VALIDATION INTERNE DES MÉTHODES D’ANALYSE ___________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
P 224 − 4© Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation
Le laboratoire doit avoir un programme et une procédure pour
l’étalonnage et la vérification de ses étalons de référence. Plusieurs
situations peuvent alors se présenter, en fonction du type de matrice
ou de l’analyte recherché :
— si des étalons de référence (cf. encadré 1) peuvent être obte-
nus auprès d’organismes de métrologie compétents qui peuvent
fournir la traçabilité jusqu’aux étalons de référence universels, ils
doivent être utilisés seulement pour l’étalonnage et à nulle autre
fin ;
— lorsque des matériaux de référence (cf. encadré 1) traçables ne
sont pas disponibles ou si l’on est en présence d’étalons internes
(préparés par le laboratoire) ou extérieurs (par exemple, utilisés
dans un essai d’aptitude), il convient de montrer que ces matériaux
sont vérifiés dans toute la mesure des possibilités techniques et
économiques.
D’une façon générale, le laboratoire doit avoir rédigé des procédu-
res qui décrivent la manutention, le transport, le stockage et l’utilisa-
tion des étalons de référence, tels que les poids, et matériaux de
référence afin de prévenir toute contamination ou détérioration.
Dans le cas où on ne pourrait utiliser que des matériaux de référence,
comme lors d’un étalonnage d’une méthode en fluorescence X, ils
doivent, si possible, être raccordés à des unités de mesure SI ou à
des matériaux de référence certifiés internationaux ou nationaux.
■Le laboratoire doit établir un système coordonné pour identifier
les échantillons d’essai et d’étalonnage. L’identification doit être
conservée durant toute la durée de vie de l’échantillon dans le labo-
ratoire. Le système doit être conçu et géré de façon à garantir
l’impossibilité de confondre les échantillons, physiquement ou
lorsqu’il y est fait référence dans les enregistrements ou autres
documents. Le cas échéant, le système doit prévoir comment se fera
la subdivision ou le transfert des échantillons à l’intérieur ou hors du
laboratoire lorsque plusieurs mesures doivent être effectuées sur
des prises d’essai différentes.
Dans ce but, l’étape de réception d’un échantillon prend un rôle
prépondérant. Ainsi, à la réception de l’objet d’essai, toute anomalie
ou écart par rapport aux conditions normales, telles qu’elles sont
spécifiées dans la méthode d’essai ou d’étalonnage pertinente, doit
être enregistré. S’il y a le moindre doute quant à l’adéquation d’un
échantillon ou s’il n’est pas conforme à la description fournie ou
encore si l’essai demandé n’est pas spécifié avec une précision suf-
fisante, le laboratoire doit consulter le client pour obtenir de nouvel-
les instructions avant de procéder à l’essai. Le laboratoire doit
établir si l’objet a été convenablement préparé ou si le client exige
que la préparation soit réalisée par le laboratoire. Il n’est donc pas
surprenant que la mise en place d’un système qualité commence
souvent par une réorganisation de la salle de réception des échan-
tillons.
Le laboratoire doit disposer de procédures et d’installations
appropriées pour éviter la détérioration ou l’endommagement de
l’échantillon de travail lors de son stockage, de sa manutention, de
sa préparation et de l’essai. Lorsqu’il est nécessaire de stocker ou de
conditionner des objets dans des conditions ambiantes spécifiées,
ces dernières doivent être maintenues, surveillées et enregistrées.
Lorsqu’un échantillon ou une partie de cet objet doit être mis en
sécurité (par exemple pour des raisons d’enregistrement, de sécu-
rité ou pour permettre des essais ultérieurs), le laboratoire doit pré-
voir des dispositions de stockage qui protègent la condition et
l’intégrité de l’objet ou des parties de l’objet.
■La traçabilité doit devenir un souci permanent des analystes et du
personnel du laboratoire. Il est alors évident que les moyens infor-
matiques permettront de simplifier ces différentes opérations.
