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14-Asthme Bronchique

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Asthme bronchique
Dr HADDAD
Année universitaire 2020/2021
Introduction
• L’asthme bronchique est une des maladies
chroniques les plus fréquentes
• Son incidence est en augmentation au niveau
mondial
Définition
• L’asthme est une maladie chronique répandue et potentiellement
grave
• maladie inflammatoire des voies aériennes
• Cette affection s’accompagne de symptomes respiratoires pouvant
limiter l’activité , ainsi que des crises qui requièrent parfois des soins
d’urgences et pouvant êtres fatales.
 Heureusement on peut traiter l’asthme
Maladie qui s’accompagne de symptômes : dyspnée sifflante , toux et
oppression thoracique dont la survenue ,la fréquence et l’intensité
varient dans le temps
• Ces symptomes sont associés à une variabilité du débit expiratoire .
Etiologies
Le développement de l’asthme est multifactoriel et
repose sur l’interaction entre
des gênes de susceptibilité
et
des facteurs environnementaux : infections virales,
exposition à des allergènes ( acariens ,pollen ,
blattes)
physiopathologie
• une inflammation et un œdème des voies
respiratoires :infiltrat inflammatoire au niveau de
l’épithélium des voies respiratoires et dans le muscle
lisse bronchique .
• une bronchoconstriction : l’hypertrophie du muscle
lisse réduit le calibre des voies respiratoires.
• une hyperactivité bronchique : augmentation de la
réactivité aux allergènes, aux infections et aux irritants.
• Un remodelage des voies respiratoires.
physiopathologie
Diagnostic positif
 Le diagnostic d’asthme est essentiellement
clinique :
• Antécédents de symptômes respiratoires :
respiration sifflante , toux et oppression
thoracique dont la survenue ,la fréquence et
l’intensité varient dans le temps
 Limitation variable des débits expiratoires
1/ éléments cliniques
L’interrogatoire est l’étape essentielle du diagnostic.
Antécédents de variabilité des symptomes respiratoires:
- sifflement expiratoire
- la dyspnée : particulièrement évocatrice lorsqu’elle est récidivante
- la toux surtout nocturne : elle peut être productive ramenant une
expectoration blanchâtre plus ou moins perlée.
Bien souvent, les symptômes se manifestent ou s’aggravent la nuit ou
au réveil
- Ils sont souvent déclenchés par l’activité physique , le rire ,les
allergènes ou l’air froid
- les infections virales sont une cause fréquente de déclenchement
ou d’exacerbation des symptomes
- Rechercher une atopie personnelle ou familiale : (rhinite, rhinosinusite, conjonctivite, eczéma).
L’examen clinique
l’examen clinique est souvent normal
- Permet de rechercher des signes de distension
thoracique et des râles sibilants à l’auscultation.
2/ Examens complémentaires
peuvent aider à confirmer le diagnostic
Débit expiratoire de pointe (DEP) :
• Il donne une valeur en litre/min de l’air expiré
• Une variabilité diurne ou hebdomadaire d’au moins 10%
des valeurs est suffisante
• Un asthme est diagnostiqué par une variabilité > 10% des
valeurs de DEP
• La mesure du DEP est aussi recommandée lors des
consultations de suivi
• Le résultat est exprimé en % de la meilleure valeur obtenue
par le patient
Courbe débit volume
• Permet de rechercher un TVO et de caractériser sa
sévérité et sa réversibilité
• L’amélioration d’au moins 12 % du VEMS par rapport
à la valeur de base (et 200 ml) après inhalation d’un
BD° permet d’affirmer le diagnostic
• Il est important de savoir qu’une spirométrie normale
n’exclut pas un asthme
• En l’absence de TVO et quand le diagnostic d’asthme
doit être affirmé (clinique douteuse et DEP non
concluant), il faut réaliser une épreuve
d’hyperréactivité bronchique (HRB) appelé aussi test
de provocation à la métacholine.
• La baisse du VEMS d’au moins 20% après
administration de métacholine (agent
broncho-constricteur) affirme L’HRB
Test à la méthacholine:
– positif: asthme possible, non certain
– négatif: asthme pratiquement exclu
Télethorax :
• Il met en évidence des signes de distension
thoracique lors d’une crise.
• aide surtout à éliminer les diagnostics
différentiels .
Tests pour documenter une atopie:
• Tests cutanés et /ou dosage des IgE spécifiques
• Les tests cutanés sont faits en 1ère intention dans
le bilan allergologique.
