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Les troubles du langage oral: Quand écrans riment avec retard du langage chez les jeunes enfants

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Les troubles du langage oral:
Quand écrans riment avec
retard du langage chez les
jeunes enfants.
Pour vivre en société, l’enfant a besoin d’un langage lui permettant de
transmettre et de recevoir des informations et des messages. Il lui faut
donc maîtriser non seulement la production, mais aussi la
compréhension d’un tel langage.
Le langage
• Le langage correspond à la faculté naturelle, inhérente et universelle qu’a
l’être humain d’exprimer sa pensée et de communiquer par des signes
oraux ( la parole ) ou graphiques ( écriture) constituant une langue.
• F. de Saussure
• Une langue est un système de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou
gestuels, qui permet la communication entre les individus d’une même
communauté.
• F. de Saussure
• La parole représente la réalisation particulière, concrète et individuelle
d’une langue.
• F. de Saussure
Les composantes du langage
Pour bien comprendre l’évolution du langage, il est important de
savoir qu’il comprend deux facettes.
le langage réceptif
ou
la compréhension des mots
le langage expressif
ou
la production des mots
Le langage réceptif précède le langage expressif.
Autrement dit, l’enfant comprend les mots avant d’avoir la
capacité de les produire.
LANGAGE EXPRESSIF
FORME
CONTENU
Modèle de la
communication
orale
PAROLE
UTILISATION
-ARTICULATION
-VOIX
-RESONNANCE
-FLUIDITE
-PROSODIE
LANGAGE RECEPTIF
-PERCEPTION SONORE
-INTEGRATION : DECODAGE,
MÉMOIRE
-COMPREHENSION: LINGUISTIQUE
ET COGNITIVE
Le langage comprend cinq composantes qui se
développent simultanément durant l’enfance :
a) La forme: C’est le comment
( moyens utilisés pour
communiquer )
-la phonologie : organisation des
sons
-la morphologie : organisation
des mots
b) Contenu : C’est le quoi (sens
du message)
c) Utilisation: C’est le pourquoi.
(contexte situationnel)
-sémantique:
-pragmatique:
.Les différentes idées que l’on
peut exprimer ou comprendre
.Les intentions de communication
.Les habiletés conversationnelles
. Lien entre ces idées
.Les types de discours
-la syntaxe : organisation des
phrases.
. Le lexique/ Vocabulaire
.Les règles du discours
Développement du langage chez le jeune
enfant
0-3 mois :
 Le bébé réagit à la voix de ses parents et
également aux bruits
 Il produit des vocalisations ( des cris et des
petits bruits de bouche)
 Il s’exprime également avec son corps ( en
modifiant son tonus et sa posture
 A partir de 6 semaines, le bébé sourit
3- 7 mois :
 Le bébé va produire des sons de plus en
plus variés : d’abord des voyelles « aaaa »
puis des syllabes « bababa ; papapa ».
C’est le stade de
babillage non duplicatif
Entre 7 et 10 mois
 Le babillage va s’enrichir et votre enfant va
produire des syllabes de plus en plus variés. C’est
le stade de babillage duplicatif
 Il reconnaît les bruits de son quotidien, suit du
regard et se retourne vers la source sonore
 Il commence à savoir imiter les gestes que vous lui
montrez comme « au revoir », « bravo »
 Il comprend le « oui » , réagit au « non » et
reconnaît son nom

 Le bébé manifeste plus clairement ses émotions,
et attire l’attention en criant

Entre 9 et 12 mois
Les premiers mots : Il devient bavard. Il parle avec ses
mots ou fait des gestes à la place. C’est le stade de
babillage varié
Il dit quelques mots qui reviennent systématiquement
comme “dodo”, “papa”, “maman”.
 Il imite des conversations et reproduit des intonations
 Il interpelle son entourage et guette les réactions en
quête d’approbation ou de permission. Il expérimente
ainsi les mots “oui – non”.
 Il comprend de plus en plus de mots (environ 30
mots) dans les rituels de sa vie même les objets
courants absents (biberon, doudou…)
Entre 16 et 19 mois
 Il comprend de plus en plus de mots et peut même
désigner des objets et des parties du corps.
 Il commence à utiliser des mots (de 7 à 20 environ)
pour parler de ce qu’il vit et ressent.
