Telechargé par dahchofsqui

1-fusionné

publicité
Mastère MR2 CIS; AU: 2020-2021
Module: Politique Commerciale Stratégique (PCS)
Responsable du cours : Pr. Sami REZGUI
_____________________________________________________________________
Notes de cours pour la séance du 12 octobre 2020: 08h30  11h40
---------------------------------------------------------------------------------------------------------Marché étranger
Rm  Cm  P(Q)  YP' (Q)  C  S
(3)
Rm  Cm  P(Q)  xP' (Q)  c  e  T
(4)
f
h
f
h
Ecriture du surplus social pour le pays Home
Surplus des consommateurs (SC)
q
SC  g (q)  p(q)q   p(q)dq  p(q)q
0
Surplus des producteurs
Surplus de la firme individuelle :
  [ p(q)  s ] y  [ P(Q)  e  T ]x  f  c( x  y )
Surplus du gouvernement (BGS)
BGS  tNX  n( sy  ex)
Surplus social (W) = surplus du consommateur + surplus des producteurs + surplus du
gouvernement
W  g (q)  p(q)q  n [ p(q)  s] y  [ P(Q)  e  T ]x  f  c( x  y) tNX  n(sy  ex)
Après simplification, on obtient :
W  g (q)  p(q)q  n [ p(q)]y  [ P(Q)  T ]x  f  c( x  y) tNX
(5)
Pour examiner l’impact sur le surplus social d’une variation de l’équilibre (en quantité), nous
allons introduire une différentielle totale sur le résultat (5) :
dW  g ' (q)dq  [ p(q)dq  qdp]  nd  dn  d (tNX )
Sachant que :
d  d [ p (q ) y  [ P (Q)  T ]x  f  cx  cy ] 
d  dp. y  p.dy  [dP.x  P.dx  dT .x  T .dx  df  dc.x  c.dx  dc. y  c.dy]
Or, on sait que f et c sont constants  dc  df  0 . D’où, après simplification et
réarrangement des termes, on obtient :
d  y.dp  (dP  dT ) x  ( p  c)dy  ( P  T  c)dx
dW  q.dp   .dn  ny.dp  (dP  dT ) x  ( p  c)dy  ( P  T  c)dx d (tNX )
(6)
Pour étudier les effets de la politique commerciale dans le cadre de l’équilibre de Cournot, il
est nécessaire de tenir compte des conditions de stabilité de cet équilibre. Pour cela, Dixit
(1984) utilise les conditions proposées par Hahn (1962), conditions selon lesquelles
l’équilibre de Cournot reste stable si le revenu marginal de la firme individuelle décroît
lorsque les quantités produites par les autres firmes augmentent et que la quantité produite
par la firme individuelle reste constante. En tenant compte de l’expression du revenu
marginal, la condition de Hahn signifie :
Rm
 0  p' (q)  yp' ' (q)  0
q
Comment obtient-on ce dernier résultat ?
Rm  p ( q )  y. p ' ( q ) 
dRm  p ' (q ) dq  y. p ' ' ( q )dq  p ' ( q ).dy
Rm
dy
 p ' ( q )  y. p ' ' (q )  p ' (q )
q
dq
dy
 0 car la quantité produite par la firme individuelle produisant et vendant sur le
dq
Rm
marche de Home reste constante. D’où :
 0  p' (q)  yp' ' (q)  0
q
Or,
Pour les quatre cas de figure distingués dans le modèle (2 firmes, 2 marchés), les conditions
de Hahn relatives à la stabilité de l’équilibre de Cournot sont notées de la manière suivante
par Dixit :
  p ' yp' '
;
  p ' Xp ' '
A  P 'YP' '
;
B  P ' xP' '
Revenons à présent à l’équilibre de Cournot sur le marché local caractérisé par le système
d’équations simultanées formé par les équations (1) et (2) et introduisons une différentielle
totale :
Différentielle totale de l’équation (1)
p(q)  yp' (q)  c  s
(1)
Rappelons d’abord que q  ny  NX  dq  n.dy  y.dn  N .dX  X .dN
Introduisons une différentielle totale sur (1), on obtient :
dy
]dq  ds  en tenant compte des notations précédentes :
dq
 .dq  p' dy  ds . Or, on a : dq  n.dy  y.dn  N .dX  X .dN . D’où :
[ p' (q)  y. p' ' (q)  p' (q)
 .[ n.dy  y.dn  N .dX  X .dN ]  p' dy  ds 
( .n  p' )dy  N . .dX  ds  y. .dn  X . .dN
(a)
Exercice : Mtq la différentielle totale de l’équation (2) est :
n. .dy  ( N  p ' ).dX  dt  dE  y. .dn  X . .dN
(b)
Dixit (1984) présente le système formé par les équations (a) et (b) sous une forme matricielle :
N   dy  0  1 0  y
n  p'

 n
N  p' dX  1 0  1  y

 dt 
 ds 
 X   
 dE 
 X   
 dn 
dN 
La solution du système formé par les équations (a) et (b) est donnée par :
N
 y p'  X p'
 dy 
1   N  ( N  p' )

dX   p' n  p'
n
 (n  p' )  y p'  X p'
 

 dt 
 ds 
 
 dE 
 
 dn 
dN 
(7)
Avec   n  N  p' . Si les fonctions de demande sont linéaires, alors p ' '  P"  0 ce qui,
d’après les conditions de Hahn      p' ; A  B  P' . D’où :   (n  N  1) p'  0 1
1
. Les dérivées respectives des fonctions de demande p(q) et P(Q) par rapport à q et Q sont nécessairement
négatives.
Démonstration du résultat (7)
Rappel sur l’inversion d’une matrice 2 x 2
a b 
1
M 
; M 1 

det M
c d 
 d  b
 c a 


1
1
N    n  p '
N   dy  n  p'
N  0  1 0  y
 n  p '

 n





N  p'  n
N  p' dX   n
N  p' 1 0  1  y

1
N  0  1 0  y
 dy  n  p'
dX    n
N  p' 1 0  1  y
  
N 
 n  p '
Notons M  
. On a alors :
N  p '
 n
M 1 
 dt 
 ds 
 X   
 dE 
 X   
 dn 
dN 
1  N  p '  N 
; det M  (n  p' )( N  p' )  Nn
n  p'
det M   n
Après simplification on obtient det M  (n  N  p' ) p ' . Notons   n  N  p ' .
D’où det M   p' . Par conséquent :
 dy 
1  N  p'  N  0  1 0  y
dX    p'   n
n  p' 1 0  1  y
 