• Il est recommandé de confronter le résultat d’un
test cutané à un allergène donné aux données de
l’interrogatoire et de la clinique
• Le dosage des IgE sériques spécifiques sera
pratiqué en cas de discordance entre la clinique
et les résultats des tests cutanés ou lorsque les
tests cutanés ne peuvent être réalisés
Diagnostic différentiel
•
•
•
•
•
•
•
BPCO
DDB (dilatation des bronches), Mucoviscidose
Insuffisance cardiaque gauche
dysfonction des cordes vocales
corps étranger
trachéobroncomalacie
trachéopathie ossifiante chondroplastique , Tumeurs bronchiques ou
trachéales
la fibroscopie bronchique est indispensable dés lors que le diagnostic est
suspecté
• bronchiolite
• les amyloses bronchiques
• la toux induite par les IEC (inhibiteurs de l’enzyme de conversion) est
fréquente
• les goitres plongeants endothoracique avec compression trachéale.
Concepts utilisés pour le suivi des
asthmatiques
• Notion de contrôle de l’asthme
• Les exacerbations
• La sévérité
1/ Contrôle de l’asthme
Critères de contrôle de l’asthme
Bien contrôlé
Symptômes diurnes
> 2/semaine
/
Tout réveil nocturne
lié à l’asthme
/
Prise de BD de
courte durée
d’action > 2/ sem.
/
Toute limitation
d’activité liée à
l’asthme
/
Partiellement
contrôlé
1à2
items
positifs
Non contrôlé
3à4
items
positifs
• Permet d’évaluer l’atténuation des symptômes
au cours des 4 dernières semaines
• Le contrôle est l’objectif de la prise en charge
• Il doit être apprécié lors de chaque
consultation , et la prise en charge doit être
modifiée s’il n’est pas acquis.
2/ Les exacerbations
la crise d’asthme (exacerbation)
Aggravation aigue ou subaiguë des
symptômes et une détérioration de la fonction
respiratoire par rapport à l’état habituel du
patient.
• Elle nécessite en général un recours inopiné
aux soins (visite chez le médecin , recours aux
urgences)
• sont le témoin d’un asthme non contrôlé
Etiologies
• 80 % des exacerbations sont d’origine virale
Les autres causes sont représentées par :
- les expositions allergéniques, l’inhalation de
polluants ou irritants (tabac, irritants
professionnels, pollution atmosphérique)
- les étiologies bactériennes sont plus rares
- la prise de bêtabloquants, l’aspirine et les AINS
chez les sujets intolérants
Intensité de la crise d’asthme
Léger
Modéré
Sévère
marche
parole
repos
Parole
Nle
phrase
mots
Conscience
Nle
Peut être agité
agité
augmentée
>30
diminuée
oui
oui
mvt thoraco abd
paradoxal , tirage IC
oui
oui
absents
Dyspnée
FR
Tirage
Sibilants
augmentée
Non
Fin d’expiration
Arrêt imminent
Fc
< 100
100-120
>120
bradycardie
DEP
>80%
60-80 %
<50% ou
>100l/min
Impossible à mesurer
SaO2
>95%
90-95 %
≤90 %
<90 %
PaO2
Nle
>60 mmhg
<60 mmhg
<60 mmhg
PaCO2
<45
<45
>45
>45 mmhg
Patients à risque de décès par asthme:
• Antécédents : de crise ayant nécessité une ventilation ou
une intubation , hospitalisation ou traitement d’urgence
durant les 12 derniers mois.
• Médicaments:
- patients n’utilisant pas les corticoïdes (traitement de fond)
ou n’observant pas rigoureusement leur traitement
- utilisation des BACA (broncho – dilatateurs de courte durée
d’action) plus d’1 flacon par mois
- Patients sous corticothérapie orale ou ayant cessé de les
utiliser récemment.
• Affections concomitantes : affections psychiatriques ou des
problèmes psycho-sociaux , allergie alimentaire .
• Absence de plan d’action:(de prise en charge).
3/ La Sévérité
Comment évaluer la gravité de
l’asthme?
• Actuellement on évalue la gravité de l’asthme
rétrospectivement :
à partir du niveau du traitement nécessaire
pour maitriser les symptômes et les
exacerbations.
• L’asthme léger peut être maitrisé par un
traitement de stade 1 à 2.
• L’asthme grave exige un traitement de stade 5.
