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Les troubles affectifs saisonniers-main

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dossier
La dépression
Les troubles affectifs saisonniers
Les troubles affectifs saisonniers se définissent comme un trouble de l’humeur caractérisé
par des symptômes dépressifs, survenant lors des changements de saison. La dépression
saisonnière est reconnue comme une pathologie à part entière depuis peu. Sa prise en
charge fait appel en premier lieu à la luminothérapie.
Damien MALBOS
Docteur en pharmacie
24 rue Pablo-Picasso,
15000 Aurillac, France
© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Mots clés – antidépresseur ; dépression saisonnière ; luminothérapie ; trouble affectif saisonnier
Seasonal affective disorder. Seasonal affective disorder is defined as a mood disorder
characterized by depressive symptoms, occurring at seasonal changes. Seasonal depression
has recently been recognized as a pathology in its own right. Its management is primarily
based on light therapy.
© 2020 Elsevier Masson SAS. All rights reserved
Keywords – antidepressant; light therapy; seasonal affective disorder; seasonal depression
L
es troubles affectifs saisonniers (TAS), ou dépression saisonnière, toucheraient quatre fois plus
de femmes que d’hommes. Leur prévalence
varie aussi en fonction de la latitude et donc du lieu de
résidence des patients [1,2]. En effet, des études ont
rapporté que l’incidence de cette pathologie augmente
au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’Équateur,
sans pour autant qu’une intensification de ses manifestations soit observée. De ce fait, les populations
nordiques semblent présenter plus souvent des
symptômes en lien avec des dépressions hivernales
(2 à 3 % ; presque 9 % en Alaska). L’âge serait aussi
un facteur favorisant car, bien que cette pathologie
puisse être rencontrée chez les enfants et les adolescents, sa prévalence augmente à partir de l’âge de
20 ans, en particulier chez la femme en âge de procréer.
Enfin, des causes génétiques et des facteurs de risque
familiaux ont pu être identifiés.
Étiologie et mécanisme
physiopathologique
Une relation de cause à effet a été mise en évidence
entre le manque de lumière naturelle, la diminution de
la photopériode (liée à la saison hivernale) et la survenue
des TAS. Toutefois, d’autres étiologies, à la source de
divers mécanismes physiopathologiques, semblent
exister. Mélatonine, mélanopsine, sérotonine, dopamine
et noradrénaline sont autant d’éléments dont les variations physiopathologiques sont à l’origine de la dépression hivernale [1,3–5].
impliquée dans le contrôle de l’humeur et du comportement. Elle est synthétisée à partir d’un précurseur
chimique, la sérotonine, dont les concentrations diminuent au cours des épisodes dépressifs. Sa sécrétion
est dite circadienne : elle est maximale entre 2 h et 4 h
du matin, puis diminue ensuite, avant de devenir très
faible le matin.
✦ Dans les TAS, un retard de phase est notable :
la sécrétion est retardée, ce qui explique l’hypersomnie
caractéristique, les difficultés de réveil et la somnolence diurne.
Mélanopsine et sensibilité
rétinienne à la lumière
✦ Les cellules rétiniennes ganglionnaires correspondent à un troisième type de cellules rétiniennes,
à côté des bâtonnets et des cônes. Elles sont dotées
d’un pigment photosensible à l’intensité lumineuse : la mélanopsine. Une fois l’information lumineuse captée, elles la transmettent, via le nerf
optique, aux noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus, principal régulateur de notre horloge interne.
Cette stimulation lumineuse permet la production
nocturne de mélatonine.
✦ Chez les patients souffrant de TAS, la sensibilité
des cellules rétiniennes ganglionnaires est réduite.
La diminution de la photopériode en saison hivernale
semble être aussi à l’origine d’une baisse de la stimulation rétinienne.
Mélatonine et retard de phase
Neurotransmetteurs impliqués
dans les troubles affectifs saisonniers
✦ La mélatonine, également désignée sous le terme
d’hormone du sommeil, est sécrétée par l’épiphyse.
Sa fonction est de réguler le sommeil, mais elle est aussi
✦ La sérotonine, la dopamine et la noradrénaline
sont des neurotransmetteurs qui jouent un rôle dans
la synthèse de la mélatonine.
Actualités pharmaceutiques
• n° 600 • novembre 2020 •
© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2020.09.012
Adresse e-mail :
[email protected]
(D. Malbos).