 Premières combinaisons: Petit à petit, il va associer
deux mots (“maman partie”, “poupée tombée”,
“camion cassé”...)
 Phrases de deux, trois mots: l’enfant va dire de petites
expressions toutes faites (“a pu”, “veux pas”).
 Il peut aussi faire des gestes, formuler des demandes,
pointer du doigt…
 Il va se mettre à répéter de plus en plus.
Le langage devient
plus riche avec une
véritable explosion
du vocabulaire qui va
se poursuivre jusqu’à
2-3 ans.
Vers 2 ans
 Début de constructions syntaxiques et
grammaticalisation du discours:
• Il utilise environ 50 mots de vocabulaire: il peut
utiliser des phrases de 2 ou 3 mots.
• Il pose des questions, formule des demandes.
• Il parle de lui en disant son prénom.
• Il connaît les noms des objets de sa vie
quotidienne (certains noms de vêtements,
d’aliments, de jouets).
• Il peut montrer différentes parties de son corps
sur demande.
• Il commence à s’opposer à vous par le “non”.
Vers 2 ans et demi
 C’est l’âge du MOI ! « c’est à moi »
 Il commence à être plus précis et copie
beaucoup les phrases de son entourage. Il
utilise des verbes et des adjectifs
 Il pose des questions (où ? qui ? pourquoi ?
quand ?).
 Il comprend des consignes plus complexes.
 Il connaît quelques couleurs, des notions
comme un et plusieurs, les personnes de la
famille, des locutions spatiales (haut/bas,
sur/sous, dedans/dehors…)
3 ans - 3 ans et demi
 Il utilise un vocabulaire de 400 à 900 mots environ:
ses phrases s’allongent et comportent des
expansions grâce à l’utilisation de petits mots “et,
pour, dans, avec, qui…”.
 Il utilise “JE” .
 Il est de plus en plus intelligible, il sait dire presque
tous les sons de la langue.
 Il discute avec d’autres enfants, se lie d’amitié.
 Il chante les comptines de l’école, il imite les autres.
 Il comprend les questions “quand ? pourquoi ?”…
 Il écoute et comprend des petites histoires.
5 ans
4 ans
 L’enfant a acquis les différentes
modalités du discours et comprend
les règles conversationnelles
 Il s’exprime avec phrases complexes
avec concordance des temps
 Il raconte clairement des
événements vécus
 Tous les sons de la langue devraient
être acquis sauf /ch-j/ et /s-z/ qui
peuvent ne pas être différenciés
 Il invente des mots pour le plaisir
 Il allonge ses phrases en utilisant
des adjectifs
 Il initie et entretient la conversation
6 ans
 L’enfant possède un vocabulaire de
1500-3000 mots
 Il formule des questions en
employant l’inversion
 Il utilise des phrases passives
 Il organise son discours, argumente
et justifie en s’appuyant sur des faits
réels.
Le langage joue un rôle essentiel dans notre communication
au quotidien.
En cas de déficit langagier, les conversations deviennent
plus difficiles et les interactions tendent à se réduire.
Le langage est donc bien vecteur de socialisation.
De ce fait, toute altération de son fonctionnement, en plus
de détériorer la qualité de la communication, peut impacter
la création de nouveaux liens sociaux ainsi que l'estime que
les enfants ont d'eux-mêmes.
Les troubles du langage oral
Les troubles spécifiques du langage sont définis par l'apparition
retardée du langage oral ou son développement ralenti ou perturbé.
Ces troubles du langage
oral apparaissent chez un
enfant
Doté d’une intelligence
normale ( absence de
déficience intellectuelle)
Ne présentant aucune
atteinte cérébrale,
neurologique, psychologique
ou psychiatrique
Ne présentant aucun déficit
moteur ou sensoriel (vision et
audition correctes)
Les TLO peuvent être répartis en :
Troubles acquis:
Le développement normal
s’interrompt brutalement ou
régresse
Trauma crânien/AVC/
PATHOLOGIE
DEGENERATIVE
Troubles secondaires:
Trouble du développement du
langage consécutif à une pathologie
autre
Retard mental/déficience
auditive/visuelle/pathologi
e neurologique/troubles
psycho-affectifs
Troubles neurodéveloppementaux:
-sont responsables d'un écart
significatif des performances
langagières par rapport aux enfants
du même âge
- les troubles apparaissent
précocement durant le
développement
-le développement se fait avec du
retard ou de manière inhabituelle
Le trouble du
langage
Le trouble de la
parole
Le trouble de la parole
Ensemble des troubles de la communication dans
lesquels l’intelligibilité de la parole est atteinte par
des erreurs de production de sons.
