Telechargé par Mathieu Durand

Bérénice

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Français, Mathieu DURAND
Analyse de Bérénice, de Jean Racine
Tout d’abord, Bérénice est une pièce tragique qui a été écrite par Jean Racine, en 1970. Racine,
né en 1639 (17e siècle) est un poète français, mais aussi un des plus grands dramaturges classiques. Il
est mort à Paris en 1699.
La scène 2 de l’acte I se déroule à Rome (et pour être plus précis, dans le palais de l’Empereur
Titus, dans un cabinet entre l’appartement de Titus et celui de Bérénice, reine de Judée). Ces deux
personnages s’aiment et il est dans leurs projets d’organiser un mariage. Le problème est qu’Antiochus
le roi de Commagène (Nord de la Syrie), le seul personnage de la scène 2, est également amoureux de
Bérénice… Mais alors, qu’elles sont les caractéristiques théâtrales de cette pièce ?
D’une part, la scène 2 de l’acte I ne comporte qu’un seul et unique personnage : il s’agit
d’Antiochus. C dernier se parle à lui-même pendant l’entièreté de la scène et personne d’autre n’est
sur scène : c’est un monologue. Il y exprime son trouble et nous apporte des éléments sur la pièce. Le
registre de cette scène est le lyrisme, c’est-à-dire l’expression des sentiments/des émotions. En effet,
Antiochus exprime ses sentiments avec une certaine musicalité. Par exemple, les vers et les rimes dont
un aspect poétique à la scène. Plus précisément, les rimes sont plates : « Bérénice autrefois m’ôta toute
espérance. / Elle m’imposa même un éternel silence. » (vers 5 et 6). De plus, l’utilisation de la
première personne du singulier (vers 7 : « je me suis tu cinq ans »), et le champ lexical des sentiments :
« aime » ; « amour » ; « épouse » ; « verser des pleurs »… montrent qu’on a bien affaire à un registre
lyrique.
Antiochus, durant cette scène, nous donne de vagues informations sur la pièce. En effet, il
exprime des actes passés, mais aussi des volontés futures. Il y a un retour en arrière sur ses sentiments
au vers 7 « Je me suis tu cinq ans », puis au vers 27 « Après cinq ans d’amour ». On sait qu’il aime
Bérénice depuis cinq ans. Aussi, Antiochus se met à nu et dévoile aux lecteurs ses sentiments les plus
profonds, ses secrets les plus enfouis, puisqu’on apprend que pendant 5 ans, il a dissimulé son amour
en montrant de l’amitié pour Bérénice (vers 8 : D’un voile d’amitié j’ai couvert mon amour. »). Et on
voit bien que les sentiments ressentis par Antiochus pour Bérénice ne sont pas réciproques : Bérénice
autrefois m’ôta toute espérance. / Elle m’imposa même un éternel silence. ».
Cette scène 2 nous révèle également la rivalité très présente entre Antiochus et Titus, notamment
aux vers 23 et 24 : « Qu’après m’être longtemps flatté que mon rival / Trouverait à ses vœux quelque
obstacle fatal ; ». Ce monologue ralentit la pièce et lui donne son rythme. On connaît les sentiments
d’Antiochus, c’est ce qui est important pour que le spectateur comprenne les
pensées/sentiments/émotions du personnage ; la fonction principale de ce monologue est d’être
délibératif.
D’autre part, cette scène met en avant les incertitudes d’Antioche vis-à-vis de l’amour entre
Bérénice et lui : il hésite entre parler ou se taire à propos de ce qu’il ressent. Il expose ses troubles aux
spectateurs. Dans la première partie du monologue, Antioche évoque ses incertitudes à travers des
expressions (« Déjà je tremble, et mon cœur agité »). Dans la seconde partie, il nous fait part de ses
décisions mais aussi de son mal-être (« espoir superflus »). Dans ce monologue, Antiochus s’interroge
plusieurs fois, se pose de nombreuses questions, comme le justifie l’utilisation du pronom « tu ». Il
semble perdu et désorienté, il cherche à se ressaisir : « es-tu toujours le même ? » ; « Pourrai-je sans
trembler lui dire : je vous aime ? ».
Pour conclure, cette scène révèle le caractère tragique de la pièce, dans laquelle Antiochus
éprouve un amour impossible.
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