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dossier
La dépression
(DSM) en 1987. Elle est définie comme une forme clinique
des états dépressifs [1,3–5].
Maladie hivernale
L’expression clinique de cette maladie saisonnière est
essentiellement observée entre les mois d’octobre et
de décembre (durant la période hivernale). Cependant,
chez certains patients, une anxiété anticipée peut être
ressentie dès juillet ou d’août.
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Symptomatologie
L’expression clinique des troubles affectifs saisonniers est essentiellement observée
entre les mois d’octobre et de décembre.
✦ La production de la mélatonine par la glande
pinéale fait intervenir plusieurs enzymes dont
la N-acétyltransférase qui utilise la sérotonine comme
substrat. Des voies noradrénergiques au niveau
du noyau suprachiasmatique sont impliquées dans
l’activation de cette enzyme et, plus précisément, dans
le transfert des informations rétiniennes perçues par
les cellules ganglionnaires rétiniennes (mélanopsine).
La synthèse de la mélatonine n’est pas uniquement
régulée de façon endogène, la lumière joue également un rôle fondamental. Le raccourcissement des
journées en hiver induit donc une augmentation de
la période de synthèse et, de ce fait, une plus grande
consommation de tryptophane et de sérotonine.
✦ Plus la quantité de lumière captée est importante, plus le taux de sérotonine mesuré est élevé.
Une diminution des concentrations en sérotonine est
observée chez les patients atteints de TAS. La sérotonine et le système sérotoninergique interviennent dans
la régulation physiologique de l’humeur, du contrôle
des émotions, du sommeil et de l’appétit (régulation
de la satiété).
✦ La mélatonine inhibe la sécrétion de dopamine, retrouvée en faible quantité chez les patients
atteints de TAS. La dopamine est fortement impliquée
dans la régulation de l’intensité du désir et du plaisir
à manger certains aliments.
Clinique
Réellement définie comme une pathologie à part entière
à partir des années 1980 (encadré 1) [1,6], la dépression saisonnière a été intégrée dans la classification
du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders
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✦ Bien que les TAS soient décrits comme
une pathologie dépressive, une atteinte morale
caractérisée par des symptômes d’anxiété ou de
tristesse n’est pas nécessairement rencontrée, au
contraire de l’asthénie, quasi systématiquement rapportée. Il s’agit non seulement d’une fatigue physique,
mais éventuellement psychique, qui est généralement
perçue comme permanente. Les patients se plaignent
habituellement de troubles de la mémoire, de problèmes de concentration, d’un niveau d’attention
réduit, de difficultés d’endormissement ou de réveils
nocturnes répétés.
✦ Les phénomènes d’hypersomnie (plus de 90 %
des patients) associés à une somnolence diurne sont
spécifiques à cette maladie. Un sentiment de tristesse,
provoqué par un épuisement constant, peut également
être présent. Des troubles de la libido, des syndromes
prémenstruels, une perte de l’estime de soi entraînant
un certain isolement, des céphalées, des myalgies,
une constipation et une frilosité sont également régulièrement évoqués par les patients.
✦ La boulimie sucrée est un autre symptôme caractéristique des TAS. Elle se manifeste par un appétit prononcé pour certains sucres (hydrates de carbone).
Le patient ne ressent pas le caractère culpabilisant parfois rencontré dans certaines boulimies, ce qui conduit
à une prise de poids (généralement inférieure à 10 kg),
mais n’est pas réellement sujet à une crise classique où
il se ruerait sur un aliment particulier. Dans la dépression saisonnière, le trouble est plus subtil et semble
Encadré 1.
De la description à la théorisation
La dépression saisonnière a été décrite pour la première fois
dès le début de notre ère par Arétée de Cappadoce, médecin
de l’Antiquité romaine, et, plus récemment, au XVIIIe siècle,
par le psychiatre français Jean-Étienne Esquirol.
Elle n’a cependant été considérée comme une pathologie qu’à
partir de 1984, à la suite des travaux du psychiatre américain
Norman E. Rosenthal et de son équipe [1,6].
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• n° 600 • novembre 2020 •
dossier
La dépression
être expliqué par une altération du goût et de l’effet de
satiété. La consommation de sucre procurerait un sentiment d’apport énergétique et de réchauffement permettant de lutter contre l’asthénie et la frilosité.
