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Endoscopie VADS-Dr-Kharrat

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CHU HABIB BOURGUIBA
Service ORL et Chirurgie
Cervico-faciale
Ministère de l’éducation
Institut des Sciences et
Technique de la Santé de Sfax
ENSEIGNEMENT DU CERTIFICAT D’ORL
3éme Année Instrumentation opératoire
ENDOSCOPIE DES VOIES
AERO-DIGESTIVES SUPERIEURES
(VADS)
Dr Inès KHARRAT Jarraya
Année Universitaire : 2019 – 2020
ENDOSCOPIE DES VOIES AERO-DIGESTIVES
SUPERIEURES
(VADS)
I- INTRODUCTION
L’endoscopie des VADS est un temps capital et une partie intégrante de la
pratique ORL.
Elle consiste à explorer les cavités naso-sinusiennes et les VADS et ceci dans le
cadre de pathologies diverses, dominées par la pathologie tumorale de la sphère
ORL.
En fait, cette endoscopie peut avoir 2 rôles majeurs dans les pathologies de la
sphère ORL :
- Rôle diagnostique des lésions et des tumeurs des VADS.
- Rôle thérapeutique dans certains cas.
Depuis plusieurs années, l’endoscopie a bénéficié des progrès technologiques
grâce à l’apport des optiques, du microscope opératoire par leur effet
grossissant, permettant d’avoir une meilleure approche de la pathologie ORL.
II- RAPPEL ANATOMIQUE
Les voies aérodigestives supérieures sont constituées de haut en bas par :
- Fosses nasales+ cavum
- Pharynx + Larynx
- Trachée + bronches
- Œsophage
Les voies respiratoires sont constituées par : fosses nasales + cavum,
larynx, trachée + bronches.
Les voies digestives sont formées par l’hypopharynx et l’œsophage.
1) Les voies respiratoires
Les fosses nasales
Elles constituent la 1ère structure anatomique de la voie respiratoire, située
entre le milieu extérieur et le cavum.
Les fosses nasales sont des cavités aériennes séparées l’une de l’autre par la
cloison nasale.
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 Le cavum : rhinopharynx ou nasopharynx
Cavité située entre les fosses nasales en avant, l’oropharynx en bas.
 Le larynx
Organe creux formé de plusieurs structures cartilagineuses reliées entre elles par
des articulations, des membranes et des muscles
Sur le plan endoscopique, le larynx est formé de 3 étages : étage glottique, étage
sus glottique et étage sous glottique qui se continue par la trachée.
La trachée
Fait suite au larynx. Elle est formée d’un ensemble d’anneaux cartilagineux unis
entre eux par une membrane fibro-musculaire.
Elle présente un segment cervical (C6-C7)
Un segment thoracique (D1-D5)
Elle se termine au niveau de la carène par une bifurcation qui donne naissance
aux bronches souches.
Les bronches
La trachée se divise en deux bronches :
- bronche souche droite
- bronche souche gauche
Chaque bronche souche se dirige vers le hile pulmonaire correspondant et donne
de nombreuses ramifications, appelées bronches segmentaires.
2) Les voies digestives
 L’hypopharynx
Organe musculo-membraneux, en forme de cône reliant l’oropharynx à
l’œsophage, entourant le larynx qui est plus antérieur.
Il est formé :
- D’une paroi postérieure, en avant des vertèbres.
- Deux parois latérales constituées essentiellement par les sinus piriformes
- Une paroi antérieure appelée région rétro-cricoaryténoïdienne (RCA) et
constitue la limite entre larynx et hypopharynx.
 L’œsophage
- Conduit musculo-membraneux qui fait suite à l’hypopharynx au niveau
de la bouche de l’œsophage et se termine au niveau de l’estomac.