C’est pourquoi, lorsque des ordinateurs ou un équipement auto-
matisé sont utilisés pour la saisie, le traitement, l’enregistrement, le
rapport, le stockage ou la recherche de données d’essai ou d’étalon-
nage, le laboratoire doit s’assurer que :
— les logiciels sont documentés avec une précision suffisante et
convenablement validés ou vérifiés quant à leur aptitude à l’emploi ;
— des procédures sont mises en place et appliquées pour proté-
ger l’intégrité des données ; de telles procédures doivent inclure,
mais non exclusivement, l’intégrité de la saisie ou du recueil des
données, leur stockage, leur transmission et leur traitement ;
— les ordinateurs et appareils automatisés sont entretenus afin
de garantir un bon fonctionnement et disposent des conditions
ambiantes et opérationnelles nécessaires à la préservation de l’inté-
grité des données.
Encadré 1 : étalons et matériaux de référence
■Système international d’unités ou système SI : il fut créé en
1960 par la Conférence Générale des Poids et Mesures. Dans le
système SI, on distingue trois classes d’unités : les sept unités
de base ; les unités dérivées et les unités supplémentaires. Les
unités de base sont : le mètre, le kilogramme, la seconde,
l’ampère, le kelvin, la candela et la mole.
■Étalons primaires : étalons matériels conservés par le Bureau
International des Poids et Mesures (BIEM) qui servent à matéria-
liser, quand c’est possible, les unités de mesure. Par exemple, la
masse en platine iridié du Pavillon de Breteuil sert à étalonner
toutes les masses de 1 kg utilisées dans le monde, à travers un
ensemble d’étalons secondaires traçables. Toutes les unités de
mesure ne possèdent pas une forme matérialisée.
■Étalons de référence : ils doivent être étalonnés par un orga-
nisme capable de fournir la traçabilité de leur valeur de réfé-
rence, à partir d’étalons de référence primaires. C’est pourquoi
on les appelle aussi étalons secondaires extérieurs. Par exem-
ple, ce sont des masses qui serviront, à intervalle régulier, à véri-
fier l’exactitude des balances. Ces masses pourront aussi faire
l’objet d’un étalonnage régulier, réalisé par un organisme com-
pétent. Les étalons de mesure de référence doivent être utilisés
seulement pour l’étalonnage et à nulle autre fin, sauf si l’on peut
montrer que leur performance en tant qu’étalons de référence
ne sera pas invalidée.
■Matériaux de référence certifiés (MRC) : matériaux de réfé-
rence dont la valeur est établie par un organisme compétent
comme le Bureau National de Métrologie (BNM), le Bureau
Communautaire de Référence (BCR) ou le
National Institute for
Sciences and Technology
(NIST). Ils servent à matérialiser, pour
un analyste et une matrice donnés, la mole. Une procédure clas-
sique consiste à déterminer la valeur de référence au moyen de
méthodes d’analyse basées sur des principes variés, afin d’évi-
ter les biais systématiques. Par exemple, on utilisera la spectro-
métrie d’absorption atomique, la polarographie impulsionnelle,
l’activation neutronique et la spectrométrie d’émission plasma
pour certifier la teneur en nickel ou en fer d’un acier.
■Matériaux de référence : ils sont utilisés par les laboratoires
d’analyse comme étalons de référence pour établir indirecte-
ment la traçabilité de la plupart des analytes vis-à-vis de la mole,
pour laquelle il n’existe pas d’étalon matériel. En général, leur
valeur de référence est établie par consensus, si plusieurs labo-
ratoires ont participé à son élaboration, mais elle peut aussi être
obtenue par des répétitions multiples. Chaque fois que possible,
les matériaux de référence doivent être raccordés à des unités
de mesure SI ou à des matériaux de référence certifiés interna-
tionaux ou nationaux. Lorsque des matériaux de référence tra-
çables ne sont pas disponibles, les matériaux de référence
interne doivent être vérifiés dans toute la mesure des possibili-
tés techniques et économiques.
Exemple : il n’est pas rare d’utiliser un système d’étiquettes à
code-barres pour identifier un échantillon. Dès réception, le nombre
convenable d’étiquettes est imprimé en fonction de la demande qui
accompagne l’échantillon et à tout moment on peut savoir l’état
d’avancement des analyses d’après les enregistrements réalisés par
chaque cellule analytique.