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Mémoire Construction de 19 logements locatifs sociaux

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MEMOIRE
LA CONSTRUCTION MODULAIRE BOIS ET LE COMPTAGE
CARBONE AU TRAVERS D’UNE OPERATION
D’INTENSIFICATION URBAINE
CONSTRUCTION DE 19 LOGEMENTS LOCATIFS
AU CŒUR DE LA RESIDENCE « SAINT-AMAND » A BORDEAUX
Formation : Certification Chargé(e) d’opérations, cycle 2017/2018 dispensé par
l’AFPOLS
Candidat : Nicolas BERIGAUD
Référentiel formation : Cœur de métier / Développement durable
Nicolas BERIGAUD
Mémoire de formation AFPOLS – Cycle Chargé d’Opérations
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REMERCIEMENTS
En premier lieu, je tiens à témoigner ma reconnaissance aux personnes qui m’ont
permis de suivre cette formation.
Je tiens donc à remercier l’OPH AQUITANIS et tout particulièrement,
M. BLANC, Directeur Général, qui m’a accordé sa confiance et a accepté ma
demande de formation,
Mme SABAROTS, Directrice adjointe au Patrimoine, pour sa bienveillance et sa
contribution à l’enrichissement de mes connaissances,
M. ROSES, Responsable du service Maitrise d’ouvrage, auprès duquel j’apprends et
me perfectionne dans le métier de chargé d’opérations,
Mmes POPLIMONT et VALIN pour leur aide précieuse dans l’organisation
nécessaire au suivi de cette formation,
Mme HAGENDORF DUBOIS, avec qui je travaille quotidiennement, qui a su
m’associer à ses projets, et me faire évoluer dans mon métier,
L’ensemble de mes collègues de travail, avec qui j’évolue et apprends chaque jour.
Je tiens également à remercier,
Le centre de formation AFPOLS,
Mmes BAUSSIAN et LAVHERNE, qui ont su adapter nos sessions de formation
notamment dans un contexte social difficile,
Mme GRAVELIER et M. LE BIHAN pour la richesse de leurs enseignements et le
partage de leurs connaissances,
M. VOISIN pour son aide précieuse à la réalisation et à la présentation de ce
mémoire,
Les différents intervenants professionnels, et l’ensemble des formateurs, qui ont su
nous transmettre leurs connaissances et leurs passions pour les métiers de et autour
de la Maitrise d’ouvrage sociale,
L’ensemble des participants à cette session de formation, M. TACHIN, M. DROUET,
M. CERISIER, et M. BRAU, avec lesquels j’ai suivi les différents modules, avec
enthousiasme et dans la bonne humeur.
Nicolas BERIGAUD
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SOMMAIRE
I – PRESENTATION ................................................................................................... 4
I.I – PRESENTATION DE LA FORMATION ............................................................... 4
I.II – PRESENTATION DU MEMOIRE........................................................................ 5
II - PRESENTATION DE L’O.P.H. AQUITANIS .......................................................... 6
III – MISSIONS, ROLES ET ACTIVITES .................................................................. 12
IV - CORPS DU MEMOIRE ...................................................................................... 15
IV.I - PRESENTATION DE L’OPERATION .............................................................. 15
IV.II - LE PROCEDE CONSTRUCTIF SYLVANIA .................................................... 17
IV.II.1 - QU’EST-CE QUE SYLVANIA ...................................................................... 17
IV.II.2 - SYLVANIA SUR SAINT-AMAND ................................................................. 24
IV.II.3 - SYLVANIA : AVANTAGES / INCONVENIENTS .......................................... 39
IV.II.4 – VERS UN AUTRE PROCEDE CONSTRUCTIF .......................................... 44
IV.III - LE BILAN CARBONE..................................................................................... 47
IV.III.1 - QU’EST-CE QU’UN BILAN CARBONE ...................................................... 47
IV.III.2 – BILAN CARBONE DE L’OPERATION ....................................................... 50
V – CONCLUSION ................................................................................................... 57
VI – GLOSSAIRE ..................................................................................................... 59
VII – ANNEXE .......................................................................................................... 61
Nicolas BERIGAUD
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I – PRESENTATION
I.I – PRESENTATION DE LA FORMATION
La formation de Chargés d’opérations dispensée par l’AFPOLS, que j’ai eu la chance
de suivre de Juin 2017 à Juillet 2018, m’a permis d’acquérir et d’approfondir mes
connaissances du « monde du logement locatif social », de la construction, de
l’architecture et de façon plus générale des politiques urbaines. Au travers des
différents thèmes traités, j’ai pu :
-
-
-
Développer une vraie culture de l’histoire du logement social, de son
financement et de son architecture. Ce notamment, grâce aux cours
dispensés par Mme GRAVELIER et M. LE BIHAN :
o Le Financement du logement social,
o La politique du logement social,
o Le cadre règlementaire et institutionnel du logement social.
Acquérir des techniques opérationnelles, efficaces, et pertinentes, pour le
montage et le suivi de mes opérations. Là aussi, grâce aux modules de
formation des intervenants précédemment cités mais aussi ceux de Mme
FRADIN, Mme FEILDEL, de M. GARCIA, M. VOISIN et M. KADDOUR :
o Politique foncière et aménagement,
o Management de projet,
o Conduite de projet,
o Déroulement d’une opération « locatif neuf »,
o Politique énergétique de la MO,
o Financement des investissements et Ingénierie financière,
o Passation et réalisation des marchés de travaux,
o Passage de l’opération à la fin de l’année GPA,
o Conduite de réunion, comité d’engagement.
Mieux comprendre et/ou découvrir les différentes activités des bailleurs
sociaux et de leurs maitrises d’ouvrages, qui ne sont pas de mon cœur de
métier, la maitrise d’ouvrage du logement locatif social neuf. Une nouvelle fois,
ce sont les sessions de formation dispensées par Mme GRAVELIER et M. LE
BIHAN qui m’ont permis cette ouverture, mais aussi celles de Mme LAINE, et
de M. JOUHANNEAU:
o La maitrise d’ouvrage de l’accession à la propriété,
o Les marchés de l’habitat,
o La réhabilitation,
o La rénovation urbaine.
J’ai pris mes fonction au sein d’AQUITANIS, au poste de Chargé de travaux, il y a
maintenant 4 ans, et je suis devenu Chargé d’opérations, il y a 1 an. A l’issue de
cette formation je me sens mieux armé pour faire mon métier et plus apte à
comprendre les enjeux de la construction locative sociale à l’échelle des territoires.
Aussi je tiens une nouvelle fois à remercier l’AFPOLS et l’ensemble des formateurs
pour la richesse de ces nombreux enseignements.
Nicolas BERIGAUD
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I.II – PRESENTATION DU MEMOIRE
Ce mémoire traite d’une opération d’intensification urbaine, pour permettre, à travers
celle-ci, la présentation :
-
Du procédé constructif SYLVANIA, retenu ici, pour répondre notamment à la
problématique de densification d’une résidence existante. Ces avantages, ces
inconvénients, et fort de ces enseignements, l’évolution de ce procédé vers un
autre mode constructif : SYLVANEO.
-
De la notion de comptage carbone, en vous présentant le bilan carbone de ce
projet, et nous le verrons la faible empreinte carbone du système SYLVANIA.
Il s’agit d’une opération de construction de 19 logements locatifs sociaux répartis sur
2 bâtiments, au sein d’une résidence existante « SAINT-AMAND ». J’ai pu suivre
cette opération, réalisée par AQUITANIS, depuis l’établissement du dossier de
consultation des entreprises jusqu’à la fin de la garantie de parfait achèvement.
Cette opération est certifiée, « HABITAT et ENVIRONNEMENT », millésime 2012
avec la mise à jour de Mars 2014, par CERQUAL. Elle a également fait l’objet d’une
évaluation de son empreinte carbone, par le bureau d’études « BCO2 Ingénierie »
via un bilan carbone, et a obtenu à ce titre la médaille d’argent au palmarès du
barème carbone pour ses bonnes performances, comme je vous le développerai plus
en avant dans ces pages.
L’ordre de service a été délivré le 4 Janvier 2016, les travaux ont été réceptionnés le
15 juin 2017 (soit 18 mois de travaux pour 15 mois prévus dans les marchés de
travaux) et les premiers locataires sont entrés dans les lieux le 3 juillet 2017. Ceci
permet donc d’appréhender un retour d’expérience durant une année d’occupation
par nos locataires.
Ce projet se situe sur la commune de BORDEAUX dans le quartier CAUDERAN, en
région Nouvelle Aquitaine, dans le département de la Gironde, au cœur de la
résidence existante SAINT-AMAND.
.
Plan de situation
Nicolas BERIGAUD
Localisation
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II - PRESENTATION DE L’O.P.H. AQUITANIS
Office Public de l’Habitat de Bordeaux Métropole, AQUITANIS est un opérateur
urbain et social au service de politiques nationales et locales de l’habitat, avec pour
vocation de concevoir, produire et gérer durablement des sites d’habitats urbains
considérés comme des lieux de vie, avec un patrimoine bientôt plus de 20 000
logements (19 984 logements en Mai 2018).
Evaluée comme « Exemplaire », à 2 reprises en 2016 et en 2018, au regard de
l’évaluation AFAQ 26000 (engagée RSE), Aquitanis se positionne comme une
entreprise en transition sur un territoire de projets urbains et sociaux durables.
RSE : Responsabilité Sociétale des Entreprises
Quelques repères :
-
Directeur Général : Bernard BLANC,
Présidente : Béatrice DE FRANCOIS, Maire de Parempuyre, Conseillère
déléguée de Bordeaux Métropole,
Vice-Président : Jacques MANGON, Maire de Saint-Médard-en-Jalles, VicePrésident de Bordeaux Métropole,
Date de création : 1920,
Statut : Office public de l’habitat,
Collectivité de rattachement : Bordeaux Métropole,
373 collaborateurs,
1 filiale d’accesion sociale à la propriété : AXANIS,
Un patrimoine de 19 984 logements en Mai 2018,
Un Chiffre d’affaires annuel de 95 Millions d’Euros.
Les différentes activités de l’office :
-
L’aménagement urbain :
o 6 concessions d’aménagement, principalement en ZAC,
o 4 projets de renouvellement urbain en cours,
o 3 sites NPNRU.
-
La vente H.L.M. et la gestion de syndic :
o 24 ventes locatives en 2017,
o 13 copropriétés gérées, et 16 ASL.
Nicolas BERIGAUD
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-
La gestion résidentielle :
o 4 agences décentralisées (Bordeaux Nord, Grand-Parc, Talence, Hauts
de Garonne),
o 1 pôle de gestion,
o 38 427 habitants en gestion locative,
o 19 681 logements et foyers propriétés d’AQUITANIS,
o 249 locaux commerciaux et professionnels,
o 7 619 garages et stationnements.
-
La maintenance et la requalification du patrimoine :
o 871 logements réhabilités,
o 1 468 logements en cours de réhabilitation,
o 16,7 Millions d’euros TTC de travaux de réhabilitation,
o 5 043 logements concernés par des travaux de gros entretien et de
renouvellement de composants,
o 12,1 Millions d’euros TTC de travaux de gros entretien et de
renouvellement de composants.
-
La conception et la gestion des espaces extérieurs :
o activité 100% zéro phyto,
o 7 200 arbres sur notre patrimoine.
-
La gestion d’habitats spécifiques :
o 11 aires d’accueils permanentes et 1 aire d’accueil saisonière pour les
gens du voyage,
o 2 aires d’accueils de grands passages,
o 4 résidences sociales gérées,
o 250 maisons individuelles en diffus gérées,
o coordination départementale des grands passages de Gironde.
-
Le développement de l’offre nouvelle, c’est dans ce secteur d’activité que
j’officie, au sein du service « Maitrise d’ouvrage », attaché à la direction
adjointe du patrimoine :
o 1 962 logements aux différents stades de construction :
 763 logements livrés au cours de l’année 2017,
 1 199 logements en chantier, dont 416 lancés au cours de
l’année.
o 556 logements en dépôt de financement.
o Recherche et développement :
 une démarche d’éco-habitat (Habitat essentiel),
 1 système constructif modulaire à ossature bois : SYLVANIA,
présenté plus en détail dans ces pages, en évolution, vers un
nouveau système : SYLVANEO,
 « Bas Carbone ». Nous aborderons le comptage carbone dans
la dernière partie de ce mémoire.
Nicolas BERIGAUD
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Le Conseil d’administration AQUITANIS – Mai 2018
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Les Directions AQUITANIS – Mai 2018
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Organigramme AQUITANIS – Mai 2018
19 681 logements dont plus de 13 500 dans Bordeaux Métropole (ex-CUB) - Extrait
PSP 2011-2020
Nicolas BERIGAUD
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Pour terminer la présentation de l’office AQUITANIS, vous trouverez ci-dessous les
caractéristiques de son patrimoine, à savoir :
-
Un parc en majorité collectif (82 % des logements),
Un patrimoine assez âgé (construit à 48% entre 1956 et 1975),
Et en grande partie financée en HLMO (53%).
Les caractéristiques du patrimoine AQUITANIS - Extrait PSP 2011-2020
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III – MISSIONS, ROLES ET ACTIVITES
1- Missions :
Garantir le montage et la réalisation (suivi de chantier,
achèvement) des opérations confiées dans le respect
actes signés (prestations, délais…), des budgets
AQUITANIS et des délais attendus, ainsi que l’alerte
l’évolution de l’environnement de l’opération.
réception, livraison, parfait
des règlementations, des
alloués, des procédures
sur les écarts induits par
Contribuer :
- A développer l’image d’AQUITANIS en tant qu’opérateur urbain sur son
territoire, ainsi qu’à développer le patrimoine (l’offre bâtie nouvelle).
- A la gestion administrative et financière et technique de l’opération ainsi qu’à la
réalisation de logements présentant une qualité d’usage durable, diminuant ainsi
les risques de dysfonctionnement à la livraison, et à un niveau entretien
ultérieur.
Se positionner :