 dt 
 ds 
 X   
 dE  
 X   
 dn 
dN 
N
 y p'  X p'
 dy 
1   N  ( N  p' )
dX    p' n  p'
n
 (n  p' )  y p'  X p'
 

 dt 
 ds 
 
 dE 
 
 dn 
dN 
 dt 
 ds 
 X   
 dE  
 X   
 dn 
dN 
L’équilibre de Cournot relatif au marché de foreign est donné par le système d’équations
formé par (3) et (4). La différentielle totale de (3) et (4) permet d’aboutir à la solution
suivante :
 (nB  P' )
nA
 xAP'  YAP '
dY 
1   nA
 dx    P'  NA  P'
NB
 ( NA  P' )  xBP'  YBP '
 

 dT 
 dS 
 
 de 
 
 dn 
dN 
Avec   NA  nB  P' . Pour des fonctions de demande linéaires,   (n  N  1) P'  0
Résultat (8) à démontrer par les étudiants.
(8)
Mastère MR2 CIS; AU: 2020-2021
Module: Politique Commerciale Stratégique
Responsable du cours: Pr. Sami REZGUI
------------------------------------------------------------------------------------------------Notes de cours pour la séance du 19 Octobre 2020 (8h30- 11h40)
-------------------------------------------------------------------------------------------------
Politique commerciale du pays « Home ».
Pour étudier les choix de politique commerciale du pays « Home », on doit considérer les
variations de t, s et e tout en supposant que T, S et E fixes.
A- Politique commerciale de protection du marché Home
A noter que t et s déterminent y et X (ventes des firmes du pays Home et du pays Foreign sur
le marché du pays Home) alors que e (subvention à l’export des firmes du pays Home)
détermine Y et x (ventes sur le marché du pays Foreign).
Sur le marché du pays « home », l’équation (2) implique :
t  p  Xp '(C  E )
En tenant compte du résultat (5) et sachant q  ny  NX , on a alors :
W  g (q)  p[ny  NX ]  npy  n( P  T ) x  nf  ncx  ncy  [ p  Xp '(C  E )]NX 
Après simplification et réarrangement des termes:
W  g (q)  ncy  NX (C  E )  NX 2 p' n [ P  T  c] x  nf
La différentielle totale du résultat précédent donne :
dW  ( p  c  NX 2 p' ' )dq  N [c  (C  E )  2 Xp' ] dX  n[ P  T  c]dx  nxP' dQ
(9)
Démonstration du résultat (9)
Rappelons d’abord que les variables de base sont q, X, x et y du point de vue du pays
« Home ».
dW (q, X , x, y )  W ' (q)dq  W ' ( X )dX  W ' ( x)dx  W ' ( y )dy
aW ' (q)dq 
W
dq  g ' (q)dq  p.dq
q
b-
W
dX  [ N (C  E )  p'2 NX  NX 2 [ p' (q( X ))]' ]dX 
X
W
dq

dX  [ N (C  E )  p'2 NX  NX 2 p' '
] dX 
X
dX
W

dX  N [(C  E )  2 Xp ' ]dX  p' ' NX 2 dq
X
W ' ( X )dX 
cW
dx
x
Or, on a : W ( x)  nP[Q( x)]x  n(T  c) x
W ' ( x)dx 

W
dQ
 nP  n( T  c)  nxP'
x
dx
W
dQ
 n( P  T  c)  nxP'
x
dx
W

dx  n( P  T  c)dx  nxP' dQ
x

d-
W
dy
y
W ' ( y )  nc  W ' ( y )dy  cndy  c[dq  NdX ]  cdq  cNdX
W ' ( y )dy 
A noter que q  ny  NX  dq  ndy  NdX  ndy  dq  NdX
Finalement, en sommant les résultats obtenus dans a- ; b- ; c- ; d- ; on obtient :
dW  p.dq  N [(C  E )  2 Xp ' ]dX  p' ' NX 2 dq  n( P  T  c)dx  nxP' dQ  cdq  cNdX 
Après réarrangement des termes, on obtient le résultat (9) [ fin de la démo] :
dW  ( p  c  NX 2 p' ' )dq  N [c  (C  E )  2 Xp' ] dX  n[ P  T  c]dx  nxP' dQ
D’après (9), on a :
W
 0  p  c  NX 2 p' '  0
q
(10)
A partir de (9), on en déduit également que toute quantité supplémentaire X (autrement dit
toute quantité additionnelle vendue sur le marché du pays Home par les firmes du pays
Foreign) conduira à une baisse du surplus social du pays Home si :
N [c  (C  E )  2 Xp ' ]  0
Puisque N est strictement positif, la condition qui précède implique :
c  (C  E )  2 Xp '
(11)
La condition (11) implique deux cas :
1- c  (C  E ) . Dans ce cas, le pays Home dispose d’un avantage comparatif et n’a
« théoriquement » aucun intérêt à réaliser des importations. Cela implique X = 0 et, d’après
(10), on doit avoir p = c.
Toutefois, il a été supposé que dans le pays Home, la structure de marché est oligopolistique.
Par conséquent, p > c et le gouvernement du pays Home doit accorder une subvention aux
firmes de ce pays1 pour qu’elles puissent vendre au prix p = c.
2- c  (C  E ) . Dans ce cas, le pays Home n’a pas d’avantage comparatif et n’a donc pas
intérêt à réduire les importations.
c  (C  E )  2 Xp '
Admettons à présent que :
(12)
Dans ces conditions, les importations n’affectent pas le bien être collectif du pays Home. En
revanche, le pays Home peut réduire les importations en instaurant un tarif t et continuer à
subventionner les firmes locales.
Or, il découle de l’équation (2) que : t  p  Xp '(C  E )
Par ailleurs, d’après (12), on a : Xp ' 
D’où : t  p 
C E c
 (C  E )
2
C E c
2
Sachant que le gouvernement du pays Home accorde une subvention aux firmes locales leur
permettant ainsi de vendre au prix p = c, le résultat précédent s’écrit :
t c
1
C E c
 (C  E ) 
2
. Dixit souligne que du fait que p > c, le gouvernement devrait opter pour les importations afin de discipliner le
marché du pays Home, autrement amener les firmes locales à baisser leur prix.
t
cC  E
2
(13)
Le tarif t appliqué par le pays Home correspond en fait à un droit compensateur2.
B- Impact de la politique commerciale stratégique du pays Home sur son bien être
collectif : prise en compte des subventions à l’exportation.
Pour étudier cet impact en terme de bien être collectif du pays Home, il faut d’abord tenir
compte de l’équilibre de Cournot sur le marché du pays Foreign exprimé par les équations (3)
et (4) et en déduire l’expression de la variation du surplus social W du pays Home par rapport
à la variation de la subvention à l’export accordée par ce pays.
Dixit montre que cette expression est donnée par :
W n[( xP'e)( NA  P' )  nx( P' ) 2 ]