- Organe profond situé derrière la trachée et en avant des vertèbres
Longueur : 25 cm chez l’adulte
Débute à 15 cm des arcades dentaires supérieures
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III- DONNEES GENERALES
L’endoscopie des voies aérodigestives comporte 2 temps :
1èr temps : Endoscopie en consultation et fait partie de l’examen clinique. Elle
est réalisée en 1ère intention
2ème temps : Endoscopie au bloc opératoire, demandée et réalisée à la suite des
données de l’endoscopie en consultation.
A) Endoscopie en consultation
Il s’agit d’une endoscopie diagnostique
En consultation, on peut réaliser 2 types d’endoscopie :
- Endoscopie des fosses nasales et du cavum
- Endoscopie du pharyngo-larynx.
 Position du malade : le malade est soit assis sur la chaise d’examen ou
allongé sur une table horizontale. Il peut mouvoir sa tête vers l’opérateur.
Anesthésie : L’endoscopie en consultation se fait sous anesthésie locale.
Le matériel nécessaire pour l’anesthésie :
- Anesthésique local : Xylocaïne Naphazolinée
- Cotton
- Cupule métallique
- Pince coudée ; pince de Politzer sans griffe, pratiquée pour introduire les
mèches cotton dans les fosses nasales
- Un spéculum de Killian, pour l’exposition.
Temps endoscopique :
L’endoscopie en consultation peut se faire à l’aide de 2 moyens : soit aux
optiques rigides soit au nasofibroscope.

-
Le matériel nécessaire :
Une source de lumière froide
Câble flexible formé de fibres de verre
Optiques rigides pour endoscopie nasale : 0° et 30°
Nasofibroscope qui permet une exploration du nasopharynx et du
pharyngo-larynx grâce au béquillage de l’extrémité.
- Canules d’aspiration dont l’extrémité distale doit être « olivée » pour
éviter de blesser la muqueuse
- Une pince mors curette fenêtrée droite pour les prélèvements et les
biopsies
- Un palpateur
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Le geste technique
Endoscopie nasale et du cavum : consiste à parcourir les fosses nasales dans leur
ensemble avec examen précis des méats moyens, des cornets et du cavum, avec
biopsie à la moindre lésion suspecte.
L’usage du nasofibroscope est mieux toléré que les optiques rigides.
Endoscopie du pharyngo-larynx :
L’introduction du nasofibroscope se fait par une fosse nasale, introduite
jusqu’au cavum, puis béquillage de l’extrémité en bas et faire avancer le
fibroscope, permettant de voir la morphologie de l’hypopharynx, du larynx et la
mobilité des cordes vocales.
Cette endoscopie peut se faire encore avec les optiques avec angulation (30°à
90°). La langue abaissée avec de la gaze durant l’examen. Le médecin introduit
l’optique dans la cavité buccale jusqu’à l’oropharynx permettant d’examiner
ainsi le pharyngo-larynx grâce à l’angulation de l’optique. Ce geste peut être
gêné par les réflexes nauséeux du patient.
Les indications :
- Les pathologies infectieuses et inflammatoires des cavités naso-sinusiennes.
- Les pathologies tumorales des fosses nasales et du cavum
- Les indications de l’endoscopie du pharyngo-larynx : dysphonie, dyspnée,
dysphagie.
B) Endoscopie au bloc opératoire
1) Organisation de l’espace
Au bloc opératoire, les interventions endoscopiques, nécessitent une coopération
entre l’équipe d’ORL et l’équipe d’anesthésie.
Le malade installé en décubitus dorsal. Les 2 bras seront disposés le long du
corps pour ne pas gêner le chirurgien.
2) L’anesthésie en endoscopie ORL
Trois types d’anesthésie :
 L’anesthésie générale : la plus utilisée. Elle se fait avec une intubation
par une sonde de calibre moyen ou réduit. La sonde doit être fixée à gauche
pour avoir une meilleure exposition.
La neuroleptanalgésie apporte sédation et un peu de confort au patient
tout en conservant une ventilation spontanée.
