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Avis de l’Anses
Saisine n° 2013-SA-0166
Saisines liées n°2012-SA-0231 et 2012-SA-0239
1. CONTEXTE ET OBJET DE LA SAISINE
Les procédures d’abattage en matière de protection animale ont commencé à être encadrées dans
l’Union européenne (UE) avec la directive 93/119/CE du 22 décembre 1993. Le règlement (CE)
n°1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009, sur la protection des animaux au moment de leur
mise à mort est entré en vigueur le 1er janvier 2013 et abroge cette directive. Il vise principalement
trois objectifs :
Une harmonisation des interprétations de la réglementation sur ce sujet. La précédente
directive 93/119/CE du Conseil du 22 décembre 1993 avait abouti à des mises en œuvre
différentes dans les États membres qui étaient génératrices de distorsions de concurrence.
Une obligation de vérification de l’efficacité de l’étourdissement et/ou de la perte de
conscience pour les animaux abattus.
Une responsabilisation de l’exploitant d’établissement vis-à-vis des questions relatives à la
protection animale, selon un principe identique à celui qui incombe aux exploitants du
secteur alimentaire, au regard du paquet hygiène (règlements 852 et 853/2004/CE).
Son article 13 prévoit que les États membres encouragent l’élaboration et la diffusion de guides de
bonnes pratiques par les organisations d’exploitants en concertation avec les représentants
d’organisations non gouvernementales et en tenant compte des avis émis par l’assistance
scientifique disponible sur leur territoire, en vue de faciliter la mise en œuvre du règlement.
S’agissant de la mise à mort des ovins, une première version du guide, élaborée par les
professionnels, a été étudiée par la DGAL et revue par les rédacteurs. Le guide soumis à expertise
collective de l’Anses correspond donc à une deuxième version « Guide de bonnes pratiques de
maîtrise de la protection des ovins à l’abattoir. Version 2. Juillet 2013 ».
Compte tenu des dispositions du règlement 1099/2009 sur la prise en compte de l’avis d’instances
scientifiques, l’Anses a été saisie par le ministère de l’agriculture pour :
Évaluer globalement le projet de guide de bonnes pratiques (GBP), compte tenu des
données scientifiques disponibles ;
Identifier les points problématiques sur un plan scientifique et/ou réglementaire. Il est
rappelé que la DGAL est compétente pour la vérification de la conformité du guide par
rapport au règlement ;
Proposer des recommandations éventuelles d’amélioration ou d’enrichissement du guide
étayées par des éléments scientifiques.
2. PÉRIMÈTRE ET LIMITES DE L’EXPERTISE
La complémentarité du guide avec les formations des opérateurs et en particulier du responsable
protection animale (RPA) est soulignée dans l'introduction de ce guide. Ces formations sont
définies par la circulaire DGER/SDPOFE/C2012-2009 du 23 août 2012. Cependant la saisine ne
prévoit pas d’évaluer ce lien et les contenus précis des formations et leurs modalités ne font pas
partie des documents joints à la saisine. Cela n’enlève rien à l’importance de l’étape de formation
pour que l’application de ce guide soit effective, par des RPA et des opérateurs correctement
sensibilisés.
Cette analyse ne porte pas sur le transport des animaux. En effet, le règlement (CE) N°1099/2009
et le GBPA prennent en compte la protection animale à partir du déchargement jusqu’à la mort de
l’animal.