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d’hooliganisme le 12 octobre 2015 qui a
servi de déclencheur afin que le Parquet se
précipite pour déférer M. Siderov au
tribunal.
L’analyse des procès-verbaux dressés au
titre des différents actes de procédures
relevant de l’enquête ouverte à la suite de
la commission du premier acte de
hooliganisme en 2011 démontre de très
longues périodes d’inaction de la part du
parquet ainsi que des répétitions d’actes de
procédures ridicules. Un peu moins de six
mois ont été nécessaires aux enquêteurs
pour recueillir suffisamment de preuves
afin d’établir des faits retransmis par
beaucoup de chaînes de télévision et vus
par des milliers de personnes : l’incursion
de M. Siderov en mai 2011 sur le plateau
où des enfants se produisaient à l’occasion
du 135ème anniversaire de l’insurrection
d’avril 1876 afin de mettre fin à leur
prestation en abimant le système de
sonorisation pour prononcer un discours.
Ce n’est qu’en janvier 2012, huit mois
après l’incident, que Roumiana
Arnaoudova (actuellement porte-parole du
procureur général) ouvre une procédure
pénale contre « un auteur inconnu –
personne jouissant d’une immunité ». En
avril 2012, elle confie l’enquête à deux
instructeurs du parquet de la ville de Sofia
qui se rendent sur les lieux afin de refaire
les interrogatoires déjà menées par les
enquêteurs du commissariat de police local
un an plus tôt et d’établir des faits déjà
établis par ceux-ci. Des lettres sont ensuite
envoyées à toutes les chaînes de télévision
ayant filmé l’acte de hooliganisme pour
fournir les enregistrements « devant
permettre d’identifier les auteurs ». Des
expertises visant à comparer les prises de
vue de l’incident avec les photos sur les
documents d’identité sont effectuées par
l’Institut national de criminologie et de
criminalistique qui en rend compte dans un
long rapport. Les conclusions de ce rapport
n’étant pas suffisantes pour établir qu’il
s’agit de Volen Siderov, une deuxième
expertise complexe d’identification est
effectuée afin de comparer les prises de
vue de l’incident avec les papiers d’identité
de tous les membres d’Ataka.
« Insuffisant ! », conclut Roumiana
Arnaoudova qui requiert que le maire de la
ville de Batak et son adjoint soient
également entendus. Parallèlement aux
interrogatoires de ces deux notables, sont
entendus « les personnes en costumes
rouges sur la scène » (l’orchestre), témoins
directs de l’incident. Une douzaine de
députés sont également interrogés pendant
les cinq mois qui suivent.
Et ainsi de suite jusqu’en 2014 lorsque le
gouvernement d’Orecharski démissionne.
Roumiana Arnaoudova est promue porte-
parole du procureur général et l’affaire est
confiée à Radka Stoyanova qui conclut que
l’identité de l’ « auteur inconnu –
personne jouissant d’immunité » est
établie et qu’il s’agit de Volen Siderov.
Proposer au procureur général de lever son
immunité prend trois mois au bout
desquels le département « spécialisé » du
parquet suprême de cassation, dont l’avis
est demandé par M. Tsatsarov, conclut que
l’enquête est incomplète. Le procureur
général renvoie l’enquête au procureur
Dimitar Petrov chargé de nombreuses
affaires sensibles comme par exemple « les
Vers », « Yaneva gate » et « Tchenalova ».
Six mois plus tard, M. Petrov rouvre
l’enquête pour n’effectuer aucun autre acte
de procédure jusqu’au 12 octobre 2015,
date à laquelle M. Siderov commet un
nouvel acte d’hooliganisme à l’Académie
d’arts théâtral et cinématographique. Le
parquet passe alors à la vitesse supérieure
et change vite d’avis sur la nécessité de
lever l’immunité de M. Siderov : c’est
chose faite à la fin de l’année. Ainsi, le
ministère public aura mis cinq ans pour
déférer M. Siderov au tribunal pour le délit
commis en 2011. Entretemps, le leader
d’Ataka aura été la « béquille » du GERB
et le « doigt d’or » pour le quorum au
Parlement sous le mandat du
gouvernement Orecharski. En 2015, on n’a
plus besoin de lui est le parapluie du
Parquet ne le protège plus. La dernière
procédure ouverte à la suite de l’irruption