Le retard de la parole
 Persistance, au-delà de l’âge
de 4 ans, du « parler bébé »
 Il apparaît en absence de
toute anomalie anatomique.
 Le retard de parole est
souvent associé à des signes
d’immaturité affective :
succion du pouce ou de la
langue, prédilection pour le
biberon ou l’alimentation
mixée.





Les troubles articulatoire
Une impossibilité à prononcer
certains "sons"
Ce sont des troubles moteurs :
l'enfant a des difficultés pour
combiner l'action de la langue,
des dents et des lèvres
Il n’a généralement pas de
conséquence sur la suite du
développement de la parole,
mais peut persister indéfiniment
en l’absence de rééducation.
Rééducation orthophonique
conseillée entre 5 et 6 ans
Causes: déficit auditivoperceptif, maladresse motrice,
problèmes de dentition





Le bégaiement
Trouble de la parole qui se manifeste
par des répétitions des sons, de
syllabes, des mots, des prolongements
de sons
S’accompagne le plus souvent de
spasmes respiratoires, mouvements
involontaires du visage ou du corps
entier
L’âge d’apparition du bégaiement se
situe généralement entre 2 et 5 ans:
bégaiement développemental,
pouvant persister ou non
On commence à s’inquiéter lorsqu’il
persiste au-delà de 5 ans
facteurs favorisants: traumatisme,
frayeur, choc émotionnel, hérédité..
Le trouble du langage
Se caractérise par des difficultés persistantes dans
l’acquisition et l’utilisation du langage
consécutives à des déficits dans la compréhension
ou la production du vocabulaire, dans la structure
de la phrase et dans le discours




Trouble du langage
Structurel: appelés syndromes
dysphasiques caractérisés par une atteinte
de la compétence linguistique. L'enfant ne
nait pas avec toutes les capacités. La
structure de la langue est touchée.
C'est donc un trouble considéré comme
spécifique, sévère et persistant
le langage est déviant d'emblée : des
troubles conséquents de l'expression
et/ou de la compréhension
un trouble grave du développement du
langage, persistant au-delà de 6 ans : une
faible possibilité d'évolution sans
intervention




Retard « simple » du langage
Fonctionnel: la compétence linguistique est
intacte mais ne peut se révéler que
tardivement dans le traitement de
l'information
constituant uniquement un retard plus ou
moins important dans le développement du
langage ( décalage )
Transitoire , réversible en des temps
variables.
Quand on est en présence d’un retard
simple du langage, l’évolution est
spontanément favorable, et le retard est
comblé avant 6 ans
Ce critère de persistance permet de distinguer le retard simple de langage de la dysphasie :
-le tableau de dysphasie ne se révèlerait lui
qu'après 4 ans et l'évolution resterait lente
- le retard se corrigerait spontanément vers 6 ans
et réagirait positivement à la prise en charge
La
dysphasie
Les marqueurs spécifiques:
 Des troubles de l’évocation lexicale: difficultés à
trouver les mots et à formuler des idées
 Des troubles de l’encodage syntaxique : phrases
atypiques ( verbe avant sujet )
 Une dissociation automatico-volontaire: son
formulé automatiquement sur demande et pas sur
demande
 Des troubles de la compréhension verbale
 Une hypo spontanéité :l’enfant parle peu
spontanément et utilise des phrases courtes
 Des troubles de l’informativité: discours
incohérent
Etiologie:
-Anomalies structurelles ou
fonctionnelles du cerveau
-Anomalies épileptiformes du
sommeil
- La génétique
Le diagnostic : se fait par
"testing" multidisciplinaire
(psychologue, orthophoniste,
ORL,pédopsychiatre,
neuropédiatre)
Le diagnostic de dysphasie
peut être posé lorsque
l’enfant présente au moins
trois de ces marqueurs de
déviance
Le soutien orthopédagogique est
nécessaire à l'école; les aides
d'un psychomotricien, d'un
ergothérapeute sont requises
Manifestations:
Etiologie :
Les étapes du développement
- facteurs génétiques (fréquence des
normal se font en retard par
retards de langage dans certaines
rapport à l’âge chronologique:
les premiers mots
n’apparaissent pas avant 2 ans
et surtout, les premières
phrases n’apparaissent
qu’après 3 ans.
