RELEVÉ ÉPIDÉMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE, No 14, 4 AVRIL 1997WEEKLY EPIDEMIOLOGICAL RECORD, No. 14, 4 APRIL 1997
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1997, 72, 97-100 No. 14
WEEKLY EPIDEMIOLOGICAL RECORD
RELEVE EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
Organisation mondiale de la Santé, Genève
World Health Organization, Geneva
4 APRIL 1997 l72nd YEAR 72e ANNÉE l 4 AVRIL 1997
CONTENTS SOMMAIRE
Amoebiasis 97
Meningitis in western Africa 99
Influenza 100
Diseases subject to the Regulations 100
Amibiase 97
La méningite en Afrique occidentale 99
Grippe 100
Maladies soumises au Règlement 100
Amoebiasis
A WHO/Pan American Health Organization/UNESCO
Expert Consultation on Amoebiasis was held on 28-
29 January 1997 in Mexico City, Mexico. Below is
presented a summary of the major conclusions, recom-
mendations and research needs identified by the partici-
pants.
Introduction
Amoebiasis is currently defined as infection with the proto-
zoan parasite Entamoeba histolytica. Normally resident in
the large bowel, amoebae occasionally penetrate the intes-
tinal mucosa and may disseminate to other organs. The
factors that trigger invasion are unknown. E. histolytica is
responsible for up to 100 000 deaths per annum, placing it
second only to malaria in mortality due to protozoan para-
sites. It has long been known that many people apparently
infected with E. histolytica never develop symptoms and
spontaneously clear the infection. This was interpreted by
many workers as indicating a parasite of variable virulence.
However, in 1925 Emile Brumpt suggested an alternative
explanation, that there were in fact 2 species, one capable
of causing invasive disease and one that never causes dis-
ease, which he called E. dispar. Brumpt’s hypothesis was
dismissed by other workers. In the 1970s, data started to
accumulate that gave support to Brumpt’s hypothesis of
the existence of 2 distinct organisms within what was being
called E. histolytica. Biochemical, immunological, and
genetic data continued to accumulate and in 1993 a formal
redescription of E. histolytica was published, separating it
from E. dispar.
E. histolytica can cause invasive intestinal and extra-
intestinal disease, contrary to E. dispar. The confirmation
of these 2 distinct species of Entamoeba is perhaps the
major recent accomplishment in the field of amoebiasis
research. In addition, proteins associated with virulence
have been identified, including a lectin that mediates ad-
herence to epithelial cells, a pore-forming peptide that
Amibiase
Une consultation d’experts OMS/Organisation panaméricaine de
la Santé/UNESCO sur l’amibiase s’est tenue les 28 et 29 janvier
1997 à Mexico, Mexique. Le présent article contient un résumé
des principales conclusions et recommandations, ainsi que des
besoins en matière de recherche identifiés par les participants.
Introduction
On définit actuellement l’amibiase comme l’infection par un pro-
tozoaire parasite, Entamoeba histolytica. Normalement hébergées
dans le gros intestin, les amibes pénètrent parfois la muqueuse
intestinale et peuvent envahir d’autres organes. Les facteurs qui
déclenchent cette invasion sont inconnus. E. histolytica provoque
jusqu’à 100 000 décès par an, ce qui place l’amibiase au second
rang, après le paludisme, de la mortalité due à des protozoaires
parasites. On sait depuis longtemps que de nombreuses personnes
apparemment infectées par E. histolytica ne manifestent jamais de
symptômes et voient leur infection spontanément disparaître. De
nombreux auteurs ont interprété ce fait comme l’indication d’une
virulence variable. En 1925, Emile Brumpt a suggéré une autre
explication, à savoir l’existence de 2 espèces, l’une capable de
provoquer une pathologie invasive et l’autre ne provoquant jamais
de maladie, et qu’il a appelée E. dispar. Cette hypothèse a été
rejetée par les autres auteurs. Dans les années 70, des données de
plus en plus nombreuses sont venues étayer l’hypothèse de l’exis-
tence de 2 micro-organismes distincts à l’intérieur de ce qui était
alors appelé E. histolytica. Les données biochimiques, immunologi-
ques et génétiques ont continué à s’accumuler et, en 1993, une
nouvelle description officielle de E. histolytica a été publiée, la
distinguant de E. dispar.
