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Enjeu pour les élèves du volet « recycler »
Devant l’abondance de slogans environnementaux en vogue, l’enjeu du programme de géographie est de faire
prendre conscience à l’élève de la réalité économique, sociale et environnementale du monde structuré dans
lequel il vit, depuis l’échelle très locale (son quartier, son école), jusqu’à l’échelle élargie du territoire de
proximité... jusqu’à d’autres territoires français, et d’autres lieux dans le monde.
Il me semble motivant de faire émerger avec les élèves une telle problématique à partir d’un geste
apparemment anodin et familier connu (jeter un déchet au conteneur). L’objectif est de leur faire réaliser que
ce déchet a un «avant» et un «après», constituant son «cycle de vie». Que le cycle de vie d’un produit met en
scène des infrastructures qui composent le paysage local, régional, national, et mondial dans lequel nous
vivons. Que ces infrastructures sont conçues et gérées par des hommes dont c’est le métier ; qu’elles sont en
interaction entre elles et que l’habitant, comme l’élève ou l’enseignant, participe (par son acte, et par son
impôt) au (bon) fonctionnement économique, social et environnemental de ce territoire planétaire.
L’enjeu pour les élèves est de pouvoir comprendre :
Qu’un objet a un début de vie qui commence bien avant le rayon du supermarché
Qu’un objet a une fin de vie qui va bien au-delà de la poubelle du quartier
Que le cycle de vie d’un objet met en scène des infrastructures qui organisent le paysage régional dans
lequel nous vivons.
Que ce cycle peut être moteur d’une « économie linéaire » ou d’une «économie circulaire»
Que cette économie est régie par des collectivités territoriales dont le rôle est d’organiser et de structurer
la collecte des déchets ; avec comme premier acteur le citoyen
Que cette organisation a un coût
Que la gestion des déchets est un problème mondial avec des disparités suivant les pays
Ma démarche de travail, choix didactiques et pédagogiques
J’ai vérifié dans le dernier rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale, relatif à l’enseignement de la
géographie en cycle 3, si les méthodologies que j’imaginais mettre en pratique pour la séquence sur le
«recyclage» étaient opportunes.
Ce rapport déplore la succession de leçons sans cohérence dans les cahiers, ce qui rendrait la discipline de
géographie peu séduisante pour les élèves de l’école primaire. Les différents points du programme ne seraient pas
traités de façon suffisamment cohérente. L’analyse par l’élève de trop nombreux documents prendrait le pas sur
la transmission par l’enseignant des «savoirs» (via le récit ou l’exposé). La part des photocopies (de souvent
mauvaise qualité) est importante. Le rapport note peu de véritables démarches problématisées, peu de véritable
démarche d’analyse documentaire (20%) et des formations aux exposés peu développées (35%). Les productions
des élèves, notamment écrites, manquent souvent de rigueur et sont rarement corrigées.
Pour donner de la cohérence à l’enseignement de géographie, il m’apparait intéressant de proposer un fil
conducteur bâti sur une histoire, l’histoire vraie du déchet. Le déchet effectue un voyage en diverses étapes
ayant entre elle des liens géographiques forts. Plusieurs séances vont ainsi s’articuler autour de travaux
coopératifs, Dans cette coopération, je cherche à ce que les savoirs et les savoir-faire soient mis par les uns au
service des autres à tour de rôle. Mon fil conducteur pédagogique est d’amener les élèves à développer et
conforter leurs compétences géographiques spécifiques en les mettant au service du sujet du recyclage, et vice
versa. Le travail fait sur le recyclage ouvre facilement la voie vers des séances dérivées relatives à d’autres
matières ; ce qui correspond à la réalité des interactions humaines au niveau mondial.
Je souhaite amener les élèves vers une démarche d’investigation individuelle et collective, par petits groupes. Les
résultats de ces investigations seront présentés à l’ensemble de la classe (développement de l’oral) puis restitués
à l’écrit (dictée à l’enseignant et copie dans les cahiers par les élèves ou production en autonomie suite à la mise
en commun).
En tant qu’enseignante débutante, je conçois que la méthodologie didactique développée sera notamment
confrontée à l’inertie d’une classe de plusieurs dizaines d’enfants et aux difficultés scolaires de certains élèves.
Aussi il me semble important de définir avec rigueur et précision les connaissances visées pour chaque séance,
afin de pouvoir adapter au besoin le déroulé de la séquence et le temps de la séance sans déroger à cet objectif.