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 Anesthésie locale : les infiltrations sont peu réalisables seules en raison de
l’inconfort de l’examen. Le bloc du nerf laryngé supérieur peut être
intéressant, mais nécessite un complément d’analgésie au niveau de la base de
la langue et de la face supérieure de l’épiglotte.
3) Matériel
Il est actuellement très performant. La table d’un examen endoscopique
comprend obligatoirement :
* Une source de lumière froide :
- d’une puissance de 150 watts au minimum.
- Possédant au min 2 sorties afin de transmettre la lumière aux
optiques et aux tubes rigides, grâce
- A des câbles flexibles formés de fibres de verre
* Optiques
- Réalisées à partir de lentilles de verre et surtout de quartz, elles
sont auto-éclairantes par lumière froide
- L’angle de vision est variable : 0 – 30 et 70 et 90 degrés
- Longueur variable
- Diamètre variable 2,7 mm - 6 mm
* Un système d’aspiration
- différents types d’aspiration sont nécessaires
- de diamètre et de longueur variable
- rigides en métal ou en plastique ou en matériel souple.
* Pinces
- D’embouts différents :
o Mors emporte –pièce
o Crabe fenêtré à corps étranger
o Mors crocodile
o Mors curette
o Mors dentelés
- Elles sont le plus souvent rigides mais peuvent être flexibles
- De longueur allant de 35 à 60 cm et de diamètre variable.
- Elles peuvent être droites ou latéralisées à droite ou à gauche
* Système de Caméra vidéo avec projection sur écran permettant
une meilleure vision
* Appareil de laser
- Les plus utilisés en ORL sont : le laser CO2, diode, YAG
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* Bien sûr : tubes rigides appropriés pour chaque examen :
- laryngoscope avec un système de suspension laryngée et appui
thoracique
- bronchoscopes
- hypopharyngoscope
- oesophagoscopes
IV-ENDOSCOPIE DES VOIES DIGESTIVES :
IV-1- Œsophagoscopie
- Définition : c’est l’examen endoscopique de l’œsophage, au tube
rigide appelé œsophagoscope, depuis la bouche l’œsophage jusqu’au
cardia.
- Matériel spécifique : oesophagoscopes
Ce sont des tubes rigides de diamètre et de longueur variables, choisis en
fonction de l’âge, du morphotype du malade et de la pathologie étudiée.
- chez l’enfant L : 20 à 30 cm - D : 3 à 6 mm
- chez l’adulte L : 24-5-47 cm - D : 9 à 12 mm
- Technique ++
Après suspension du larynx, grâce à la manche MAC INTOCH + lame, on
introduit l’œsophagoscope, sous contrôle de la vue derrière le larynx.
La bouche oesophagienne franchie, le tube progresse doucement et
aisément dans l’œsophage sous contrôle visuel à l’optique O° degré.
La muqueuse de l’œsophage doit être déplissée et examinée
attentivement. Une aspiration du liquide gastrique doit être effectuée au besoin.
D’autres gestes seront effectués au cours de cet examen selon les
constatations.
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- Indications : DYSPHAGIE : difficulté à la déglutition quelle que soit
son étiologie
1- Corps étrangers (CE) de l’œsophage
 fréquents chez l’enfant
 l’œsophagoscopie constitue un geste à la fois :
Diagnostique : permettant de visualiser le CE et préciser sa
nature
Et thérapeutique permettant l’extraction du CE grâce à la
pince adéquate choisie selon la nature du CE.
2- Cancer de l’œsophage
L’œsophagoscopie permet de voir la tumeur, préciser son aspect, sa
localisation et son étendue.
Elle doit se terminer par une BIOPSIE de la lésion constatée
permettant le diagnostic positif du cancer après examen anapath du
fragment prélevé.
