désigne quand on est dans l’enseignement
obligatoire. (18 ou 16ans ?)
Concept théorique : exemple : violence – agressivité : renvoie à de la littérature dans
lesquels il y a généralement de la référence à de la rechercher qui permet de donner une
compréhension, une interprétation au sens large, du monde.
(Pas du monde au complet mais de ce qui est en train de se faire dans le monde).
Ça permet de comprendre ce dont on traite.
Ex : dans la littérature on va trouver des tendances qui montrent que la violence est un
phénomène naturel.
Et que la vie est un phénomène de violence.
La naissance est déjà un phénomène de violence : c’est un événement de mise au monde et de
lutte par rapport à ce monde.
Etre et exister est déjà une violence par rapport au système « monde » dans lequel nous
vivons.
La violence serait un mouvement de vie qui permet d’être au monde et d’exister.
L’agressivité présuppose l’annulation de l’autre. Il faut qu’il y ait une interaction. Et que cette
interaction présuppose qu’il y ait une inégalité (un supérieur et un inférieur), le supérieur
voulant annuler l’existence de l’autre.
L’agressivité est une autre posture. (! c’était un exemple, le prof peut nous donner
l’interprétation inverse).
Autres exemples de concepts :
- Concept de climat de classe : le climat scolaire : concept qui renvoie à des descriptions très
précises.
- Tous les concepts qu’on a déjà croisés en psychologie : le ça, le moi, le surmoi, tout ce qui
est Freudien, la psychanalyse etc. renvoient à des concepts qui donnent une compréhension de
la manière dont le monde fonctionne, et les gens qui sont dedans fonctionnent.
La différence entre un concept théorique et un concept opératoire :
Le concept théorique donne une interprétation des choses, il raconte une histoire sur la
manière dont les choses fonctionnent, vont, évoluent, sur le sens : ça va vers ça, ça vient de là
et ça va vers ça, …
Dans un concept théorique, il y a souvent une interprétation qui est causaliste.
4
C’est parce qu’on a ça, qu’on est là et qu’on va vers ça.
Les théories servent à ça, à donner une interprétation de sens.
Les concepts opératoires sont beaucoup plus limitatifs : ça nous donne une image symbolique
qui représente un ensemble de chose que l’on peut croiser dans la vie de tous les jours ou
auquel on peut se rattacher dans la vie de tous les jours et qui permet de désigner un ensemble
de choses (un auditoire, une famille, la circulation, un ring, …). Ce sont des mots qui
rassemblent des situations et qui permettent d’identifier des choses dans la vie de tous les
jours.
Pour faire une observation à posteriori on a besoin d’un carnet de bord car on va noter tout ce
qu’on voit (démarche de l’anthropologue : Levi Strauss, …).
La démarche à postériori est la démarche des anthropologues, elle tend à contaminer
beaucoup la démarche de tous les chercheurs en sciences humaines, y compris les
sociologues, qui au départ sont uniquement des gens qui traitent des chiffres.
Aujourd’hui on trouve des sociologues qui sont très anthropologue.
Exemple Jean Claude Kaufmann : sociologue qui fait l’analyse des gens qui vivent ensemble
famille / couple.
Il analyse par exemple les couples par leur linge, leur traitement du linge et leur casserole.
Comment procède-t-il ?
Il prend une ville au hasard. Il va dans une rue au hasard. Il sonne à la première porte et il
interroge.
Qui fait la lessive ? Comment vous faites ? qui déplie les chaussettes sales ? Qui amène le
linge sale jusque-là machine à laver ? Qui sort le linge ? Qui range le linge propre ? etc.
En sciences humaines, l’observation est essentielle, il y a une grande différence entre ceux qui
repasse toute la chemise et ceux qui ne repassent que le col.
A posteriori :
A part le carnet de bord, on peut utiliser la vidéo (caméra) mais en tant que support, en
considérant que l’essentiel de l’information provient de la prise de notes. L’information dont
on a pris note est plus large, elle permet d’avoir un horizon à 180°, contrairement à la caméra.
Un dictaphone : permet d’enregistrer et commenter ce qu’on voit, s’enregistrer et enregistrer
les autres.
C’est toujours limitatif : si on est 15 a parlé, on ne va plus rien comprendre.
Dessin : important, notamment dans l’observation d’une cour de récré.
Prise de photos
Dans une méthodologie a posteriori : il faut la diversité des observateurs et des observations.
On peut mettre un observateur avec un dictaphone, un autre avec papier crayon qui note tout
ce qui se passe, un qui filme et un autre qui prend des photos.
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Avec ces différentes choses on peut faire de la triangulation d’informations.
Si on demande à plusieurs observateurs d’observer avec les mêmes méthodes, on va alors
faire de la triangulation des observateurs.
Dans la recherche à priori on peut faire aussi de la triangulation mais généralement c’est de
la triangulation inter-juge : il y a plusieurs personnes autour d’une grille d’observations ils
vont fonctionnés à l’aveugle (ils ont la même grille d’observations), mais on va confronter
leur décision.
Ex : une enfants fait quelque chose : l’un va le mettre dans une catégorie de comportement
(ex : comportement réactif), l’autre dans une autre (ex : comportement d’interpellation), il faut
décider dans quelle catégorie on le met (= mécanisme de triangulation inter-juge) càd
qu’on confronte les positions prises par les différents opérateurs de grille et on confronte les
réponses données par chaque juge avec la grille d’observation et cette confrontation doit
aboutir à une décision qui tranche entre les différents jugements.
Grande question qu’on a pas encore résolue :
Comment fait-on la part entre les faits et ce qui « contaminerait » les faits ?
Comment faire pour avoir des faits « épurés », sur lesquels tout le monde serait d’accord pour
dire que c’est ce qu’on voit et pas autre chose.
C’est un des problèmes en sciences humaines.
Question :
Pourquoi devrait-on être tous d’accord ?
N’y aurait-il pas autant d’observations qu’il n’y a d’observateurs ?

Il n’y aurait plus de construction de savoir possible.
Pour qu’il y ait une construction de savoir, il faut qu’il y ait une inférence qui soit produite, il
faut qu’on puisse dire, si A, alors B et que ce « si A, alors B », produise une même réponse
qui est « on peut donc conclure que si on a A, on a B » et que ce type d’inférences se
produisent dans des situations x, y, ou z et qu’elle se reproduiront encore.
(Il y a une vingtaine de siècle, il y a des gens qui ont dit qu’on ne pouvait plus faire
d’inférences, autrement dit, il n’y a que des expériences individuelles uniques et chaque fois
que l’expérience se reproduit, on pense que la conclusion va être la même mais ce n’est pas
forcément vrai.).
La résilience c’est (1ère définition) rebondir après l’expérience d’une situation dite
traumatique.
2ème définition : reprendre un nouveau développement après un arrêt dans ce développement,
quelque chose qui crée rupture, qui déstabilise (perte d’un emploi, accident, …).
La communauté française est un des enseignements le plus discriminant, c’est là qu’on donne
le moins de chance aux jeunes issus de milieux les plus défavorisés.
