L’entreprise 1- Définition : une entreprise est une structure économique et sociale qui regroupe des moyens humains, matériels, immatériels et financiers, qui sont combinés de manière organisé pour fournir des biens ou des services à des clients dans un environnement concurrentiel. 2- Classification des entreprises : a- Classification par secteur économique : Secteur primaire (agriculture, pêche…) Secteur secondaire (industrie, bâtiments et travaux publics » Secteur tertiaire (services) Secteur quaternaire (services B to B) b- Classification par statut juridique : Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limité (EURL) Société à Responsabilité Limitée (SARL) Société Par Actions Société au Nom Collectif c- Classification par taille : Micro entreprise : nombre d’employés < 10 Petite entreprise : de 10 à 49 employés Moyenne entreprise : de 50 à 249 employés Grande entreprise : 250 employés et plus 3- L’approche traditionnelle de l’entreprise L’activité d’une entreprise peut être décomposée en deux phases distinctes : L’activité productive, c’est à dire la création de biens ou services. L’activité de redistribution des richesses en contrepartie des biens ou services. a . Autant qu’une unité de production Par l’opération de production, l’entreprise transforme des flux d’entrée (Intrants ou Inputs) en flux de sortie (Extrants ou outputs) . Les intrants peuvent être classés en trois catégories : - Le travail fourni par le personnel de l’entreprise - Le capital technique : bâtiments, matériels …...etc. - Les consommations intermédiaires : matières premières, produits semi-finis, énergie…..ou les services (publicité, transport, …etc.) incorporés au processus de production. 1 b . Autant qu’une unité de répartition La contrepartie de l’activité de production de l’entreprise se traduise par la vente. Le produit de cette vente doit permettre à l’entreprise de Rémunérer les facteurs de production Payer ses charges sociales et fiscales Dégager un surplus destinée à assurer son avenir. Une fois les richesses sont crées, l’entreprise distribue les rémunérations aux agents qui ont participé à la réalisation de la production. Le personnel reçoit le salaire L’Etat, les organismes sociaux perçoivent les impôts et les cotisations sociales Les prêteurs reçoivent des intérêts Les apporteurs de capitaux reçoivent les dividendes L’entreprise garde pour elle-même les revenus non distribués. 4- L’approche systématique de l’entreprise : a- Définitions Définition 1 : « Le système est un tout, organisé et complexe, un assemblage ou une combinaison de choses ou de parties, formant un tout complexe ou unitaire ». Définition 2 : « Le système est une réunion ordonnée de composantes permettant d’atteindre un objectif défini au préalable par un plan » Les raisons d’apparition de l’approche systémique : La complexité croissante des phénomènes techniques, économiques et sociologiques rend leur traitement difficile, ce qui nécessita le développement de nouvelles méthodes. Une multiplication des interactions entre les phénomènes que l’approche classique se trouve incapable de maîtriser car elle consiste à vérifier chaque élément séparément sans tenir compte des liaisons. 2 b- Les caractéristiques du système l’entreprise Un système ouvert L’entreprise est composée de sous-systèmes qui échangent des flux d’informations, physiques et financiers, elle ne procure à l’environnement les matières premières (Intrants) et lui en restitue après traitement les produits (Extrants) Un système finalisé L’entreprise poursuit des buts : profit, puissance pérennité… Un système coordonné Elle s’organise pour atteindre ses objectifs : définition de plan d’action, de budgets. Un système hiérarchisé Elle se dote de structures d’exécution, de direction et de contrôle. Un système vivant L’entreprise est une organisation vivante qui naît, se développe et disparaît. 5- Les finalités de l’entreprise A. La notion de finalité Les finalités, ou missions, de l’entreprise sont les raisons pour lesquelles elle est acceptée par son environnement. Ce sont des buts plus durables que les objectifs, avec des échéances imprécises. Elles répondent à des questions du type du type « que voulons-nous devenir ? », « quelles sont nos motivations ? » : les finalités contribuent à la cohésion de l’entreprise et elles orientent les décisions stratégiques. B. Les différentes finalités On retrouve au niveau des finalités les mêmes orientations que pour les objectifs : des finalités économiques, des finalités humaines et des finalités sociales. 