• La sévérité de l’asthme s’effectue selon les
évaluations répétées du niveau de contrôle et la
quantité de médicaments nécessaires pour
l’obtenir
• Il est difficile d’apprécier la sévérité de la maladie
lors d’un premier contact ou en l’absence de
traitement anti-inflammatoire
• 6 à 12 mois sont recommandés avant de porter un
diagnostic d’asthme sévère
Traitement de l’asthme au long cours
Objectifs:
• réduire le risque de décès
• maitriser les symptomes
• réduire les exacerbations avec peu d’effets
secondaires
• prendre en charge les facteurs de risque et les
affections concomitantes
Recommandations GINA
(GLOBAL INITIATIVE FOR ASTHMA)
initiative mondiale de lutte contre
l’asthme
une stratégie mondiale de prévention et de
prise en charge de l’asthme
traitement
• Principe:
•
•
•
•
 Corticothérapie inhalée:
Tous les adultes et adolescents souffrant
d’asthme doivent avoir une corticothérapie à
faible dose même chez les patients ayant des
symptômes peu fréquents
Tous les patients doivent posséder un traitement
de secours
Traitement des facteurs de risque
Traitement non pharmacologique
Corticothérapie inhalée :
( budésonide , béclométhasone ,
fluticasone )
Dose faible
moyenne
élevée
Dipropionate de
béclométhasone
200-500
> 500-1000
> 1000
Budésonide
200-400
> 400- 800
> 800
Fluticasone
100-250
> 250- 500
> 500
Bronchodilatateurs de longue durée
d’action : (formotérol , salmétérol)
• Les associations fixes de CTC inhalés + BD° de
LA (broncho dilatateurs de longue durée
d’action),dans un même dispositif permet de
réduire le nombre de prises et facilite
l’observance.
Antagonistes des récepteurs aux cystéinylleucotriènes : (Montelukast)
Les LTRA (anti leucotriènes) sont moins efficaces
que les CSI(cortico- steroides inhalés)
• dans l’asthme d’effort
• en monothérapie dans l’asthme léger
• dans la polypose nasale et en cas
d’intolérance à l’aspirine
Anticholinergiques : (Tiotropium)
Le tiotropium , anticholinergique de longue
durée d’action est autorisé en traitement
additionnel dans l’asthme mal contrôlé malgré
une association corticoïde inhalée+ BD de LA
• Il a démontré un effet de réduction sur les
exacerbations
Autres:
Omalizumab
• L’omalizumab est un anticorps monoclonal dirigé
contre les IgE.
• Ce traitement est discuté lorsque l’asthme est
sévère malgré un traitement optimal et qu’il s’agit
de patients allergiques aux allergènes per annuels
avec un taux d’IgE total élevé
Azithromycine :introduite récemment
pour les stades 05
Stades 1 et 2
Choix
préféré
du TRT
de
contrôle
Association de corticoïdes
inhalés faible dose – formotérol Association
à la demande
CSI
( faible dose)
+formotérol
Stade1:
Corticothe-
Autre
option
Stade 3
stade2:
faible dose
quotidienne
de CTC inhalés
-rapie inhalée
à chaque
fois que les
bronchodilatateurs
de courte
durée
d’action
sont pris
CSI/formotér. à faible dose
Stade 4
Stade 5
CSI ( dose moy
) + formoterol
- Ajouter un anti
cholinergique- Adresser au spécialis
pour un TRT d’appoin
omalizumab (anti
IgE),Anti IL5
- Forte dose CTC inha
formoterol
Association CSI
( faible dose) +
broncho
dilatateurs
longue durée
d’action
CSI ( dose moy
ou forte ) +
bronchodilatateurs
longue durée
d’action
Anti
leucotrienes
Anti
leucotrienes
Ajouter un anti
cholinergique- Adresser au spécialis
pour un TRT d’appoin
omalizumab (anti
IgE),Anti IL5
- Forte dose CTC inha
BDLA
Stades 1 – 2
Ce traitement est indiqué :
si les symptômes sont rares,
Pas de réveil nocturne
Traitement de choix( préféré ):
• Association de : corticoïdes inhalés faible dose
– formotérol à la demande
 2ème choix
stade1:
symptômes moins de deux fois par mois:
Corticotherapie inhalée à chaque fois que les bronchodilatateurs
de courte durée d’action sont pris
Stade2:
symptômes deux fois par mois ou plus: mais moins de 5 jours par
semaine
:
Faible dose quotidienne de corticoïdes inhalés
Stade 3
symptômes presque tous les jours
ou réveil nocturne une fois par semaine ou plus
Traitement de choix:
• Prise régulière de l’association corticoïdes
inhalés faible dose- formotérol
2ème option : association CSI ( faible dose) +
broncho dilatateurs longue durée d’action
Anti leucotriènes
Stade 4
Symptomes quotidiens ou réveil nocturne
une fois par semaine ou plus et une fonction respiratoire
diminuée
Association corticoïdes inhalés dose moyenne
–formotérol
Ou
 CSI ( dose moy ou forte)+ broncho-dilatateurs
longue durée d’action
Anti leucotriènes
STADE 5
- Tiotropium administré par inhalateur
Adressez le patient à un spécialiste pour bilan et traitement d’appoint
Les traitements d’appoint comprennent:
- Omalizumab (anti-IgE) pour le traitement de l’asthme allergique sévère (≥ 6 ans)
- Mepolizumab (anti-IL5) pour traiter l’asthme éosinophilique sévère (chez les
patients âgés de ≥ 12 ans)
Autre possibilité :
• CSO à faible dose au long cours peuvent être profitables à certains patients, mais
effets indésirables systémiques à long terme
Pour tous les stades:
• Traitement d’urgence:
 Association de corticoïdes inhalés faible dose –
formotérol à la demande
Ou
 BD à action Courte
Comment évaluer un traitement non
maitrisé?