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Il faut essayer d’être le plus factuel possible dans la description. (ex : un petit garçon brun
portant un anorak et des basquets envoie un coup de pied à une petite fille qui porte des
tresses,) et ensuite il y a l’interprétation.
Il y aurait d’une part le factuel, et d’autre part l’interprétation ajoutée à ce fait.
Question :
Peut-on distinguer un élément factuel de son élément interprétatif ?
Si on fait une interprétation factuelle de ce qu’on vient de voir à l’écran, qu’on sort de l’unif
et qu’on se poste à la sortie du stade pour décrire ce qu’on vient d’observer, après 15 minutes,
« on se fait enfermer ».
Je viens de voir une séquence qui est une projection de x pellicules par seconde dans laquelle
on peut distinguer un jeune qui a entre 4 et 5 ans et qui se démantibule les pieds pour envoyer
une chaussure au bout de son pied dans la jambe d’une autre fille qui se trouve perchée sur,
etc.,
 Le factuel en soi n’a aucun sens.
C’est le piège, si on est que dans le factuel, on est dans le non-sens.
De l’autre coté, si on est dans l’interprétatif absolu, est uniquement dans le sens et on ajoute
du sens.
Le problème des sciences humaine, c’est de trouver un passage suffisant, acceptable, entre
uniquement factuel et uniquement sensé.
On ne sait pas faire autrement que de lier les deux, le tout est d’être clair, explicite sur les
deux.
Toute l’histoire des sciences humaines se limitent à peu près à ça…
En science humaine on est toujours tenu à de l’observation (sauf dans certaines spécificités,
par exemple en histoire).
La plupart du temps en sciences humaines, on traite toujours sur base d’éléments observés.
Ces éléments observés peuvent être de différentes natures : ce qu’on observe directement ou
indirectement.
Exemple : ce qu’on a observé sur la vidéo : indirect.
Ça peut être de nature différente : des sons, des éléments visuels.
Mais toujours en sciences humaine, le point de départ sera toujours de l’ordre de
l’observation.
Le problème de l’observation, c’est la manière dont on l’a traitée au départ : savoir si on l’a
traitée avec une démarche à priori (ce qu’on va observer, comment on va l’observer,) et puis
on passe le réel « à la moulinette » de la machine que l’on a pensé à priori….
Le traitement de l’information va dépendre de ce qu’on a mis en œuvre au départ.
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Et puis on a la démarche à posteriori : on part de rien, on va au-devant de l’observable, et on
récolte avec prise de notes, photos, vidéos, etc. différents éléments qui vont me permettre de
faire une triangulation de l’observation et qui vont me permettent de donner une certaine
information a posteriori.
En fonction de la méthodologie appliqué, on ne va pas avoir les mêmes informations.
Une des manières de s’en tirer : on fait de la triangulation d’observateur, de la triangulation
des observations, de la triangulation inter-juges (méthodologie à priori).
Comme ça, peut confronter les choses, c’est un premier rempart qu’on utilise en sciences
humaines pour faire évoluer la qualité de l’observation. Pour dire que l’observation, ça ne sort
pas uniquement de mes oreilles ou de mes yeux, c’est quelque chose qui est convergent.
Deuxième chose dont on doit se prémunir : quel est la contamination = les biais, entre ce qui
est observé (l’objet, l’objectif, l’élément objectif) et d’un autre côté, le sens qu’on lui donne
(l’interprétation).
Quel est le biais qui peut se produire en l’un et l’autre.
Ça peut être totalement distinct, mais alors on tombe dans le non-sens.
Ne faire que de l’objectif abouti à un discours insensé.
A l’inverse, ne faire que de l’interprétation nous éloigne des faits.
Il faut donc se mettre d’accord sur l’alliance que l’on fait entre l’un et l’autres pour que l’on
ait des faits qui puissent alors donner lieu à de l’interprétation ultérieurement.
Il y a un minimum de sens à donner aux faits pour relater les faits que l’on observe.
Et il faut être au clair sur ce minimum de sens.
Il faut donc expliciter la manière dont on procède pour relater l’information que l’on récolte.
(On peut tout faire pour autant que l’on explique ce qu’on fait).
Récapitulatif sur Dias
8
L’observateur (caméra) peut avoir une influence sur les autres.
C’est la même chose dans tous les contextes.
Quand on met une caméra dans la cour de récré, durant plusieurs minutes tous les enfants sont
autour de la caméra. Il faut passer par plusieurs événements « cour de récréation » avant qu’ils
ne se préoccupent plus de la caméra.
Tous les observateurs ont un impact sur l’observation qu’ils observent même lorsqu’ils
pensent qu’ils n’en ont pas, c’est une illusion de croire qu’ils n’ont pas d’impact.
Il faut être au clair sur la manière dont on observe, comment on le fait et sur l’impact, même
résiduel, même infime que l’on peut avoir sur le contexte que l’on observe.
Il y a des situations d’observation où l’observateur déclare : j’observe, je sais que j’ai un
impact sur les autres et je ne m’en prive pas.
C’est une forme d’observation participante.
Il y a différentes formes d’observations participantes :
- Etre observateur, savoir qu’on a un impact et essayer de le réduire = observation
participante indirecte.
- Observation participante directe : je sais que j’ai un impact, je ne sais pas le contrôler
mais j’essaie tout au moins de le mesurer le plus possible.
- Observation participante complète et totale dans laquelle l’observateur dit : j’ai un impact,
je le sais et je ne m’en prive pas d’en avoir car le seul moyen de comprendre comment les
gens vivent, comment ils fonctionnent, ce qu’ils pensent vraiment, c’est d’être avec eux
longtemps, de travailler avec eux, de vivre avec eux pendant un moment pour comprendre
vraiment comment ils vivent, comment ils fonctionnent. = Posture de chercheur
différencié.
La posture du chercheur peut être différente et peut donc avoir un impact énorme sur le
dispositif de la recherche.
Quand on est dans l’observation participante complète, on fait partie prenante de la vie des
autres.
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C’est une posture totalement différente.
Exemple : le prof peut s’exprimer sur la manière dont l’auditoire se compose.
Regard attentif, ceux qui sont perdus, etc.
Le prof peut avoir une interprétation presque fine, ou alors une interprétation tout à fait
objectiviste : il sort de l’auditoire, il ferme la porte et regarde l’auditoire à travers des
caméras.
Il n’aura pas la même perception du contexte.
L’observateur qui sera impliqué, qui aura vécu avec les étudiants dans l’auditoire aura une
plus fine connaissance de la manière dont ils ont évolué, dont ils sont.
Certains disent, plus on est objectif, moins on comprend, et d’autres répondre, plus vous
comprenez, moins vous êtes objectifs.
Ce sont deux postures de recherche totalement différentes qui ont un rapport à la réalité
totalement différent, qui donne un sens à la réalité totalement différent.
Les uns disent, la réalité, c’est ce que les autres me disent qu’elle est. C'est-à-dire, il n’y a de
réalité que dans le vécu des personnes que j’aborde.