Les troubles prédominent sur
Le retard simple du
langage
caractérisé par une atteinte des composantes
syntaxiques et linguistiques du langage en dehors
de tout retard mental global, de trouble auditif ou
de trouble grave de la personnalité
familles)
- antécédents peri-nataux (prématurité)
- facteurs socio-culturels (insuffisance
de stimulation par le milieu, pauvreté
des interactions)
- facteurs psychoaffectifs ( séparation,
deuil…)
l'expression, compréhension
- Relation fusionnelle avec les parents
souvent préservée.
- L’exposition à l’écran
- Le bilinguisme
Signes d’alerte:
 0- 1 an:
- Enfant silencieux, qui ne babille pas ou peu
- Contact visuel peut fréquent
- Pas de réaction à la voix ou aux bruits

-
1- 2 ans :
À 15 mois, l’enfant n’essaie toujours pas de dire des mots
Vocabulaire limité ( < 50 mots à 2 ans)
Ne réponds pas à l’appel de son prénom
Ne pointe pas du doigt pour exprimer une demande et pas d’attention conjointe

-
2- 3 ans :
Vocabulaire limité ( < 100 mots )
Incompris par l’entourage proche
Pas de combinaison de mots ( absence de phrases )
Difficultés à comprendre les demandes et les questions ( où , qui , quoi)
Signes d’alerte:
 3- 4 ans :
- Incompris par les étrangers
- Phrases télégraphiques ( verbes à l’infinitif/ absence de pronom / absence de
verbe/ sujet / objet )
- Ne comprend pas les questions, mauvaises réponses, répète les questions

-
4- 5 ans :
Absence du « je »
Confusion des genres (un/une), (le/la)
Inconscience du temps des verbes
Incompréhension des prépositions spatiales (en dessous, en haut) et temporelles
(hier, demain).
- Vocabulaire restreint et imprécis
- Difficultés à raconter une histoire ou à entretenir une conversation
- Difficultés avec certains sons ( à part /ch/ , /j/ , /r/ et les doubles consonnes)
Quand écrans riment avec retard du langage
chez les jeunes enfants
Les écrans
Ecrans interactifs
interaction par le toucher mais
également avec le contenu et
les membres d’un groupe
Exemple:
Smartphone/ tablette tactile /
Ordinateur
Ecrans non interactifs
Type d’écrans fixes où la
personne n’interagit ni par le
toucher, ni avec le contenu
visionné, ni avec les membres
d’un groupe.
Exemple: télévision
 les stimulations proposées par les écrans sont moins riches que les interactions entre l’enfant et le monde qui
l’entoure:
les écrans ont une influence délétère quand ils apportent à l’enfant des stimulations cognitives, physiques ou sociales plus
pauvres que celles potentiellement contenues dans son environnement physique

la notion de « temps volé » :
le temps passé devant les écrans est un temps durant lequel l’enfant ne joue pas, ne développe pas des capacités
primordiales pour son développement
Il est pris sur le temps disponible pour toutes les autres activités indispensables au développement de l’enfant.
Un temps aussi important passé sur les écrans pourrait constituer un manque-à-gagner, une perte de chance pour le
développement cognitif
 Les effets sur la cognition:
Une étude longitudinale canadienne a montré qu’une heure de plus passée devant les écrans par jour en moyenne vers:
- L’âge de 2 ans provoque une baisse de 0,7 point de QI à 3 ans.
- l’âge 3 ans entraine une baisse de 0,5 point de QI à 5 ans
 Les effets sur le langage:
- Une étude américaine a montré qu’une augmentation de l’écoute de la télévision est associée à des
retards de
langage dans la petite enfance, du fait d’une réduction des possibilités d’interaction et de jeu entre
parent et enfant
- les écrans agissent sur les échanges familiaux et limitent les possibilités pour le parent et l’enfant
d’investir la communication orale . Cependant, les échanges verbaux-intra familiaux sont nécessaires
au développement du langage
- Concernant la télévision, une autre étude américaine a montré qu’entre 8 et 16 mois, chaque heure
quotidienne devant la télévision appauvrit le lexique de l’ordre de 10%, bien que les programmes
visionnés soient dits « éducatifs », donc censés contribuer au développement du langage.
