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Introduction :
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Présentation L’esclavage n’a été aboli en France qu’en 1848 mettant un terme à ce qui ne
sera reconnu comme un « crime contre l’humanité » qu’en 2001 grâce aux lois Taubira. Il
aura fallu que de nombreux intellectuels dénoncent cette barbarie par de multiples textes
et c’est ce que feront de nombreux auteurs des Lumières.
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Parmi eux, Voltaire, philosophe, écrivain, encyclopédiste et homme d’affaire a été un des
philosophes le plus célèbre des lumières. Dans son conte philosophique Candide ou
l’Optimisme et plus particulièrement dans le chapitre 19 « Ce qui leur arriva à Surinam, et
comment Candide fit connaissance avec Martin paru en 1749, l’auteur fait entendre la voix
d’un esclave à travers laquelle il dévoile l’horreur de l’esclavagisme tout en ne prenant à
aucun moment parti. A plusieurs reprises dans le texte l’auteur fait référence au code noir
et ses lois pour structurer ses propos
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Lecture : « Je me propose à présent de vous lire ce texte »
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Problématique : Ainsi, on peut se demander comment Voltaire s’y prend pour
dénoncer l’esclavage à travers cet apologue.
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Mouvement : ce texte peut se lire selon un découpage en 2 parties à savoir :
o
L.1-4 : La rencontre avec Martin
o
L.5-21 : Un réquisitoire contre l’esclavage
La rencontre avec Martin :
Le discours narratif est utilisé pour évoquer la rencontre avec le verbe raconter au passé simple, c’est
une action simple de premier plan = quelque chose d’inattendu
Gérondif « approchant » = progression dans la rencontre
1-vu générale avec « un nègre étendu par terre » l.1
2- vu se resserre avec le détail de l’habit.
Tout ça nous montre la mauvaise posture du nègre qui est renforcé par la description de l’état des
vêtements.
Auteur insiste sur la nudité de Martin avec la négation restrictive « n’ayant plus que » associé à la
rectification ironique de l’auteur avec l’expression « c’est-à-dire » Référence au code noir avec le
caleçon de toile bleu reçu deux fois dans l’année.
Emploi de l’imparfait : « Il manquait à ce pauvre homme » ça marque l’habitude  c’est valable pour
tous les esclaves
L’expression « pauvre homme »  double sens (pauvre pour évoquer la pitié qu’il inspire par son état
– et pauvre économiquement et son état)
Fin de phrase évocation du fait qu’il manque la jambe gauche et la main droite à cet homme tout en
restant sobre et neutre dans les propos. Toutefois la conjonction de coordination « et » montre la
violence (mutilation et situation)
L.3 On quitte la narration pour le discours direct qui met en exergue (en avant) l’indignation de
Candide, l’interjection et l’apostrophe met en avant cela. « Eh mon dieu »
La phrase interrogative ou encore l’expression « mon amis » montre qu’il considère l’esclave.
L’hyperbole « état horrible »  montre qu’il est indigné même scandaliser.
Passage rapide et qui montre que Voltaire fait référence aux pratiques de l’époque imposé par le
code noir comme : mutilation, tenue, langue obligatoire… (Hollandais) pour Martin
Un réquisitoire contre l’esclavage :
Utilisation du discours direct Voltaire applique sa stratégie de laisser la parole au nègre avec la
longue réplique de celui-ci  qui prouve qu’il est doté de raison.
A travers la liste de questions on voit l’incrédulité de Candide et des lecteurs de l’époque.
Verbe « attendre » montre le calme  réponse sobre du nègre comme si sa soumission était légitime.
Apparition du Bourreau « Vanderdendur » qui est une onomastique de vendeur à la dent dure.
Allitération en D et R qui traduise la violence et cruauté du maitre.
Adjectif polysémique « fameux » avec un sens premier qui veut dire celui qui est reconnu mais ironique
car mise en apposition qui signifie la terreur.
Phrase interrogative montre la stupéfaction de Candide et derrière à la ligne 6 on a une réponse
lapidaire du nègre qui apparait comme résigné
Le présent de vérité générale « c’est l’usage » ça résonne comme une coutume
l.7-8 Référence au code noir, le pronom indéfini « on » marque une généralité
l.8-10 Juxtaposition des faits avec un parallélisme de construction  asyndète (fait de retirer les
conjonctions) qui renforce la brutalité des châtiments.
La répétition 2 fois du verbe « couper » avec un présent d’habitude  banalité qui fait horreur
Allitération en « K » qui mime les coups de fouet et renforce à nouveau la brutalité
L.10 la phrase « je me suis retrouvé dans les deux cas » sonne comme une conséquence.
Aucun pathos (sentiment) dans ce passage
 Ce discours résigné montre la brutalité des esclavagistes.
l.10-11 On vise un autre responsable que le négociant, on vise les Européens avec la phrase « c’est a
ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». On a une mise en relief avec « c’est » et « que » qui
explique la finalité de la cruauté de l’esclavage qui est le sucre.
l.11-15 On a un troisième responsable qui sont les parents.
Les parents sont pourvoyeurs de l’esclavage par cupidité
Le prix évoqué qui « 10 écus » montre la somme dérisoire donné aux parents contre leurs enfants et
montre leur naïveté dérisoire. Les liens familiaux sont corrompus.
A la l.12 Le complément circonstanciel de lieu « Sur la cote de Guinée » fait référence au commerce
triangulaire.
Le discours direct est utilisé pour entendre la voix de la mère. A la ligne 13 nous avons une nouvelle
cible, qui est les fétiches, on un impératif avec la répétition deux fois de « bénit nos fétiches » ainsi
que l’impératif « adore les » avec la conséquence « ils te feront vivre heureux » employé au futur qui
prouve encore et encore la naïveté des parents.
Ligne 15 l’interjection « Hélas » exprime l’erreur des parents et la déception de Martin, on le voit avec
la conjonction de coordination « Mais » qui montre cette déception.
Ligne 16 à 18 nous avons une énumération d’animaux ainsi que l’hyperbole « Mille fois moins
heureux » nous montre son état d’esprit et le renforce.
Le reste de la phrase repose sur 2 antithèses avec « enfant d’Adam » et « blanc et noir » qui renvoie à
un fait biblique, donc à la religion qui montre à nouveaux la pensée de Voltaire et dénonce le statut de
l’esclave et ses conditions de vie. On termine avec un constat cinglant et c’est la voix de l’auteur qui
apparait à travers le mot « généalogiste » avec à nouveau un rapport de cause-conséquence qui
montre le manque d’égalité.
Dans la dernière phrase nous avons la conjonction de coordination « or » qui marque une opposition.
Le nègre s’adresse à Candide et au lecteur, on le voit avec le « vous ». Cette phrase montre qu’aucune
égalité, équité est possible y compris en famille.
Conclusion :
Dans un récit efficace, Voltaire dénonce l’esclavage en donnant la parole au nègre, une victime dénuée
de haine et plein de bon sens. C’est cette attitude qui permet d’engager une réflexion sur les actes des
esclavagistes.
Ouverture : Montesquieu, De l’esprit des lois, « De l’esclavage des Nègres »(1748)
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