Diagnostic et échelles
d’évaluation psychométriques
Certains experts définissent la dépression saisonnière
comme un sous-groupe des psychoses maniacodépressives bipolaires récurrentes. Cependant, toutes
les dépressions récurrentes ne sont pas pour autant
des TAS.
Diagnostic de base
✦ Le diagnostic est établi sur la concordance de
plusieurs critères, définis par le DSM-V, visant à spécifier le caractère saisonnier du trouble [7–11] :
• existence d’une relation temporelle régulière entre
la survenue des épisodes dépressifs majeurs
du trouble bipolaire I ou bipolaire II, ou du trouble
dépressif majeur récurrent et une période particulière
de l’année (par exemple, début régulier des épisodes
à l’automne ou en hiver) ;
• rémissions complètes au cours d’une période particulière de l’année (disparition de la dépression
au printemps) ;
• présence d’au moins deux épisodes dépressifs
majeurs au cours des deux dernières années,
confirmant l’existence d’une relation temporelle
saisonnière selon la définition des deux premiers
critères (aucun épisode dépressif majeur de
caractère non saisonnier n’est survenu au cours
de cette période) ;
• absence de facteurs psychosociaux évidents pouvant expliquer la variabilité saisonnière de l’humeur
et du comportement (par exemple, stress au travail
ou chômage saisonnier).
Ce diagnostic divise la communauté scientifique,
car la temporalité qui entre en jeu semble être trop
restrictive pour les spécialistes. Ces derniers soulignent aussi l’existence de formes moins marquées de
dépression saisonnière pouvant être, par conséquent,
sous-diagnostiquées.
Diagnostics différentiels
Il convient de distinguer la dépression saisonnière de
certaines pathologies :
• dépression sévère sans caractère saisonnier ;
• trouble bipolaire avec ou sans caractère saisonnier ;
• récurrence saisonnière de stress psychosociaux ;
• syndrome prémenstruel ;
• syndrome de fatigue chronique ;
• hypothyroïdie ;
• addiction aux drogues et à l’alcool.
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Évaluation quantitative
Plusieurs échelles psychométriques sont utilisées pour
évaluer l’intensité des dépressions saisonnières :
• Seasonal Pattern Assesment Questionnaire (SPAQ),
une échelle d’autoévaluation rétrospective qui
mesure les variations saisonnières du comportement
des individus (durée de sommeil, activités sociales,
humeur, poids, appétit, niveau d’énergie) ;
• Seasonal Health Questionnaire, qui diagnostique,
dépiste et explore la relation entre les différents épisodes dépressifs et les saisons ; si les patients ne
remplissent pas les critères pour un épisode dépressif caractérisé, ils sont considérés comme atteints
d’un subsyndrome dépressif saisonnier ;
• Inventory Seasonal Variation , une alternative à
l’échelle SPAQ, qui est un autoquestionnaire également rétrospectif à multiples critères ;
• Structured Interview Guide for the Hamilton
Depression Rating Scale-Seasonal Affective
Disorder Version, dont le but est d’évaluer l’amélioration, la réponse ou la rémission des TAS après la
mise en place d’une prise en charge.
Prise en charge thérapeutique
Trois stratégies thérapeutiques peuvent être adoptées pour assurer une prise en charge efficace des
TAS : la luminothérapie, un traitement antidépresseur
ou une thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
sont des solutions ayant fait leurs preuves. Toutefois,
les TAS présentant la caractéristique d’être récurrents,
un traitement préventif semble justifié pour limiter le
risque de récidive [1,5,12–17].
Traitement curatif
✦ La luminothérapie vise à reproduire les effets
énergisants et régulateurs de la lumière du soleil
sur l’organisme et l’horloge biologique. Elle consiste
à exposer le patient à une lumière artificielle afin de
pallier la diminution de la photopériode durant la saison hivernale. Un dispositif écran, capable d’émettre
une intensité lumineuse de 10 000 lux, est utilisé.
Il est doté d’un filtre ultraviolet et infrarouge pour prévenir les effets indésirables et se positionne à environ 40 cm du patient. Une séance matinale (entre 7 h
et 9 h) et quotidienne de 30 à 120 minutes à une intensité de 10 000 lux pendant quinze jours est suffisante
pour obtenir les premiers effets bénéfiques. Cependant,
il est fortement recommandé de poursuivre la thérapeutique pendant toute la saison hivernale. En cas d’amélioration notable, un raccourcissement de la durée des
séances ou leur espacement sont possibles. Le pourcentage de rémissions serait de l’ordre de 70 %.
