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Cette manoeuvre est répétée plusieurs fois pour une quantité globale de 10 litres d'eau tiède
ou plus (100 ml/kg chez l'enfant), jusqu'à l'obtention d'un liquide gastrique propre. Du
charbon activé peut être administré après le lavage gastrique.
8. Surveillance
La surveillance porte sur la fonction respiratoire, l'état de conscience, la pression artérielle, la
fréquence cardiaque, la déglutition. Une malposition du tube ou son obstruction par des débris
alimentaires, des agrégats de comprimés peut entraîner une mauvaise récupération du liquide
gastrique. Un massage du creux épigastrique facilite souvent les manoeuvres de siphonnage.
Certains toxiques imposent une vigilance particulière : toxiques convulsivants, toxiques
cardiotropes et psychotropes d'action rapide.
9. Complications
Les complications sont réduites par le respect des contre-indications, l'expérience du
personnel et une bonne coopération du patient.
Les complications potentielles du lavage gastrique sont bien documentées, mais en pratique
les séquelles graves sont rares.
Au cours du lavage gastrique on peut observer :
• Nausées, vomissements
• Lésions dentaires et bucco-pharyngées surtout si malade agité,
• Erosions des muqueuses oesophagiennes et gastriques pouvant entraîner une
hémorragie digestive (rare), imposant une fibroscopie
• Spasme laryngé : il a été rapporté notamment chez les patients à moitié conscients
ayant un comportement d’opposition.
• Pneumopathie d’inhalation : ce risque est plus élevé lorsque le lavage gastrique est
effectué sans intubation trachéale préalable chez des patients dans le coma ou ayant
ingéré des hydrocarbures. Néanmoins, des cas d’inhalation ont également été signalés
chez des patients conscients et qui n’avaient pas absorbé d’hydrocarbures.
• Hémorragies sous conjonctivales lors d'efforts de toux ou de vomissements
• Hypernatrémie à la suite d’un lavage gastrique avec des quantités importantes de sel,
ou plus souvent hyponatrémie, évitée pour certains auteurs par l'adjonction de chlorure
de sodium dans l'eau de lavage (4 à 9 g/l),
• Intoxication à l’eau : elle a été signalée à la suite d’un lavage gastrique, en particulier
chez l'enfant
• Hypertension et tachycardie ont été constatées au cours du lavage gastrique,
expliquées par une réaction adrénergique
• Bradycardie d'origine vagale à l'introduction du tube, parfois même arrêt circulatoire,
en particulier avec les toxiques cardiotropes (digitalique, chloroquine, carbamates)
10. Conclusion :
L’indication du lavage gastrique doit être bien réfléchie et reposer essentiellement sur le délai
écoulé depuis l’ingestion, la forme galénique du toxique et sa cinétique. Le recours au Centre
Anti Poison du Maroc peut éclaircir certaines situations et aider le praticien dans sa décision
de pratiquer ou non un lavage gastrique.
11. Références :