Les objectivistes disent : l’objectivité des choses c’est celle qui est la plus séparée des
personnes, la plus séparée des observateurs, celle que l’ont peut dire sur ceux que l’on
observe même à leur insu.
Raison pour laquelle dans certains questionnaires on retrouve des questions qui permettent de
piéger celui qu’on est en train d’interroger pour savoir s’il ne tombe pas sur le coup de la
désirabilité sociale = la manière dont l’autre veut se montrer sous le regard que vous attendez
de lui.
Il se montre comme on l’attend.
Pour comprendre et mieux cerner les autres :
Soit on essaie d’être le plus objectif possible et on essaie de le piéger par quelques
questions pour tenter de le confondre.
Soit on essaie de vivre avec lui pour mieux comprendre comment il vit.
En sciences humaines, les deux existent.
Observation en laboratoire = (pas naturelle, cloisonné, création de situation artificielle)
 Comportement provoqué
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Le prof ne s’étale pas
Observation avec ordinateur de poche :
Ex : toutes les 5 minutes, l’ordinateur (ou smartphone) demande dans quel état d’esprit on est,
vigilant, énervé, …
Il y a des suivis de cette manière.
Ici c’est l’observé qui a l’ordinateur de poche.
 On peut avoir de l’observation auto-rapportée et on peut avoir de l’observation rapportée
par d’autres.
Ça a également un impact.
Observation par enregistrement audio et Observation par enregistrement vidéo :
Déjà détaillé plus haut
11
1.4. Relation entre observateur et observé
Détaillé plus haut
12
C’est la distinction fondamentale, première, essentielle, en sciences humaines.
C’est la méthodologie que l’on met en œuvre pour observer.
La méthodologie à priori soumet la réalité à l’épreuve de l’hypothèse, ça veut dire que l’on
sait déjà tout avant en termes de méthode et de méthodologie, la manière dont on va observer
ce que déjà à priori on a décidé que l’on allait observer.
Il faut définir une hypothèse, une méthode et un outil.
Il faut :
1)
L’objet de la recherche : ce qu’on observe et pourquoi on l’observe.
2)
Définir la méthode : comment on va observer et quoi on va observer (comportement,
interactions, attitudes, idées, …)
3)
L’outil : une grille définie à priori

on séquence la manière dont on doit observer, ce qu’on doit observer, comment on
doit observer
La méthodologie à posteriori, c’est quand on a aucune hypothèse, on y va franco puis on
observe, on s’exerce et on applique la méthode dont on a parlé tout à l’heure avec papier
crayon, dispositif, photos, …. On accompagne notre observation de différentes manières.
La méthodologie à priori et la méthodologie à posteriori sont deux manières d’observer
différentes qui distinguent les sciences humaines.
Exemples : Colombo : méthodologie à posteriori ; Les experts : méthodologie à priori (on a la
victime, l’arme par exemple et on part à la recherche du coupable en fonction des indices, ici,
on a une hypothèse de départ).
A priori : on a les éléments et on doit les articuler, on soumet les faits à l’épreuve de
l’hypothèse. On fait rentrer les éléments observés en fonction d’un circuit que l’on a
préalablement établi. Il y a tout un dispositif qui précède.
Un indice est quelque chose qui n’est pas mesuré.
L’indice c’est événement singulier qui généralement est non mesuré, il est unique dans le
tableau. Un événement qui viendra faire sens dans les choses qu’on est en train d’observer.
Qui retiendra plus l’attention qui permettra de construire l’observation qu’on effectue.
Dans la méthodologie à priori tous les faits sur lesquels on va s’arrêter seront toujours
intégrés dans un tableau conçu à l’avance. Et les autres observations, on va les mettre de coté.
(Dans la recherche on appelle ça le bruit).
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On ne peut plus changer le tableau. Si on change le paramètre de la recherche, on est plus
dans un modèle hypothético déductif.
Ce qui se fait c’est tester le modèle avant : tester le questionnaire sur un échantillon, puis
l’adapter etc. avant d’utiliser la méthode pour « du vrai ».
On en a déjà parlé
On en a déjà parlé
14
Quand on observe, généralement on construit une certaine réalité, on ajoute des observations
les unes aux autres pour construire ce que l’on va appeler une réalité.
On sélectionne dans tout ce qu’on peut voir, des éléments que l’on va rattacher soit à notre
question (démarche à postériorité) ou si on est dans une démarche à priori, on va sélectionner
les éléments qui vont tomber dans nos cases.
Quand on construit la réalité, on dit que l’on passe du réel à la réalité, on ne prend pas tout
dans ce que l’on observe, on sélectionne, on choisit les éléments sur lesquels on s’arrête pour
donner une sens à ce qu’on est en train d’observer.
Le réel est l’ensemble des choses que l’on peut voir.
La réalité, c’est ce qu’on sélectionne dans le réel pour donner du sens au tableau que l’on est
en en train de décrire = on passe du singulier au particulier = on va prendre des éléments
ciblés, isolés, que l’on va intégrer dans un dispositif via une question (à posteriori), une
hypothèse (à priori) et qui permet de faire sens.
Quand on fait de l’observation, les faits ne sont jamais donnés.
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Il y a une différence entre le fait et l’interprétation du fait.
Le fait n’est jamais donné en tant que tel, il faut toujours qu’il y ait un sens au fait que l’on
sélectionne.
La réalité n’est donc jamais donnée, elle est toujours construite.
C’est parce qu’on a choisi tel, tel, tel élément, que l’on peut dire : il y a de la violence, ils font
de l’exclusion par rapport à une fille qui est de couleur, …
On a sélectionné des éléments du tableau d’ensemble qu’est le réel et on construit cette réalité
qui est : si je vois ça + ça = ça, ça veut dire qu’il y a de la violence.
On sélectionne toujours des indices.
Quand on fait de l’observation, généralement on part d’un tableau d’ensemble qui est le réel,
on sélectionne des éléments dans ce réel, des éléments singuliers, on leur donne un certain
sens, on les accole les uns aux autres pour qu’ils donnent suite à une interprétation qui est la
réalité.
 Quand on observe, on construit;
La manière la plus radicale de construire est de tout paramétrer avant (à priori).
Je fais en sorte que ce que j’observe rentre dans la grille, je sélectionne tout ce que je peux
voir pour faire rentrer dans ma grille.
Et ça me permet de donner du sens.
Ou papier crayon : je vais sur le terrain, je vais voir ce que je sélectionne, je sélectionne
certaines choses en fonction du sens que je produis sur cette réalité et je construis mais par
après, sans grille au départ.
On ne prend jamais tout. Le tout, c’est le réel.
Dans un cas comme dans l’autre, on sélectionne et on construit du sens.
Et la construction de sens, ça se termine par un tableau qu’on appelle réalité.
La réalité n’existe pas en soi. On construit toujours la réalité.
Exemple d’une démarche à priori : Comment les mères enseignent à leur enfant de 5 -6 ans.