e
P'
(15)
Démonstration du résultat (15)
Sachant que le pays Home ignore les variations de T et S (dans Foreign) suite à la subvention
à l’export qu’il accorde, on a alors : dT  dS  0
Par ailleurs, en supposant que dN  dn  0 le résultat (8) implique :
 (nB  P' )
nA
 xAP'  YAP '
dY 
1   nA
 dx    P'  NA  P'
NB
 ( NA  P' )  xBP'  YBP '
 

0
0
 
de
 
0
 0 
Ce qui implique :
1
(n. A.de)
P'
1
dx 
[( NA  P' )de]
P'
dY 
(a)
(b)
En tenant compte de l’équation (4) et du résultat (9), on en déduit :
T  P  c  e  xP'
2
(c )
. Un droit compensateur est un tarif qui est appliqué par un pays importateur en réaction aux subventions dont
bénéficient les exportateurs étrangers.
Sachant que la variation du surplus social W du pays Home, s’agissant des ventes de ce pays
sur le marché de Foreign, dépend uniquement de la variation de x, le résultat (9) implique :
dW  n[ P  T  c]dx  nxP' dQ
(d )
Enfin, sachant que Q  NY  nx , la différentielle totale de cette équation implique :
dQ  NdY  ndx
(e)
En remplaçant les résultats (e) et (c) dans (d), on obtient :
dW  n[ P  ( P  c  e  xP ' )  c]dx  nxP '[ NdY  ndx] 
Après simplification :
dW  nedx  nxP ' dx  nxP '[ NdY  ndx]
En remplaçant dY et dx par leur valeurs respectives données par (a) et (b), on obtient après
réarrangement des termes :
dW 
nde
[( xP ' e)( NA  P ' )  nx( P ' ) 2 ] 
P '
W n[( xP'e)( NA  P' )  nx( P' ) 2 ]

e
P'
(15)
A partir de (15), il est possible de déterminer le montant optimal de la subvention à l’export
que doit accorder le pays Home à ses firmes.
Notons e* le montant optimal de la subvention : e* /
W
0
e
Rappelons que dans le cas où les fonctions de demande sont linéaires, on a
  (n  N  1) P' et A  P'
W
 0  ( xP' e)( NP ' P' )  nx( P' ) 2  0
e
 P' [( xP' e)( N  1)  nxP' ]  0
 ( xP' e)( N  1)  nxP' 
Sachant n >0, on a :
 xP'
xp' n
[ N  1  n]  0  e* 
 xp'
N 1
N 1
L’expression précédente donnant le montant optimal de la subvention e* montre que ce
montant sera d’autant plus faible que l'écart entre N et n faible.
e* 
Comment justifier n faible pour conclure au fait que: « une politique commerciale
stratégique est d’autant plus efficace que le nombre de firmes exportatrices est faible»?
Cette question renvoie au fait que l’application d'une politique anti-trust dans home est non
nécessaire .
C- Quand les politiques anti-trust deviennent non justifiées dans Home… !
Chapitre 2 : La politique commerciale dans la nouvelle théorie du
commerce international.
I- Concurrence monopolistique et échange international
1.1- Modèle de Krugman 1980
Si l'hypothèse d'une offre s'effectuant a rendements croissants été clairement explicitée dans
les modèles de concurrence monopolistique (notamment par la spécification d'une fonction de
coût linéaire), la question de la demande n’a pas été traitée en profondeur. En particulier, il y
a lieu de traduire les conditions dans lesquelles les consommateurs expriment un goût pour
une variété des produits sachant que l’offre elle-même est supposée être variée (selon le
principe de la différenciation horizontale).
Pour mieux refléter le goût de la variété des consommateurs, le modèle proposé par Krugman
(1980) reprend la fonction d’utilité proposée par Spence-Dixit-Stiglitz. Sur cette base, l’auteur
détermine les tendances de l’échange international dans un cadre de concurrence
monopolistique.
Modèle de Krugman (1980) : « Scale Economies, Product differenciation and the Pattern
of trade », American Economic Review, 70, December, pp950-959.
Intuitions et Enjeu
Dans le modèle proposé par Krugman, la technologie de production exhibe des rendements
d’échelle croissants. Les firmes différencient leur production à moindre coût (les biens
produits se distinguent par des aspects simples comme la couleur ou l'emballage, mais les
caractéristiques intrinsèques des biens étant les mêmes et donc aucun effort en terme de
qualité). On parle ici de différenciation à la Chamberlin (1934). Cette approche de la
différenciation est utile car, en dépit de l’imperfection de la concurrence, l’équilibre du
modèle ne pose pas de problème d’indétermination. Les considérations d’interdépendances
stratégiques entre firmes sont évacuées. En effet, l’action d’une firme en termes de choix de
prix est indépendante de l’action de l’autre.
Hypothèses
H1- Nombre élevé de biens qui entrent de manière symétrique dans la fonction de demande
des consommateurs (les préférences des consommateurs sont identiques et le goût pour la
variété est reflété dans leurs préférences)
H2- La fonction d’utilité est de type SDS (Spence- Dixit-Stiglitz) définie par :
U   (ci ) ; 0    1
(1)
i
Le terme ci correspond à la consommation de la variété i. Supposons un seul facteur de
production : le travail. Tous les produits sont fabriqués selon la fonction de coût (en valeur)
définie par :
wLi  w[  xi ] ;  ,   0
Li représente la quantité de travail nécessaire à la production de la quantité x i du bien i. w
représente le salaire unitaire. Les paramètres  ,  représentent respectivement les coûts fixes
et le coût marginal constant. La fonction de coût peut également être écrite (en termes
quantitatifs) de la manière suivante :
Li    xi ;  ,   0
(2)
D’après (2), le coût moyen (CM) est décroissant pour chaque variété i produite :
CM i 