3- Sténoses de l’œsophage
- Peptique (complication du reflux gastro-oesopahgien)
- Caustique (après ingestion d’un produit caustique)
- annulaire, en diaphragme
Dans ce cas, l’oesophagoscopie va permettre de :
* Apporter le diagnostic
* Faire le bilan lésionnel : situer la sténose par rapport aux arcades
dentaires sup et mesurer son étendue en cm.
* Enfin, elle peut se terminer par une dilatation à l’oesophagoscope
ou grâce à des bougies en gomme de calibres variables et croissants et constitue
alors un geste thérapeutique.
- Risque de l’oesophagoscopie : ++
Perforation de l’œsophage avec risque de médiastinite et de
mortalité.
Chute dentaire.
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IV-2 – Hypopharyngoscopie :
- Définition : c’est l’examen endosopique de l’hypopharynx, par vision
directe grâce à l’hypopharyngosocpe, depuis la base de la langue jusqu’à
la bouche de l’oesophage.
- Matériel : hypopharyngoscopes
Tube rigide, de diamètre plus important que celui de l’oesophagoscope
longueur de 20 à 25 cm.
-Technique :
On introduit le tube, sous contrôle visuel, dans la bouche en refoulant la
langue à gauche
Une fois la BDL dépassée, l’examen commence. Il doit examiner toute la
muqueuse de l’hypopharynx : paroi post, parois latérales et paroi antérieure. La
BO peut être examinée en refoulant le larynx.
L’introduction de l’optique 0° est particulièrement nécessaire pour examiner la
BO et le fond des sinus piriformes.
+Aspiration au besoin
+Biopsie de toute lésion suspecte.
-Indications : toute dysphagie haute
1) Corps étrangers
2) Cancer de l’hypopharynx
 Dg (+) : biopsie
 Bilan d’extension nécessaire pour la décision thérapeutique.
V – ENDOSCOPIE DES VOIES AERIENNES
Point important : une boite de trachéotomie doit être à côté avant cette
endoscopie car il y a risque de détresse respiratoire aiguë et la trachéotomie peut
être nécessaire en extrême urgence +++.
V- 1- Laryngoscopie directe (LD) ++
- Définition :
C’est l’examen endoscopique du larynx ; qui se fait au tube rigide appelé
laryngoscope permettant une vision directe et précise de ses différentes régions
anatomiques.
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-Matériel spécifique :
*spatule laryngoscopique
Il existe plusieurs modèles, fonction du calibre qui doit être adapté au malade,
de la forme variant selon les auteurs.
Les laryngoscopes serviront d’écarteurs pour l’introduction d’optiques
rigides de différentes angulations.
*Autres instruments
- protège – dents +++
- matériel de suspension
- microscope +micro instruments : micro-pince en coeur ouvrant à
droite et à gauche, faux, micro-microciseaux, écarteur de bande
….
-Technique de la LD
Le patient est en décubitus dorsal avec flexion du cou et hyper extension
de la tête. Cette position appelée de Jackson permet d'améliorer
l'exposition du larynx lors d’exposition.
On introduit le tube dans la cavité buccale en refoulant la langue à gauche,
l’angle de vision à travers le laryngoscope est situé à droite.
Le 1er élément vu, appartenant au larynx est l’épiglotte.
Puis on charge l’épiglotte au laryngoscope, ainsi apparaissent les autres
éléments, particulièrement le plan glottique. Une fois celui-ci est bien
exposé, on met en place le système de suspension pour libérer les mains
du chirurgien.
Une aspiration doit être réalisée au besoin. Par la suite, on prend l’optique
O° directe pour mieux examiner la muqueuse laryngée. L’optique doit être
introduite à travers le plan glottique pour voir l’étage sous glottique.
L’optique 30 ° et l’écarteur de bande peuvent être utiles pour voir le
ventricule : région cachée du larynx. Lorsqu’une lésion est repérée,
d’autres instruments seront utiles pour l’enlever et la biopsier.