On les met dans des situations précises qui permettent de comparer comment une mère
enseigne par rapport à une autre.
Elles enseignent quoi. Différentes choses, elles éduquent leur enfant.
5 choses :
-
Ecrire le nom du père
16
-
Dessiner un carré
En lui racontant une histoire
Découper un objet en tranches (couteau)
Construire un château de cartes.
Les situations éducatives sont les même pour toutes les mères pour pouvoir les comparer.
Intérêt ?
La recherche ici à comme hypothèse que l’éducation qui est transmise au sein de la famille à
un impact sur le rendement scolaire de l’enfant, bien plus que l’école elle-même.
En d’autres termes :
L’école n’a pas d’impact mais c’est la famille qui en à un.
Les résultats scolaires peuvent être prédits à partir de ce qu’on observe dans le système
familial et pas de ce que l’enfant fait à l’école.
Le modèle dit à partir de quoi je peux faire des prédictions.
Et quelles observations va-t-on privilégier ?
C’est le cadre du dispositif : dans la littérature, on trouve des recherches qui montrent que les
acquisitions scolaires (dernières cases) sont influencées directement ou indirectement par la
personnalité du parent (première case en haut à gauche).
La personnalité du parent a un impact sur les acquisitions scolaires mais également sur le
développement de l’enfant mesuré à l’âge de 5ans, et a un impact direct sur cet événement.
17
La littérature montre également que l’adaptation sociale et personnelle du parent a un impact
sur les attitudes éducatives du parent lui-même qui ont un impact sur ses comportements
d’enseignement, qui eux-mêmes ont un impact sur le développement de l’enfant qui lui-même
a un impact sur le développement scolaire, etc.
L’hypothèse ne vient pas de n’importe où.
La grille d’observation est construite sur base de la littérature. Elle a été construite et validée.
Ce modèle nous dit ce qu’on doit observer.
Il y a à peu près 1600 observations réalisées. Dans ces 1600, il y a des observations au sein de
la famille.
Comme on est dans une méthodologie à priori, on défini une grille qui provient de la revue de
la littérature.
Ici : comportements génériques.
Ces comportements se subdivisent en plusieurs catégories (+- 80)
Cette grille ne fait pas l’unanimité.
A partir de cette grille, on peut faire plusieurs choses.
On peut mesurer notamment en comparant l’intensité de type de comportements que les
familles utilisent.
Ex : Les parents imposent pas mal de chose, donnent des feedbacks positifs mais très peu de
feedbacks négatifs, posent peu de questions, … personnalisent très peu, renvoient peu à
l’expérience personnelle de l’enfant, …
18
Conclusion, avec ce type de modèle, on peut dire que sur base de ce qu’on observe dans les
familles, on peut prédire 85 % des acquisitions scolaires de l’enfant.
Ce n’est pas cette expérience qui est importante. Ici, c’est juste un exemple.
Dans une démarche à priori, on a la construction d’une grille au départ qui vient de la
littérature. Qui nous dit voilà tout ce qu’on sait.
Si je veux tester un nouveau modèle, alors j’agence plusieurs variables, j’en rajoute une qui
n’existait pas jusque là dans les anciens modèles, …
Exemple ici : l’observation du comportement du parent avec l’enfant dans une démarche
éducative : très peu de recherches sur le sujet, nouveauté.
Par contre, beaucoup de questionnaires, etc.
Ma je décide à priori tout ce que je veux observer, comment je veux le voir, etc.
Et la réponse que ça va m’apporter : ça a une influence ou pas d’influence : hypothèse
confirmée ou hypothèse pas confirmée.
La réalité n’existe pas en soi, les faits n’existent pas en soi, on les construits toujours, le
modèle est une construction : pourquoi observer la personnalité, plutôt que les états d’âmes,
pourquoi observer le QI de la mère, plutôt que la manière dont elle fait la cuisine.
Etc.
Quand on observe ce n’est pas toujours aussi simple. Il y a du « floues », des discordances.
A partir de quand peut on dire qu’on est en train d’observer une seule et même chose ?
Pourquoi mettre une observation dans telle catégorie et pas celle d’à côté ?
Synthèse :
Observation : essentielle en Sciences humaines.
Peut être construire à priori ou à posteriori.
Ces deux postures sont des manières d’aborder la réalité de manière différente.
Dans l’une et l’autre on construit la réalité, elle ne se donne pas à nous, elle est
toujours construite
Les principales questions qui se posent à la question de l’observation, c’est la manière
dont on doit trianguler, soit les observations, soit les observateurs pour avoir quelque chose de
conjoint.
Les faits ne se donnent jamais tels quels, généralement ils s’accompagnent toujours
d’un élément de sens qui permet de comprendre ce qu’est le fait qu’on nous présente comme
un fait.
Un fait complètement dénaturé de sens est absurde.
Il faut toujours pouvoir expliciter la manière dont on décrit le fait et la manière dont
on risque de le contaminer.
19
Le 8/2/2018
Quand on qualifie quelque chose (c’est froid, lourd, petit, …) on fait passer quelque chose de
singulier à particulier : il a des caractéristiques.
Un fait particulier, c’est quelque chose qui a été caractérisé.
Déjà abordé plus haut
20
On construit le réel, quand on observe, on construit.
On repère/sélectionne des indices, on les qualifie, on les fait donc passer du singulier au
particulier.
Quand on qualifie des indices, on les fait généralement passer en une autre catégorie qu’on
appelle des indicateurs.
Indicateurs = les faits que l’on a qualifiés et sur lesquels on met une catégorie.
Ex : quand on dit que quelque chose est plus grand, plus petit, intense, moins intense, il y en a
plusieurs etc. on catégorise les faits, on fait une catégorisation…
Ce sont des structures de sens, et donc on passe du singulier au particulier, on est en train de
construire, on élabore.
Le réel c’est l’ensemble des choses que l’on peut percevoir (on ne les perçoit peut-être pas.)
Le singulier généralement est indéterminé : tout ce qui a dans le réel est plus ou moins
indéterminé, ça ne rentre pas dans les fait qu’on observe.
Exemple de particulier : c’est violent, il y a des leaders, … on renvoie à des catégories de
mondes vécus qu’on a déjà peut être expérimenté au préalable et qu’on applique à ces
nouveaux événements, indices qu’on essaie de connoter, d’identifier, pour en faire des faits.
Un fait est souvent qualifié de qualité, de quantité, … de catégorisation que l’on peut
« mesurer ».
21
Question d’une étudiante : Différence entre comportement et conduite.
Un comportement est un élément unitaire. C’est une seule unité qui a une direction.
Ex : comportement verbal : Oui/non / peut-être.
Il y a des comportements verbaux qui peuvent susciter une interprétation paradoxale.
Ex : « Ah c’est malin » : ironie, veut dire le contraire ;
Un fait qui signifie quelque chose peut vouloir signifier autre chose.
Les fait ne renvoient pas toujours à quelque chose qui est purement explicite.
