Tumeurs gliales de l'adulte
Toutefois, l'age, l'état général du patient et la localisation de la tumeur n'autorise pas toujours un geste chiurgical.
Les malades qui ont une atteinte neurologique modérée à sévère (score de KARNOFSKY entre 10 et 70) ont un plus
grand risque de développer une aggravation neurologique post-opératoire. D'un autre côté, les malades qui
présentent des troubles de l'état de conscience, liés à une augmentation de la pression intracrânienne, peuvent être
améliorés spectaculairement après la résection chirurgicale de la masse (Figure 1A et 2B). La résection chirurgicale
permettra ainsi au malade de poursuivre le traitement avec la radiothérapie et éventuellement la chimiothérapie. Si la
fonction neurologique est améliorée après la chirurgie, le malade fera partie d'une groupe à meilleur pronostic pour le
résultat final (AMMIRATI, VICK, 1987).
La question qui se pose donc est de décider quand il faut faire une résection radicale, se limiter à une biopsie ou
complètement renoncer à la chirurgie. Une résection radicale ne devrait être entreprise que lorsque l'on peut
s'attendre à ce que le malade, après l'opération, aura une qualité de vie satisfaisante et une survie suffisamment
longue (au moins 3 mois). Si les troubles neurologiques du malade sont graves et que l'on ne peut pas espérer les
améliorer par une chirurgie agressive, il convient de se limiter à une biopsie. La décision de s'abstenir de tout
traitement devrait toujours être basée sur un diagnostic histologique sans équivoque or les techniques d'imagerie
actuelles, même la résonance magnétique, ne fournissent pas un diagnostic histologique de certitude. La décision de
renoncer ne serait-ce qu'à une biopsie ne devrait être prise que pour les malades dont l'état clinique est si grave
qu'aucun traitement ne pourrait les améliorer quel que soit le diagnostic.
L'âge est un élément pronostique important. Cependant, même chez les personnes âgées, la décision thérapeutique
devrait être basée sur un diagnostic histologique précis et pas seulement sur une image radiologique.
L'appréciation du caractère complet ou non de l'exerèse peut s'évaluer sur un scanner post-opératoire précoce. La
prise de contraste peut être utilisée comme critère objectif d'évaluation du volume de tumeur résiduelle après
extirpation chirurgicale, dans la mesure où l'examen est fait dans les 48 heures qui suivent la chirurgie. L'impression
subjective du chirurgien peut-être grossièrement fausse. L'évaluation objective du volume d'une tumeur résiduelle
doit stimuler le chirurgien à affiner son jugement et perfectionner sa technique chirurgicale. Il s'agit également d'un
critère de pronostic important car il a été démontré que le volume tumoral résiduel après l'opération est inversement
proportionnel à la survie postopératoire (WOOD, 1988).
Une deuxième opération pour résection d'une récidive peut parfois être envisagée pour les malades souffrant d'un
gliome malin (AMMIRATI, GALICICH, 1987). En effet, si l'état clinique avant l'opération est satisfaisant (index de
KARNOFSKY de 70 ou plus) et qu'il est possible de réaliser une résection radicale, on peut espérer offrir aux
malades une bonne qualité de vie et une prolongation de la survie de 10 semaines s'il s'agit d'un glioblastome et 83
semaines s'il s'agit d'un astrocytome anaplasique.
2- La radiothérapieLa plupart des protocoles de traitement des gliomes malins comprennent une radiothérapie à
raison de 60 gy fractionnée sur 6 semaines. Un tel traitement peut prolonger la survie médiane de 50 à 100 %, c'est
à dire environ 6 mois. Les tentatives de potentialiser la radiothérapie avec des radio-sensibilisateurs des cellules
anoxiques sont restées sans succès. Il en va de même pour les tentatives d'augmenter les doses avec un
hyperfractionnement. La valeur de la radiothérapie interstitielle avec le I-125 fait actuellement l'objet d'études
randomisées prospectives. Cette forme de radiothérapie s'est montrée efficace dans certains cas sélectionnés de
récidives tumorales.
3- La chimiothérapieLes nitrosourées sont les agents chimiothérapeutiques les plus efficaces, surtout lorsqu'ils sont
donnés lors de la récidive tumorale. Ils permettent d'obtenir un taux de réponse de 50 % avec une amélioration de
l'état clinique ou une stabilisation d'une durée de 6 à 9 mois (WALKER, 1978). la procarbazine, l'AZQ, le cisplatine et
peut être aussi la vincristine ont une activité limitée. Cependant, une analyse critique de la littérature ne permet de
trouver aucune combinaison de chimiothérapie qui soit supérieure à l'administration du BCNU seul. Les greffes de
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