Dissertation_2

publicité
 Depuis seulement quelques dizaines d’années, la profession infirmière s’est métamorphosée. En effet, le rôle infirmier ne cesse de grandir. Les nouvelles responsabilités et l’élargissement du champ d’expertise des infirmières du Québec sont dans leur quotidien professionnel. Nous en sommes rendus à envisager de permettre aux infirmières de prescrire certains tests et traitements tels que des analyses de laboratoire, test en imagerie médicale, produits et pansements pour plaies, médicaments à caractère préventif et traitements pour conditions mineures. Qu'est-­‐ce que le droit de prescrire apporterait à la profession? D’abord, les compétences infirmières se solidifieraient tout en s’élargissant. Le rôle infirmier se distingue de certaines autres professions, entre autre pour le jugement clinique dont les infirmières doivent faire preuve. Le droit de prescrire serait l’occasion d’augmenter ces capacités de jugement infirmier dans le but d’agir plus concrètement. Également, une définition précise du nouveau rôle infirmier dans certaines sphères permettrait l’accroissement de l’importance de l’infirmière dans l’équipe multidisciplinaire. Les nouvelles limites de l’exercice infirmier faciliteront le travail de tous. D’abord, l’infirmière, au cours de sa formation, reçoit l’enseignement adéquat pour comprendre et savoir appliquer ce qui concerne ces nouveaux champs d’expertise. Il est certain que le jour où l’infirmière aura le droit de prescrire, sa formation devra être adaptée en conséquence. L’enseignement au niveau des prescriptions de traitements et de tests devra être davantage présent. Mais actuellement, il faut quand même savoir que dès la première année d’enseignement collégial, lorsqu’une pathologie ou une matière quelconque est enseignée aux étudiantes, les traitements et tests (multidisciplinaires ou non) sont toujours enseignés. Elles possèdent donc certaines connaissances pertinentes dès la fin de leurs études en ce qui concerne ce qu’elles devront peut-­‐être prescrire un jour. Aussi, l’infirmière est souvent en première ligne lors de l’évaluation d’un patient pour déceler un besoin particulier. Le pouvoir de prescrire certains tests et certains traitements apporterait donc une accélération des soins apportés au patient ainsi qu’une augmentation de l’accessibilité de ceux-­‐ci. Par exemple, si une personne âgée devient anormalement agitée et a une modification de son comportement, l’infirmière possède le jugement clinique pour l’évaluer et décider des tests qui lui seront possiblement pertinents. Malgré ce que certaines personnes de la population croient, ce n’est pas au niveau des techniques que l’infirmière exerce son plus grand rôle, mais bien au niveau du jugement et des connaissances. Souvent, dans la pratique, sur certaines unités de soins comme les unités d’hospitalisation, c’est l’infirmière qui est experte de la situation car elle est au quotidien avec les patients. Elle propose souvent au médecin de prescrire certaines choses relativement simples car elle connait le patient, voit la problématique et connait les résultats souhaités. Également, dans un contexte de soins critiques comme à l’urgence, la possibilité de prescriptions de tests et traitements par les infirmières diminueraient les temps d’attentes inutiles et favoriseraient l’accessibilité aux soins. Le droit de prescrire apporterait donc à la profession infirmière une augmentation de l’exploitation du jugement infirmier dans le but d’agir concrètement pour faciliter l’accessibilité des soins dans divers milieux. Ensuite, le but de permettre à l’infirmière de prescrire n’est pas de pratiquer dans le champ d’exercice des autres professionnels. Un tel revirement a des répercutions légales. Selon l’article 37, p), du Code des professions ; « Tout membre d'un des ordres professionnels suivants peut exercer les activités professionnelles suivantes, en outre de celles qui lui sont autrement permises par la loi:(…) l'Ordre professionnel des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec: contribuer à l'évaluation de l'état de santé d'une personne et à la réalisation du plan de soins, prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir et de prévenir la maladie et fournir des soins palliatifs; (…).» Si les infirmières ont le droit de prescrire des tests et des traitements mineurs un jour, la définition du rôle infirmier établie par le Code des professions devra être modifiée afin de définir de nouvelles limites et de nouveaux champs d’exercices. Un tel réajustement permettra d’augmenter l’ampleur du rôle infirmier au niveau multidisciplinaire et faciliter le travail de tous. Les champs précis où il est présentement envisageable d’agrandir le rôle infirmier ne nuiront pas au travail des autres professionnels. Au contraire, cela permettrait à chacun d’exercer son travail plus facilement et plus rapidement, sans avoir à attendre des délais inutiles considérant les compétences de l’infirmière de résoudre certaines problématiques par la prescription. Dans la section VIII, article 36 de la Loi sur les Infirmières et infirmiers qui aborde l’exercice de la profession, l’exercice infirmier est principalement définit d’actes selon une ordonnance, par exemple ; «3° initier des mesures diagnostiques et thérapeutiques, selon une ordonnance». C’est à cet endroit qu’au niveau légal il y aura le plus de modifications. C’est-­‐
à-­‐dire que l’infirmière sera plus autonome et agira selon ses propres ordonnances selon de nouvelles limites du champ d’exercice. Alors, le droit de prescrire apporterait à la profession infirmière un accroissement du rôle infirmier au niveau multidisciplinaire dans de nouvelles limites et une simplification du travail de tous. Finalement, un tel changement apporté dans la profession infirmière ne ferait que moderniser le système de santé Québécois. D’ailleurs, plusieurs pays en sont déjà là. D’abord, l’infirmière possède déjà le jugement en ce qui concerne les sphères où on envisage des prescriptions infirmières. Elle est apte à poser des gestes concrets pour faciliter l’accessibilité aux soins, comme prescrire. Également, la redéfinition du champ d’exercice infirmier sera de mise afin de faciliter la collaboration multidisciplinaire et de donner à l’infirmière son nouveau rôle dans l’équipe de soins. Un tel revirement apporterait beaucoup au système de santé Québécois. Les infirmières sont prêtes pour de nouvelles responsabilités professionnelles. Il ne reste plus qu’à espérer que tous ces changements, s'ils arrivent vraiment, ne seront que positifs… 
Téléchargement