Ex : quelle heure il est on répond 19h30 : ça peut vouloir dire un tas de chose, la petite
aiguille est sur 7 et la grande sur le 6 mais ça peut dire aussi tu parles déjà depuis longtemps
ça serait bien qu’on s’arrête là, mais aussi le souper m’attend, …
Le comportement c’est une unité, ça peut être un geste, une parole, avec une intention.
Désigner un comportement comme un fait, c’est donc généralement lié à du sens commun
qu’on met dedans.
Ex : un signe de main : on sait qu’il veut dire au revoir : c’est dans notre référentiel culturel
La conduite est un ensemble de comportements associés.
Raison pour laquelle on parle de conduite autoritaire, ou de conduite autoritative (la main de
fer dans un gant de velours)
Ça peut être une conduite gestuelle etc. qui a une signification d’ensemble.
Question d’un étudiant : différence entre le singulier et le particulier
Le singulier c’est un truc brut qui fait partie de ce qu’on peut observer.
Ex : le prof sait que derrière il y a un tableau, devant l’Umons il y a un arbre, des arbres, en
bas il y a des voitures garées le long des arbres etc.
C’est du singulier car je ne les ai pas encore qualifiés.
Si je dis que l’arbre est sans feuille etc. je commence à qualifier.
Si je dis dehors j’ai une impression de froid : -2 : je commence à qualifier mon singulier, je le
fais passer au rang de particulier.
Le particulier va constituer notre réalité.
Une réalité c’est constituer un ensemble de choses qui sont particulières, qu’on a donc
qualifiées et qui structure le périmètre de notre observation.
En sciences, on ne travaille pas beaucoup avec du singulier : on a affaire à du particulier.
22
Généralement l’observation en SH se fonde sur une réalité. Cette réalité est composée de
choses que l’on a retiré du réel et qu’on a qualifié en le catégorisant (c’est plus, moins, grand,
…).
On a sélectionné des choses que l’on a ordonnées.
Quand on fait de l’observation, on fait ça : on sélectionne, on construit en additionnant des
catégories pour en faire une réalité.
Notre champ de recherche ne va travailler qu’avec cette réalité. Tous le reste du réel, c’est ce
qu’on appelle en sciences, du bruit.
La limite entre le singulier et le particulier n’est pas limpide. En observation c ’est nous qui
allons la construire.
Ex : un tableau, il y a déjà du sens commun.
On va toujours devoir s’expliquer sur le passage entre le singulier et le particulier qui fait
l’ensemble de notre recherche.
Ex : lors du mémoire : pourquoi telle école et pas telle autre, telle classe et pas telle classe,
pourquoi on s’intéresse aux arbres et pas aux voitures et pas aux voitures qui sont en dessous,
…
Ce genre de questions renvoie à quelle différence on fait entre le singulier qui fait partie de
notre champ et les singuliers qu’on a sélectionner, qu’on a fait passer du coté particulier et qui
nous permettent de construire notre réalité.
Pourquoi n’a t-on pas inclus tel singulier, tel autre, …
Il faut se justifier sur la sélection que l’on a opéré par rapport à ce qu’on a en face de nous et
qu’on retient comme étant de la réalité ou non.
On peut utiliser un outil d’observation valider par la littérature (fiable).
Mais dans ce cas là on soumet notre hypothèse à notre outil. On ne cherche pas ce qu’on
cherche, on cherche ce que cherche l’outil : on est soumis à notre outil.
La question : est-ce que notre outil correspond bien à ce qu’on cherche ?
A la fin, quand on arrive à telle conclusion etc., n’aurait-on pas dû prendre un autre outil ?
Ne pas mettre la charrue avant les bœufs : il faut d’abord savoir ce qu’on veut observer,
comment on veut l’observer avant de choisir l’outil et non l’inverse.
23
L’observation va conditionner toutes ces étapes qui permettent de construire une recherche.
Sur ce schéma, on ne doit pas tout savoir.
On va juste prendre 3 éléments essentiels, déterminer par la manière dont on observe.
La posture : va déterminer la confiance que l’on a par rapport à ce que l’on observe.
Ce que je vois ou j’entends, est-il le reflet de quelque chose que je peux appeler la réalité ou
bien la réalité que je dois toucher ne se cache t-elle pas derrière ce qui m’apparaît comme
évident de prime abord.
En d’autres termes : est ce que ce que j’ai sélectionné représente bien la réalité ou non ?
Faut-il s’en méfier ou non ?
Où est la réalité ? dans ce que les gens nous disent et nous offrent à voir ou bien derrière ce
qu’ils nous disent et nous offrent à voir ?
24
Ce qu’on prend comme évident, est-ce bien ça la réalité ou bien ça doit se trouver ailleurs ?
Cette question là va être déterminante sur la question de la confiance qu’on accorde aux
événements que l’on sélectionne.
La posture du chercheur peut être réaliste ou idéaliste.
La posture idéaliste, c’est celle qui est méfiante par rapport à ce qui se présente directement.
La réalité est certainement cachée quelque part dans ce que la personne me donne à voir.
Ex : sa personnalité.
Elle est ailleurs que dans ce qu’elle est en train de me dire. Il faut que je me méfie de ces
choses qui m’apparaissent comme étant évidentes, et il me faut un outil qui va me permettre
d’aller chercher la réalité en deçà/au-delà/ à côté/ à l’arrière/… de ce qu’il est en train de me
montrer.
Je vais donc lui soumettre un questionnaire avec X items qui permet de contrôler la
désirabilité sociale et qui permet de voir si l’autre est en train de me dire vraiment sa vérité ou
non.
C’est l’arsenal de l’instrumental : l’ensemble des instruments validés qui permettent de cerner
l’individu, la personne en fonction d’un ensemble de paramètres liés à l’instrument.
C’est une position que l’on appelle idéaliste car la réalité se cache, n’est pas immédiate, elle
est derrière les choses qui se présentent comme évidentes.
Les idéalistes se réfère toujours à quelque chose qui est derrière les apparences.
Les apparences ne sont pas vraies.
Il faut aller chercher derrière.
Les instruments sont conçus de cette manière la plupart du temps, ils se réfèrent à un
ensemble de théories qu’ils appliquent à travers un ensemble de questions, d’items, qui
renvoient à la manière de percevoir, l’identité, la personnalité, la manière d’agir, les pratiques,
etc. que l’on identifie derrière le réel.
L’inverse de la posture idéaliste est la posture réaliste.
La posture réaliste considère que ce qui m’est donné est une réalité.
C’est tout au moins la réalité pour la personne qui me la livre.
La question n’est pas tranchée mais détermine la posture que l’on va avoir par rapport à
l’observation que l’on va exercer.
La posture pour le TP est une posture réaliste.
On nous donne une grille, on sélectionne des événements et ce qu’on a sélectionér, on le
considère comme réalité.
Ils nous demandent même d’aménager la grille car ils sont sûrs que des choses leur échappent
et qu’on peut intégrer en observant autrement qu’eux.
25
Il y a certainement des indices, des choses singulières qui se produisent qu’ils n’ont pas
captés, sélectionnés. Et que nous allons peut-être sélectionner parce qu’on va y accorder du
sens et que ce sens leur a échappé.
