LES PRINCIPAUX ACTEURS DU MARCHÉ
Un exemple de collaboration entre les acteurs publics et privés :
Le lancement des deux premiers traitements à base de cellules CAR-T (yescarta et
kymriah) marque l’aboutissement de près de 30 ans d’efforts.
L’apparition du concept des CAR-T remonte à 1989, avec les premiers travaux dans
le domaine de l’équipe du Pr Zelig Eshhar. Ces travaux ont montré pour la première
fois le potentiel thérapeutique des cellules CAR-T sur des modèles précliniques
d’inflammation intestinale.
Les premiers travaux de recherche autour du concept des CAR-T en oncologie
émergent en 1993, grâce aux financements du National Institutes of Health (NIH).
Dans les années 2010, les premiers résultats d’essais cliniques prometteurs sur
cette technologie ont été publiés par des laboratoires pharmaceutiques, et pourtant,
le NIH aura en tout contribué à la recherche dans le domaine à hauteur de plus de
200M$.
Les travaux fondamentaux qui auront permis à Novartis et Gilead de développer les
toutes premières thérapies cellulaires à base de CAR-T reposent respectivement sur
les recherches du Dr Carl June de l’University of Pennsylvania (Upenn) qui a obtenu
plus de 30M$ de financement par le NIH et du Dr Steven A. Rosenberg du National
Cancer Institute (NCI). Il faut savoir que le laboratoire Kite a investi environ 317M$
dans sa propre recherche sur les CAR-T.
Les acteurs de plus petite taille ont besoin d’un soutien externe et constituent une
cible idéale pour un partenariat ou rachat par un laboratoire pharmaceutique majeur.
Celgene abochant Juno Therapeutics pour 9 milliards de dollars en 2018 et
Bristol-Myers Squibb (BMS) acquérant Celgene pour 74 milliards de dollars.
L'acquisition de Kite Pharma par Gilead pour 11,9 milliards de dollars.
À l’avenir, l’émergence de nouveaux acteurs ?
La production des CAR-T par les hôpitaux eux-mêmes est une piste probable
permettant de faciliter l’accès des patients aux CAR-T et leur prise en charge grâce
à une maîtrise totale de la chaîne de production et logistique.
Les hôpitaux ont par exemple, par le passé, joué un rôle primordial dans la chaîne
de distribution des chimiothérapies en permettant la reconstitution de ces traitements
au sein même de l’hôpital.
Toutefois, cela pose la question de nouvelles modalités de certification des hôpitaux,
aujourd’hui limitées à l’utilisation de ces traitements, et des autorisations de la part
des autorités de santé, que ce soit l’ANSM, la HAS ou encore le CEPS, afin de
mettre en place un tel circuit court destiné à servir au mieux les intérêts des patients
tout en garantissant leur sécurité.