E. histolytica peut être à l’origine d’une pathologie intestinale et
extra-intestinale invasive, contrairement à E. dispar. La confirma-
tion de la distinction entre ces 2 espèces d’Entamoeba est peut-être
l’événement majeur de ces dernières années dans le domaine de la
recherche sur l’amibiase. De plus, on a identifié des protéines
associées à la virulence, notamment une lectine qui intervient dans
l’adhérence aux cellules épithéliales, un peptide provoquant la
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lyses host cells, and secreted proteases that degrade host
tissues. All of these virulence proteins, as well as other
unique antigens present on the parasite surface are poten-
tial targets for anti-amoebic vaccines. Biochemical studies
have identified the bacteria-like fermentation enzymes,
which are the target of metronidazole, the most potent
anti-amoebic drug in tissues, and suggest new targets for
anti-amoebic drugs. This consultation was called to evalu-
ate the implications of this recent work.
Conclusions
E. histolytica was previously defined as a unicellular
eukaryote with the following morphology: trophozoites
with a single nucleus, 20-40 µm in diameter; cysts are
10-16 µm in diameter, with 4 nuclei when mature,
1 nucleus when immature with glycogen in a vacuole
and often with chromatoid bodies. The nucleus is ve-
sicular, spherical, with a membrane lined with small
chromatin granules and with a small central spherical
karyosome.
Biochemical, immunological and genetic data now in-
dicate that there are 2 species with the above morpho-
logical characteristics – E. histolytica and E. dispar
previously known as pathogenic and non-pathogenic
E. histolytica, respectively. Only E. histolytica is capable
of causing invasive disease. In the future, the name
E. histolytica should only be used in this sense and will
be used as such in the rest of this document.
When diagnosis is made by light microscopy, the cysts
of the 2 species (10-16 µm in diameter) are indistin-
guishable and should be reported as E. histolytica/
E. dispar.
Trophozoites with ingested red blood cells in fresh
stool or other specimens and trophozoites in tissue
biopsies are both strongly correlated with the presence
of E. histolytica and invasive disease.
In symptomatic individuals, the presence of high titres
of specific antibody is also strongly correlated with
invasive amoebiasis.
Faecal antigen detection tests are commercially avail-
able. Currently, only 1 test specifically identifies
E. histolytica, but other tests based on this and other
technologies are under development.
The WHO definition of amoebiasis is reaffirmed as
infection with E. histolytica (in its new sense) with or
without clinical manifestations.
Recommendations
Optimally, E. histolytica should be specifically identi-
fied and, if present, treated.
If only E. dispar is identified, treatment is unnecessary.
If the infected person has gastrointestinal symptoms,
other causes should be sought.
Species identification based on culture can never ex-
clude the presence of E. histolytica.
In asymptomatic individuals, treatment is not appro-
priate when E. histolytica/E. dispar has been detected
but E. histolytica has not been specifically identified,
unless there are reasons to suspect infection with
E. histolytica, including high specific antibody titres, a
history of close contact with a case of invasive amoebi-
asis, or an outbreak of amoebiasis.
formation de pores et qui lyse les cellules hôtes, et des protéases
sécrétées qui dégradent les tissus de l’hôte. Toutes ces protéines
liées à la virulence, de même que d’autres antigènes spécifiques
présents à la surface du parasite, constituent des cibles potentielles
pour des vaccins antiamibiens. Des études biochimiques ont per-
mis d’identifier des enzymes de fermentation de type bactérien, qui
sont les cibles du métronidazole, l’antiamibien tissulaire actuel le
plus puissant, et permettent d’envisager de nouvelles cibles phar-
macologiques. La présente consultation a été organisée afin d’éva-
luer les répercussions de ces travaux.
Conclusions
E. histolytica était auparavant définie comme un micro-orga-
nisme eucaryote unicellulaire, ayant la morphologie suivante:
les formes végétatives, à un seul noyau, ont un diamètre de 20-
40 µm; les kystes ont un diamètre de 10-16 µm; les kystes mûrs
ont 4 noyaux, et les kystes immatures un seul noyau, avec une
vacuole contenant du glycogène et souvent des cristalloïdes. Le
noyau est vésiculaire, sphérique, et possède une membrane
bordée de petits grains de chromatine et un petit caryosome
sphérique central.