(Ne pas rentrer dans réalisme voilé etc. qui se trouve sur les dias.)
Les réalistes font immédiatement confiance à ce qui leur est transmis, aux événements qu’ils
collectent pour décrire leur réalité.
La posture détermine la recherche et la manière d’observer :
D’un coté le chercheur va être méfiant (idéaliste) : il faut qu’il y ait une prise de l’information
qui soit absolument objective, à distance, il ne faut pas que ce soit direct, il faut qu’il y ait une
instrumentation préalablement construite.
Le réaliste est confiant : c’est en ayant un contact direct avec les gens que l’on a une véritable
perception de la réalité qui est en train de se dégager.
D’un côté le contact direct est vécu comme tel et d’un autre côté on se méfie du contact direct
car ça va perturber l’observation.
Il faut passer par autre chose, par exemple une mise en situation dans un laboratoire : on peut
cerner les bruits, le contexte, ça va être plus clair.
La posture est essentielle car elle distingue la recherche en deux types de recherches : une
recherche confiante par rapport à la réalité et une méfiante par rapport à la réalité.
Une recherche dans laquelle ce que va dire la personne va permettre de comprendre son
contexte et son vécu et une recherche dans laquelle on va se méfier de ce contexte et de ce
vécu et on va essayer de trouver la réalité ailleurs que dans ce contexte et ce vécu immédiat.
Les partisans réalistes disent qu’en mettant des tas d’instruments etc. ils n’ont plus une
perception de la réalité, ils faussent la réalité des choses.
Ils construisent une réalité qui est à côté de la réalité avec leurs instruments etc.
C’est du faux vécu.
Les idéalistes disent que les réalistes ont l’impression de percevoir la réalité mais qu’ils sont
complétement envahis par une fausse perception des choses.
26
La démarche permet de distinguer l’interaction que l’on a avec le sujet d’étude.
Peut être émique ou étique
Dans la démarche émique, on intègre l’explication de l’autre, l’explication de sens commun
que l’autre attribue à ce qu’il nous raconte.
Il nous donne une version de son histoire que l’on prend comme explication de sa trajectoire,
de son contexte.
 Les individus qui donnent des explications sont intégrés dans le dispositif de la
compréhension et de l’explication des faits.
 Intègre le sens commun des personnes comme source d’explication et de compréhension
La démarche étique ne fait pas confiance à ce type d’explication et on estime que les
explications ne peuvent être trouvées que dans la revue de la littérature, càd dans des
explications qui sont externes à la personne elle-même ou au contexte lui-même.
Les explications ne peuvent être cherchées dans ce que nous disent les gens, il faut les
chercher dans des référentiels extérieurs.
On peut faire un mix des deux mais il faut écrire quand on est dans l’un et quand on est dans
l’autre.
Dans le TP on est pas dans la démarche émique : on n’interroge pas les enfants, les
enseignants, on construit notre compréhension nous même qui va faire référence à notre sens
commun mais surtout aux concepts de la grille, aux fonctionnements théoriques que l’on a
intégrés jusqu’à présent (violence, agressivité, …).
Le 15/02/2018
Introduction à la partie de Pierre Rousseau
Pierre nous parlera de méthodologie essentiellement à priori, en fonction d’un cadre
hypothétique, d’une structuration des modalités d’observation, … il nous amènera à ce type
de méthodologie d’observation qui est lié à un cadre de recherche qu’on appelle méthodologie
du comportement humain et qui renvoie à une dimension très particulière de l’observation en
SH.
Il nous illustrera ses recherches et ses démarches de recherches en tant que recherches
hypothético-déductives, centrées sur un des versants de la méthodologie de l’observation.
27
Distinctions importantes dans le cadre de l’observation :
La posture et la démarche.
Tout ça se situe dans un cadre de la construction de la recherche et de son importance quant à
l’implication de la méthodologie d’observation.
Toute la construction d’une recherche va être déterminante sur les modalités d’observation, la
manière dont on construit la recherche a un impact déterminant sur la question de
l’observation, la façon de choisir une problématique, la manière de se positionner en terme de
posture et de démarche, les paradigmes que l’ont va utiliser, la question liée aux hypothèses :
a-t-on des hypothèses ou non ? Cela a un impact sur le type de méthodologie dans laquelle on
entre : si on a des hypothèses, on est dans une méthodologie à priori et l’observation sera
fortement déterminée par ce type de processus, si on n’a pas d’hypothèses, on est dans une
méthodologie à posteriori et la manière d’observer est également impactée dans ce contexte
là.
 Il y a un ensemble de choses qui déterminent la manière dont on observe.
Dans les différentes étapes, le prof ne va pas toutes les détailler, il va prendre les plus
essentielles qui ont un impact déterminant sur la question de l’observation, notamment la
posture.
La posture du chercheur a un impact direct sur les processus d’observation que l’on met en
œuvre : dans la posture, on choisira si l’on est confiant ou bien méfiant par rapport à la réalité.
La question que l’on résout à travers la posture c’est : est-ce que je peux prendre pour argent
comptant ce que j’observe, ou non ?
Sachant évidemment que les contextes peuvent être différents.
Est-ce que je peux prendre pour argent comptant ce que me dit un sujet que j’interroge ?
Si la réponse est oui, la posture est réaliste.
Si la réponse est non, la posture sera idéaliste.
On ne peut pas prendre pour argent comptant tout ce que les gens racontent, mais en fonction
du contexte de la recherche, la réponse n’est pas si évidente.
Si on fait passer un questionnaire tout venant, on va devoir se méfier des réponses.
Mais si on est dans une relation de volonté d’authenticité, une relation qui vise à installer la
confiance avec le sujet, peut-être qu’on a intérêt à ne pas être si méfiant que ça, sinon, l’autre,
lui-même, va commencer à se méfier de notre propre démarche.
28
Et ne va plus être peut-être aussi authentique que l’on espérait.
Il y a tout intérêt ici à adopter une posture réaliste et à déplacer la question de ce qu’on
pourrait appeler la méfiance par rapport à ce que l’autre raconte et à essayer de trianguler les
informations, trianguler les processus de récoltes d’informations, pour essayer d’arriver à une
convergence d’information dans la posture réaliste.
Par exemple : interroger la personne, mais aussi interroger le conjoint, avoir d’autres sources
d’informations plus institutionnelles, plus administratives (quand est-il né, où a-t-il vécu, dans
quel contexte, quelle profession), avoir un ensemble d’informations venant d’une autre source
que la personne elle-même peuvent permettrent de faire émerger quelque chose que l’on
pourrait appeler la vérité.
Posture réaliste : je suis plutôt confiant et je suis surtout attentif à la manière dont le sujet va
exprimer ses réalités.
La manière dont il va les exprimer ou les accents qu’il va donner par rapport à ce qu’il va me
donner comme version de sa réalité, de son contexte de vie, vont être très importantes.