xi
  (ce qui signifie que la fonction de coût total est linéaire)
Nous devons vérifier que la quantité produite de chaque bien ou variété i ( xi ) doit égaliser la
somme des consommations individuelles. En admettant que les individus consommateurs sont
eux-mêmes des travailleurs, on vérifie alors que :
xi  L ci ; i  1,....., n
(3)
L est le nombre de travailleurs (offre de travail). L’équilibre du marché du travail est donné
par :
L   Li  L   (  xi )
i
(4)
i
H3- L’entrée et la sortie des firmes sont libres et les profits à l’équilibre sont nuls.
1.1.1/ Equilibre en économie fermée
A/ Equilibre des consommateurs et dérivation des fonctions de demande.
B/ Equilibre des firmes (Maximisation de profit)
C/ Détermination du nombre de firmes à l’équilibre
A/ Equilibre des consommateurs et dérivation des fonctions de demande.
Equilibre du consommateur représentatif :
Max U   (ci )
 ci
i

sc w  pi ci
( )
L(ci ,  )   (ci )  [w  pi ci ]
i
C.P.0
L
 1
 0   ci  pi  0 
ci
 ci 1  pi
(5)
Les individus étant identiques, la fonction de demande (inverse) individuelle (demande par
tête) du bien i peut être déduite à partir de (5) tout en respectant (3) :
(3) => ci 
xi
. En substituant dans (5), on obtient :
L
x 
pi   1  i 
L
 1
; i  1,...., n
B/ Equilibre des firmes
x
x p
Déterminons l’élasticité de la demande (demande-prix) : e   x  
p
p x
p
Inverse de l’élasticité de la demande (demande-prix) :
(6)

p x
 (  1)
x p
 1
Equilibre du monopole : Rm  Cm  p 1    Cm  p[1  (1   )]  w 
 e
pi   1w
(7)
C/ Détermination du nombre de firmes à l’équilibre
L’expression du profit de la firme i est donnée par :
 i  pi xi  w(  xi )
(8)
En présence de libre entrée et sortie, on a :   0 . Par conséquent, l’équation (8) s’écrit en y
substituant le résultat (7) :
xi 

; i  1,....., n
 (1   )
(9)
Puisque  ,  et  sont les mêmes, on peut écrire : xi  x . En tenant compte de l’équilibre du
marché du travail (Equilibre de plein emploi) donné par l’équation (4), on a :
n
L  (   x1 )  (   x2 )  .....  (   xn )   (   xi )
i 1
Comme x1  x2  ....  xn  x , l’écriture précédente implique :
L  n  nx  n[  x]
D’après (9), on a : xi  x 

 (1   )
En remplaçant (9) dans le résultat précédent, on obtient :
  
L  n

1   
n* 
(1   ) L

(10)
n* correspond au nombre de firmes à l’équilibre ou encore au nombre de produits (ou de
variétés) produites à l’équilibre.
1.1.2/ Concurrence monopolistique et échange international
Supposons deux pays A et B qui présentent la même structure de marché que celle étudiée
précédemment. Admettons également l’absence de coûts de transport et une ouverture
mutuelle des deux pays à l’échange. Enfin, on supposera que les technologies de production et
les goûts des consommateurs sont identiques dans les deux pays. Les deux questions qui se
posent sont les suivantes : les deux pays ont-ils un intérêt à l’échange ? Quels seront les
gains ?
L’intérêt à l’échange existe et s’explique par le fait que le pays A produisant n A variétés de
biens et le pays B produisant nB variétés de biens avec :
nA 
(1   ) LA

; nB 
(1   ) LB

LA et LB représentent respectivement les dotations en facteur travail du pays A et du pays B.
Sur le marché unifié (marché A + B), les consommateurs vont consommer plus de variétés de
biens : ils consommeront (nA +nB) variétés.
Du fait de la symétrie des deux pays, on peut supposer que les consommateurs du pays A
consomment une fraction
nB
de variétés en provenance de B et les consommateurs du
n A  nB
pays B consomment une fraction
Le taux de salaire réel
nA
de variétés en provenance du pays A.
n A  nB
w
demeure constant dans les deux pays car du fait de (7), p est
p
constant (le prix dépend uniquement des paramètres  et  qui sont les mêmes dans les deux
pays). Pour confirmer la constance du salaire réel, il faut que le salaire nominal w soit
constant. Or, la constance du salaire nominal est garantie par l’équilibre de la balance
commerciale :
En effet, le pays A va importer (en valeur) : wA .L A
wB . L B
nB
et exporter en valeur
n A  nB
nA
. A l’équilibre de la balance commerciale du pays A, on a :
n A  nB
wA .LA
nB
nA
 wB .LB

n A  nB
n A  nB
wA .LA .nB  wB .LB .n A 
wA .LA
LB (1   )

 wB .LB .
LA (1   )