- Comme l’interlocuteur référent, représentant du maître d’ouvrage, auprès de
tous les acteurs contribuant à la réalisation de l’opération (rôle de chef
d’orchestre, responsable des moyens mis en œuvre pour obtenir le résultat
final : l’ouvrage).
- En interface des services, et en référent du chantier auprès des prestataires de
services avec lesquels sont conclus des marchés.
Développer
- Un management de projet, dans un souci constant d’amélioration des missions
de la fonction et de la circulation de l’information interne et externe, axé sur la
qualité d’usage à coût maitrisé.
- Favoriser la circulation de l'information interne et externe dans une logique de
conciliation de la performance avec le bien-être au travail.
S'inscrire dans la démarche globale de l’organisme, dans une dynamique de
cohésion de la Direction avec les autres services prenant part au processus de
réalisation d’une opération d’investissement, dans une dynamique d’amélioration en
continu de la productivité tant du poste, que de la Direction, ainsi que dans la
démarche RSE d’AQUITANIS.
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2- Rôle :
Représentation d’AQUITANIS dans les réunions et groupes de travail techniques,
concernant ses activités, en capacité de décider, de traiter, de réguler ou de
temporiser.
Motivation des interlocuteurs, en étant conscient d’être un acteur important du
processus de production au service du locataire dans une mission d'intérêt général.
Répartition efficiente de son plan de charge en fonction des priorités propres aux
opérations et des priorités propres aux parties prenantes.
Enquête interne par le recueil des attentes des services de l’entreprise et des
locataires pour le bon fonctionnement de l’activité et y satisfaire
Enquête externe par le recueil des bonnes pratiques et innovations réalisées dans
l’activité afin d’optimiser le montage d’opération et le suivi de chantier.
Diffusion interne de l’avancement des opérations, de messages, d’informations, et
de pratiques concernant les opérations, fondée sur la transparence et la
disponibilité. Assurer les retours d’informations auprès de sa hiérarchie.
Diffusion externe affichant le respect de nos engagements vis-à-vis de nos parties
prenantes.
Entreprise d’actions permanentes de veille et d’écoute de son environnement
pour se mettre en capacité d’anticiper, de réagir ou d’alerter et d’améliorer l’efficacité
(autonomie, procédures, formation).
Négociation, gestion des marchés et des contrats et actes au mieux des intérêts
d’AQUITANIS, dans le respect des budgets et de la performance globale
(notamment des qualités architecturale, d’usage, durable).
Régulation des exigences des élus, de la hiérarchie et des services.
3- Principales activités
a- Management de projet
- Piloter des opérations (suivi et contrôle des différentes phases d’élaboration
et de réalisation de projets),
- Assurer et coordonner les relations avec les partenaires internes et externes.
b- Production
- Participer aux dépôts de la programmation annuelle, dans les délais fixés par
les services instructeurs,
- Mettre en chantier les dossiers financés dans des délais et avec des coûts
optimisés,
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-
Livrer les programmes en optimisant les délais, les coûts et les conditions de
livraison,
Assurer le suivi budgétaire des opérations, tant en prévision qu’en réalisation,
et de leur clôture en relation avec les services concernés (financier, marché,
comptable), dans les meilleurs délais à l’issue de l’année de parfait
achèvement.
c- Suivi opérationnel
- Participer à la réalisation des études d’opportunités,
- Participer à la négociation des contrats et actes en lien avec les parties
prenantes internes et externes,
- Assurer la prise en charge en phase travaux, des dossiers afin que les
contrats/actes passés ou en cours de signature soient honorés,
- Assurer le lancement de l’opération afin notamment de fiabiliser les
prestations et les délais,
- Assurer le suivi opérationnel des démarches environnementales (H&E,
HQE…) afin qu’elles soient efficientes et de disposer des éléments attendus.
- Assurer des contrôles inopinés des prestations réalisées afin de s’assurer de
leur qualité et faire appliquer des actions correctives,
- Participer aux réunions de chantier en tant que de besoin en posture de
maître d’ouvrage gérant le contrat et s’assurant de la performance attendue,
- Respecter les procédures internes et externes en anticipant et alertant les
parties prenantes,
- Assurer la tenue dans les délais des réunions et visites relatives aux choix de
matériaux et du logement témoin,
- Assurer la réalisation et la diffusion des dossiers de commercialisation par le
recueil des informations et la validation des aspects fonctionnels et descriptifs
de prestations,
- Réaliser et saisir dans les outils ad-hoc, les informations nécessaires au
déroulement de l’opération (suivi financier, avenants …) et consulter en tant
que de besoin les informations de la base,
- Assurer avec signature du Bon à Payer, le suivi des facturations réalisées par
les prestataires: vérification de l’exécution des prestations, contrôle de
cohérence vis-à-vis des montants dans le respect des délais de paiement
opposables,
- Assurer la pré-livraison et la livraison des ouvrages, et compléter ou faire
compléter les documents de réception, levées de réserves…,
- Assurer la levée des réserves dans les meilleurs délais et la gestion de
l’année de parfait achèvement,
- S’approprier les prescriptions techniques et gérer les évolutions en proposant
d’adapter tout ce qui peut l’être aux chantiers en cours.
d- Valorisation de l’activité
- Contribuer à la diffusion de démarches innovantes dans la production du bâti.
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IV - CORPS DU MEMOIRE
IV.I - PRESENTATION DE L’OPERATION
La résidence Saint Amand se situe dans le quartier « Caudéran » à Bordeaux et
compte 189 logements répartis sur trois bâtiments caractéristiques des grands
ensembles des années 1960, en forme de U de R+8 à R+15, au carrefour de
l’avenue d’Eysines et de la rue Jean Jacques Rousseau.
A l’arrière de ces linéaires se trouvent une aire de jeux et un terrain de football, sur
ce qui constitue, la parcelle YE 161. C’est notamment en mettant à profit cette
parcelle qu’AQUITANIS a envisagé la réalisation de nouveaux logements.
L’objectif du programme étant de réaliser 19 logements en R+3 maximum sur une
partie de la parcelle sus nommée tout en conservant la voirie et les garages
existants. Le terrain disponible est d’environ 1 700 m².
Extrait du Cadastre
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Vue aérienne de la résidence existante
Ce projet répond à une volonté de densification du patrimoine d’AQUITANIS. Ainsi,
un travail de concertation préalable a été mené avec les locataires et les riverains,
donnant lieu à une co-conception, en coopération avec les différents services
d’AQUITANIS (Agence du Grand Parc, services techniques etc…). Comme un
prémisse au développement de la compétence habitante, initiée sur les nouveaux
projets d’AQUITANIS, les « share-lieux ».
C’est à l’issue de ces réunions de concertation qu’il a été décidé de maintenir l’aire
de jeux, le mobilier urbain et les voies de circulation tout au long du chantier,
notamment pour répondre aux besoins des assistantes maternelles et des personnes
âgées de la résidence. Nous y avons aussi convenu la réalisation de jardins
partagés. Pour ce, des adaptations ont dû être trouvée pour réaliser le chantier :
-
L’aire de jeu a été déplacée au cours du chantier puis remodelée à son
emplacement initial,
Des voies de circulation provisoires ont été créées,
Une information régulière auprès de nos locataires quant aux travaux a été
mise en place tout au long du chantier (courriers, affichage, boîtes aux lettres
chantier).
Une opération de densification génère un chantier particulier et complexe, c’est
pourquoi le choix d’un mode constructif maitrisé est primordial.
Nicolas BERIGAUD
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IV.II - LE PROCEDE CONSTRUCTIF SYLVANIA
Illustration du système SYLVANIA
IV.II.1 - QU’EST-CE QUE SYLVANIA
1- Présentation :
SYLVANIA est une commande d’AQUITANIS passée à l’agence d’architecture
« L’Atelier Provisoire » en janvier 2010, dans le but de produire des logements, de
meilleure qualité, plus vite, et moins cher, avec pour objectif concernant les
travaux bâtiment : 1 100 €/m² de SHAB. Et ce, 8 ans avant la loi ELAN, pour
profiter de l’industrialisation de la filière bois.
Ce projet, innovant, sur le logement modulaire, préfabriqué, à ossature bois, est
adapté à des programmes d’individuels groupés et de « petit collectif » (R+3
maximum). Les projets concernés par le procédé Sylvania vont de la maison jumelée
au groupe d’habitations d’une vingtaine de logements environ.
SYLVANIA est une sorte de « boîte à outils » :
-
Conception basé sur le module carré de 3,70 m de côté
Création de pièces-modules (pièces intérieures, extérieures, raccords, etc…)
Avec une possibilité illimitée d’assemblage de ces pièces entre elles.
De 2011 à 2017, plusieurs architectes ont pu concevoir des projets différents basés
sur la variabilité d’assemblage permise par le système. Le module est le
dénominateur commun à tous les types de logements. L’assemblage de plusieurs
modules produit un logement et l’assemblage de plusieurs logements un bâtiment.
SYLVANIA, un assemblage de modules
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2- Module :
Les dimensions du module sont obtenues à partir de celles de la pièce du logement
la plus contrainte en taille. Il s’agit de la chambre accessible dont les dimensions
minimales peuvent contenir celles, inférieures, de la salle de bain, de la cuisine et
des autres chambres.
La cote du module est de 3,40 m x 3,40 m. Elle ne tient pas compte des différentes
épaisseurs des parois susceptibles de la fermer (cloison, séparatif entre logements,
murs extérieurs...) allant de 5 cm à 30 cm. Afin d’absorber ces différences le module
passe d’une cote intérieure de 3,40 m x 3,40 m à une cote constructive entre axes de
3,70 m x 3,70 m. Cette dimension de 3,70 m x 3,70 m est de surcroît compatible
avec les principes constructifs élémentaires et économiques de la construction à
ossature bois (portée inférieure à 4,00 m).
Dimensions du module
3- Fonctions :
Le module se décline en quatre fonctions élémentaires. Chacune des pièces
contenues dans un module est définie par son aménagement le plus élémentaire en
fonction de ses besoins : la pièce d’eau par les appareils sanitaires, la pièce cuisine
par les éléments nécessaires en termes d’équipements et de plans de travail. La
pièce nuit par la bande de surface accessible autour du lit, la pièce libre
correspondant au séjour, comme espace restant, ouvert, ne nécessitant aucun
équipement particulier.
Les 4 fonctions élémentaires
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4- Typologies :
Un logement, c’est à minima une pièce d’eau, une cuisine, une chambre/séjour.
De par les caractéristiques de ses modules, un logement Sylvania se compose au
moins d’une pièce d’eau, d’une pièce cuisine, d’une pièce chambre et d’une pièce
libre.
Nous obtenons, donc, 7 typologies possibles du T2 au T5 :
Typologies possibles
Pour fonctionner, les pièces ont besoin d’annexes de distribution, de circulation, de
stockage. Ce sont les « bandes utiles » : entrée, dégagement, buanderie, coursive,
escalier, cellier, rangement.
Pièces annexes
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Combinées entre elles, les pièces élémentaires et les bandes d’usage donnent les
pièces définitives et leurs différentes variantes :
Exemple de variante des pièces selon les modules élémentaires.
5- Combinaisons :
Devenues pièces, les modules s’assemblent entre eux, pour constituer la partie
« fermée-chauffée » du logement, définissant ainsi une multitude de possibilités de
logements différents : en terme de typologies (du T2 jusqu’au T5), d’orientations, de
volumes (plain-pied, duplex...) et d’organisations (cuisine ouverte, fermée…).
Exemple de combinaisons possibles
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6- Pièces complémentaires :
Dimensionnées à partir d’un module afin de pouvoir s’y connecter facilement les
pièces complémentaires assurent différentes fonctions :
a- Pièces extérieures :
Ce sont les loggias, balcons ou terrasses qui apportent une valeur d’usage
supplémentaire, et non négligeable, au logement, particulièrement dans la
région bordelaise.
Elles peuvent prendre en fonction de leurs dimensions, la forme d’un balcon
(1/4 ou 1/2 module), d’une terrasse ou d’une véranda (1 module entier).
Elles peuvent rester une pièce extérieure avec le simple ajout d’un gardecorps, ou être fermées à l’aide d’un châssis vitré.
Exemple d’utilisation d’un module pour la création de pièces extérieures.
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b- Pièces raccords :
Elles sont les éléments nécessaires aux fonctions d’accès et de distribution
dans le collectif : les paliers, les coursives, les escaliers et les gaines palières.
Elles sont en béton, restent ouvertes, et sont indépendantes
« constructivement » du bâtiment.
Exemple de pièces raccords (escalier) pour desservir un collectif Sylvania
c- Pièces utiles :
Elles complètent l’habilité des logements, par l’intégration d’espaces
techniques. Toujours situées au rez-de-chaussée puisqu’elles assurent les
fonctions de : locaux poubelles, garages à vélos, celliers, locaux techniques,
boxes à voitures et stationnement couvert.
Exemples de pièces utiles : local poubelles, vélos, entretien, et stationnement
Nicolas BERIGAUD
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7- En résumé :
SYLVANIA est une boite à outils autour d’un module de 3.70 x3.70 m.
Ce module est avant tout un élément de conception et reste un élément théorique,
constitué de plusieurs éléments :