Surtout par exemple lorsqu’on a des vécus qui sont pesants, qui ont occasionné certains
traumas ou certaines émotions, la connotation de la réalité prend alors une certaine forme.
L’autre posture, idéaliste, est systématiquement méfiante par rapport à la réalité qui se
présente à nous, c'est-à-dire aux informations que l’on récolte.
Méfiant ne veut pas dire qu’il faut remettre tout en question, méfiant veut dire que la réalité,
ou que la vérité n’émerge pas directement, généralement elle se cache derrière le masque de la
personne, ses sentiments, la désirabilité sociale (l’aspect social que le sujet veut bien montrer
de lui-même) la manière de se montrer sous le meilleur jour, …
Il y a autre chose de vrai et de réel qui se cache derrière ce que la personne nous donne à voir
d’emblée.
Idéaliste : le terme signifie : la réalité se cache derrière ce qui apparaît.
Dans l’idéalisme, on recherche un modèle idéal qui permet de cerner la vérité derrière ce qui
apparait directement.
Les phénomènes, ce qui arrive directement, la perception, il faut s’en méfier.
Raison pour laquelle les idéalistes auront toujours tendance à se référer à des standards
validés d’observation : des questionnaires validés, des méthodes de décodages, …
Dans l’idéalisme, on a surtout tendance à construire des instruments que l’on veut absolument
valider pour pouvoir mettre en œuvre l’observation.
Dans la recherche, cette posture change absolument tout. Surtout le matériau que l’on aura
entre les mains, qui sera le matériau d’observation.
Dans le TP on est entre les deux : on a quelques principes d’observation, qui sont des guides
pour sélectionner ce qu’on veut bien sélectionner, mais la grille n’est pas suffisamment
29
précise pour dire que l’on est dans une posture idéaliste, instrumentaliste, où la grille serait
complétement et définitivement bouclées, d’ailleurs, on va devoir l’étendre dans la deuxième
partie.
L’exercice est souple, alors que dans un exercice d’observation à priori dans une posture
idéaliste, le prof nous aurait donné une grille précise, ex 8 comportements à observer, divisés
en 73 sous comportements et on aurait eu comme tâche de placer chacun des comportements
dans chacune de ces catégories.
Dans la posture réaliste, on n’aurait même pas eu les principes qu’on nous a donnés.
On nous aurait donné les deux vidéos et dit d’observer.
Là on aurait dû tout construire par nous même : les principes et toutes les catégories, etc.
La démarche c’est le lien que l’on a avec le sujet et avec le système de référence sur lequel
on s’accorde pour donner sens à ce qu’on observe : c'est-à-dire ce qu’on entend, qu’on voit,
qu’on saisi comme information.
Démarche étique = posture de distance : j’essaie d’être le plus éloigné du sujet. Avoir le
moins de relation avec la séquence ou la situation observée.
Je suis à distance de la situation observée.
Pour expliquer le sens de ce que l’on observe, on va généralement faire référence aux
concepts qui sont issus de la littérature et aux interprétations qui proviennent de la littérature.
Exemple : pour qualifier le style éducatif, lors d’une interaction entre la mère et son enfant, on
va se référer à des auteurs pour voir quel type de pédagogie familiale on retrouve dans les
familles en occident (style autoritatif, développementaux, etc.)
Un ensemble de catégories théoriques dans lequel on va pouvoir piocher pour y trouver des
concepts pour donner du sens à ce qu’on a vu ou interpréter en termes de comportement.
 Pour trouver le sens des choses, on se réfère à la littérature.
Démarche émique : on s’intéresse à la manière dont les sujets eux même expliquent ce qu’on
peut observer et ce qu’ils donnent à observer (ou entendre).
On se réfère à de la théorie de sens commun, à de l’explication de sens commun que les sujets
eux-mêmes nous livrent, nous donnent.
Ex : si je suis comme ça, c’est parce que j’ai eu une éducation très austère. Si je faisais une
gaffe, mon père me faisait passer la nuit dans le grenier, …
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Les explications de sens commun proviennent des sujets eux-mêmes, elles sont des
constructions théoriques, abstraites, que les sujets construisent dans leurs trajectoires et dans
le récit qu’ils en font.
On retrouve souvent ce type d’application dans la construction du roman familial, càd la
manière dont les individus relisent leur trajectoire familiale, en la relisant, car l’histoire réelle
n’est jamais adéquate à la relecture qu’ils en font systématiquement, vu qu’elle est toujours
relue et réinterprétée en fonction des éléments et des événements historiques que les sujets
auront sélectionnés, repris et réinterprétés.
Le sens des observations sera toujours lié à la démarche que l’on adopte par rapport au sujet
d’investigation.
Le sens d’une observation sera forcément directement atteint par le fait qu’on fasse confiance
au sens que les sujets donnent à leur propos et à leur vécu ou au fait qu’on soit plutôt en
distance par rapport à ces significations et qu’on recherche les significations directement dans
la littérature.
.
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Dias précédentes : On en a déjà parlé (donnée et instrument : prof ne dit pas nécessaire d’en
parler).
Observer c’est construire.
On passe du réel à la réalité, c'est-à-dire qu’on construit, on ajoute du sens à ce qui est
observé, on ajoute des choses à ce que l’on a sélectionné, ces choses pouvant provenir de la
littérature ou bien des sujets eux-mêmes en fonction d’une confiance ou d’une méfiance que
l’on accorde par rapport à la réalité et tout cela modifie, altère l’observation elle-même et le
sens qu’on lui donne.
33
Observer c’est aussi réduire.
Observer ce n’est pas seulement augmenter l’information par rapport à ce qu’on observe
(lorsqu’on interprète, lorsqu’ on ajoute du sens et donc on augmente) mais c’est aussi
restreindre l’information à laquelle au départ on a accès.
Ex : pour notre TP, on ne prend pas tout.
Quand on construit une réalité, on part d’un ensemble que l’on est censé observer mais qu’on
ne retient pas nécessairement : quand on observe quelque chose on observe pas tout, il y a de
la réduction.
On ne va pas retenir ce qui est insignifiant pour nous même si on le voit.
Des réductions, il y en a de plusieurs formes.
Ce sont les différents types de réductions que l’on peut trouver dans des scénarios
d’observation.
Le prof ne va pas passer tous les slides et dit de se limiter à ce qu’il nous raconte.
Premier mécanisme de la réduction : l’idée de réduction, c’est l’idée de ramener quelque
chose d’inconnu à quelque chose qui nous est connu.
Ex : lorsqu’on est dans l’obscurité totale et qu’on essaie de se déplacer sachant qu’on est dans
un lieu connu exemple chez nous, on se déplace en anticipant ce qu’on va toucher, on anticipe
les choses qui sont connues dans notre esprit mais qui ne sont pas nécessairement visibles,
observables directement.
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On est en train de réduire se qui pourrait se présenter, exemple une souris dans la pantoufle,
on met le pied, on pense que c’est la chaussette.
Ou dans notre représentation, on ne pensait pas que l’armoire commençait déjà là, on pensait
qu’elle était plus loin, on pense que c’est le mur mais en fait c’est l’armoire.