Les données biochimiques, immunologiques et génétiques
indiquent maintenant qu’il existe 2 espèces possédant les
caractéristiques morphologiques mentionnées ci-dessus –
E. histolytica et E. dispar – précédemment connues, respective-
ment, sous les noms de E. histolytica pathogène et E. histolytica
non pathogène. Seule E. histolytica est capable de provoquer
une maladie invasive. A l’avenir, le nom E. histolytica devra être
exclusivement utilisé dans ce sens; il l’est dans la suite du
présent document.
Lorsque le diagnostic est fait en microscopie optique, il est
impossible de distinguer les kystes des 2 espèces (10-16 µm de
diamètre) et le parasite doit être désigné par E. histolytica/
E. dispar.
La présence de formes végétatives contenant des hématies
phagocytées dans des prélèvements de selles à l’état frais ou
dans d’autres prélèvements, ou de formes végétatives dans des
biopsies tissulaires, est fortement corrélée à la présence de
E. histolytica et d’une maladie invasive.
Chez les sujets symptomatiques, la présence d’anticorps spéci-
fiques à titre élevé est de même fortement corrélée à l’amibiase
invasive.
Il existe dans le commerce des tests de dépistage des antigènes
dans les selles. Actuellement, un seul de ces tests identifie
spécifiquement E. histolytica, mais d’autres tests reposant sur la
même méthode ou sur d’autres technologies sont en cours de
développement.
La définition OMS de l’amibiase est réaffirmée en tant qu’in-
fection due à E. histolytica (dans le nouveau sens défini ci-
dessus), avec ou sans manifestations cliniques.
Recommandations
L’idéal est d’identifier spécifiquement E. histolytica et, le cas
échéant, de traiter l’infection.
Si seule E. dispar est identifiée, aucun traitement n’est néces-
saire. En présence de symptômes gastro-intestinaux, on recher-
chera d’autres causes.
L’identification de l’espèce par culture ne permet jamais d’ex-
clure la présence de E. histolytica.
Chez les sujets asymptomatiques, le traitement n’est pas appro-
prié lorsque E. histolytica/E. dispar a été détectée mais que
E. histolytica n’a pas spécifiquement été identifiée, sauf si l’on a
des raisons de soupçonner une infection par cette espèce, par
exemple des titres élevés d’anticorps spécifiques, des antécé-
dents de contact proche avec un cas d’amibiase invasive, ou
une flambée d’amibiase.
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If E. histolytica/E. dispar has been detected in symp-
tomatic patients, it should not be assumed that
E. histolytica is the cause of the symptoms and other
explanations should also be considered.
These recommendations are appropriate for managing
all individuals, including male homosexuals, travellers
returning from endemic areas, pregnant women, and
individuals infected with HIV.
Antiamoebic drugs are of 2 classes: tissue amoebicides
(such as 5-nitroimidazoles) and luminal amoebicides
(such as diloxanide furoate and paromomycin). Inva-
sive disease should be treated with a tissue amoebicide
followed by a luminal amoebicide. Tissue amoebicides
are not appropriate for treatment of asymptomatic in-
dividuals, unless other evidence for invasive amoebiasis
exists.
Chemoprophylaxis is never appropriate.
Research needs
During the last few years with very limited funding consid-
erable advances have been made in the understanding of
E. histolytica infection. The opportunity now exists to
exploit this knowledge to make a major impact on the
morbidity and mortality due to E. histolytica. Significantly
increased resources should be devoted to research on
amoebiasis; the priority areas that should be supported are:
Improved methods for the specific diagnosis of E. histo-
lytica infection using technologies appropriate for
developing countries are urgently needed.
Accurate prevalence data for E. histolytica are not avail-
able and obtaining them should be a high priority.
Molecular epidemiological studies are now possible
and should be vigorously pursued to determine
whether some subgroups of E. histolytica are more
likely to cause invasive disease than others.
Data on the prevalence of asymptomatic carriers of
E. histolytica, their likelihood of progression to invasive
disease, and the frequency of transmission to naive
individuals are inadequate. More information is crucial
for planning rational control strategies and must be
obtained.
Knowledge of the host and parasite factors responsible
for the invasiveness of E. histolytica is essential for
understanding how this organism causes disease.
