AMOEBOSE

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AMOEBOSE
PARASITE
L’amœbose ou amibiase est une maladie infectieuse due à un parasite
microscopique, un protozoaire hématophage dénommé Entamoeba
histolytica, transmis par l'eau contaminée.
Elle entraine une infection gastro-entérite de type dysentérique (diarrhée
accompagnée de sang et de mucus), qui se propage sur un mode
épidémique et fait de très nombreux morts dans les pays en voie de
développement. Outre l'atteinte digestive, le parasite peut également infecter
d'autres organes tels le foie, le poumon et le cerveau.
MORPHOLOGIE
La forme trophozoïte de l'amibe désigne sa forme cellulaire végétative
capable de se multiplier. Elle peut se présenter sous deux aspects différents :
Entamoeba histolytica minuta : de petite taille (du latin minuta, petit), soit 10
à 15 µm.
Forme histolytica histolytica : plus volumineuse, 20 à 30 µm jusqu'à 40 µm.
Apres coloration on distingue nettement le noyau, organite de forme arrondie
sa taille varie avec la taille du trophozoite lui-même en moyenne de 4 à 7 µm.
Il est limité par une membrane nucléaire bien marquée portant de place en
place des amas plus ou moins volumineux de chromatines à l’intérieur du
noyau en position centrale ou sub centrale on observe un granule assez
volumineux appelé le caryosome.
La mobilité : Entamoeba histolytica ;caractère très important essentiellement
très variable difficile à apprécier.
Dans les conditions de température normale les trophozoites montrent une
très grande ; ils se déplacent rapidement d’un mouvement rectiligne.
Entamoeba histolytica histolytica présente le même aspect général que la
forme minuta, mais du fait de ses capacités hématophages, elle possède des
caractères supplémentaires avec notamment présence d'hématies en voie de
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digestion dans des vacuoles cytoplasmiques (d’où le nom d’histolytica).
Entamoeba histolytica (Forme végétative)
La forme kystique : de l'amibe est sa forme de dissémination passive et de
résistance dans le milieu extérieur.
Le kyste survit au minimum 15 jours dans l'eau à 18°C, 10 jours dans les
selles, 24 h à sec. Il résiste bien aux agents chimiques. On note un aspect
sphérique, de 10 à 14 µm de diamètre avec 4 noyaux à maturité. Les kystes
immatures contiennent une vacuole, 1 ou 2 noyaux et sont plus grands.
. De plus, le noyau d'Entamoeba histolytica est situé au centre du
cytoplasme et les amas de chromatine sont arrondis chez Entamoeba
histolytica,
CYCLE PARASITAIRE :
Cycle de l'amibiase :
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ENTAMOEBA HISTOLYTICA :
Il s’agit d’un parasite obligatoire de l'homme. Ce dernier constitue le seul hôte
capable de l'héberger ainsi que le réservoir du parasite. La transmission est
passive par ingestion de kystes mûrs.
Cycle d’amibiase infection :
Après ingestion d'un kyste mûr à 4 noyaux, on assiste à l’éclosion de huit
amoebules du type minuta qui se multiplient par division binaire au contact de
la muqueuse colique. L'élimination intermittente et irrégulière, dans le milieu
extérieur, sous forme de kystes fécaux permet de boucler un cycle sans hôte
intermédiaire. À ce stade, il n'y a pas de symptôme clinique.
CYCLE D’AMIBIASE MALADIE :
Accidentellement, les formes Entamoeba histolytica minuta coliques se
transforment en Entamoeba histolytica histolytica, provoquant des abcès de la
muqueuse du tube digestif où les amibes se multiplient.
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L'amibiase maladie sous cette forme aiguë dure environ trois semaines
jusqu'au retour du parasite à la forme Entamoeba histolytica minuta et à la
guérison temporaire.
Il n’y a pas de formation de kyste lors de cette phase, donc la forme
Entamoeba histolytica histolytica n’a pas de rôle épidémiologique direct car
cette forme végétative est incapable de survivre dans le milieu extérieur.
Il existe une possibilité de métastases sanguines et/ou lymphatiques à partir
d'un abcès colique, conduisant à des localisations extra-coliques (foie,
poumon, cerveau, etc.). Dans ces localisations extra-coliques, le parasite ne
retrouve pas sa forme Entamoeba histolytica minuta, il n'y a pas de tendance
spontanée à la guérison.
TRANSMISSION :
L'amibiase est transmise par contamination fécale de l'eau potable et de la
nourriture, mais également par contact direct avec les mains ou les objets
souillés ainsi que par voie sexuelle. Accessoirement.
PREVENTION :
Pour prévenir la diffusion de l'amibiase dans l'entourage domestique, il faut :
Se laver soigneusement les mains au savon et à l'eau chaude immédiatement
après avoir utilisé les toilettes ou avoir changé un bébé.
Nettoyer souvent la salle de bain et les toilettes. Accorder une attention
particulière aux sièges des toilettes et aux robinets des lavabos.
Éviter de partager les serviettes ou les gants de toilette.