Le volume intérieur (destination des pièces : volume « fermé-chauffé »,
pièces extérieures, utiles, ou raccords.)
Les parois verticales
Les planchers
La couverture le cas échéant
Chacun de ces éléments se décline en plusieurs variantes.
Chacune de ces variantes est chiffrable à l’unité car toujours rattachée au module.
Décomposition du module
8- Marchés :
Les marchés de travaux sont établis sur la base d’un accord cadre, avec un
bordereau de prix unitaires permettant, en amont, un chiffrage rapide et précis des
travaux bâtiments sur l’opération.
L’entreprise EGERIS est titulaire du lot bâtiment pour les marchés Sylvania.
Les travaux de VRD sur Sylvania, font aussi l’objet d’un accord cadre, mais de par
leur nature propre au projet, ils restent plus difficiles à estimer et ne font,
évidemment, pas l’objet d’un système modulaire. COLAS SUD-OUEST est
l’entreprise titulaire du lot VRD sur les marchés Sylvania.
En fonction des sols et du projet, les fondations du bâtiment seront soit :


En cas de fondations superficielles, intégrées au lot bâtiment, tel que
prévues au BPU,
En cas de fondations profondes, l’objet d’une consultation pour un lot
spécifique, le lot « Fondations spéciales ».
Nicolas BERIGAUD
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IV.II.2 - SYLVANIA SUR SAINT-AMAND
Le système constructif SYLVANIA n’a pas été créé pour répondre aux volontés
d’intensification du patrimoine d’AQUITANIS. Néanmoins, nous avons pu constater
après plusieurs opérations qu’il pouvait y être particulièrement facilitateur :






Conception maitrisée et rapidité de la phase d’études,
Durée de chantier optimisé,
Une entreprise générale, qui plus est locale et engagée sur une filière
locale, avec un interlocuteur unique,
Contrat cadre : capitalisation des acquis et amélioration continue,
Facilité de concertation en partant de l’usage du logement,
Impact des charges d’exploitation réduites sur une résidence existante
(pas de contrôle d’accès, coursives extérieures).
C’est notamment pour ces raisons que nous avons décidé de réaliser l’opération
« Saint-Amand » avec ce système constructif.
1- Le Projet :
a- La Commande :
La commande initiale, tel que définie par le programme de Maitrise d’œuvre, porte
sur la création de 19 logements locatifs sociaux, pour « densifier » la résidence
existante « SAINT-AMAND », à l’aide du procédé constructif SYLVANIA. En effet, il a
été constaté une sur-occupation des logements dans le secteur ainsi qu’une
présence importante de personnes âgées, avec un besoin de petits logements.
Nous avons donc, prévu la création de :


13 logements financés en PLUS, dont 3 T2, 3 T3, 3 T4 et 4 T5.
6 logements financés en PLAI, dont 2 T2, 1 T3, 1 T4, et 1 T5.
Les logements devront respecter la règlementation thermique 2012.
b- L’équipe de Maîtrise d’œuvre
A l’issue de la consultation Maîtrise d’œuvre, nous avons retenu, pour concevoir et
réaliser le projet, l’équipe constituée du cabinet d’architecture ALDEBERT VERDIER
et du bureau d’études CETAB INGENIERIE, en cotraitance. Trois missions sont
confiées à l’équipe de Maitrise d’œuvre :