Fundamental studies on the immunology of human
amoebiasis are essential for evaluating the feasibility of
developing an E. histolytica vaccine.
Additional information is available upon request ad-
dressed to the Schistosomiasis and Intestinal Parasites
Unit, Division of Control of Tropical Diseases (CTD/
SIP), WHO, 1211 Geneva 27, Switzerland.
Si E. histolytica/E. dispar a été détectée chez un sujet symptoma-
tique, il ne faut pas présumer que E. histolytica est la cause des
symptômes et d’autres explications seront également recher-
chées.
Ces recommandations conviennent pour la prise en charge de
tous les sujets, y compris les homosexuels masculins, les voya-
geurs de retour de zones d’endémie, les femmes enceintes et les
sujets infectés par le VIH.
Il existe 2 catégories d’antiamibiens : les amœbocides tissulaires
(comme les 5-nitroimidazoles) et les amœbocides de contact
(comme le furoate de diloxanide et la paromomycine). L’ami-
biase invasive sera traitée par un amœbocide tissulaire suivi
d’un amœbocide de contact. Les amœbocides tissulaires ne
conviennent pas pour le traitement des sujets asymptomati-
ques, sauf en présence d’autres signes d’amibiase invasive.
La chimioprophylaxie n’est jamais appropriée.
Besoins en matière de recherche
Dans le contexte de ressources financières très limitées de ces
dernières années, des progrès considérables ont été réalisés dans le
domaine des connaissances sur l’infection à E. histolytica. Il serait
maintenant possible d’exploiter ces connaissances pour obtenir un
impact majeur sur la morbidité et la mortalité dues à E. histolytica.
Des ressources plus importantes devraient être consacrées à la
recherche sur l’amibiase, notamment dans les domaines prioritai-
res indiqués ci-dessous.
Il est urgent de disposer de méthodes améliorées pour le diag-
nostic spécifique de l’infection à E. histolytica, utilisant des
technologies applicables dans les pays en développement.
Il n’existe pas de données exactes sur la prévalence de
E. histolytica, et leur obtention doit être une priorité impor-
tante.
Des études d’épidémiologie moléculaire sont maintenant pos-
sibles, et doivent être conduites énergiquement pour détermi-
ner si certains sous-groupes de E. histolytica ont plus tendance
que d’autres à provoquer une maladie invasive.
Les données concernant la prévalence des porteurs asympto-
matiques de E. histolytica, la probabilité d’évolution de l’infec-
tion en maladie invasive et la fréquence de transmission aux
individus «neufs» sont insuffisantes. Il est capital, pour pouvoir
planifier des stratégies de lutte rationnelles, de disposer de plus
d’informations dans ce domaine.
Pour comprendre le mécanisme de la pathogénicité de
E. histolytica, il est indispensable de connaître les facteurs qui,
chez l’hôte et chez le parasite, sont responsables du caractère
invasif de ce micro-organisme.
Il est indispensable de disposer d’études fondamentales sur
l’immunologie de l’amibiase humaine pour évaluer la faisabilité
de la mise au point d’un vaccin contre E. histolytica.
Pour plus de renseignements, s’adresser à l’unité Schistoso-
miase et Parasitoses intestinales, Division de la Lutte contre les
Maladies tropicales (CTD/SIP), OMS, 1211 Genève 27, Suisse.
Meningitis in western Africa1
As of 23 March 1997, a total of 24 798 cases with
2 933 deaths from epidemic meningitis had been reported
in Benin, Burkina Faso, the Gambia, Ghana, Mali, Niger,
and Togo. The epidemic in Burkina Faso accounted for
42% (10 429 cases with 1 318 deaths) and in Ghana for
35%, where the cumulative number of cases more than
La méningite en Afrique occidentale1
Au 23 mars 1997, un total de 24 798 cas de méningite épidémique,
dont 2 933 mortels, avaient été signalés par le Bénin, le Burkina
Faso, la Gambie, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo. L’épidé-
mie au Burkina Faso représente 42% des cas (10 429 cas et
1 318 décès) et 35% au Ghana, où le nombre des cas cumulés a
plus que doublé, passant de 3 757 (411 décès) le 13 mars à
1 See No. 11, 1997, pp. 79-80. 1 Voir No 11, 1997, pp. 79-80.
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