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Lorsque la convention collective prévoit par contre un maintien de salaire net, deux
méthodes de calcul sont possibles.
De nombreuses conventions collectives prévoient des conditions de maintien de salaire
beaucoup plus favorables que la loi tant du point de vue de l’ancienneté requise que de la
durée et le niveau du maintien de salaire.
L’employeur peut, soit maintenir le salaire net habituel, soit retrancher de ce salaire la CSG
et la CRDS dues sur les indemnités journalières.
Le salaire de référence à retenir pour le calcul du maintien de salaire doit tenir compte de la
rémunération qui aurait été perçue si le salarié avait travaillé. On doit donc tenir compte en
plus du salaire de base, de tous les éléments de rémunération habituellement perçus par le
salarié c’est à dire les heures supplémentaires, les primes.
Dans certains cas, quand le maintien du salaire se fait à 100% (lorsqu’il y a application du
Code du Travail et des Conventions collectives de branches qui assurent le maintien du
salaire sous déduction des IJ de Sécurité Sociale) le maintien du salaire brut sous déduction
des IJ brutes de Sécurité sociale fait profiter le salarié de l’économie des cotisations
attachées au fait que les indemnités journalières de Sécurité Sociale sont exonérées de
toutes les cotisations à l’exception de la CSG et la CRDS.
Le salarié peut donc percevoir une rémunération nette supérieure à celle qu’il aurait eue s’il
avait travaillé. Pour éviter cette situation certaines conventions collectives prévoient le
maintien du salaire net.
Le Code du travail prévoit un maintien de salaire brut. C'est-à-dire que le maintien du salaire
légal se fait sur le brut : on déduit du maintien brut les indemnités journalières de Sécurité
Sociale brutes avant déduction de la CSG et la CRDS c'est-à-dire avant déduction des
contributions CSG - CRDS.
Le salarié peut donc percevoir une rémunération nette plus élevée que celle perçue pendant
la période travaillée, les indemnités journalières de Sécurité Sociale n’étant pas soumises
aux cotisations sociales.
Si la convention collective prévoit clairement un maintien de salaire brut, l’employeur n’a pas
d’autre choix que de s’y conformer, le maintien du salaire porte alors sur la totalité de la
rémunération brute. La déduction des indemnités journalières de Sécurité Sociale doit se
faire également en brut avant déduction de la CSG – CRDS. Le salarié peut donc percevoir
une rémunération nette plus élevée que celle perçue période travaillée.
C’est pourquoi certaines conventions collectives prévoient le maintien du salaire net.
L’employeur opère alors une déduction supplémentaire sur le brut communément appelée
« déduction garantie sur le net » pour neutraliser le gain représenté par l’exonération de
cotisation des indemnités journalières de Sécurité Sociale. Dans ce cas l’employeur déduit
du salaire habituel les indemnités journalières de Sécurité Sociale pour leur montant brut
avant déduction de la CSG et la CRDS.
Cela signifie que l’employeur n’a pas à supporter les cotisations de CSG - CRDS prélevées
sur les indemnités journalières de Sécurité Sociale qui sont à la charge du salarié. Dans ce
cas, le strict maintien du salaire net n’est pas assuré. En effet cette solution peut conduire à
verser au salarié un salaire net inférieur au salaire net habituel, la différence correspondant
au montant de la CSG - CRDS prélevées sur les indemnités journalières de Sécurité Sociale.
La seule obligation pour l’employeur est de maintenir le salaire de cette façon : indemnités
journalières de Sécurité Sociale Brutes + salaire net résiduel = salaire net habituel.
Si la convention collective ne précise pas si le maintien de salaire en cas d’arrêt de travail
porte sur les rémunérations brutes ou nettes l’employeur peut appliquer le maintien du
salaire net. En effet, les Juges de la Cour de Cassation s’appuient sur le principe selon
lequel le salarié ne doit pas percevoir de rémunération nette supérieure à celle qu’il perçoit
normalement.