- Une étude espagnole a montré qu’entre 0 et 30 mois, 2 heures de télévision par jour (sans que le contenu soit
adapté spécifiquement aux enfants) multiplie par 6 le risque d’avoir de faibles scores en communication.
- pour les écrans mobiles interactifs, une étude canadienne montre que, chez les enfants de 18 mois, une
augmentation de 30 minutes par jour d'utilisation d’écrans mobiles interactifs était associée à un risque
multiplié par 2,3 de retard de langage en expression.
- Enfin, une étude française axée sur tous les écrans a montré qu’être exposé à des écrans le matin avant l'école
et discuter rarement ou jamais du contenu de l'écran avec les parents multipliait par six le risque d’apparition
des troubles du langage
 Les effets des écrans liés à l’absence de manipulation, de jeu, d’interactions
- Bien que le toucher soit sollicité, l’enfant ne peut pas construire, empiler, casser, etc. comme il le ferait avec des objets
tridimensionnels. L’enfant est passif, il devient spectateur.
- Il existe des preuves solides qu’avant 3 ans, les tout-petits ont des difficultés à transférer les nouveaux apprentissages
d'une représentation 2D à un objet 3D (par exemple, de l'écran à la vie réelle) et sont peu susceptibles d'apprendre des
écrans à cet âge
« les enfants de moins de 2 ans n’ont pas encore la capacité de représentation symbolique pour comprendre le contenu de
ce qu’ils voient sur les écrans »
- les enfants apprennent moins de la télévision que de démonstrations en direct jusqu'à ce qu'ils aient au moins 3 ans : ce
phénomène est appelé l'effet du déficit vidéo ou déficit de transfert
- Déficit de transfert: les enfants peuvent imiter et se souvenir d’actions effectuées par une personne sur un écran
ou imiter le langage des signes vus sur une vidéo mais ils ne peuvent apprendre de nouvelles choses (de
nouveaux mots ou faire un puzzle) avant 30 mois sans l’aide d’un adulte qui le soutient.
«Pour des taches plus complexes les expériences démontrent que ce déficit persiste au moins jusqu’à trois
ans »
 Les chercheurs ont aussi mis en évidence que les processus de mémorisation sont aussi impactés :
- Ces apprentissages plus complexes peuvent être reproduits après:
• trois mois par les enfants qui les ont appris en situation réelle
• alors qu’ils ne persistent qu’un mois pour les enfants ayant seulement vu faire sur une vidéo.
• Ce n’est en fait que si la démonstration vidéo est reprise par un adulte qui prend soin de la relier au contexte de la vie
réelle que ce déficit de transfert diminue sans jamais disparaitre.
• L’effort cognitif demandé (l’attention et de la pensée symbolique) est trop important pour que des notions
complexes soient comprises et mémorisées.
-De nombreuses équipes ont cherché depuis lors à diminuer ce déficit de transfert. De façon intéressante, avec
différents « stratagèmes » (la répétition par exemple), aucun d’entre eux ne le fait complètement disparaitre : on
apprend toujours mieux avec une autre personne dans la vraie vie que par l’intermédiaire d’un écran.
C’est la principale justification du « pas d’écran avant trois ans »
 Les effets sur l’attention:
-Une étude américaine montre que pour :
les enfants de moins de 3 ans, 1h par jour de télévision dont le contenu visionné était violent ou non, doublait le risque de
présenter un trouble de l’attention 5 ans plus tard
En revanche, pour les enfants âgés de 4 à 5 ans, l'écoute de la télévision de tout type de contenu n'était pas significativement
associée à des problèmes d'attention 5 ans plus tard
- Même si l’enfant ne la regarde pas forcément, les flashs lumineux ou sonores produit par la télévision attirent
inéluctablement l’attention de l’enfant et entrainent des coupures répétitives dans son jeu. Dans cette situation, les enfants «
changent de jouets plus souvent que les autres, imaginent des jeux moins complexes, jouent moins longtemps »
Les effets sur la santé
- Le sommeil:
Une revue systématique a montré une
association négative significative entre le
sommeil (réduction du temps de sommeil et
heure de sommeil retardée) et les différents
écrans avec un degré différent en fonction
de l’écran :
• L'utilisation d'ordinateurs (94%)
• Les jeux vidéo (86%)
• Les appareils mobiles (83%) étaient les
plus associés défavorablement avec les
résultats du sommeil
• La télévision (76%) était la moins
susceptible d'avoir une association
défavorable avec les résultats du
sommeil.
