Le strapping
par Christian Bellivet*, Alain Lavabre**, Philippe Piétri**
*Chirurgien orthopédiste, Hôpital Avicenne, Bobigny, France.
**Plâtrier, Hôpital Avicenne, Bobigny, France.
Le strapping est une méthode d'immobilisation ou contention souple. Elle est
indiquée comme contention au niveau des membres et des ceintures, tant pour le
membre supérieur que pour le membre inférieur. Nous présentons ici les strapping
dans les entorses de cheville, de genou, du pouce et au décours des luxations
acromio-claviculaires.
Avant la mise en place du strapping, on doit tenir compte de son support, la peau.
L'existence de lésions cutanées à type d'érosions, de plaies ou de phlyctènes
implique une désinfection préalable et, si besoin, la réalisation d'un pansement.
Une fois la peau protégée, la réalisation d'un strapping efficace et confortable
nécessite le respect de quelques règles, quelle que soit la topographie : les embases
ou ancrages sont indispensables à la mise en place des bandes posées sous la
forme de circulaires ou d'hémi-circulaires, sans tension excessive pour éviter une
compression et "un effet garrot". Après la mise en place de l'ancrage, les bandes
actives sont posées. C'est la tension de ces bandes qui détermine l'efficacité du
strapping.
Le matériel de base est l'élastoplaste, synonyme de bande élastique adhésive, dont
la largeur varie avec la topographie de la lésion.
I. Contention dans l'entorse du ligament latéral externe (LLE) de la cheville
1. Indications
Il s'agit de traumatismes en inversion varus équin, c'est-à-dire le pied tourné vers
l'intérieur. L'entorse est essentielle ou secondaire à un pied creux, une paralysie L5
ou une affection neurologique. La contention élastique est thérapeutique dans les
entorses essentielles et adjuvante dans les autres cas.
2. Matériel
Le matériel nécessaire est le suivant :
Elastoplaste largeur 6 cm : 2 rouleaux.
Elastoplaste 3 cm : 1 rouleau.
Elastomousse ou sous bande : 1 rouleau.
3. Technique (figure 1)
Mise en place de l'élastomousse et de 2 compresses protégeant le tendon du
jambier antérieur et le tendon d'Achille (1).
Mise en place de 2 ancrages en élastoplaste de 6 cm de largeur (2) :
- Un ancrage supérieur, à l'union du tiers inférieur et du tiers moyen de la jambe,
sous la forme d'une circulaire appliquée sans tension.
- Un ancrage inférieur, au niveau de l'avant pied, sous la forme d'une circulaire
appliquée sans tension.
Mise en place de 2 étriers verticaux en élastoplaste de 6 cm de largeur :
- Le premier étrier est appliqué à la face interne de la jambe, depuis l'ancrage
supérieur, passant en arrière de la malléole interne, puis à la face inférieure du talon
et revenant sur la face externe de la jambe, jusqu'à l'ancrage supérieur, en passant
en arrière de la malléole externe. C'est sur la face externe que la tension mise dans
la bande est importante. Il est nécessaire ici de bien étirer la bande pour éliminer
partiellement son élasticité (3 et 3bis).
- Le second étrier vertical est appliqué selon le même principe, mais il doit passer en
avant des 2 malléoles et chevauche le premier en tuile, de moitié (4 et 4bis).
Fermeture avec de l'élastoplaste de 3 cm de largeur que l'on découpe en
plusieurs bandes de même longueur (5) :
- Fermeture inférieure : on applique la première bande à la face plantaire, au niveau
de l'ancrage inférieur, en rabattant les deux chefs latéraux sur le dessus du pied,
sans tension. On procède de la même manière avec les autres bandes en les faisant
chevaucher en tuile à demi, jusqu'à ce que l'on atteigne le devant de la jambe.
- Fermeture supérieure : on applique la première bande à la face postérieure de la
jambe, en rabattant les deux chefs latéraux sur le devant de la jambe, depuis
l'ancrage supérieur, jusqu'au niveau des malléoles. Les bandes successives doivent
se chevaucher en tuile et être posées sans tension.
4. Durée d'immobilisation
Elle est de 15 jours pour les entorses bénignes et de 5 semaines pour les entorses
graves.
Il faut souligner la gravité et l'importance du diagnostic de variété.
Il. Contention de l'épaule
1. Indications
Ce sont les disjonctions ou luxations acromio-claviculaires et les fractures de la
clavicule peu ou pas déplacées.
Dans les disjonctions acromio-claviculaires, comme pour les entorses de chevilles,
on doit être vigilant et éliminer tout ce qui n'est pas justifiable de la méthode qui sera
réservée aux formes sans déplacement ou de déplacement inférieur à 5 mm (stades
0 et 1).
2. Technique (figure 2)
Protection du mamelon (1).
Ancrage thoracique et brachial (1).
Demi-circulaire de thorax (1).
Jeu d'attelles allant de l'ancrage thoracique à l'ancrage brachial (2 et 3).
Demi-étriers postérieurs et antérieurs pour réaliser le verrouillage du thorax en
abaissant la clavicule (4 et 5).
Demi-circulaire de thorax (6).
3. Durée de port
4 semaines
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