1) Les finalités économiques Sont de trois ordres : - Produire et distribuer des biens et services, but commun à toutes les catégories d’entreprises, les entreprises industrielles, les entreprises agricole, etc. Elles produisent et commercialisent des biens, les entreprises commerciales redistribuent les biens acquis auprès des producteurs, les entreprises de services fournissent des services aux entreprises ou aux consommateurs. - Assurer la survie de l’entreprise et sa croissance exceptée dans certaines entreprises qui sont créés pour une mission précise, temporaire. - Produire un profit, préserver le patrimoine sont des buts majeurs, cette recherche du profit distingue les entreprises privés marchands des entreprises publiques et des associations. 2) Les finalités humaines Elles concernent aussi bien les ambitions des dirigeants (prestige par exemple) que l’épanouissement du personnel : bonnes conditions de travail, bien-être des salariés, participation au pouvoir de gestion, etc.… 3 3) Les finalités sociétales Elles peuvent coexister avec les autres finalités dans la plupart des entreprises, mais pour certains, elles constituent des finalités primordiales : le service public ou l’indépendance nationale sont des finalités principales des entreprises publiques. 6- l’environnement de l’entreprise : A- l’entreprise, système ouvert sur son environnement L’entreprise ne peut pas vivre en vase clos, pour exister et survivre il lui est indispensable d’échanger avec son fonctionnement. Ce système puise dans son environnement les moyens de fonctionner (travail, capitaux ressources naturelles, informations) et vend à ses clients ce qu’il a produit. Les échanges avec l’environnement peuvent s’analyser comme une boucle de rétroaction : l’entreprise agit sur son environnement qu’elle influence, et ce dernier agit à son tour et influence, et ce dernier agit à son tour et influence lui aussi la vie de l’entreprise. Les entreprises ne sont pas un monde à part, même si elles fonctionnent avec des règles qui leur sont propres. Les règles internes de gestion sont en partie dépendantes du fonctionnement de la société. La société évolue aussi quand l’organisation des entreprises change. B- les relations économiques et sociales entre l’entreprise et ses environnements L’entreprise bénéficie de facteurs extérieurs positifs et de services publics, et subit des éléments négatifs et des contraintes de la part de son environnement. De façon symétrique, l’environnement enregistre les retombées des actions de l’entreprise, retombées positives ou négatives, selon les acteurs qui les subissent et le point de vue où l’on se place. Le macro-environnement Le macro-environnement est défini comme étant l’environnement général de l’entreprise qui l’influencera et auquel celle-ci devra s’adapter. L’environnement est en perpétuel mutation : nouvelles idées, nouveaux produits, nouveaux modes de communication... autant d’opportunités pour les entreprises qui savent les anticiper ou s’y adapter, autant de menaces pour les autres. L’environnement technologique Le progrès technique est à l’origine de multiples innovations. La plupart des produits que nous utilisons aujourd’hui n’existaient pas il y a un siècle. Notre époque connaît une accélération du progrès technique, de moins en moins de temps sépare l’invention, la découverte scientifique de sa déclinaison sous forme de nouveau produit. Toute entreprise se doit donc de connaître et de comprendre l’environnement technologique de son marché. 