Les écrans contiennent des diodes
électroluminescentes (LED) qui émettent une
lumière riche en courtes longueurs d’onde, dite
« riche en bleu »
- L’exposition à une lumière riche en bleu :
• Induit la perturbation des rythmes circadiens
en soirée ou la nuit ( horloge interne du corps
humain)
•
Cause des dommages au niveau de la rétine
• Retarde ou inhibe la synthèse nocturne de
mélatonine ( hormone du sommeil) , entrainant
des effets sur la latence à l'endormissement, la
durée et la qualité du sommeil
C’est pourquoi, nous
recommandons de limiter
l’exposition à des dispositifs à LED
avant le coucher et pendant la
nuit et de privilégier des éclairages
domestiques de type « blanc
chaud »
Repérage, diagnostic
et prise en charge
Démarche à suivre pour la prise en charge
1.
Le repérage d’une difficulté ou la suspicion d’un trouble:
il s’appuie sur l’observation de l’enfant et il relève de la responsabilité:
- De l’école : Les enseignants ont un rôle privilégié à jouer dans ce repérage
Ils peuvent observer des écarts existant dans la progression du langage d’un
enfant au regard de celle du groupe, , en parler aux parents, leur demander s’ils
ont constaté des difficultés particulières et si celles-ci ont des conséquences sur la
vie quotidienne.
- La famille : reconnaitre les signes d’alerte concernant le langage oral
L’objectif est essentiellement de proposer aux enfants repérés une action
préventive dans le cadre de leur scolarité normale.
2. Quand des signes d’alerte ont été donnés, la phase de dépistage s’enclenche:
Elle s’établit et confirme l’existence de troubles persistants du langage. Elle fait appel à différentes compétences :
ORL,OPHTALMOLOGUE,PEDIATRE,NEUROPEDIATRE,NEUROLOGUE,PSYCHOLOGUE,PEDOPSYCHIATRE,ORTHOPHONISTE,PSYCHO
MOTRICIEN,ERGOTHERAPEUTE
Pour savoir si c’est un trouble acquis, secondaire ou neurodéveloppemental ? Autre origine possible : audition, vision, maladie
neurologique, développement psychoaffectif ?
-
-
Pédopsychiatre: Connaître les étapes du développement de l’enfant, repérer les signes d’alertes, effectuer les tests de
dépistage nécessaires, accompagner et surtout orienter les parents vers les spécialistes adéquats
Ergothérapeute: l’ergothérapeute évaluera le développement des habiletés motrices (La manipulation efficace des objets, la
maladresse et la lenteur d’exécution des perceptions sensorielles (vision, toucher, etc.) ainsi que certaines fonctions liées au
raisonnement, à la pensée et à l’attention.
Psychomotricien: les sujets avec TSLO de type expressif présentent de façon significative une motricité de qualité moindre
dans l’ensemble des domaines (la motricité fine, la motricité globale, la coordination motrice, l’équilibre, la motricité
faciale…) , il va aider de même les enfants présentant des difficultés d’attention, problèmes pour se repérer dans l’espace ou
dans le temps…
3. Prise en charge:
L’orthophoniste
Il a un rôle prépondérant en tant que spécialiste
de la rééducation des troubles du langage
Bilan orthophonique
du langage oral
1. Anamnèse :
- Les informations personnelles du patient
( Nom, prénom, date de naissance)
- Motif de la consultation et qui est à
l’origine de la demande
- Informations personnelles sur les parents
( niveau socio-culturel) ainsi que la
fratrie ( position )
- Atcd familiaux, de grossesse,
d’accouchement
- Développement psychomoteur,
linguistique de l’enfant
- Historique médical
- Mode et rythme de vie de la famille et
de l’enfant
2. l'orthophoniste vous fera passer une série de
tests standardisés, sélectionnés en fonction de
la plainte et/ou de l’âge:
- Acquisitions préscolaires ( formes, couleurs,
schéma corporel )
- Organisation spatiale
- Epreuve de comptage
- Evaluation de la motricité bucco-faciale
- Bilan articulatoire ( répétition de phonèmes )
- Bilan de la parole ( répétition de logatomes et
de mots )
- Bilan du langage ( répétition de phrases )
- Test pour évaluer la compréhension de l’oral,
le stock lexical…
- Epreuve de mémoire
3.
