La biosynthèse des différents groupes de flavonoïdes implique un ensemble complexe de
réactions comprenant, entre autres ; des hydroxylations, des méthylations, des glycosylations,
des oxydations (grandes lignes de la biosynthèse de quelques classes de flavonoïdes).
Ces réactions sont induites par des enzymes du métabolisme secondaire qui sont très peu
représentées parmi les protéines des organes végétaux. Elles sont en plus facilement inhibées
lors du broyage et de l’extraction, par les composés phénoliques eux-mêmes qui s’y fixent de
façon irréversible. Pour étudier ces enzymes, il est donc indispensable d’utiliser des tampons
d’extraction contenant des pièges à phénols et d’éviter les oxydations. Ces nombreuses
contraintes rendent les études enzymatiques particulièrement difficiles. On abordera, que deux
exemples d’enzyme clés.
Les Coenzymes A-Ligases permettent la mise en place des formes activées des acides
hydroxycinnamiques avec le CoA. Elles jouent un rôle essentiel dans la diversification des
composés phénoliques en intervenant dans la distribution des esters CoA vers différentes
voies.
La chalcone synthase (CHS) intervient aussi dans une étape clé du métabolisme, qui est
celle de l’entrée dans la voie des flavonoïdes. Elle est donc à l’origine de beaucoup de
molécules ayant une importance primordiale dans la vie de la plante (tels que les pigments
anthocyaniques des fleurs et des fruits) ; ou dans l’utilisation agroalimentaire des plantes :
tanins condensés, colorants naturels, antioxydants…la CHS est un dimère codé par une
famille multi génique, dont l’expression est régulée au cours du développement de la plante
par des éléments cis ou trans agissant sur le promoteur du gène.
Certaines enzymes du métabolisme phénolique ont été caractérisées chez les végétaux, et
parfois même les gènes ont été clonées. Nous pouvons citer les O-méthyltransférases, les
glycosyltrasnférases, les hydrolases qui interviennent dans la formation des tanins condensés
et des différents groupes de flavonoïdes.
Les enzymes sont souvent regroupées sous forme de complexes multi-enzymatiques
associés aux systèmes membranaires intracellulaires.
Notons que le métabolisme phénolique est aussi dépendant des facteurs externes.
Tout d’abord, la lumière ; agissant par l’intensité de son flux et par la nature des radiations
émises. Elle agit directement sur l’induction de la synthèse de plusieurs enzymes du
métabolisme phénoliques.
Les expériences ont montré que la température intervient aussi dans ce métabolisme. Un
abaissement de la température associé à un traitement lumineux adéquat induit fréquemment
une accumulation des anthocyanes chez de nombreux fruits. D’autre part, des perturbations du
métabolisme phénolique apparaissent suite à des traitements au froid conduisant à des
brunissements.
La contamination du végétal par des microorganismes pathogènes entraîne également
une augmentation des teneurs en composés phénoliques correspondant à la mise en place de
mécanisme de défense de la plante.
c) Localisation
Les polyphénols (anthocyanes, tanins, flavonoïdes) s’accumulent principalement dans les
vacuoles végétales. Certains flavonoïdes (quercétine, kaempférol) peuvent également être
présent au niveau du noyau et de la membrane plasmique mais toujours à de très faibles
concentrations. A l’échelle tissulaire, les anthocyanes et les pigments de types flavonols, sont
généralement présents dans les couches cellulaires externes des organes végétaux, en
particulier les épidermes des fruits et des feuilles. Mais certains d’entre ces organes montrent
cependant une accumulation des anthocyanes dans les tissus profonds (fraise, cassis). Chez les
raisin rouges, on observe deux types de situation selon les cépages : soit les anthocyanes sont