Après simplification, on obtient : wA  wB  w
Le gains des consommateurs dans les deux pays peut être évalué ici en terme de gains en
utilité. Compte tenu de la fonction d’utilité définie par (1), plus le nombre de variétés
consommées augmente, plus U augmente. Par conséquent, à salaire réel constant, les
consommateurs bénéficient d’un niveau d’utilité plus important du fait du libre échange.
Il est à noter que les résultats obtenus suite à l’utilisation d’une fonction d’utilité de type S-DS ne permettent pas de mettre en évidence les gains exprimés en terme de baisse de prix (Il a
été déjà souligné que p dépend des paramètres constants  et  qui sont les mêmes dans les
deux pays). Par conséquent, seul le gain en termes de nombre de variétés est possible. Ce
résultat s’explique notamment parce que la fonction d’offre individuelle de la firme donnée
par le résultat (9) dépend des paramètres constants  ,  et  . Par conséquent, les économies
d’échelle permises par le libre échange et à travers l’expansion des marchés de A et B ne
profitent pas aux firmes prises individuellement dans les deux pays.
Suite chapitre 2 (séance PCS du 09 Novembre 2020)
1.2 Modèle de Dixit et Norman : Concurrence monopolistique et échange intra branche
1.2.1 Intuitions
Considérons deux pays A et B qui produisent en utilisant deux facteurs de production :
A
B
K
K
Capital et travail. Supposons      . Supposons que les deux pays produisent deux
L
L
biens : les articles manufacturés (biens intensif en capital) et les aliments (intensifs en travail).
La différence qui peut être introduite par rapport à la théorie des proportions de facteurs
consiste à supposer que l’industrie des biens manufacturés observe des rendements d’échelle
croissant et une structure de marché de type monopolistique alors que la production
d’aliments est réalisée avec une technologie à rendements d’échelle constants (concurrence
parfaite).
Puisque l’industrie des articles manufacturés observe une concurrence monopolistique, cela
implique qu’il existe un nombre peu élevé de firmes qui produisent chacune une variété
d’articles manufacturés.
Intuitivement, les tendances de l’échange international seront comme suit :
Pays A :
Pays B :
Importe les aliments auprès de B
Importe une partie des variétés de biens manufacturés produites dans B
Exporte une partie des variétés de biens manufacturés produites dans A
Exporte les aliments vers A
Importer une partie des variétés de biens manufacturés produites dans A
Exporter une partie des variétés de biens manufacturés produites dans B
Finalement, les tendances de l’échange international seront caractérisées par l’existence
d’échanges inter branches et d’échanges intra branche :
Echange inter branches :
Pays A : exporte les variétés de biens manufacturés vers B
: importe les aliments auprès de B
Pays B : exporte des aliments vers A
: importe des variétés d’articles manufacturés produites dans A
Echange intra branche
Pays A : importe des variétés d’articles manufacturés auprès de B
: exporte des variétés d’articles manufacturés produites dans A
Pays B : importe des variétés d’articles manufacturés auprès de A
: exporte des variétés d’articles manufacturés vers A
1.2.2 Présentation du modèle
Article de A. Dixit et V. Norman (1980) : « Product differenciation, and intra industry
trade », disponible dans G. Grossman (1992), imperfect competition and international trade,
MIT Press.
1/ Demande
H1 : préférences identiques dans deux pays Local et Etranger.
La demande des biens découle de la spécification de la fonction d’utilité. Dans le modèle, la
fonction d’utilité comporte deux types de biens :
Un bien numéraire noté bien 0 et d’autres biens notés bien 1, 2, ….,n.
H2 : le nombre de consommateurs dans les deux pays est fixe et la population mondiale vaut
1. Cette hypothèse évite de raisonner en termes de quantités par tête. On notera C0 la
consommation du bien numéraire (unité de compte  prix du bien 0 égal à 1 P0 = 1) et Ck
la consommation des biens différenciés k, k = 1,2,….,n.
La fonction d’utilité du consommateur représentatif est donnée par :

 

1
U    C k  C0
 k

(1)
Le terme entre parenthèses correspond à la partie de l’utilité que procure la consommation de
biens différenciés. On admettra que 0    1 et 0    1 .
Les fonctions de demande sont déterminées en maximisant U sous la contrainte budgétaire
des consommateurs qui s’écrit:
C0   Pk Ck  Y
k
(2)
Avec Pk qui représente le prix de la variété k et Y qui représente le revenu.
Dixit et Norman montrent que :
La fonction de demande inverse de la variété j est donnée par :
Pj 
C j  1Y
(3)
Z
Z   (Ck ) 
Avec
(4)
k
La fonction de demande du bien numéraire est donnée par :
C0  (1   )Y
(5)
Démonstration :





1
Max U  (C1  C2  ......  Ck ) C0
C1
sc Y  C0   Pk Ck
k
Le programme équivalent


Max U  (C1  C2  ......  Ck ) [Y   Pk Ck ]1



C1
k


1


U

 1




 0  C1 [(C1  C2  ......  Ck )]  [Y   Pk Ck ]1  (1   ) P1[Y   Pk Ck ]  Ck   0
C1

k
k
k

Après simplification, on obtient :
C1 1[Y   Pk Ck ]  (1   ) P1  (Ck ) 
k
k
Notons Z   (Ck ) 
k
L’expression précédente devient :
C1
C1 1C0
C0  (1   ) P1Z  P1 
(1   ) Z
 1
Les demandes des biens différenciés étant symétriques, la demande inverse du bien
différencié j est donnée par :
C j  1C0
Pj 
(1   ) Z
En tenant compte de la contrainte budgétaire donnée par l’équation (2), on a :
Y  C0 
C1 1C0
C2  1C0
Ck  1C0
C1 
C2  ..... 
Ck 
(1   ) Z
(1   ) Z
(1   ) Z
Y  C0 
C0



[C1  C2  ....  Ck ] 
(1   ) Z
Y  C0 
C 0 Z
C 0
 Y  C0 
 C0  (1   )Y
(1   ) Z
(1   )
Nous obtenons donc la fonction de demande du bien numéraire donnée par (5). En remplaçant
 C j  1C0
(5) dans le résultat Pj 
, on obtient le résultat (3).
(1   ) Z
2- Offre
H3 : Le bien numéraire est produit selon une technologie à rendements constants
H4 : Les biens différenciés sont produits selon une technologie à rendements croissants.
Concurrence monopolistique à la Chamberlin. Les conditions de production des différents
biens sont identiques.
H5 : Les conditions de production sont similaires dans les deux pays (Local et Etranger).
Le coût unitaire de production du bien numéraire est noté b(w) . Etant donné que le bien 0 est
numéraire, son prix unitaire vaut 1 (par définition). Par conséquent b( w)  1 ; w étant la
rémunération unitaire du facteur de production utilisé dans le pays Local.
Du point de vue du pays Etranger qui produit également le bien numéraire et des biens
différenciés, le coût unitaire du bien numéraire vaut b (W ) ; W étant la rémunération unitaire
du facteur de production utilisé dans le pays Etranger. Par conséquent, on doit vérifier que :
b( w)  1  b(W )
(6)
Selon Dixit et Norman, chaque bien différencié lui est associé une fonction de coût total notée
f (.)h(.) , avec f qui dépend de la rémunération du facteur de production et h qui dépend de la
quantité produite du bien différencié.
A partir du résultat (3), il est possible d’exprimer l’élasticité de la demande (élasticité prixdemande) de la manière suivante :
Pj
e
Cj
Pj