Mission de base (tel que définie par le décret n° 93-1268 du 29 Novembre
1993, pour des ouvrages de bâtiment),
Mission Paysagiste,
Mission concertation, dans le cadre de cette opération de densification.
Le cabinet ALDEBERT VERDIER est mandataire du groupement, et sous-traitera la
mission de paysagiste à la société d’architecture paysagiste FRICHE AND CHEAP.
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c- Vue d’ensemble du projet :
Le projet consiste à densifier et à réaménager le cœur d’îlot paysager de la
Résidence Saint-Amand à Caudéran.
Cette densification correspond à la construction d’un petit immeuble de logements
supplémentaire composé de :





19 logements en R+3 avec le procédé Sylvania,
1 local déchet,
1 local technique,
2 locaux vélos,
2 locaux poussettes.
Les 19 logements sont constitués de : 5 T2 / 4 T3 / 4 T4 / 6 T5.
Au-delà du reboisement et de la végétalisation, la restructuration du cœur d’îlot
paysager intègre également le dévoiement de la desserte, l’aire de jeux, le
stationnement et le mobilier urbain.
Plan de masse (APD)
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d- Les niveaux du projet:
1. Au RDC :
Le rez-de-chaussée est composé de 3 T2, 2 T5, avec chacun un jardin, 8
stationnements, 2 espaces vélos, la chaufferie, et le local ENEDIS.
Plan du RDC
2. Au R+1 :
Le premier étage se compose de 4 T4 avec chacun une terrasse et 2 T2.
Plan du R+1
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3. Au R+2 :
Le deuxième étage se compose de 4 T5 avec chacun une terrasse.
Plan du R+2
4. Au R+3 :
Le dernier étage se compose lui de 4 T3 avec chacun une terrasse.
Plan du R+3
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2- Les modules Sylvania :
Cas d’un T4 au R+1 avec une terrasse :
A- Composition :
Plan du T4 avec terrasse
Comme vous pouvez le voir sur le plan ci-dessus, notre T4 se compose de 8
modules au total:
o 7 d’entre eux constituent le volume « fermé-chauffé » (4 fonctions
élémentaires) :
 1 « pièce cuisine »,
 1 « pièce d’eau »,
 3 « pièces de nuits »,
 2 « pièces libres ».
o 1 « pièce extérieure » constitue la terrasse du logement.
Rappel des 4 fonctions élémentaires
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La combinaison de ces 4 fonctions créé un T4 :
Typologie créé
L’ajout de la pièce extérieure, en « module rentrant » complète notre T4 :
Pièce extérieure : module rentrant
Vous l’aurez compris, avec cette exemple, « la boite à outils » Sylvania, permet à nos
maitre d’œuvre une conception des typologies rapide.
Détail des modules sur le T4 créé
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B- Chiffrage :
Chaque élément ainsi rattaché au module est chiffrable à l’unité. Ce qui permet une
fois le projet défini dans son ensemble, en théorie, un chiffrage rapide et précis de
celui-ci pour les travaux bâtiment.
Rappel de la décomposition d’un module
A titre d’exemple, nous allons décomposer le chiffrage du T4 présenté ci-dessus (en
€ H.T.). Vous trouverez ci-dessous le détail du calcul, par élément de modules et ses
compléments. Il y sera détaillé le nombre et la désignation des éléments, avec entre
parenthèse leurs références au BPU et leurs prix unitaires:

Pièces :
o 1 pièce d’eau WC + dégagement (A.1.1): 2 050,68 €
o 1 pièce cuisine avec cellier (B.4.1) : 1 987,31 €
o 3 pièces nuits (C.1.1) : 3 x 356,33 = 1 067,99 €
o 2 pièces libres (D.1.1) : 2 x 350,33 = 700,66 €
o 1 pièce extérieure, terrasse portée sur structure bois (E.5.1a) : 4 738 €
Sous-total Pièces : 10 544,64 €

Parois verticales :
o 10 parois extérieures (Pe.5.1) : 10 x 1 581,04 = 15 810,40 €
o 2 parois intérieures porteuses entre logements (Pi.1.1) :
2 x 1 509,29 = 3 018,58 €
o 2 parois intérieures porteuses dans le logement (Pi.2.1) :
2 x 1152,44 = 2 304,88 €
o 4 cloisons intérieures 50 mm (Pc.2.1) : 4 x 543,17 = 2 173,68 €
Sous-total Parois : 23 306,54 €

Plancher:
o 8 planchers entre logements (PL.3.1): 8 x 2468,78 € = 39 500,48 €
Sous-total Plancher : 39 500,48 €
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
Toiture (pour l’exemple nous simulerons que les modules possèdent une
toiture, ce n’est pas le cas en réalité, en effet le logement se trouve au premier
étage d’un bâtiment qui en compte trois.) :
o 3 toitures 2 pans (1 pour 2 modules) (T.10.23) :
3 x 3 975,15 = 11 925,45 €
o 1 toiture 1 pan (T.10-11) : 2 033,32 €
o 8 détails toiture chéneau acier (Tdt.2-1) : 8 x 323,44 = 2 587,52 €
o 4 détails toiture faitage métal (Tdt.3-2) : 4 x 158 = 632 €
o 2 Boites à eaux acier (Tdt.10-3) : 2 x 237,60 = 475,20 €
o 2 Descente EP zinc (Dep4) : 2 x 115,50 = 231 €
o 1 Pignon triangle généré (Tpg10-14) : 558,20 €
Sous-total Toiture : 18 442,69 €
Sous-total Modules (Pièces + Parois + Planchers + Toitures) : 91 794,35 €
A ce stade, nous avons chiffré l’ensemble des éléments constituant le module, les
finitions de base sont aussi déjà définies, peinture lisse pour les murs, mat dans les
pièces sèches, et satinée dans les pièces d’eaux, avec de la gouttelette peinte sur le
même principe en plafond.
Nous allons maintenant ajouter les compléments. En effet, il faut désormais ajouter
au coût des éléments des modules :
-

Les éléments techniques (installations électriques, de chauffage, de
plomberie, VMC,…).
Les éléments isolés (menuiseries extérieures, volets, portes intérieurs, gardecorps, rangements, trappes de visite,…).
Et les options (compléments éventuels, éclairage complémentaires,
numérotations, pare-douches,…).
Eléments techniques :
o 1 Installation électrique T4 (El4) : 4 262,87 €
o 1 Installation Plomberie Sanitaire T4 (Ps4) : 2 647,65 €
o 1 Installation de Chauffage T4 (Chf4) : 4 898,73 €
o 1 Installation VMC T4 (Vmc4) : 1 071,12 €
o 1 Plus-value Electricité pour bâtiment collectif (Int1) : 331,27 €
o 1 Plus-value Plomberie-Chauffage pour bâtiment collectif (Int2) :
331,27 €
o 2 Plus-value sur gaine pour bâtiment collectif (Int1) :
2 x 74,12 = 148,24 €
Sous-total Eléments techniques : 13 691,15 €
Nicolas BERIGAUD
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
Eléments isolés :
o 1 Châssis 210x90cm (Ich1-52) : 689,32 €
o 1 Châssis 210x150cm (Ich2-54) : 1 053,85 €
o 5 Châssis 90x210cm (Ich3-25) : 5 x 760,12 = 3 800,60 €
o 1 Châssis 90x60cm (Ich6-21) : 555,73 €
o 1 Châssis 90x90cm (Ich6-22) : 612,08 €
o 1 Volet battant 210x90cm (Ivb52) : 285,74 €
o 1 Volet battant 210x150cm (Ivb54) : 461,44 €
o 5 Volets roulants 90x210cm (Oc1-25) : 5 x 352,92 = 1 764,60 €
o 1 Volet roulant 90x90cm (Oc1-22) : 768,15 €
o 2 Garde-corps bois (Igc1-47) : 2 x 1 406,48 = 2 812,96 €
o 1 Porte palière (Ipo1) : 814,26 €
o 5 Portes intérieures 83x204cm (Ime-1.1) : 5 x 127,15 = 635,75 €
o 1 Façade de GTL (Ime-8) : 1 555,15 €
o 2 Trappes de visite (Ime-9) : 2 x 94,80 = 189,60 €
Sous-total Eléments isolés : 15 999,23 €

Options :
o 1 Eclairage complémentaire sur porte d’entrée (Op3.1) : 187,91 €
o 1 Barre de douche avec douchette 2 jets (Op4.9) : 40 €
o 1 Pare baignoire (Op.D0) : 373 €
o 1 Numérotation (Cp3) : 96,31 €
Sous-total Options : 697,22 €
Sous-total compléments (Eléments techniques + Eléments isolés + Options) :
30 387,60 €
Soit un coût total du logement T4 (Modules + Compléments) de 122 181,15 € H.T.
qui revient à 1 417,22 €/m² SHAB pour un logement de 86,20 m², avec une terrasse
de 13,69 m².
Bien sûr, ce prix peut paraitre élevé mais il n’est pas réellement représentatif,
puisque :




Cet exercice a été réalisé à titre d’exemple, pour vous illustrer le mécanisme
de chiffrage dans notre système de construction modulaire bois. Il doit être
réalisé sur l’ensemble du bâtiment, pour définir un ratio au m² de SHAB.
Nous avons imaginé ce logement au dernier étage, ce n’est pas le cas.
Nous n’avons pas tenu compte des pièces raccords (escalier et coursive).
Le logement supporte seul, dans cet exemple, une conception collective :
En effet, il supporte notamment, seul, le prix du plancher entre logement. En
effet si nous divisions par deux le coût des planchers partagés entre deux
logements nous réalisons une économie de 19 750,24 € sur le cout total
annoncé du logement.
Soit un coût total de 102 431,71 € pour le logement T4 et un ratio plus
raisonnable de 1 188,30 €/m² SHAB, pour les travaux bâtiment.
Nicolas BERIGAUD
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Le coût réel constaté sur cette opération, pour les travaux bâtiment, sera de 1288
€/m² de SHAB.
Comme vous pouvez le constater de par cet exercice, le chiffrage à partir du BPU, en
théorie simple, s’avère plus complexe qu’il n’y parait. Et en réalité, l’entreprise est la
seule à maîtriser ses prix. C’est d’ailleurs l’un des inconvénients que je ferai
apparaître plus bas dans mon analyse synthétique du système.
Néanmoins, cette approche permet une estimation fiable du coût réel, dès la phase
APS.
C- Réalisation :
Je vais vous détailler, ici, la mise en œuvre du système Sylvania sur notre opération
à chaque étape du chantier.

