ASTHME guide de pratique professionnel 1

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Version mars 2000
GUIDE DE PRATIQUE PROFESSIONNELLE
SURVEILLANCE MÉDICALE DES TRAVAILLEURS
EXPOSÉS AUX ISOCYANATES
COMITÉ MÉDICAL PROVINCIAL
EN SANTÉ AU TRAVAIL DU QUÉBEC
Adopté le 2 juin 1999
Mis à jour en juin 2000
Surveillance médicale des travailleurs exposés aux Isocyanates page i
Préambule
Dans l’élaboration de ce guide de pratique professionnelle, nous tenons à souligner
particulièrement le travail de Dorothée Collot, médecin du travail en France qui, lors d’un stage
dans la région de l’Estrie, a procédé durant l’hiver 1997, à une revue de la littérature sur le
sujet. Elle a produit un travail de synthèse dont nous avons repris certains passages en citant
les références qui y étaient associées.
Par ailleurs ce guide était l’occasion idéale pour faire le point sur la problématique de l’asthme
professionnel et des interventions utiles, nécessaires et possibles en général dans le contexte
d’une approche de santé publique. Une revue de la littérature a donc été réalisée aussi sur cet
aspect et un chapitre important a été consacré à cette question. Le travail réalisé par le
département de santé communautaire de l’hôpital du St-Sacrement, l’équipe régionale en santé
au travail de la région 03 et le service de pneumologie de l’hôpital du St-Sacrement et intitulé
« L’asthme professionnel : éléments d’une stratégie d’intervention en milieu de travail » établit
de façon claire le niveau d’intervention de la santé publique face à ce problème. Les auteurs de
ce travail, les Drs Clément Beaucage, André Dontigny, Denis Laliberté et Jean Bourbeau, ont
bien camles limites et le contexte de ces interventions. Nous avons donc repris en bonne
partie cette réflexion en l’intégrant à ce guide de pratique.
Nous avons aussi utilisé plusieurs passages d’une étude réalisée par la direction de la santé
publique de l’Outaouais (Hull), CLSC de la Rivière Désert (Maniwaki), Centre de santé publique
de Québec (Québec) sous la plume des Drs Luc Bhérer, J.P. Courteau, H. Bertrand, D.
Laliberté et de l’infirmière A Larche-Millar. Ce travail de recherche qui fait état d’une
« Évaluation d’un dépistage de l’asthme professionnel » a permis d’évaluer la pertinence de
généraliser un programme de dépistage de l’asthme professionnel. Nous en avons aussi extrait
certains passages pertinents à notre document.
Nous remercions par ailleurs les Drs Serge Boucher, pneumologue de même que messieurs
Jacques Lesage et Claude Ostiguy, chimistes à l’IRSST, qui par leurs commentaires pertinents
ont permis d’améliorer certains contenus spécifiques et la facture de ce document.
Les membres du Comité médical provincial qui ont participé à la réalisation de ce guide sont :
Dr Daniel Nadeau
Dr Denis Laliberté
Dr Alice Turcot
Dr Jean-Pierre Bergeron
Surveillance médicale des travailleurs exposés aux Isocyanates page ii
Table des matières
Préambule i
Table des matières ii
Origine, procédés et produits 1
Introduction 1
Caractéristiques physico-chimiques générales 1
Métabolisme 2
Toxicité 3
L’asthme professionnel en général 4
Définition 4
Histoire naturelle de la maladie 4
Classification 4
Étiologie 5
Situation au Québec 5
Prévention de l’asthme professionnel 5
Comment prévenir l’apparition de l’asthme professionnel? 6
Peut-on dépister l’asthme professionnel? 7
Rhinite et asthme professionnel 7
Pourquoi doit-on prioriser l’identification précoce des travailleurs symptomatiques? 8
Gestion des cas d’asthme professionnel 10
Conclusion sur la prévention de l’asthme professionnel 10
L’asthme aux isocyanates 11
Mécanismes impliqués dans l’induction de l’asthme professionnel 11
Sensibilisation respiratoire à la suite de contacts cutanés 12
Activités de surveillance médicale en milieu de travail 12
Activités en prévention primaire 12
Activités en prévention secondaire 13
Activités en prévention tertiaire 13
Recommandations du groupe de travail 15
Surveillance médicale 15
Contenu des activités de formation et d’information dans le milieu de travail 16
Conclusion 17
Références 22
Surveillance médicale des travailleurs exposés aux Isocyanates page 1
Guide de pratique professionnelle du Comité médical provincial adopté le 2 juin 1999
en santé au travail Mis à jour en juin 2000
Origine, procédés et produits
Introduction
Les isocyanates sont caractérisés par la présence dans leur formule chimique d’une ou
plusieurs fonctions « -N=C=O », groupement fonctionnel hautement réactif, responsable de
l’ensemble de la pathologie 1. Selon l’institut de recherche en médecine du travail d’Allemagne,
3 millions de tonnes d’isocyanates sont actuellement produits chaque année dans le monde.
Les expositions potentielles des travailleurs se retrouvent au niveau de la synthèse et de
l’utilisation de ces substances. Cependant, les travailleurs exposés se retrouvent
principalement dans les diverses utilisations de ces produits en milieu de travail. Beaucoup de
personnes et principalement les travailleurs peuvent donc être exposées sans même le savoir2.