Pj
Pj C j
e
C j
C j Pj
Cj
Cj
Y
 C j  1
Z

Cj Z
 Y Cj
 1
Z
1
Y C j   2

En outre, d’après (4), on a : C1  C2  ......  C j  Ck   Ck




k
D’où : Pj 
Pj
C j
 C j  1Y



C1  C2  ......  C j  Ck
 (   1) Y C j  2 Z 


Z
 1
[ C j Y ]
C j
Z2
Finalement :
 (   1) Y C j  2 Z  C j  1 Y 



C j Pj 
Z
C j
Z2

Pj C j
D’où :
e  (1   ) 
Z C j
C j Z
Il est à noter que d’après (4), on a :
Z
 1
  Cj
C j
Z
1 

 2 
Y C j 

Par conséquent, l’élasticité prix notée e s’écrit :
e  (1   )  
Cj

C

k
k
Or, lorsque le nombre de variétés est très important (du fait de la libre entrée des firmes), le
terme
Cj

C

 0 . On a alors :
k
k
e  (1   )
Comme nous raisonnons sur l’élasticité prix (demande), on a :
Rm  [1  e] Pj  Rm  [1  (1   )]Pj  Rm   Pj
L’équilibre de la firme individuelle produisant le bien différencié est donné par :
Rm  Cm
Puisque la fonction de coût total de la firme individuelle est donnée par f (.)h(.) , on devrait
vérifier que dans le pays Local, le coût total de production de la variété j est :
CT  f (w) h( x j ) ; xj étant la quantité de la variété j produite.
Cela implique que le coût marginal Cm vaut : Cm  f (w) h' ( x j )
Par conséquent, l’équilibre de la firme individuelle est donnée par :
 Pj  f ( w) h' ( x j )
(7)
L’équilibre de long terme (égalisation du prix au coût moyen) est donné par :
Pj 
f ( w) h( x j )
xj
(8)
Module PCS/ AU:2020-2021
Notes de cours séance du 16/11/2020
Modèle Dixit et Norman (1980): suite de la présentation du modèle
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
En divisant (7) par (8), on obtient :

x j h' ( x j )
h( x j )
(9)
3/ Equilibre général
Admettons que chacun des deux pays (Local et Etranger) produise au moins une variété de
bien. A partir de (7), (8) et (9), on vérifie :
 P  f ( w) h' ( x)  f (W ) h' ( x)
(10)
P x  f ( w) h( x)  f (W ) h( x)
(11)
Et :
3.1 Equilibre sur le marché du facteur de production
Notations :
Pays Local : Notons x0 la production de bien numéraire et n le nombre de biens différenciés
produits dans ce même pays
Pays Etranger : Notons X 0 la production de bien numéraire et N le nombre de biens
différenciés produits dans ce même pays.
Notons également v et V les dotations en facteur de production respectivement dans le pays
Local et dans le pays Etranger.
Enfin, notons bw et f w les besoins unitaires en facteur de production respectivement pour le
bien numéraire et pour le bien différencié.
A l’équilibre du marché du facteur de production, on vérifie :
Dans le pays Local :
x0bw ( w)  n f w ( w) h( x)  v
(12)
Dans le pays Etranger :
X 0bw (W )  N f w (W ) h( x)  V
(13)
3.2 Equilibre sur les marchés des biens
3.2.1 Marchés des biens différenciés
La concurrence monopolistique à la Chamberlin élimine toute possibilité de super profits 
Le seul revenu dont disposent les consommateurs des deux pays est la rémunération du
facteur de production. Sous l’hypothèse que les consommateurs sont propriétaires des
entreprises, le revenu mondial vaut v.w  V .W .
A l’équilibre des marchés des biens différenciés, on vérifie :
P
 (v.w  V .W )
x(n  N )
(14)
Démonstration de (14) :
D’après (3), on a : P 
 C  1 Y
Z
Puisque le pays Local produit n variétés, l’équilibre simultané sur le marché de chaque variété
implique :
c1  x1
c  x
 2
2

...
cn  xn
En admettant x1  x2  .....  xn  x , on vérifie :
c1  x 
 

c2  x

...
c   x 
 n
La somme des équations du système précédent implique : Z  n x 
Le résultat (3) s’écrit alors : P (n x  )   x  1 (v.w)  après simplification :
P n x   (v.w)
Pour le pays Etranger, on obtient par symétrie :
P N x   (V .W )
En sommant les deux résultats précédents, on obtient :
P
 (v.w  V .W )
x(n  N )
3.2.2 Marché du bien numéraire
A l’équilibre de ce marché et compte tenu des notations définies supra, on vérifie :
x0  X 0  (1   )[v.w  V .W ]
(15)
Démonstration de (15) :
Notons c0 et C0 la consommation totale du bien numéraire respectivement dans le pays Local
et Etranger. A l’équilibre du marché du bien numéraire, on a :
c0  x0
Pays Local :
Pays Etranger :
C0  X 0
En agrégeant pour les deux pays, on obtient : c0  C0  x0  X 0
Or, d’après (5), on a :
c0  (1   )Y  c0  (1   )(v.w)
Pour le pays Local
C0  (1   )Y  C0  (1   )(V .W ) Pour le pays Etranger
On en déduit donc :
x0  X 0  (1   )[v.w  V .W ]
Enfin, notons  (w) le coût total de production du bien différencié. On a alors :
 ( w)  f ( w)h( x)
Si le bien différencié est vendu au prix (compétitif) donné par l’équilibre de long terme, on
vérifie alors : P 
f ( w) h( x)
 P x   ( w)  
x
Les conditions de l’équilibre concurrentiel sont données par :
b( w)  1  b(W )
 ( w)     (W )
x0bw ( w)  n f w ( w) h( x)  v
X 0bw (W )  N f w (W ) h( x)  V
(16)
(17)
(18)
(19)
x0  X 0  (1   )[v.w  V .W ]
 (v.w  V .W )
n N 
(20)

