La progression dans l’étude de la grammaire de l’outil est clas-
sique : les chapitres d’introduction sont suivis des principes phono-
logiques élémentaires (leçons 3, 4 et 5) puis de la formation des noms
(leçons 8 et 9), des pronoms (leçon 10), etc. Vient ensuite l’appren-
tissage de la conjugaison du verbe qal à l’accompli (leçon 14), puis
de la déclinaison des suffixes personnels (leçons 15 et 16) et l’on
revient au verbe avec l’apprentissage de l’inaccompli (leçon 18). Les
verbes irréguliers et faibles (leçons 34 à 47) sont abordés après avoir
parcouru les sept paradigmes. Ainsi, la méthodologie qui consiste à
apprendre les verbes faibles après l’ensemble des verbes forts à tous
les paradigmes s’apparente à celle que J. Weingreen employait il y a
quelques années. T.O. Lambdin, ou plus récemment encore I. Lieu-
taud, choisissent, quant à eux, d’aborder les verbes faibles au fur et à
mesure de l’apprentissage des paradigmes, ce qui nous semble être
la meilleure option sur le plan pédagogique.
Le contenu des leçons à proprement parler est assez satisfai-
sant. Malgré quelques maladresses qui pourront facilement être
corrigées dans une éventuelle seconde édition, nous n’avons relevé
aucune erreur majeure. Ainsi, nous avons particulièrement apprécié
la leçon 1 sur l’alphabet et son tableau sur les modèles d’écritures de
l’alphabet (p. 6) où la calligraphie est très clairement expliquée. Les
sept règles autour des gutturales de la leçon 6 sont bien rédigées et
très utiles pour un hébraïsant tout au long de son apprentissage. De
manière générale, les leçons sont assez brèves, illustrées de nom-
breux tableaux. Elles vont à l’essentiel et se débarrassent de bien des
fioritures grammaticales dont un étudiant de première année peut – et
doit ! – se passer. En effet, d’autres manuels d’introduction à la langue
contiennent certains paragraphes dont la technicité est comparable à
celle de la grammaire d’hébreu biblique de P. Joüon. Il faut donc
saluer le bel effort pédagogique de ce manuel.
Sur la forme, chaque leçon ou presque est accompagnée d’un
encadré contenant un exercice et de quelques mots de vocabulaire.
Ici, à l’inverse du manuel d’I. Lieutaud, les exercices sont conçus pour
être réalisés sur un cahier à part, ce qui n’est peut-être pas le plus pra-
tique. Généralement, ces derniers sont courts, parfois un peu trop ;
l’ajout d’un ou deux exercices supplémentaires pour les leçons les
plus difficiles permettrait d’aider l’étudiant à davantage fixer la théo-
rie. Ainsi, on pourrait facilement imaginer qu’un corrigé d’une par-
tie de ces exercices prenne place à côté du lexique hébreu-français à
la fin de l’ouvrage.
Comme souvent, ce qui fait la force de l’ouvrage en fait aussi
la faiblesse. Par exemple, l’introduction à l’hébreu biblique du premier 133