4 L’environnement institutionnel : L’environnement institutionnel d’un marché est constitué de l’ensemble des institutions publiques, des lois et des réglementations dans lesquelles s’inscrivent les échanges, les relations entre les acteurs de ce marché. Les lois et réglementations exercent des influences sur les acteurs du marché et sur leurs comportements L’environnement démographique L’environnement social L’environnement économique Plusieurs facteurs démographiques, économiques et sociaux vont intervenir sur le marché : chômage, crises économiques, baisse de la natalité, etc… L’environnement culturel : Tout individu est influencé par un ensemble de traditions et de valeur s, de croyances, autant d’éléments qui constituent son environnement culturel. Micro-environnement : Le micro-environnement regroupe les facteurs qui influencent directement la performance de l'entreprise sur le marché mais sur lesquels l'entreprise est active, sur lesquels elle peut influer : les fournisseurs (1), les distributeurs (2), les clients (3) et les concurrents (4), les produits substituables (5) 5 Le Management : 1- Définition : Le management est l'ensemble des techniques d'organisation de ressources qui sont mises en œuvre pour l'administration d'une entité, dont l'art de diriger des hommes, afin d'obtenir une performance satisfaisante. Dans un souci d'optimisation, il tend à respecter les intérêts et représentations des parties prenantes de l'entreprise. Afin de prendre en compte les différences de temps, de risque et d'information sur les prises de décision de gestion, il est d'usage de distinguer : Peter Drucker définit le management comme étant « une activité visant à obtenir des hommes et des femmes un résultat collectif, en leur donnant un but commun, des valeurs communes, une organisation convenable et la formation nécessaire pour qu'ils soient performants et puissent s'adapter au changement. » Selon Mintzberg : « Le management n’est pas une science appliquée, c’est en partie l’application d’une certaine science ; mais pour moi, il est fondamentalement une pratique, partiellement art, partiellement science appliquée, partiellement métier ». Le management est donc, l'art ou la manière de conduire une organisation, de la diriger, de planifier son développement et de la contrôler. Il s'applique à tous les domaines d'activité des organisations, qu'elles soient publiques ou privées. … Mais quelles que soient la taille et la nature de l’entité à piloter, l’ « art » du management consiste aussi, et même surtout, à gérer des individus, à les amener à optimiser leur contribution dans le sens attendu par l’organisation. Peter Drucker, estimait ainsi que le management est « l’organe déterminant de toutes les institutions modernes » (et donc pas seulement des entreprises), « l’organe qui fait d’une masse une organisation, et transforme en performance l’effort humain ». Dans son acception économique, le verbe « manager » signifie, selon Le Robert, « diriger une affaire ». Les synonymes les plus proches sont administrer, conduire, gérer. Manager vient en effet de l’anglais to manage qui signifie diriger, administrer, conduire, manier, mais aussi parvenir à, s’arranger, se débrouiller. Le substantif « management » est défini comme l’«ensemble des techniques d’organisation et de gestion d’une affaire, d’une entreprise ». I Les caractéristiques de base du travail du manager : Diversité des tâches La priorité donnée aux tâches non-routinières La communication verbale directe La prise en compte des tous les modes et réseaux de communication Un mélange de droits et de devoirs 6 II- Les rôles du manager : Selon Mintzberg les rôles sont : 1- Rôles relatifs aux relations interpersonnelles Rôle de symbole Rôle de dirigeant (coordination des tâches) Rôle de liaison (avec les clients, les fournisseurs, le CA, les supérieurs…) 2- Rôles relatifs à l’information : Rôle de récepteurs (reçoit l’information) Rôle de transmetteur (partage et distribue l’information) Rôle de porte-parole (se charge des déclarations officielles) 3- Rôles de décisions : Rôle de chef d’entreprise (amélioration du fonctionnement de l’entreprise) Rôle de pacificateur (résolution des conflits) Rôle de répartiteur des ressources (allocation des ressources) Rôle de négociateur III- Les nouveaux défis du management : Pour une meilleure compréhension des mécanismes de fonctionnement et une meilleure résolution des problèmes de gestion, il est nécessaire de faire une analyse plus complète et globale du contexte, des contraintes et des possibilités dont toute organisation doit tenir compte. 1. Les caractéristiques de l’environnement actuel Pour bien comprendre les évolutions récentes des théories et des pratiques de la gestion, il convient de prendre en compte l’environnement qui se caractérise par la mondialisation des activités, l’importance du facteur technologique, l’impact d’évolutions sociologiques et la nécessité d’intégrer l’économie industrielle comme axe d’analyse. 