(21)
Il y a lieu de rappeler que le système formé par les équations (16) à (21) décrit les conditions
d’équilibre dans un modèle à deux biens (bien numéraire et bien différencié) et deux pays.
Partant de ce modèle, il est possible de distinguer deux types d’échanges : des échanges inter
branches et des échanges intra branche.
4/ Echanges inter branches et échanges intra branche
Notons  la fraction du revenu mondial dont dispose le pays Local. Les consommations de
chaque bien dans ce pays sont données par :
c0   ( x0  X 0 )
c x
(Consommation de bien numéraire)
; Avec x qui représente la production de chacun des (n + N)
biens différenciés produits au niveau des deux pays Local et
Etranger.
Supposons à présent que le pays Local est exportateur net de biens différenciés et qu’il est
importateur du bien numéraire.
Sachant que la part du pays Local dans la production mondiale de biens différenciés est :
n

, on vérifie alors :
N n
Bien numéraire (importation):
c0  x0   ( x0  X 0 )  x0   X 0  (1   ) x0
Biens différenciés (exportations nettes) :
Le pays Local exportera en partie les variétés 1,2,….,n et importera en partie les variétés
(n+1), (n+2),….., (n +N). Compte tenu de l’expression de  , la valeur des exportations de
biens différenciés du pays Local est :
P n x (1   )  P (n  N )  x (1   )
La valeur des exportations nettes du pays Local est :
P n x (1   )  P N x   P ( N  n)  x(1   )  P ( N  n) (1   ) x 
 P (n  N ) x  (1   )  (1   ) 
 P (n  N ) x (   )
Conformément à ce dernier résultat, le pays Local ne peut être exportateur net de biens
différenciés que si l’on vérifie que    . Cette condition signifie que la part mondiale de la
production de biens différenciés du pays Local doit être supérieure à sa part du revenu
mondial. A noter que si    , le pays Local n’est plus exportateur net de biens différenciés.
Finalement, l’équilibre de la balance commerciale du pays Local est donné par :



P n x (1   )
Exportations de biens différenciés du pays Local
 X 0  (1   ) x0




Im portation de bien numéraire
P N x



Im portations de biens différenciés auprès d 'Etranger
Notons TG le commerce total de biens différenciés et TN la valeur nette du commerce de biens
différenciés. En tenant compte de ce qui précède, on a :
TG  P ( N  n)  x(1   )  P ( N  n) (1   ) x 
(22)
TN  P (n  N ) x (   )
(23)
La différence entre TG et TN correspond au commerce intra branche noté TIB. On a alors :
TIB  TG  TN  2 P (n  N ) x  (1   )
(24)1
Empiriquement, L’indice de Grubel –Lloyd (ou indice GL) permet de mesurer l’intensité du
commerce intra branche pour un pays donné :
1
. Il est à noter que Grubel et Lloyd (1975) proposent une autre mesure du commerce intra branche.
n
X
GL = [1-
i
i
n
 X
i
 Mi
 Mi 
] * 100
2
i
Avec Xi et Mi qui représentent respectivement les exportations et les importations du produit i
(i=1,….,n) pour une branche et un pays donnés. Les valeurs extrêmes de GL sont 0 (absence
de commerce intra branches) et 1 (commerce exclusivement intra branche). A noter que
[3]
l’indice GL est strictement compris entre 0 et 1
.
n
X
2
. Le terme
i
i
n
 X
i
 Mi
 Mi 
est appelé coefficient de Balassa.
i
3
. Une autre version de l’indice GL corrigée du déséquilibre du commerce mondial existe dans F. Mazerolle et
J.L. Mucchielli (1988).
AU 2020-2021 / Notes PrSR/
Notes de cours PCS, séance du 23/11/2020
Suite modèle Bander et Krugman (1983)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------On notera y * et y les productions de la firme du pays Etranger (F) respectivement pour les
consommations locales et étrangères. Notons P et P* les prix respectifs dans les pays H et F.
Les fonctions de profit des firmes appartenant respectivement à H et F sont :
x*
)F
g
y
Pays F :  *  yP( Z )  y * P * ( Z *)  c( y *  )  F *
g
Pays H :   xP( Z )  x * P * ( Z *)  c( x 
(1)
(2)
A noter que Z  x  y et Z *  y *  x *
Du fait de la symétrie du modèle, la suite du raisonnement concernera uniquement le pays H.
Les conditions de premier ordre (c.p.o) qui découlent des équations (1) et (2) sont données
par :

 0  xP' P  c  0
x
 *
c
 0  yP' P   0
y
g
Les équations (3) et (4) sont des fonctions de réaction. Notons  
(3)
(4)
y
la part de marché de la
Z
firme du pays F sur le marché du pays H.
(A faire par les étudiants)
Montrer que l’élasticité de la demande dans le pays H, qu’on notera  , est tel que :
 
P
Z .P '
A partir de l’écriture de l’élasticité de la demande, on obtient :
P'  
P
P y
P
 yP'  
 yP'   
Z .
 Z

D’après l’écriture précédente, l’équation (4) implique :
P   yP'
c
P c
c
  c
P
  P 1     P[   ] 

g

g
g
  g
P
c
g (   )
(4’)
Par ailleurs, on a :
P
(Z  y) 
Z
PZ Py
xP'  


Z  Z
 P P P
xP' 

 [  1]
x  Z  y  xP'  



Compte tenu de cette écriture, l’équation (3) implique :
P   xP' c  P  
   1
[  1]  c  P 1 
c

 

c
P
   1
P
(3’)
Les équations (3’) et (4’) correspondent aux fonctions de réaction des firmes des pays H et F
exprimées en fonction de P et  . L’équilibre non coopératif est solution du système suivant :

c
P 
   1



c
P 

g (   )
On en déduit que :
c
c

 Après calcul et réarrangement des termes :
    1 g (   )