-Indications : TOUTE DYSPHONIE : modification de la voix
1-But diagnostique
1-1- Lésions bénignes du larynx ; touchent particulièrement les cordes
vocales. Il peut s’agir de :
* polype, nodule …
* ou laryngite chronique.
La LD va permettre de voir la lésion, son aspect, son siège et sa biopsie ( ou
biopsie- exérèse) pour confirmer le
diagnostic après étude
anatomopathologique.
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1-2- Lésions malignes : cancer du larynx
- Ils sont essentiellement des carcinomes épidermoïdes touchant l’homme,
d’âge supérieur à 50-60 ans et alcoolotabagique.
- Motif essentiel de consultation : dysphonie chronique, évoluant depuis
plus que 15 jours et rebelle au traitement médical.
- LD permet :  de voir la tumeur, aspect, localisation
 Etudier ses extensions aux différentes régions du
larynx et aux organes de voisinage particulièrement
l’hypopharynx.
 Confirmer le diagnostic après étude anapath du matériel
de la BIOPSIE.
1-3-Lésions traumatiques du larynx
- Traumatismes externes du larynx après AVP, ou strangulation
 bilan lésionnel
- Traumatismes internes du larynx (intubation)  bilan lésionnel
- Corps étrangers du larynx  nature, diagnostic positif
2) But thérapeutique
2-1- Lésions bénignes
 La biopsie exérèse de la lésion, souvent sous microscope, parfois au
laser permet la guérison et la disparition de la dysphonie.
2-2- Cancers du larynx
- La LD est un examen indispensable avant la décision thérapeutique. Elle
permet de déterminer les extensions de la tumeur.
-Une séance de laser sous LD est parfois nécessaire pour ablation d’un
granulome ou réduction d’un œdème après un traitement chirurgical
2-3- corps étranger du larynx
La LD permet l’extraction du CE permettant la guérison.
V-2- Trachéobronchoscopie ++
- Définition : Examen endoscopique au tube rigide de la trachée et des
bronches.
Cet examen se fait sans intubation sous AG++.
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- Matériel spécifique :
- Les Trachéobronchoscopes sont des tubes métalliques de diamètre
variable 2,5 mm à 9 mm et de longueur variable de 20 cm à 40 cm.
L’orifice supérieur peut être obstrué par un bouchon vitré, parfois avec
système de loupes, permettant de continuer à travailler tout en assurant
une ventilation par un orifice latéral situé à l’extrémité proximale.
- Matériel de pulvérisation d’Anesthésie local.
- Matériel de bronchoaspiration pour examen bactériologique.
-Technique :
Après suspension du larynx, au laryngoscope Mc Intoch, le plan
glottique est visualisé. A travers la glotte qui doit être ouverte, on
introduit sous contrôle visuel le tube sans traumatiser la muqueuse
laryngée. Dès que le plan glottique est dépassé, le matériel de ventilation
doit être branché.
La main gauche introduit doucement le bronchoscope, sous contrôle
visuel grâce à l’optique 0°, tenue par la main droite du chirurgien.
Une fois arrivé à la carène, il doit être orienté vers la bronche souche
droite. L’optique va permettre d’examiner les orifices des bronches de
division.
Puis le bronchoscope est légèrement retiré, au niveau de la carène, il doit
être réintroduit du côté gauche permettant d’explorer les bronches souche
et segmentaires gauches.
D’autres gestes seront effectués au cours de cet examen selon les
constatations.
A la fin de cet examen, le bronchoscope doit être maintenu en place, en
amont de la carène, jusqu’à ce que l’extubation du malade pourra être
réalisée. Il doit alors être retiré sous contrôle visuel à l’optique.
-Indications : DYSPNEE LARYNGEE = difficulté respiratoire
1) Pathologie tumorale
- Bénigne : rare
- Maligne : Il s’agit très souvent de lésions de voisinage infiltrant l’arbre
trachéo-bronchique surtout le cancer de l’œsophage ou de la thyroïde.