On ramène les choses à des contextes connus que l’on anticipe. Quand on observe, c’est la
même chose.
Si on est sur la route et qu’on entend un bruit : on est en alerte, mais lorsque notre regard se
porte sur l’objet en question on peut se rendre qu’il n’y a pas de danger.
On ramène les situations existantes à des choses que l’on connaît même si les choses peuvent
être totalement différentes.
C’est ce qui se passe quand on est en voyage : c’est d’ailleurs la surprise que l’on attend. On
anticipe des choses qu’on s’attend à voir mais qui vont se présenter autrement. Et on va être
surpris, c’est ce qu’on attend, ne pas être dans un amalgame de choses récurrentes.
Alors que dans le mécanisme habituel de la vie de tous les jours, on a plutôt tendance à
assimiler des choses à des choses que l’on connaît : ça rassure et permet d’éliminer des tas de
questions.
Dans la vie de tous les jours, on procéde à de la réduction qu’on appelle de la réduction
ontologique, c'est-à-dire ramener à des choses que je connais (ce truc c’est un étudiant, une
fille, un garçon, un auditoire, l’hiver…).
Réduction ontologique = ramener les choses à ce que l’on connaît déjà.
« ontologie » = « c’est, ce qui est »
Donc ramener quelque chose qui est, à quelque chose que l’on connaît.
La réduction ontologique en SH :
Exemple : La résilience n’est jamais que de l’adaptation, c’est une forme de résistance, c’est
rien c’est un truc qu’on connaît ça depuis des siècles.
Ne me dites pas que c’est quelque chose de nouveau, c’est un truc vieux comme le monde.
Mais avant qu’on ne parle de la résilience, on ne savait pas qu’il y avait de la résilience.
La preuve : les événements résilients n’étaient jamais que ce qu’on trouvait à l’extrême de la
courbe de Gauss, des événements insolites.
La réduction phénoménologique, c’est l’excès de crédit de la posture réaliste. Je fais
confiance à ce que je vois et à ce qu’on me donne, je ne mets plus rien en cause.
C’est réduire tout ce que l’on observe à la première interprétation que l’on me donne.
La réalité que l’on a en face de soi, l’observation que l’on ramène, le sens est directement
accolé à ce qui est observé et à ce que les personnes autour diront que c’est.
Exemple : celui là c’est un hyperactif, il s’agite.
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Réduction phénoménologique : ramener le sens des choses à leur perception immédiate.
Ramener le sens de ce que l’on observe à ce que l’on observe immédiatement et au sens que
l’on nous donne immédiatement, qui serait LE seul sens à donner à ce qui est observé.
La réduction phénoménologique permet souvent rapidement de limiter le questionnement.
Elle est souvent très active auprès des acteurs de terrain dans les contextes dans lesquels ils
fonctionnent.
L’argument principal c’est l’expertise que l’on acquière sur le terrain.
Ex : *Je sais de quoi je parle, ça fait 20 ans que je travaille dans cette maison de quartier. Je
peux tous vous les décrire de A à Z.
*Ça fait 15 ans que je suis dans cette école, des hyperactifs, on en a au moins 5 par an.
D’ailleurs regardez, ils sont là bas, généralement ils sont toujours dans cet endroit.
Donc forcément l’année suivante, quand il y en a 5 qui s’assoient dans l’endroit, ça ne peut
être que les hyperactifs.
Dans l’observation, la réduction phénoménologique c’est : un enfant il fait ça, c’est
nécessairement de l’insécurité, de la peur, de la crainte, etc.
La réduction méthodologique :
Le prof pense que c’est le pire des ennemis du scientifique en SH.
C’est quand on ne voit plus rien d’autre que par l’outil.
On utilise une grille, un questionnaire, des items, et en dehors de ces outils, il n’y a rien
d’autre qui existe.
Des étudiants vont chez le prof pour leur mémoire en disant qu’ils aiment bien tel
questionnaire de personnalité. 156 items, on le soumet à une personne et on peut dire qu’elle
type de personnalité il a.
Le prof leur demande pour quoi faire et avec qui, ils répondent, avec qui vous voulez du
moment que je l’utilise.
Quel est le sens ?
Pour quoi faire ? Pour montrer la personnalité des gens.
Ok mais dans quel intérêt ? quel objectif ? pourquoi fait-on ça ?
Autre exemple : les fans des stats.
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Moi ce que j’adore c’est les corrélations.
Le prof demande ok des corrélations entre quoi et quoi : ils répondent ce que vous voulez.
 C’est de la focalisation sur l’outil.
La réduction méthodologique : c’est l’outil qui va nous donner la vérité des choses.
La réduction par l’exemple : peut contaminer l’observation mais souvent à distance.
La réduction par l’exemple, c’est prendre quelque chose d’illustratif généralement lié à
un concept.
Ex : la résilience, c’est Harry Potter, c’est Cosette, Poil de Carotte.
C’est quand on prend des exemples pour illustrer ce dont on veut parler.
Ça peut marcher dans ce sens-là mais aussi dans l’autre sens.
Si on a en tête que Cosette c’est la résilience, tout ce qui va y ressembler, ça va être résilient.
C’est la contamination par l’inverse, on a des exemples en tête et on les colle sur ce qu’on
voit pour lui donner l’étiquette de …
Ça a d’ailleurs été un des gros problèmes de la résilience, c’est que finalement tout était
résilient.
« Je me suis remis d’une blessure d’un clou rouillé à mon pied, c’est de la résilience ».
Tout exemple devient un processus d’amalgame, de toute situation face à laquelle on est
confronté.
Opération de réduction :
Les exemples donnés par le prof sont très caricaturaux, extrêmes, mais il ne faut pas penser
que ce soit si éloigné du processus d’observation que l’on met souvent en place.
On est tous contaminer par des exemples, on les projette sur des situations que l’on regarde.
On est tous quelque part confiant par rapport aux méthodes que l’on utilise.
Pourquoi ne pas être confiant par rapport aux outils qu’on nous donne si on nous dit qu’ils
sont validés depuis des années etc. ?
 Ils ne prennent pas tout l’état de la réalité, du réel que l’on a en face de nous.
On est aussi super confiant par rapport à ce que les gens nous disent, surtout quand ils sont
experts ou quand ils ont des années d’expérience sur le terrain.
 Ok mais il y a peut-être autre chose qui se cache derrière. Tout au moins des réalités que
l’on ne voit pas et que l’on met de côté mais qui existe bien.
Bien souvent, ontologiquement on ramène quelque chose qui n’existe pas à quelque chose que
l’on connaît.
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Ex : une personne sur le ring fait une queue de poisson, on dit que c’est une femme et puis en
faite beh non… (= réduction ontologique)
Ce sont des mécanismes qui apparaissent régulièrement et qui quelque part, produisent un
effet réducteur sur ce qui est vu.
La matière s’arrête là 😊 😊 😊 (+ la partie du gynécologue et le chapitre 5 du livre, ça c’est
moins drôle ☹☹☹ ).
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