PHYSIOPATHOLOGIE :
Dans des infections asymptomatiques, l'amibe se nourrit de bactéries et de
particules de nourriture présentes dans l'intestin. Elle ne vient pas
habituellement en contact avec l'intestin lui-même à cause de la couche
protectrice de mucus qui tapisse l'intestin. La maladie se produit quand
l'amibe entre en contact avec les cellules de la paroi intestinale. Elle sécrète
alors les substances toxiques, y compris des enzymes qui détruisent la
membrane des cellules et leur permettent de pénétrer et détruire les tissus
humains, avec pour résultat la formation d'ulcères dits « en bouton de
chemise » dans l'intestin. Elle utilise pour cela les mêmes enzymes qui
servent normalement à digérer les bactéries. Entamoeba histolytica se nourrit
également des cellules détruites par phagocytose et on voit souvent au
microscope des globules rouges à l'intérieur des vacuoles de son
cytoplasme.
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NATURE DE LA MALADIE ET SYMPTOMATOLOGIE :
Les symptômes habituels de l'amibiase sont des troubles gastro-intestinaux :
diarrhée, vomissements, douleurs abdominales ou indisposition avec des
signes généraux comme une fièvre. Les symptômes peuvent apparaître au
bout de quelques jours à quelques semaines, mais habituellement ils se
manifestent après environ deux à quatre semaines. La plupart des personnes
infectées sont asymptomatiques mais cette maladie peut se révéler très
dangereuse, particulièrement sur un terrain d'immunodépression.
Des infections qui durent parfois pendant des années peuvent être
accompagnées de différents tableaux cliniques :
Absence de symptôme (dans la majorité des cas),
Une forme diarrhéique aiguë (80 % des cas), forte diarrhée, selles pâteuses
ou liquides, température normale,
La forme dysentérique aiguë (20 % des cas), 5 à 15 selles glairosanguinolentes par jour ayant l'aspect de crachats rectaux, avec douleur et
ténesme mais pas de fièvre.
La plupart des infections se produisent dans la sphère digestive mais d'autres
organes peuvent être atteints. Parmi les complications, citons l'ulcération ainsi
que l'abcès, généralement hépatique et, plus rarement, l'occlusion
intestinale.
La durée d’incubation est très variable et l'infection asymptomatique persiste
en moyenne pendant plus d'une année. On suppose que l'absence ou la
présence de symptômes ainsi que leur intensité peut dépendre de différents
facteurs comme la virulence de la souche amibienne, la réaction immunitaire
de l'hôte, et peut-être l'action des bactéries et des virus associés.
DIAGNOSTIC DE LA MALADIE :
Les infections humaines asymptomatiques sont habituellement
diagnostiquées par la découverte de kystes dans les prélèvements de selles.
Des procédés divers d'enrichissement ou de séparation ont été développés
pour isoler les kystes contenus dans les matières fécales ainsi que des
techniques de repérage des kystes pour l'examen au microscope. Puisque les
kystes ne sont pas constamment présents, l'analyse de trois prélèvements
successifs minimum est généralement nécessaire au diagnostic.
Dans des infections symptomatiques, la forme végétative (le trophozoïte) peut
souvent être trouvée dans les selles fraîches. Des tests sérologiques existent
et la plupart des individus (présentant ou non des symptômes) seront testés
positifs pour la présence d'anticorps. Les niveaux d'anticorps sont beaucoup
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plus élevés chez les individus qui présentent des abcès du foie. La sérologie
devient positive seulement environ deux semaines après le début de
l'infection. Des progrès récents ont permis de développer un kit qui détecte la
présence des protéines d'amibes dans les selles et un autre qui détecte
l'ADN d'amibes dans les selles. Ces tests ne sont pas d'utilisation courante
en raison de leur coût élevé.
Biopsie du colon dans la dysenterie amibienne
L'examen au microscope reste encore la méthode de diagnostic de loin la
plus répandue dans le monde entier. Cependant, cette méthode n'est pas
aussi sensible ou spécifique pour le diagnostic que les autres examens
disponibles. Il est important de distinguer par sa morphologie le kyste
d’Entamoeba histolytica des kystes des protozoaires intestinaux non
pathogènes tels que celui d’Entamoeba coli. Les kystes d' Entamera
histolytica ont au maximum 4 noyaux, alors que le kyste de l'amibe
commensale Entamoeba coli possède jusqu'à 8 noyaux. De plus, le noyau
d'Entamoeba histolytica est situé au centre du cytoplasme, alors qu'il est
décentré pour Entamoeba coli. Enfin, les amas de chromatine sont arrondis
chez Entamoeba histolytica, alors qu'ils ont des contours irréguliers chez
Entamoeba coli. Cependant, une autre espèce d'amibe, Entamoeba dispar,
qui est également une amibe commensale chez l'homme, ne peut pas être
distinguée d’Entamoeba histolytica au microscope. Comme Entamoeba
dispar est beaucoup plus répandue qu' Entamoeba histolytica dans la plupart
des régions du monde, cela signifie qu'il y a beaucoup de faux positifs dans le
diagnostic d'infection à Entamoeba histolytica. L'OMS recommande de ne pas
traiter les infections diagnostiquées par le seul examen au microscope si elles
sont asymptomatiques car il n'y a aucune autre raison de suspecter que
l'infection soit réellement due à Entamoeba histolytica.
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