Plateforme VRD :
En premier lieu, a été prévu au marché de VRD la réalisation d’une plateforme
VRD, avec la mise en œuvre d’un fond de forme calcaire pour la bonne
exécution du chantier. Etape à mon sens indispensable, aussi bien pour la
qualité de l’ouvrage fini que pour assurer de bonnes conditions de travail sur
site. Puisque sur la durée d’un chantier, des pluies s’abattront transformant les
terres en boues. Cette conséquence sera limitée par ce fond de forme.
Plateforme VRD réalisée

Fondations profondes :
Les études de sols et le calcul des descentes de charges, nous ont imposés
pour ce bâtiment collectif la réalisation de fondations profondes, avec la
réalisation de pieux forés armés. A l’issue de la consultation, c’est l’entreprise
DACQUIN qui a été retenu pour réaliser les travaux du lot fondations
spéciales.
Nicolas BERIGAUD
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
Plancher bas porté :
Les pieux ainsi réalisés supporteront les longrines qui, elles mêmes porteront
le plancher bas. C’est là que démarre les travaux de l’entreprise EGERIS,
après avoir réceptionné les pieux réalisés par l’entreprise DACQUIN.
Mise en œuvre et clavetage des longrines
Plancher bas réalisé

Pose des murs porteurs et des murs ossature bois :
En suivant sont réalisés les poteaux et les murs béton (prémurs) qui
soutiendront le plancher bas du R+1.
Les murs à ossature bois, préparés à l’atelier d’EGERIS à Lormont (commune
de Bordeaux Métropole), sont posés à l’avancement.
Les planchers entre logements sont réalisés à l’aide d’un système de
prédalles.
Dès lors que le plancher bas d’un niveau est réalisé, l’entreprise met en
œuvre les poteaux et les murs porteurs qui soutiendront le plancher haut, en
posant, toujours les M.O.B. (murs à ossatures bois) à l’avancement.
Ainsi, le bâtiment prend rapidement sa forme définitive.
Une fois le gros œuvre achevé, viennent ensuite les travaux de charpente et
de couverture.
Nicolas BERIGAUD
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Premier murs à ossature bois du RDC
Poteau et étaiement des prédalles d’un plancher haut
Le bâtiment prend forme rapidement
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Le gros-œuvre et les travaux de charpente et couverture achevés

Pose des menuiseries extérieures, et du bardage métallique :
Une fois le gros-œuvre et la couverture achevés, débute la pose des
menuiseries, suivie des travaux de bardage.
Menuiseries en cours de pose
Démarrage des travaux de bardage
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
Travaux de finitions des logements / achèvement du bâtiment :
Une fois le bardage et les menuiseries posés, le bâtiment est hors d’eau et
hors d’air. Débute alors les travaux intérieurs des logements (plâtrerie,
peinture, sols et équipements) en parallèle de la réalisation des terrasses bois
et des finitions extérieures.
Bardage achevé – Réalisation des terrasses bois
Intérieur d’un logement en finition

Réception de l’ouvrage :
Suite à une erreur de l’entreprise dans les commandes des menuiseries
extérieures, le chantier a pris du retard, et nous réceptionnerons l’ouvrage
avec 3 mois de retard, le 15 Juin 2017, mais avec seulement quelques
réserves mineures de finitions.
Le système constructif tient ses engagements de performances en termes de
délais. Néanmoins l’approvisionnement du chantier peut, comme ici, faire
défaut.
L’ensemble des réserves de réception a été levé rapidement par l’entreprise.
Nos locataires sont entrés dans les lieux le 3 Juillet 2017.
Nicolas BERIGAUD
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La plupart des soucis de mise en fonctionnement du bâtiment, principalement
liés à des dysfonctionnements de la chaufferie, ont été réglés rapidement au
cours de la période de parfait achèvement.
J’ai pu participer à la visite de fin de parfait achèvement, 1 an après la
réception, sur cette résidence, et y ai rencontré la plupart des locataires.
Les retours sur la résidence sont très positifs, puisque l’ensemble des
habitants rencontrés m’ont dit être satisfaits ou très satisfaits de leur logement.
La principale observation qui nous a été faite, bien qu’elle ne soit pas
partagée par l’ensemble des locataires, vient des terrasses bois qui largement
utilisées puisque très grandes, sont ajourées et laissent passer l’eau et la
poussière entre les logements.
De plus, des jardins partagés ont été réalisés au cœur de la résidence, ce qui
a permis la rencontre, et des échanges, entre les nouveaux et les anciens
habitants. Cette notion d’ « en-commun » est significative de l’axe « Nature en
ville » que développe AQUITANIS.
La résidence achevée avec les jardins partagés à gauche
Vue depuis la résidence existante
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IV.II.3 - SYLVANIA : AVANTAGES / INCONVENIENTS
Dans cette partie, je vous présenterai un bilan de 6 années de construction Sylvania,
par AQUITANIS.
Ce bilan, pour permettre une vue globale, se veut être très synthétique. Pour être
exhaustif, je tenterai de tenir compte des points de vus des trois parties prenantes
principales de ce système, suite aux échanges que j’ai pu avoir avec les maîtres
d’œuvre, l’entreprise et mes collègues de travail.
Je vous y présenterai donc une liste des avantages et des inconvénients, du point de
vue, dans l’ordre, des maîtres d’œuvres, de l’entreprise EGERIS, et de la maîtrise
d’ouvrage AQUITANIS.

Du point de vue des maîtres d’œuvres :
o Les Avantages :
 Un système intégrant le caractère normatif des espaces (PMR
notamment),
 Un système intégrant les performances attendues, au regard de :
o L’acoustique,
o La thermique,
o Des labels (CERQUAL H&E),
 Un système ouvert, avec différentes réalisation par plusieurs maitrises
d’œuvre,
 Un système à combinaisons, présentant une grande variété des
espaces et des architectures,
 Une grande rapidité possible des phases d’études,
 Une phase DCE plus « légère » que pour un projet classique,
 Un CCTP pré-écrit et pièces pré-dessinées,
 Un système intégrant pièces graphiques, écrites et BPU,
 Une préfabrication de certains éléments, permettant une rapidité de
certaines phases du chantier.
o Les Inconvénients :
 Un système plus ou moins facile à appréhender en fonction des
maîtres d’œuvres,
 Des modules à « trop » de paramètres, avec des difficultés
d’adaptations aux cas particuliers,
 Des pièces graphiques, écrites et un BPU indépendants d’où une
certaine « lourdeur » d’utilisation,
 Une rapidité des études pouvant être en inadéquation avec les délais
de validation et d’instructions,
 Pas de possibilités d’intégration du lot VRD au système modulaire,
 Sentiment d’être « semi-concepteur ».
Nicolas BERIGAUD
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
Du point de vue de l’entreprise EGERIS :
o Les Avantages :
 Un perfectionnement du système au fil du temps et des réalisations,
 Une préfabrication de certains éléments, permettant une rapidité de
certaines phases du chantier,
 Une possibilité d’enrichir et d’approfondir les prescriptions et les
études d’exécutions,
 Une assurance du volume de commandes, garantie par le marché
cadre.
o Les Inconvénients :
 Un lissage de l’activité impossible, les OS de démarrage des travaux
sont aléatoires,
 Un système « trop » ouvert permettant trop d’éléments « hors cadre »
industriel,
 Des maîtrises d’œuvres trop nombreuses,
 L’indépendance structurelle des pièces raccords et des pièces
extérieures, qui plus est onéreuses.
Chaine de préfabrication des M.O.B.
Indépendance structurelle des pièces raccords
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
Du point de vue de la maîtrise d’ouvrage AQUITANIS :
o Les Avantages :
 Un accord cadre permettant :
o La capitalisation des acquis et une amélioration continue,
o Une facilité de commande,
o D’avoir un interlocuteur unique pour le lot bâtiment,
o Le recours à une entreprise locale, qui est dans une logique de
partenariat, tant vis-à-vis de ses clients que de ses sous-traitants
et fournisseurs locaux,
 Une bonne qualité environnementale avec un recours au bois dans la
construction et une contribution à l’économie locale,
 Fiabilité financière dès la phase APS,
 Une grande variété architecturale à partir d’un système,
 Une estimation fine des budgets de travaux,
 Un contrôle simple et en continu des budgets,
 Un système économe quant aux pièces « habitables »,
 Une grande plus-value d’usage, avec de grands espaces extérieurs,
 Un gain de temps réel dans les phases d’études,
 Une bonne qualité du produit fini à la livraison,
 Une maîtrise des prix à la signature des marchés (pas de plus-value).
o Les Inconvénients :
 Un Système onéreux, concernant :
o Les pièces extérieures (balcons, terrasses…),
o Les pièces raccords (circulations, escaliers…),
 Le système est aussi plus onéreux que prévu avec :
o Un objectif de 1 100 €/m² de SHAB (presque) atteint une seule fois
(BENGALINES 1 120 €/m² SHAB, Grand prix de l’innovation HLM
2017 – Nomination Equerre d’argent 2017),
 De trop nombreux architectes d’opérations : trop de cas particuliers…,
 De nombreux conducteurs d’opérations différents : problèmes de
formations, lenteurs…,
 Le lissage de l’activité de l’entreprise difficile,
 Des difficultés d’adaptation géométrique aux parcelles, liées à un
module trop rigide,
 Un BPU complexe dans le détail, seule l’entreprise maitrise
réellement ses prix,
 Le maître d’ouvrage reste « captif » du prix du marché à bon de
commande,
 Risque d’utilisation d’éléments détournés de leur usage,
 Démarche d’industrialisation à l’heure ou AQUITANIS singularise ses
projets,
 Délais maitrisés, mais sujets à des aléas dans les
approvisionnements chantier,
 Pas de possibilité d’intégration du lot VRD.
Nicolas BERIGAUD
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Nous conclurons ce chapitre sur le système de construction modulaire bois, Sylvania,
en rappelant les objectifs énoncés lors de sa commande, et en vérifiant leurs
atteintes.
Les objectifs étaient de « construire mieux, plus vite et moins cher » :

Construire mieux :
Comme nous l’avons vu ce système intègre les performances attendues, au
regard de la règlementation acoustique, et thermique, et aux exigences de nos
labels (CERQUAL H&E), qui demeurent des gages de qualité.
Il est également à noter que le recours au bois dans la construction et à une
entreprise locale s’inscrit dans notre logique d’une entreprise responsable visà-vis de l’environnement et de notre système sociétal.
Pour finir, sur 279 logements construits, nous accusons un retour d’expérience
positif, avec très peu de sinistralité et une satisfaction générale de nos
locataires quant à leur logement.
Nous considérons donc que cet objectif a été atteint.