Pour prévenir l’apparition de maladies professionnelles, cette utilisation croissante des
isocyanates dans de nouveaux domaines demandera une grande vigilance et la mise en place
de stratégies innovatrices permettant de rejoindre et d’informer adéquatement les travailleurs
concernés.
C’est en 1940 qu’un chimiste allemand, Bayer, met au point le procédé industriel d’obtention de
composés polyuréthanes. Rappelons que les bases d’isocyanates contenant un mélange de
monomères et de diverses formes d’oligomères sont largement utilisées principalement pour la
formation de composés polyuréthanes ils sont retrouvés en présence de polyols, de divers
additifs et dans certaines applications en présence de solvants 3. Les remarquables propriétés
de ces polymères, dont la stabilité chimique et thermique, la résistance mécanique et la faible
conductivité thermique, en ont rapidement fait des produits à utilisation multiple dans,
principalement :
la fabrication de mousses flexibles (faibles et hautes densités) et de mousses
rigides de polyuréthane;
le moulage par injection (avec la fibre de verre comme agent de renforcement);
l’application comme produits de revêtement de surface (peintures, laques, vernis)
dans l’industrie de l’électroménager, des structures métalliques (poutres, boyaux,
câbles ), de l’automobile et des avions;
la production des colles, d’adhésifs et de liants organiques (plâtres
orthopédiques, bois );
la production des textiles synthétiques;
la production d’isolants.
Caractéristiques physico-chimiques générales
Les isocyanates sont des molécules aliphatiques ou aromatiques synthétisées par action du
phosgène sur une amine primaire et caractérisées par la présence dans leur formule d’un ou
plusieurs groupements : R-N=C=O. (R étant un groupement carboxylé). Leur grande réactivité
chimique avec certaines fonctions spécifiques permet leur utilisation dans une gamme variée
de produits. Ils sont aussi biologiquement actifs et leur métabolisme en toxicité humaine et
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Guide de pratique professionnelle du Comité médical provincial adopté le 2 juin 1999
en santé au travail Mis à jour en juin 2000
animale est complexe. Quand ils sont chauffés jusqu’à décomposition, ils émettent des fumées
toxiques.
Dans la plupart des utilisations industrielles, les monomères représentent la fraction mineure
alors que les oligomères constituent la fraction majeure. On les retrouve le plus souvent sous
forme de diisocyanate et polyisocyanate. Par exemple, les peintures pour hicules
automobiles, camions ou avions contiennent plus de 99 % d’oligomères et moins de 1 % de
monomères4. En pratique, sous un angle clinique, et considérant les résultats des études
actuelles, ces deux groupes peuvent être considérés ensemble. On les retrouve souvent dans
les mêmes applications commerciales et on retient à ce jour les mêmes effets toxiques5 compte
tenu que les données spécifiques sur la nature précise des produits mesurés dans les études
de terrain n’apparaissent qu’exceptionnellement. On peut retrouver aussi plus rarement des
monoisocyanates, produits en général plus volatils utilisés par exemple comme intermédiaire
de synthèse pour la fabrication de pesticides de la famille des carbamates.
Parmi les diisocyanates les plus communs dans l’industrie, nommons le diisocyanate de
toluène (TDI), utilisé surtout dans la synthèse des mousses flexibles, le diisocyanate
d’hexaméthyle (HDI), utilisé dans les produits de revêtement de surface et le diisocyanate de
diphénylméthane (MDI), pour la synthèse des mousses rigides. Le TDI et l’HDI, sont en général
des produits plus volatils que le MDI. Cependant on ne peut conclure seulement à partir de
cette caractéristique, à une différence de toxicité.
Les polyisocyanates dérivent des diisocyanates. Ils sont stables chimiquement, de faible
conductivité thermique, résistants au niveau mécanique, à l’oxydation, aux agents chimiques et
biologiques. Parmi les principales molécules rencontrées en milieu industriel, on retrouve
l’isocyanurate de l’HDI (HDT) et biuret de l’HDI. Ce sont essentiellement des durcisseurs des
peintures polyuréthanes utilisés comme peinture de finition en pulvérisation (auto, camion,
avion, train ). Ils sont peu volatils à moins d’être pulvérisés (aérosols). Notons qu’ils sont
associés, lors de ces opérations, à des solvants et que l’exposition même si elle est courte,
peut être intense, d’où souvent la nécessité en pratique, d’équipement adéquat de protection
individuelle.
Métabolisme
L’absorption se fait essentiellement par voies respiratoires. L’emploi de ces produits en
aérosols (peinture pulvérisée) favorise leur inhalation. L’absorption par voie cutanée fait encore
l’objet d’une controverse. Les manifestations pathologiques sont donc dominées en fréquence
et en gravité par des atteintes de l’appareil respiratoire. Ces produits semblent être rapidement
hydrolysés au niveau du tractus respiratoire en amines correspondantes et se retrouvent sous
cette forme dans le compartiment sanguin sous forme libre ou liée aux protéines sériques6. Ces
amines libres sont ensuite très rapidement acétylées au niveau du foie. L’élimination se fait
essentiellement par les reins. Plusieurs études expérimentales ont validées certains
métabolites urinaires (TDA: toluène Di-Amine, HDA: hexaméthylène Di-Amine) mais il n’y a pas
encore actuellement d’indicateur retenu pour une surveillance biologique de ces produits au
Québec.
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