Annonce du diagnostic et mise en place du projet thérapeutique:
 Diagnostic:
Les axes de définition du retard du langage
On peut se déclarer sur le retard simple du langage à partir de 2 ans et 6 mois
Trouble de
l’encodage
syntaxique
Hypo
spontanéité
Evocation
lexicale
Dissociation
automaticoverbale
Trouble de
l’informativité
verbale
Trouble de la
compréhension
 Projet thérapeutique:
La rééducation orthophonique du retard du langage est de 36 séances, à raison de 2 à 3 fois par semaine,
renouvelables en cas de besoin.
 Prise en charge:
- 1 an et 9 mois : accompagnement parental + intégration sociale ( crèche ou jardin d’enfants)
-
2 ans-2ans et demi : rééducation+ accompagnement parental
- 3 ans : rééducation obligatoire
Accompagnement parental :
Quelques conseils et recommandations
Pour faciliter son expression:
- Lui laisser le temps de répondre.
- Valoriser les prises de parole de l’enfant, au besoin
reformuler pour qu’il soit compris des autres.
-éviter de le faire répéter à multiples reprises son message
(cela est décourageant pour lui)
- Favoriser le tour de rôle et les échanges verbaux autour
de jeux axés sur le vocabulaire, la formulation des
demandes, la logique, la mémoire, l’attention… ( lotos
d’images, jeux de 7 familles, qui est ce? …)
- Lire et raconter des histoires en s’assurant régulièrement
que l’enfant comprend (en lui posant par exemple des
questions : « où cela se passe-t-il ? que fait tel ou tel
personnage ?… »)
Pour faciliter sa compréhension
-Placer l’enfant proche de l’enseignant, loin des
portes et fenêtres.
-Attirer son attention lorsqu’on lui adresse un
message, s’assurer du contact visuel.
-Adapter la complexité du langage : phrases
simples, courtes, vocabulaire connu et expliqué.
-Parler de face, lentement, en articulant bien et il
faut mettre de l’intonation dans la voix.
-Prendre appui sur le concret et accompagner les
explications de démonstrations.
Favoriser l’estime de soi chez l’enfant :
- Soulignez ses nouvelles habiletés par
des commentaires positifs
- Apprenez à votre enfant qu’il arrive à
tout le monde de se tromper.
- Félicitez-le pour ses efforts
- Évitez de poser des étiquettes sur votre
enfant, en lui disant par exemple qu’il
est paresseux, lent ou tannant Ne le
comparez pas avec ses frères et sœurs
ou avec d’autres enfants de son âge
Favoriser votre propre estime de soi :
-Ne vous laissez pas décourager par l’effort à faire
-Soyez ouvertement fier de vos accomplissements, même de
ce qui vous paraît petit
-N’accordez pas trop d’importance au regard des autres
-Accordez-vous des moments où vous vous faites passer en
premier
-Ne vous rabaissez pas. Si vous avez fait une erreur ou si vous
êtes moins bon dans une tâche, expliquez seulement à votre
enfant que vous allez recommencer et apprendre à faire
mieux la prochaine fois
-Consultez un professionnel (ex. : psychologue,
psychothérapeute), au besoin, si vous ne parvenez pas à voir
les choses de manière plus positive.
Faites de l’écran un moment de partage:

Une revue de littérature a montré que l'utilisation des écrans par les parents les rend moins réceptifs
sur le plan verbal et non verbal lors des interactions avec leurs enfants. Le temps passé par les parents
sur les écrans réduit leur disponibilité, ce qui conduit potentiellement à des interactions parentsenfants de moins bonne qualité
 Les écrans, s’ils sont utilisés en famille, dans le but de se divertir ou d’élargir ses connaissances et sa
culture, peuvent être favorables. En ce sens, les écrans permettent d’augmenter le temps passé en
famille et permet de créer des interactions positives (Assathiany et al., 2018).