Construire plus vite :
Comme nous l’ont avancé les maîtres d’œuvres, les phases études sont
simplifiées et donc plus rapide. Néanmoins ces délais sont soumis à ceux des
validations et d’instructions, qui peuvent être long.
Sur le chantier, l’étape du clos couvert est rapide, néanmoins le chantier de
second-œuvre n’est pas industrialisable, et nous supportons à cette étape les
délais de réalisation d’un chantier traditionnel.
Dans ces conditions, nous considérons que cet objectif n’a été atteint que
partiellement.

Construire moins cher :
L’objectif était de construire pour 1 100 €/m² de SHAB (travaux bâtiment
uniquement), cet objectif n’a jamais été atteint, principalement en raison des
adaptations des projets (parcelles, pièces extérieures…). L’opération
BENGALINES fut la moins coûteuse à hauteur de 1 120 €/m² de SHAB.
Indéniablement, cet objectif n’a pas été atteint, bien que le système permette
une grande maîtrise des coûts de construction.
Diagramme des coûts de construction (Travaux bâtiment seuls)
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Diversité des constructions SYLVANIA
Pour conclure, et pour avoir livré deux opérations SYLVANIA, même si la commande
n’a pas su remplir tous ces objectifs ambitieux, SYLVANIA reste une grande réussite.
Les études ont été rapides, tous les chantiers se sont dans l’ensemble bien déroulés,
les projets livrés ont été d’une grande qualité, et, et c’est le principal, nos locataires
sont heureux de leur logement.
Nicolas BERIGAUD
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IV.II.4 – VERS UN AUTRE PROCEDE CONSTRUCTIF
Nous avons vu, que l’ensemble des objectifs de la commande Sylvania n’était que
partiellement rempli. C’est notamment pour cela, mais aussi pour réaliser des
constructions toujours plus durables et respectueuses de l’environnement,
qu’AQUITANIS s’oriente aujourd’hui vers un nouveau mode constructif bois, qui se
veut être une évolution du modèle Sylvania. Dans le même temps, AQUITANIS
dépasse son engagement RSE vers un engagement RTE (Responsabilité Territoriale
des entreprises), puisqu’il faut garantir un impact local pour obtenir une résonance
globale.
C’est en ce sens qu’AQUITANIS a commandé à l’ATELIER PROVISOIRE en 2017,
un nouveau système industrialisé de logements : SYLVANEO.
Avec pour objectif de toujours :

« Construire mieux » :
o SYLVANIA :
 Respectait la RT 2012 (équivalent du logement BBC, avec un
Cepmax inférieur à 50 kWh par m² d’énergie primaire par an),
 Utilisait le bois comme principal matériaux de construction.
o SYLVANEO :
 Respectera la RT2012 -10% (Cepmax inférieur à 45 kWh par m²
d’énergie primaire par an),
 Tiendra compte du confort d’été dans le logement, avec la mise en
place, par exemple, d’une ventilation naturelle nocturne,
 Utilisera des essences de bois éco certifiées, comme matériaux
principal, et de préférence locales,
 Ne mettra en œuvre quasiment exclusivement que des matériaux biosourcés (dont l’isolant).
Confort d’été
Nicolas BERIGAUD
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
« Construire moins-cher » :
o L’objectif reste le même que sur SYLVANIA, à savoir 1 100 €/m² de
SHAB pour les travaux bâtiment. Nous ne savons pas encore, si le
premier projet SYLVANEO : SYLVAE, actuellement en phase d’études
tiendra cet objectif.

« Construire plus, et plus vite » :
o SYLVANEO est comme SYLVANIA, un système industrialisé de
production de logements, non plus autour d’un système de modules mais
de matrices. Comme pour SYLVANIA, le système est déjà « préconçu »,
la durée des études en est donc diminuée, mais peut aussi se voir
entravée par les délais de validation et d’instruction. Pour ce qui est de la
phase chantier, il nous est annoncé un chantier de 49 semaines (un peu
plus de 11 mois) pour la réalisation des 25 logements de la résidence
SYLVAE.
SYLVANEO : Un système de 4 Matrices – De la maison individuelle au bâtiment
collectif
Nicolas BERIGAUD
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Les objectifs de SYLVANEO sont logiquement plus ambitieux que ceux de
SYLVANIA, le « construire mieux » est au centre du projet, avec comme objectif la
recherche de hautes performances environnementale, et une adaptation aux
contraintes locales.
En effet, le réchauffement global impliquera dans les années qui viennent une
hausse générale des températures, déjà élevées dans la région bordelaise.
SYLVANEO intègre donc une ventilation naturelle des logements qui, nous
l’espérons, pourra garantir un confort supplémentaire l’été.
La performance attendue environnementale sur SYLVANEO
De part l’emploi du bois (véritable « puits de carbone ») comme matériaux principal
et l’utilisation de matériaux bio-sourcés, SYLVANEO assurera, comme SYLVANIA,
une faible empreinte carbone liée à la construction, de ses projets.
Nicolas BERIGAUD
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IV.III - LE BILAN CARBONE
IV.III.1 - QU’EST-CE QU’UN BILAN CARBONE
Aujourd’hui, 85 % des sources d’énergie utilisées dans le monde ne sont pas
renouvelables. Il s’agit du pétrole (40 %), du charbon (20 %) du gaz naturel (19 %)
et l’uranium (6 %). La dépendance aux sources fossiles est donc centrale.
La prise de conscience de cette dépendance via une « Comptabilité Carbone »
permet d’une part, de mettre en place des actions de réduction, et d’autre part,
d’anticiper les contraintes à venir (augmentation des prix, difficulté d’accès aux
énergies, tension sur les marchés, …).
Afin de quantifier l’impact des activités humaines sur le changement climatique,
diverses méthodes de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre (GES)
se sont développées. Ces méthodes évoluent en fonction de l’objet étudié : territoire,
organisation, produit… Suivant les exercices, on parlera d’inventaire, de Bilan
Carbone ou d’empreinte carbone.
L’outil de référence en France de la comptabilité Carbone est mis à disposition par
l’ADEME et l’association Bilan Carbone, aux prestataires formés et agréés. Il
consiste en plusieurs tableurs intégrant une base de données de facteurs
d’émissions, ainsi que dans le cas particulier des bâtiments, des indications sur
l’usage des bâtiments en France et sur le contenu carbone de quelques matériaux.
La méthode que je vous présenterai, ici, est celle réalisée par un bureau d’études
spécialisé BCO2 Ingénierie (prestataire formé et agréé ADEME), et qui propose une
expertise particulière pour les projets de bâtiments : le Bilan Carbone.
Ce bilan carbone permet donc de quantifier les émissions de gaz à effet de serre
associées à notre construction. Environ trois quarts de l’impact concernent les
consommations énergétiques fossiles (pétrole, gaz, et charbon).
A l’échelle d’un pays comme la France, l’impact du secteur du bâtiment est
aujourd’hui de l’ordre de 35 à 40 % des émissions de gaz à effets de serre du
pays :
-
Utilisation des bâtiments : 20 à 25 %,
Construction des ouvrages neufs et réhabilitations : environ 5 %,
Déplacements des résidents et des marchandises en conséquence direct de
la localisation des ouvrages : environ 10 %.
Nicolas BERIGAUD
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o Principe de la méthode Bilan Carbone :
 Regrouper des données immédiatement disponibles sur
l'activité, et utiliser des ratios statistiques appelés "facteurs
d'émission" pour en estimer les émissions correspondantes,
 Estimer les émissions annuelles de gaz à effet de serre, depuis
la conception jusqu'à la fin de vie des produits,
 Utiliser les correspondances de Pouvoir de Réchauffement
Global (PRG) de chaque gaz à effet de serre de sorte de
ramener la somme des émissions dans une seule unité : la
« tonne équivalent CO2 »,
 Identifier les postes principaux d'émission,
 Permettre d'estimer un niveau d'émission par produit,
 Proposer des pistes significatives de réduction de ces postes,
 Refaire un point comparatif ultérieur pour constater l'effet des
efforts entrepris.
o Intérêt de la méthode Bilan Carbone :
 Etre sensibilisé sur la contribution au réchauffement global,
 En comprendre les principaux facteurs,
 Mesurer la vulnérabilité de l'activité, ici la construction et
l’utilisation de nos logements, à la hausse inéluctable du prix de
l'énergie fossile, du fait de sa raréfaction et de l'extension des
taxes CO2,
 Estimer les émissions par produit,
 Connaître ses points faibles très émissifs,
 Entreprendre les évolutions nécessaires et dans le bon ordre,
 Communiquer sur son travail et ses actions en faveur d’une
réduction des émissions.
Dans le cas d’un bâtiment la déclinaison du Bilan Carbone à l’échelle du projet
comprend essentiellement :


La construction :
o Conception et réalisation de l’ouvrage,
o Fabrication en amont des matériaux,
o Transport et mise en œuvre sur le chantier,
o Prise en compte d’une future démolition et du recyclage des matériaux.
L’utilisation par les futurs résidents (chauffage, ECS, consommations
électriques domestiques, déplacements contraints et suscités, adduction d’eau,
traitement des déchets et services sur place).
Nicolas BERIGAUD
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Plus
concrètement,
voici
quelques-uns
des
principaux
facteurs
significatifs d’émissions de gaz à effets de serre, qui servent d’hypothèse de calculs
à l’établissement du Bilan Carbone :

Concernant les matériaux et la construction:
o Facteurs d’émission du ciment :
La production de ciment contribue à environ 5 % des émissions de
GES, avec essentiellement deux sources d’émissions : les émissions
directes de CO2 liées à la décarbonatation du calcaire en chaux et les
consommations énergétiques du processus industriel de fabrication.
o Facteurs d’émissions du bois :
Le bois d’œuvre provenant de forêts gérées constitue un « puits de
carbone », en effet il constitue une vraie réserve de carbone provenant
de sa croissance grâce à la photosynthèse consommatrice de CO2.
o Fret des matériaux.