• vérifier la technique d’utilisation des
inhalateurs
• confirmer le diagnostic d’asthme
• éliminer les FDR potentiels , évaluer et soigner
les affections concomitantes.
• envisager de passer au niveau de traitement
suivant.
• aiguiller le patient vers un spécialiste ou un
centre de traitement de l’asthme aigu.
Fréquence des consultations
• La fréquence des contrôles dépend du niveau de
contrôle initial du patient, de sa réponse au
traitement précédent
• De préférence, les patients doivent être vus:
- 1 à 3 mois après le début du traitement
- puis tous les 3 à 6 mois
• Après une exacerbation, une visite de contrôle
doit être programmée dans la semaine qui suit
Plan d’action anti- asthmatique
• Doit être remis à tous les patients de façon à ce qu’ils
sachent reconnaître une aggravation de leur asthme et
y réagir
• Augmenter le traitement aigu : BD inhalés de courte
durée d’action
• Augmenter précocement le traitement de contrôle :
quadrupler la dose d’entretien de CSI/ formotérol
 En période d’exacerbation , il peut être augmenté
temporairement à 4 inhalations ( pour les adultes et
enfants de + de 16 ans). Pour 7 à 14 j
• C’est possible parce que le formotérol agit très
rapidement pour dilater les voies respiratoires
tout en soulageant les symptômes sur une
période prolongée (jusqu’à 12 h),par la broncho
dilatation
• et parce qu’on peut l’utiliser sans danger à des
doses plus élevées pouvant atteindre max 72 µg
par jour,
• chaque dose inhalée est de 6 µg
SMART
1- 2 inhalations 1- 2 fois par jour + si besoin
( max 8 inhalations par jour)
• Pour recourir à cette stratégie, les patients
asthmatiques doivent prendre le médicament combiné
de formotérol-budésonide deux fois par jour
régulièrement et non pas simplement s’en servir « au
besoin » pour soulager leurs symptômes
• Ils devront logiquement augmenter la dose régulière
deux fois par jour jusqu’à ce que l’asthme soit contrôlé
• Cette stratégie de traitement n’est pas possible ni sans
danger dans le cas des médicaments combinés de
salmétérol-fluticasone
Approche par augmentation progressive
du traitement de l’asthme
• Chez l’adulte avec exacerbation,
l’augmentation du trt de fond devrait être
incorporé dans le plan d’action et être débuté
lors du début de perte de maitrise
Traitement des crises d’asthme
Crise légère
• Bronchodilatateurs CA salbutamol en nébulisation à raison
d’une dose de 2 ml (5mg)/ 20 minutes pendant 1 heure
Ou en spray avec une chambre d’inhalation (8 à 12 bouffées)
• 2 à 4 bouffées toutes les 20 à 30 minutes, jusqu’à 12
bouffées si nécessaire pendant la 1re heure
• En cas de bonne réponse : le malade pourra sortir 1H après
• En cas de réponse incomplète : maintenir le TRT et la
surveillance durant la 2ème heure
• En cas de non réponse après 2H : il s’agit d’une crise
modérée
Crise modérée
• Rassurer le patient et l’installer en position demi-assise
Administrer :
• salbutamol en nébulisation ou en spary avec chambre d’inhalation :
4 à 8 bouffées toutes les 20 à 30 minutes pendant la 1re heure
– Si l’amélioration clinique est complète : garder le patient en
observation avec une surveillance clinique et DEP / 20min pendant
2H
– Si l’amélioration est incomplète : l’inhalation doit être renouvelé 1 H
après
– En l’absence d’amélioration : instaurer CTC per os : 0,5 à 1 mg/kg
ou par voie IV : 5mg/kg de HHC ou 1 mg/kg de méthylprednisolone
Crise sévère
Hospitaliser le patient, l’installer en position demi-assise
– Administrer :
• O2 en continu au débit min de 5 L/min ou maintenir la saturation
en O2 entre 94 et 98%
• BDCA+anti cholinergiques en nébulisation ( salbutamol +
ipratropium ) : Les deux solutions peuvent être mélangées dans le
réservoir du nébuliseur
L’O2 doit être utilisé comme vecteur de la nébulisation
•
corticoïdes : hydrocortisone IV, 200 mg toutes les 6 heures
• Envisager bronchodilatateurs CA: en S/C, IV
Crise mettant en jeu le pronostic vital
soins intensifs
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