Dans ce cas, l’examen va permettre de faire des biopsies sous contrôle de
la vue aboutissant ainsi au dg (+) de ces cancers.
En plus, cet examen est indispensable pour prendre une décision
thérapeutique.
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2) Sténoses : essentiellement secondaires aux gestes d’intubation et/ou de
trachéotomie
L’examen dans ce cas permet :
- de faire le diagnostic positif.
- Bilan lésionnel et donc la classification : siège par rapport au plan
glottique, hauteur, diamètre, caractère inflammatoire ou cicatriciel.
Seule l’endoscopie rigide permettra de pratiquer en même temps un
premier geste thérapeutique d’urgence = Dilatation trachéale.
Le bronchoscope lui-même, peut être utilisé avec des tubes de
diamètre croissant permettant en même temps le contrôle visuel mais
risque traumatique.
Les dilatations sont le plus souvent réalisées grâce aux bougies en gomme
de calibre variable et croissant régulièrement, peu traumatisantes.
D’autres sondes creuses, en forme de cône à leur extrémité peuvent être
utilisées.
Après dilatation, on peut avoir recours à la mise en place d’un tube
de calibrage : tube de montgomry : tube en « T » en silicone
Dans ce cas, trachéotomie est alors nécessaire.
Il existe par ailleurs, d’autres procédés de calibrage sans trachéotomie.
3) Corps étrangers Trachéobronchiques
Ils sont fréquents chez l’enfant, très souvent suspectés sur les éléments
cliniques et paracliniques.
La trachéo-bronchoscopie permet d’en faire le diagnostic de certitude et le
traitement: repérage du CE, désenclavement, préhension, l’extraction
(Choisir la pince selon la taille et la forme du CE)
Il s’agit d’un geste délicat qui doit être rapide et nécessite une équipe
entraînée.
Les risques sont : arrêt cardiaque, pneumothorax, détresse respiratoire
aiguë.
- Contre-indications relatives :
Trismus
Cyphoscoliose importante
Anévrisme de l’aorte
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V- 3 Cavoscopie :
L’examen endoscopique du cavum peut s’effectuer de 2 façons :
- Soit en utilisant la voie directe à travers les fosses nasale (comme dans
l’endoscopie des fosses nasales et du cavum en consultation.
- soit la voie rétrograde :
Cette technique se fait en employant une optique à 70° ou 90° et un
releveur de voile. On utilise généralement pour relever le voile deux sondes
d’aspirations fines introduites par chaque fosse nasale, captées à l’oropharynx
par une pince puis les 2 bouts de chaque sonde seront fixés par une pince au
niveau du front.
Pour la vision du nasopharynx, elle est effectuée par l’optique 70° ou 90°
introduite par la bouche jusqu’à l’oropharynx.
Cet examen rétrograde du cavum est réalisé lorsque l’examen des fosses nasales
est impossible en raison d’une déviation de la cloison ou toute autre cause
d’obstruction de la fosse nasale.
Il permet un examen du cavum et de réaliser des biopsies. Il est indiqué en cas
de tumeur du cavum.
VI- PANENDOSCOPIE :
- Définition : examen endoscopique aux tubes rigides (sous anesthésie
générale) de toute la muqueuse des voies aérodigestives supérieures.
Elle comprend alors :
- une hypopharyngoscopie
- une laryngoscopie directe
- une trachéoscopie
- une oesophagoscopie
- et parfois une cavoscopie
- Indications
Elle est systématique devant tous les cancers des VADS afin d’étudier
les extensions tumorales et surtout rechercher une 2ème localisation, fréquente au
niveau de l’œsophage.
Elle est aussi systématique devant toute adénopathie cervicale sans
porte d’entrée évidente par l’examen clinique.
Elle peut être utile pour étudier les extensions d’une tumeur de
voisinage en particulier le cancer de la thyroïde.
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