Concernant l’utilisation de l’ouvrage:
o Emissions moyennes annuelles estimés pour la production de chauffage
et d’ECS,
o Déplacements contraints évalués à partir de statistiques locales et de
mobilités,
o Emissions liés à l’entretien de l’ouvrage.
Les émissions de construction sont distinguées des émissions d’utilisation. Pour les
confronter il a été fixé arbitrairement une durée de vie pour les bâtiments neuf de 60
ans et pour les réhabilitations de 30 ans.
Les résultats des émissions de construction sont exprimés en « tonnes équivalent
CO2 ». Elles sont présentées par une ventilation par postes du descriptif, puis en
ventilation par matériaux primaires (sortant des usines comme matériaux primaires,
comme des aciéries, cimenteries, …).
Les émissions d’utilisation sont exprimées en « tonnes équivalent CO2/an » et
décomposées en source de dépense énergétique : chauffage-refroidissementventilation, ECS, usage spécifique (électricité), déplacement des résidents, eau et
déchets.
A titre de comparaison, les émissions d’un français moyen sont de 10 tonnes
équivalent CO2 par an, et 1 tonne équivalent CO2 correspond à effectuer 5000 km
en voiture particulière (émission amont du carburant et de la construction du véhicule
incluses).
Pour appréhender l’impact globale de notre résidence, il faudrait pour une opération
neuve, multiplier par 60 (durée de vie du bâtiment en années) la « tonne équivalent
CO2/an » de l’émission d’utilisation et l’ajouter à l’émission de construction.
Pour illustrer cet impact, c’est le Bilan Carbone que nous avons réalisé sur
l’opération SAINT-AMAND, que je vais vous présenter plus bas.
Nicolas BERIGAUD
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IV.III.2 – BILAN CARBONE DE L’OPERATION
Afin de permettre une meilleure vue d’ensemble, vous trouverez ci-dessous un
rappel et un descriptif sommaire de l’opération SAINT-AMAND :