1.1 La mondialisation La mondialisation correspond à une extension du champ d’action géographique des organisations. 1.2 Une dimension technologique exacerbée La technologie est un axe essentiel pour expliquer l’évolution des activités et de leur gestion. L’accumulation des connaissances et l’interdépendance des domaines ont permis de progresser rapidement dans les techniques et les technologies et de diffuser de nombreux produits et procédés nouveaux. Les entreprises doivent réagir vite et bien pour faire les choix techniques qui leur permettront, au moins temporairement, d’exploiter un avantage concurrentiel. 7 1.3 L’impact des évolutions sociologiques Les évolutions sociologiques les plus marquantes sont : l’évolution des mentalités et des demandes des clients, des consommateurs et, plus largement, des citoyens vers la qualité au-delà de la diversité et de la disponibilité et vers un comportement plus individualiste ; l’évolution de la conception du travail, des relations des femmes avec le travail, etc. ; le travail est encore le lien social privilégié mais les modalités de ce lien évoluent radicalement (exemple : émergence du télétravail, etc.) ; l’augmentation des niveaux de vie avec une exacerbation des activités de consommation par rapport aux autres activités sociales ; l’imbrication des cultures qui provoque simultanément une diversité des produits disponibles 1.4 La nécessité d’intégrer l’économie industrielle L’économie industrielle (ou méso-économie) constitue une dimension supplémentaire d’analyse (entre micro-économie et la macro-économie) pour intégrer à la fois la dimension horizontale et verticale des marchés, prendre en compte des acteurs supplémentaires de la dynamique de l’entreprise : le secteur, la filière industrielle, etc. 2. L’émergence de nouvelles dimensions environnementales Le management des organisations va devoir intégrer de plus en plus des dimensions nouvelles qui se traduisent sur le plan conceptuel par l’apparition de concepts d’analyse nouveaux comme le développement durable et la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE). L’activité des organisations ne s’en trouve que plus marquée par la notion de risque. 2.1 Le développement durable le développement durable répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Ainsi, les entreprises doivent tenir compte de ces nouvelles contraintes, modifier leurs processus et leurs activités pour établir un code de « bonne conduite » : c’est la responsabilité sociale de l’entreprise. 2.2 La responsabilité sociale de l’entreprise La notion de responsabilité sociale des entreprises est liée à l’application aux entreprises du concept de développement durable qui repose sur trois piliers (économique, social et environnemental). 2.3 Le risque Dans un contexte de mondialisation, de complexification de l’environnement et de rapidité de circulation de l’information, la gestion du risque prend une place centrale dans l’approche du management des organisations. Le risque peut être défini comme une situation (ensemble d’événements simultanés ou consécutifs) dont l’occurrence est incertaine et dont la réalisation affecte les objets de l’entité (individu, entreprise, collectivité) qui le subit. 8 Un risque se caractérise donc par deux grandeurs : une probabilité d’occurrence ; et des effets (gravité, ampleur des conséquences). Pour les entreprises, avant les années 90, seuls les risques inhérents à leur stratégie étaient pris en compte ; aujourd’hui, de nouveaux de risques émergent dans de nombreux domaines : réglementaires : produits, hygiène et sécurité, environnement, déontologie ; technologiques : techniques, outils, procédés ; organisationnel : fonctions, processus, méthodes ; stratégique et économique : produits, marchés, concurrents ; financiers et comptables : capitaux, chiffre d’affaires, investissements ; humains : compétences, climat social, implication, capitalisation de l’expérience ; environnementaux (pollution, pénurie, etc.) et sociétaux (responsabilité sociale, image, etc.). Face à cette nouvelle dimension à prendre en compte, les entreprises mettent en place une gestion des risques, les managers conçoivent de plus en plus d’outils, de procédures, de systèmes d’information, de modes de gestion pour essayer de prévoir, d’anticiper, d’évaluer, de piloter, de maîtriser des risques de toute nature. 9