✦ Bien que la tolérance à la luminothérapie
soit bonne, il n’est pas rare de noter des
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21
dossier
La dépression
telles l’apparition d’idées suicidaires et/ou une majoration du risque de passage à l’acte.
✦ La prise de mélatonine ou d’agomélatine est
parfois conseillée afin de limiter le décalage de phase
responsable de l’apparition des TAS. Cependant,
la performance de ces méthodes préventives reste
encore à démontrer.
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Conclusion
La luminothérapie vise à reproduire les effets énergisants
et régulateurs de la lumière du soleil sur l’organisme
et l’horloge biologique.
problèmes d’obser vance. Les effets indésirables prennent généralement la forme de
céphalées, de fatigue visuelle, de sécheresse
oculaire, d’insomnie (séance en fin de journée)
et/ou d’agitation. Les simulateurs d’aube, bien que
controversés quant à leur intérêt en termes de rémission, pourraient constituer une alternative.
✦ Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
sérotonine (ISRS), en particulier la fluoxétine et la sertraline, ont démontré une efficacité thérapeutique similaire à celle de la luminothérapie. Relativement bien
tolérés, ils occupent une place de choix dans la prise en
charge médicamenteuse de la dépression saisonnière.
✦ Les TCC, aussi efficaces que les ISRS et la luminothérapie, sont très intéressantes dans les dépressions
hivernales. Elles visent à freiner le renforcement du
sentiment dépressif en limitant les facteurs psychologiques négatifs.
✦ Les thérapeutiques médicamenteuses impliquant la prise de bêtabloquant, de millepertuis, de
vitamines D ou B12, ou de tryptophane, bien qu’intéressantes théoriquement, n’ont pas démontré leur efficacité dans les études les plus récentes.
Traitement préventif
Déclaration de liens d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir
de liens d’intérêts.
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✦ La luminothérapie est, en prévention, encore
une fois la solution de référence, mais sa mise en
œuvre doit commencer dès la fin de l’été ou durant
la période automnale.
✦ Le bupropion, qui fait partie des inhibiteurs de
la recapture de la dopamine et de la noradrénaline,
pourrait être utilisé comme thérapeutique préventive.
Cependant, en France, ce médicament ne possède
une autorisation de mise sur le marché que dans l’aide
au sevrage tabagique accompagné d’un soutien de
la motivation à l’arrêt du tabac chez l’adulte présentant
une dépendance à la nicotine. En outre, il est de moins
en moins utilisé en raison d’effets indésirables graves,
La dépression saisonnière est considérée comme
un phénomène dépressif plus ou moins récurrent.
Les premiers symptômes apparaissent généralement
durant la période automnale et disparaissent spontanément au printemps. Ils regroupent des signes classiques de la dépression, mais aussi des symptômes
atypiques et caractéristiques, comme une asthénie
importante, une hypersomnie et une boulimie sucrée.
La diminution de la photopériode durant la saison
hivernale est la principale cause des TAS, mais n’explique pas, à elle seule, cette pathologie. Un décalage
de phase impliquant la mélatonine, la mélanopsine,
la sérotonine, la dopamine ou la noradrénaline intervient également dans la survenue de ce trouble.
Identifié récemment, ce type de dépression intéresse
grandement la communauté scientifique qui tend à
développer de nouvelles méthodes de prise en charge
ou de prévention. ◗
Points à retenir
• Les troubles affectifs saisonniers (TAS),
ou dépression saisonnière, sont un trouble
de l’humeur caractérisé par des symptômes
dépressifs, qui touche plus souvent les femmes
que les hommes.
• En dehors des critères saisonniers, des origines
génétiques et des facteurs de risques familiaux
ont pu être identifiés.
• Les variations physiopathologiques de
la mélanopsine, de la mélatonine, de la sérotonine,
de la dopamine et de la noradrénaline, ainsi
qu’un retard de phase concernant certains cycles
circadiens, sont impliqués.
• Trois stratégies thérapeutiques curatives
permettent une prise en charge des TAS :
la luminothérapie en premier lieu,
un traitement antidépresseur et les thérapies
cognitivocomportementales.
• Un traitement préventif peut permettre de limiter
le risque de récidive.
Actualités pharmaceutiques
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