Campagne de prévention :
 Les balises 3-6-9-12 : Serge Tisseron est psychiatre et membre de l’Académie des technologies, imagine
en 2008 la règle « 3-6-9-12 » qui constitue des âges repères pour aider et guider les parents dans
l’utilisation des écrans.
 Le modèle : les « 4 pas pour mieux avancer » établi par Sabine Duflo, psychologue clinicienne
Avant 3 ans : Jouons, parlons, arrêtons la télé.
A cet âge, l’enfant doit acquérir à cet âge les quatre bases de sa
socialisation future : le langage, les compétences motrices, les
capacités d’attention et de concentration, et la reconnaissance
des mimiques.
Plus il passe de temps devant les écrans et moins il en a pour
les jeux créatifs, les activités interactives et d’autres
expériences cognitives sociales fondamentales
De 3 à 6 ans : limitons les écrans, partageons-les,
parlons en famille
A cet âge, l’enfant renforce ses acquisitions et commence son
apprentissage de l’autorégulation. Les limites imposées au
temps d’écran doivent en faire partie : de 1/2H à 3 ans à 1H
maximum par jour à 6 ans. L’écran est un temps de partage
avec un parent.
Jamais d’écran dans la chambre, les écrans doivent être dans
une pièce commune. Evitons aussi de les utiliser le soir à
table ou pour calmer l’enfant.
De 6 à 9 ans : créons avec les écrans, expliquons-lui
Internet
C’est l’apprentissage des règles du jeu social.
Achetons à notre enfant un appareil photographique numérique,
Intéressons-nous et intéressons notre enfant aux outils de
création numérique disponibles : Invitons l’enfant à créer avec les
écrans.
Commençons aussi à discuter de l’âge où il aura son premier
téléphone mobile et fixer des règles familiales respectées par
tous, notamment pas pendant les repas et pas la nuit.
De 9 à 12 ans : apprenons-lui à se protéger et à protéger ses
échanges
Les enfants qui passent beaucoup de temps devant les écrans
présentent une baisse des capacités d’attention et de
concentration.
Encourageons l’enfant à gérer son temps d’écran distractif,
Parlons aussi avec lui de ce qu’il voit et fait avec les écrans.
Et expliquons-lui les 3 règles d’Internet :
tout ce qu’on y met peut tomber dans le domaine public, tout ce
qu’on y met y restera éternellement, et il ne faut pas forcément
croire tout ce que l’on y trouve.
4. Pas d’écrans dans la chambre de
l’enfant
Avec la télévision, l’ordinateur, la
tablette… dans la chambre de l’enfant, les
parents n’ont pas la possibilité de
contrôler ce que leur enfant regarde
Sans écrans dans sa chambre, l’enfant
apprend à développer des compétences
essentielles : activités sensori-motrices,
jeux de faire semblant, jeux symboliques,
graphisme, nécessaires pour le
développement de sa pensée, son
attention, sa socialisation.
3.Pas d’écrans avant de s’endormir
– Le sommeil qui se forme avec les dernières
images perçues sera de moins bonne qualité car
l’image animée, même adaptée, n’est pas une
activité calmante pour le cerveau de l’enfant. Elle
est trop stimulante émotionnellement
– L’écran diffuse une lumière bleue (LED) qui inhibe
la mélatonine, hormone régulatrice du sommeil,
empêchant l’enfant de s’endormir naturellement
1. Pas d’écrans (télévision, DVD…)
le matin
Les écrans sont des capteurs
d’attention. Or l’attention est
essentielle pour les apprentissages
scolaires. Or un enfant dont
l’attention est fatiguée est un
enfant qui bouge, qui parle, qui
fait tomber ses affaires… et qui ne
parvient plus à se concentrer
2. Pas d’écrans durant
les repas
La télévision allumée durant les
repas familiaux empêche votre
enfant de vous parler et vous lui
parlez moins. Un enfant qui
grandit avec une télévision
allumée en permanence
acquerra un vocabulaire plus
pauvre, un langage moins riche.
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