Construction de 19 logements sociaux :
o Densification d’une résidence existante de 189 logements,
o 19 appartements T2 à T5 dans 2 bâtiments en R+3 jumelés,
o Surface de 1 460 m² de SHAB,
o Réfection significative des voiries environnantes,
o Logements traversant exposés est-ouest,
o Petits jardins privatifs affectés aux logements du RDC,
o Stationnements extérieurs de surface, pour moitié abrités,
o Fondations à l’aide de pieux bétons,
o Ossature bois,
o Bardage et couvertures en bacs aciers,
o Garde-corps bois et bardage bois ponctuels,
o Menuiseries bois,
o Chauffage et ECS collectif gaz avec module secondaire de distribution.
o Performance énergétique RT2012,
o Localisé à Bordeaux-Caudéran (à mi-distance de la rocade et des
boulevards).
1- Emissions globales du projet :
Le total des émissions de gaz à effets de serre du projet est d’environ 700 tonnes
équivalent CO2, l’année de la construction, et de 83 tonnes équivalent CO2 par an
pour l’utilisation. Soit sur 60 ans d’utilisation, 4 980 tonnes équivalent CO2, soit un
impact global de 5 680 tonnes équivalent CO2 sur 60 ans pour l’ensemble de la
résidence.
Ces chiffres brut sont difficilement interprétables, mais traduisent un impact
conséquent des logements sur le réchauffement global planétaire.
2- Impact de la construction :
Ci-après, la décomposition des émissions de construction du chantier, selon les lots,
puis selon les matériaux primaires et le chantier.
Il est à noter que les émissions « non affectées » dans le diagramme des lots
correspondent aux études globales, à l’énergie consommée sur le chantier, aux
déplacements du personnel, aux immobilisations du chantier, à la variation d’albédo
(propension de surfaces exposées au soleil, modifiées par les constructions)…
Nicolas BERIGAUD
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SAINT-AMAND - Emissions de GES/lots en tonnes équivalent CO2
SAINT-AMAND - Emissions de GES/matériaux en tonnes équivalent CO2
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Les deux lots d’impact principaux sont les terrassements-VRD et le gros-œuvre. Ce
dernier est habituellement largement prédominant (emploi du ciment), mais un
recours assez massif à l’ossature bois sur ce projet a permis de réduire
significativement son impact.
Le lot charpente-couverture apparaît comme négatif du fait de l’utilisation massive du
bois (qui constitue un puits de carbone) pour ce lot.
3- Impact de l’utilisation :
Nous l’avons vu, dans moins de 10 ans (83 tonnes équivalent CO2 par an x 10
années, contre 700 tonnes équivalent CO2 pour la construction), l’utilisation de
l’ouvrage aura été plus génératrice de gaz à effet de serre que sa construction. Vous
trouverez ci-après un diagramme récapitulant l’ensemble des émissions, exprimé en
moyenne par logement :
SAINT-AMAND : Emissions annuelles par logement
Le premier poste est celui des émissions relatives à la localisation de l’opération,
avec 30% au total. Suivent trois postes d’importance relative assez proche : le
périmètre de la RT (chauffage, ventilation, ECS, et éclairage – 26%), les usages
domestiques de l’électricité (21%), et l’amortissement des travaux de construction
(20%). Quelques précisions concernant :
-
-
Les émissions relatives à la localisation de l’opération. Il s’agit des
déplacements contraints de nos résidents (domicile-travail, dépôt des
enfants aux établissements scolaires, courses minimales…). L’opération est
ici idéalement placée, à mi-chemin de la rocade et des boulevards de la
métropole bordelaise. Néanmoins, c’est tout de même le premier poste
d’émissions.
Le périmètre de la RT. Au vu des retours d’expérience sur les logements
neufs BBC (RT2012-10%), les surconsommations réelles prévisionnelles ont
été majorées de 30% pour le chauffage et l’ECS et de 20% pour l’éclairage.
Malgré cette pénalisation d’usage, l’impact de ce poste est relativement
faible vis-à-vis des constructions neuves, avant l’application de la RT2012.
Nicolas BERIGAUD
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4- Variantes :
A partir de ces différents constats, nous pouvons mettre en évidence différentes
variantes réduisant ou augmentant significativement le résultat global des émissions
de GES. Dans le but d’avancer la réflexion sur les émissions globales de GES dans
le cadre de futurs projets neufs.
Vous trouverez ci-dessous deux diagrammes, commentés, des émissions évités ou
supplémentaires des ces dispositions alternatives, sur les émissions de construction
et sur les émissions d’utilisation :
SAINT-AMAND : Variantes d’émissions de construction
-
Variantes des émissions de construction :
o Alternatives de réduction :
Le ciment représente 5% des GES. Le remplacement des planchers
béton par des planchers bois de 15cm, surmontés d’une chape en
béton acoustique de 5 cm, représenterait une économie d’émissions
supérieures à 10 tonnes équivalent CO2.
o Alternatives émissives :
Toujours l’impact du ciment. Le remplacement des façades à
ossature bois par des façades conventionnelles en maçonnerie de
parpaings creux représenterait une émission de GES supplémentaire
de l’ordre 8 tonnes équivalent CO2.
Nicolas BERIGAUD
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SAINT-AMAND : Variantes d’émissions d’utilisation
-
Variantes des émissions d’utilisation :
o Alternatives de réduction :
La mise en place d’une chaufferie bois sur un petit réseau de chaleur,
alimentée par des plaquettes forestières (issues de forêts
durablement gérés), permettrait une économie d’émissions
conséquente de l’ordre de 0,6 tonnes équivalent CO2 par an.
Mais le principal poste de réduction reste lié à la localisation de la
résidence, ainsi si nous cumulons la création de grands jardins
privatifs (limitant ainsi les déplacements de loisirs), et une localisation
de la résidence dans Bordeaux centre, cela nous permettrait une
économie d’émissions de GES, de 0,75 tonnes équivalent CO2 par
an.
o Alternatives émissives :
Là aussi l’impact de la localisation de la résidence est primordial. Si la
résidence avait dû être construite à CESTAS, les déplacements
contraints auraient été augmentés du fait de l’éloignement de la
métropole. Ainsi, nous aurions pu prédire des émissions
supplémentaires de GES, de l’ordre de plus de 0,75 tonnes
équivalent CO2 par an.
Nicolas BERIGAUD
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5- Synthèse et conclusion :
Le projet révèle une relative modération des émissions de construction, grâce au
choix du mode constructif à ossature du bois, qui limite la présence de béton de
superstructure, à ses rôles essentiels. Il aurait pu être encore moins émissif en ayant
encore plus recours aux matériaux bois, particulièrement sur les planchers.
Je rappellerai que le ciment représente, au niveau mondial et par sa seule production
5% des émissions de gaz à effets de serre. Dans ces conditions, peut-on encore
raisonnablement parler d’éco-quartier quand ces derniers sont essentiellement
construit avec du béton ?
Concernant l’utilisation de la résidence, la performance énergétique RT2012 modère
les consommations de chauffage. Le recours à l’usage de la biomasse via un petit
réseau de chaleur pourrait, par exemple, permettre de franchir une marche
supplémentaire dans la modération des émissions.
Mais le facteur d’émission principal reste lié à la localisation de la résidence, et dans
le cas de notre projet, elle est particulièrement bonne, minimisant ainsi les
déplacements contraints des résidents.
Sur ce dernier point, la politique de la ville, au travers de la loi ALUR (Loi pour l’accès
au logement et urbanisme rénové promulgué en Mars 2014) renforce les obligations
des SCoT et des PLUi en matière d’analyse de la consommation d’espaces naturels
et agricoles et prévoit également que les SCoT et PLUi intègrent une analyse des
capacités de densification dans leur rapport de présentation. Nous pouvons mettre
en évidence, au vu de l’impact des déplacements, que cette loi va dans le sens d’une
minimisation de l’empreinte carbone des villes, en limitant l’étalement urbain,
notamment des métropoles, et en contraignant les villes à se densifier.
Plus précisément, et nous l’avons vu au cours de notre formation, si la
collectivité prévoit de modifier son Plan Local d’Urbanisme pour urbaniser une zone
2AU. Elle doit produire une délibération motivée démontrant que l’urbanisation est
rendue nécessaire par un tissu urbain (zone U) qui n’offre pas d’autres possibilités
pour la construction.
Autrement dit, la commune devra prouver qu’il n’y a plus aucune possibilité de
construire dans les secteurs déjà urbanisés (L 123-13-1 du Code de
l’urbanisme). Donc, et si le projet est faisable dans un secteur déjà urbanisé, le
Préfet devra s’opposer à l’ouverture à l’urbanisation pour appliquer les nouvelles
dispositions de la Loi ALUR.
De plus si la zone 2AU n’a fait l’objet d’aucun projet d’aménagement ou d’acquisition
foncière au bout de neuf ans depuis sa création. Elle sera considérée comme zone
naturelle et ne pourra plus être ouverte à l’urbanisation sauf à engager une
procédure de révision du PLUi.
Ces dispositions visent à garantir la biodiversité en limitant l’étalement urbain et en
maintenant des zones naturelles, mais avant tout à limiter les dépenses
d’investissements dans les équipements publics et les réseaux, par ailleurs,
Nicolas BERIGAUD
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également générateur d’émissions de GES. Nous avons aussi mis en évidence, ici,
qu’elle permet de minimiser l’empreinte carbone des villes.
BCO2 Ingénierie met à disposition des maitres d’ouvrages, un document simple
permettant de réaliser une auto-évaluation de l’empreinte Carbone d’une opération,
vous trouverez ce document en annexe.
Au terme de l’évaluation Bilan Carbone, de l’opération SAINT-AMAND, une note sur
20, vis-à-vis de la pondération établie par BCO2 Ingénierie, a été attribué au projet
SAINT-AMAND.
SAINT-AMAND - Pondération Barème Carbone
L’opération a obtenu la note remarquable de 13/20, et s’est vu décerné la médaille
d’argent du barème Carbone.
A ce jour, seule l’opération de construction de la Cité Régionale de l’Environnement
de Pantin (PRD-Office, 93) a obtenu une note supérieure à 16/20, et la médaille d’or
du barème Carbone.
Nicolas BERIGAUD
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V – CONCLUSION
Le texte du projet de loi ELAN (loi Evolution du Logement et Aménagement
Numérique) a été adopté en première lecture à l'Assemblée Nationale, le 12 juin
2018. Cette loi a notamment pour but annoncé, de « Construire mieux, plus, et moins
cher ». Soit les mêmes objectifs que s’étaient fixés AQUITANIS - nous l’avons vu en 2010, lors de la commande du projet SYLVANIA, à l’ATELIER PROVISOIRE.
Ces objectifs fixés ont été pour partie atteints:
-
-
Si nous n’avons pas toujours, construit moins cher, nous avons su maîtriser
nos coûts de construction tout au long des projets.
Nous avons pu construire plus vite et plus. Bien que nous ayons rencontré,
parfois, des délais de validation ou d’instruction longs (dépôt de PC, recours
des tiers…), aussi parce qu’innover est toujours une prise de risques qui fait
évoluer les habitudes des parties prenantes.
Indéniablement, nous avons construit mieux en améliorant les qualités
d’usages, et à l’exemple du projet SAINT-AMAND, avec une empreinte
carbone réduite vis-à-vis d’une opération de construction moderne.
La démarche d’amélioration de la qualité des lieux de vie, construits et gérés, par
AQUITANIS continue. Dans une logique d’adaptation du projet à l’habitant, et à son
environnement, en minimisant son impact sur ce dernier, à travers trois axes
principaux :
-
-
La compétence habitante, à travers des projets participatifs avec les futurs
habitants qui prennent part à la conception de leur logement (LOCUS
SOLUS, BEN, VIM…),
La Nature en ville, avec des traitements paysagers ambitieux, la réalisation
de fermes urbaines et de jardins partagés notamment,
L’habitat essentiel, permettant d’améliorer la qualité d’usage avec, par
exemple, la mise en place de système « just ou low-tech » (PAUL
BONCOUR, projet zéro chauffage avec uniquement une ventilation naturelle
des logements), ou la limitation des travaux d’embellissement (plafonds ou
murs brut).
La transition qu’opère l’office AQUITANIS, et qui se veut écologique n’est pas un outil
de communication et de marketing, à l’exemple du « Greenwashing » auquel se
prêtent nombres d’entreprises dont de grandes multinationales. Elle se traduit par la
mise en place d’actions réelles dont nous tentons de mesurer les impacts,
notamment via un comptage carbone sur certaines de nos opérations. Bien que les
enjeux soient différents, la politique de la ville va aussi dans ce sens, par exemple
avec la densification verticale.
Si nous réduisons, drastiquement et ce avant 2030, nos émissions de GES, les
spécialistes prévoient une stabilisation du réchauffement global à +2°C (cf.
http://www.un.org/climatechange). Tout n’est donc pas perdu, même si aujourd’hui,
les émissions de GES augmentent toujours et que les scénarios les plus optimistes
Nicolas BERIGAUD
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prévoient, à cette cadence, une hausse des températures de l’ordre de +3 à +7°C à
l’horizon 2100.
Il nous faut donc changer nos modes de vie occidentaux post-industriels, nos modes
de faire et de construire. Comme nous l’avons vu, le secteur du bâtiment représente,
aujourd’hui, 35 à 40 % des émissions de GES. Le rôle des maitres d’ouvrages pour
changer cette donnée est primordial.
Il ne s’agit plus de « Sauver la planète » tel que l’on a pu l’entendre dans le champ
de l’écologie politique, mais bien de maintenir la vie et de responsabiliser l’humain
dans le sens où l’entend Jonas dans son « Principe de responsabilité ».
« Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants. »
- Antoine de Saint-Exupéry.
Nous nous devons de rester optimistes face à ces alarmants constats et même si
notre impact, personnel voire même à l’échelle de nos opérations, peut paraître
dérisoire, je vous invite à méditer ce conte tiré d’une légende amérindienne et
raconté par Pierre Rabhi :
« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux
terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait,
allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un
moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :
"Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre
le feu ! "
Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." »
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VI – GLOSSAIRE
OPH : Office Public de l’Habitat
AFPOLS : Association pour la Formation Professionnelle des Organismes de
Logement Social
CERQUAL : Organisme de l’association QUALITEL octroyant des certifications
attenantes au logement
QUALITEL : Association indépendante à but non lucratif ayant pour objectif
l’amélioration de la qualité du logement en France, par la certification et l’information
du public
PSP : Plan Stratégique du Patrimoine
HLMO : Habitations à Loyer Modéré Ordinaires (Financement principal du logement
social jusqu’en 1977, avec la loi du 03/01/1977, qui supprime les aides à la pierre,
avec l’entrée en vigueur du PLA, Prêt Locatif Aidé et des APL, l’Aide Personnalisée
au Logement. Le PLA fera l’objet d’une réforme en 1996 avec la loi du 01/10/1996
pour aboutir sur les 3 financements du logement social que nous connaissons
aujourd’hui, le PLUS, le PLAI et le PLS)
H&E : Habitat et Environnement (Certification QUALITEL)
HQE : Haute Qualité Environnementale (Certification QUALITEL)
RSE : Responsabilité Sociétale des Entreprises
AFAQ : Association Française pour l'Amélioration et le management de la Qualité
AFNOR : Association française de normalisation, organisation française qui
représente la France auprès de l’ISO
ISO : Organisation internationale de normalisation
ASL : Association Syndicale Libre
SHAB / SHA : Surface Habitable
VRD : Voirie et Réseaux Divers
PLUS : Prêt Locatif à Usage Social (Socle du financement du logement social)
PLAI : Prêt Locatif Aidé d’Intégration (Financement des logements pour les ménages
les plus modeste, cumulant difficultés sociales et financières, dont les ressources
n’excédent pas 60% des plafonds de ressources classique du PLUS)
PLS : Prêt Locatif Social (130 % des ressources du PLUS)
OS : Ordre de Service
BPU : Bordereau de Prix Unitaire
VMC : Ventilation Mécanique Contrôlée
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MOB : Murs à Ossature Bois
RDC : Rez-De-Chaussée
R+1 / R+2 / R+3 : 1er étage / 2ème étage / 3ème étage
APS : Avant Projet Sommaire
APD : Avant Projet Détaillé
PC : Permis de Construire
DCE : Dossier de Consultation des Entreprises
CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particulières
CCAP : Cahier des Clauses Administratives Particulières
PMR : Personne à Mobilité Réduite
RT : Règlementation Thermique
RT2012 : Règlementation Thermique 2012
BBC : Bâtiment Basse Consommation
Cep : Consommation conventionnelle d’Energie Primaire. Le Cep est la somme des
consommations d’énergie primaire par an du logement exprimé en kWhEp/m².an
(Cep = Conso d’énergie primaire par an de (Chauffage + Climatisation + Eau Chaude
sanitaire + Éclairage + Auxiliaires) – production ENR, par exemple photovoltaïque
(limité à 12 kWhEp/(m².an)))
Cepmax : Consommation conventionnelle d’Energie Primaire maximum
Cep < Cepmax : Le Cep ainsi calculé doit être inférieur au Cep max défini par le
gouvernement dans la réglementation thermique RT2012
ENR : Energie Naturelle Renouvelable
CO2 : Dioxyde de Carbone (Principal gaz responsable de l’effet de serre)
GES : Gaz à Effet de Serre
PRG : Pouvoir de Réchauffement Global
ADEME : Agence De l’Environnement Et de la Maîtrise de l’Energie
ECS : Eau Chaude Sanitaire
Loi ALUR : Loi pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové
SCoT : Shéma de Cohérence Territoriale
PLUi : Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (sur la base du SCoT)
Loi ELAN : Loi d’Evolution du Logement et Aménagement Numérique
Greenwashing : (éco-blanchiment) méthode de marketing consistant à communiquer
en utilisant l'argument écologique.
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VII – ANNEXE
Outil, BCO2 Ingénierie, d’auto-évaluation de l’empreinte Carbone d’une opération :
Nicolas BERIGAUD
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