 ( g  1)  1
1 g
(5)
En remplaçant (5) dans (3’), on obtient après réarrangement des termes :
P
c (1  g )
g (2  1)
(6)
Il est à noter que l’équilibre ( , P ) n’existe que lorsque les conditions de décroissance des
profits marginaux des deux firmes sont vérifiées ce qui implique :
 2
 0  xP' ' P' P'  0  xP' '2 P'  0
2 x
(7.a)
 2 *
 0  yP' ' P' P'  0  yP' '2 P'  0
2 y
(7.b)
Brander et Krugman imposent également deux autres conditions qui garantissent l’unicité et
la stabilité de l’équilibre. Il s’agit en effet de considérer que le profit marginal de chaque
firme (locale, par exemple) décroît lorsque la production de l’autre firme (firme étrangère)
augmente. Il faut donc vérifier que :
 x
 0  xP' ' P'  0
y
(8.a)
 * y
 0  yP' ' P'  0
x
(8.b)
Il est à noter que si l’équilibre ( , P ) est tel que   0 et P > (c/g), l’échange international
s’opère dans les deux sens (two-way trade) autrement dit du pays H vers le pays F et
inversement.
2.1.2 Dans quelle mesure les firmes H et F pratiquent-elles du dumping ?
c
et est donc
g
supérieur à c pour 0  g  1 . Par conséquent, le coût d’une unité additionnelle exportée est
plus élevé que le coût d’une unité additionnelle vendue sur le marché local. La différence
s’explique par les coûts de transport. Par ailleurs, le mark up (ou taux de marge) de la firme H
sur son marché local est supérieur à son mark up sur le marché à l’export1. La firme H se
comporte comme un monopoleur discriminant.
Sur le marché à l’export, le coût marginal de la firme H est plus élevé. Il vaut
La firme H dont le prix P > c/g en cas d'export (à cause des coûts de transport) doit réduire
son prix f.o.b à l’export pour pouvoir vendre sur le marché du pays F ( où le prix vaut
nécessairement P* = c sur le marché local de F). La firme H pratiquera donc du dumping
et la firme F se comportera de la même manière (modèle symétrique). C'est pour cette
raison que ce modèle permet de démontrer l'existence d'un dumping réciproque.
Cas particulier
Supposons une fonction de demande inverse à élasticité demande -prix constante définie par :
P  AZ
1

1
b
;b  0
. Pour une explication graphique du Dumping, voir Gandolfo, p217)
(A faire par les étudiants)
Montrer que l’élasticité demande prix notée  est telle que   b
D’après les conditions (3’) et (4’), on a :
- Pour la firme du pays H : P décroît lorsque  augmente [d’après (3’)]
- Pour la firme du pays F : P croît lorsque  augmente [d’après (4’)]
Les équations (3’) et (4’) étant des fonctions de réaction, leur représentation dans le plan
( , P ) est donnée par le graphique qui suit :
P
cb
b 1
(4)’
E
c
g
(3’)

L’équilibre atteint au point E est un équilibre de dumping réciproque. Il est à noter que les
ordonnées à l’origine des courbes (3’) et (4’) correspondent à des cas d’absence d’échange
international. L’équilibre E est par ailleurs non optimal compte tenu du comportement
monopolistique des firmes H et F et des distorsions liées aux coûts de transport.
Peut-on dans ces conditions considérer que le libre échange est meilleur que l’autarcie ?
Pour répondre à cette question, Brander et Krugman proposent d’étudier deux effets :
Effet 1 : L’impact (négatif) des distorsions liées aux coûts de transport sur le bien être
collectif des deux pays H et F.
Effet 2 : La concurrence potentielle (en l’absence de barrières à l’entrée) susceptible de
réduire le pouvoir de monopole des firmes H et F ce qui peut augmenter le bien être collectif
des deux pays H et F.
2.1.3 Impact des coûts de transport sur le bien être collectif
Supposons des préférences identiques des consommateurs des deux pays par rapport à deux
biens Z et K traduites par la fonction d’utilité :
U  U (Z , K )  u(Z )  K
Avec Z qui représente le bien homogène faisant l’objet d’un échange international et K un
bien numéraire.
Déterminons d’abord l’expression du surplus social W des deux pays H et F.
A/ Surplus des consommateurs du pays H noté SCH :
Z
SCH   P( Z )dZ  P( Z ).Z
0
Par ailleurs, on a :
TMS Z / K
U
P( Z )
u ' ( Z ) P( Z )
 Z 


 u ' ( Z )  P( Z )
U
1
1
1
K
Par conséquent, SCH s’écrit :
Z
SCH   u ' ( Z )dZ  P( Z ).Z
0
De même, le surplus des consommateurs du pays F noté SCF s’écrit
Z*
SCF   u ' ( Z * )dZ *  P * ( Z * ).Z *
0
Etant donné que les préférences des consommateurs sont identiques, on a :
u ' ( Z )  u ' ( Z *)  Z  Z *
Par conséquent :
Z
SCH  F  2 u ' ( Z )dZ  2 P( Z ).Z  2u ( Z )  2 P( Z ).Z
0
B/ Profits des deux firmes F et H :
Expression du coût total de la firme H :
CTH  cx  c
x*
F
g
1 
 cx  cx *  c   1 x*  F
g 
1
Notons t  c [  1] . Le terme t représente le coût de transport par unité exportée par la
g
firme H vers le pays F. Par conséquent, le coût total de la firme H s’écrit :
CTH  cx  cx *  tx*  F
Expression du coût total de la firme F :
En procédant de la même manière pour la firme F, on obtient :
CTF  cy *  cy  ty  F *
Et la somme des coûts totaux des deux firmes est donnée par :
CTH  CTF  c( x  y )  c( x*  y * )  t ( x*  y )  F  F *
 cZ  cZ *  t ( x *  y )  F  F *
Puisque Z = Z* et que du fait de la symétrie du modèle, la quantité y exportée par la firme F
vers le pays H est nécessairement égale à la quantité x* exportée par la firme H vers le pays
F, on en déduit :
CTH  CTF  2cZ  2ty  F  F *
Enfin, la somme des profits des deux firmes H et F s’écrit :
 H   F  P( Z ).Z  P * ( Z *).Z * (CTH  CTF )
 2 P( Z ).Z  2cZ  2ty  F  F *
C/ Expression du surplus social
WH F  SCH F  ( H   F ) 
WH  F  2[u ( Z )  cZ  ty]  F  F *
(9)
L’équation (9) démontre l’existence d’une relation entre W et t. La différentielle totale de
cette équation implique :
dW  2[u ' dZ  cdZ  tdy  ydt]
En divisant par dt , on obtient :
dW
dZ
dy
 dZ
 2 u '
c
t

dt
dt
dt
 dt

y

Or u '  u ' ( Z )  P . Par conséquent, l’expression qui précède s’écrit :
dW
dZ
dy

 2 ( P  c )
t

dt
dt
dt


y

(10)
Lorsque les coûts de transport sont élevés (coûts prohibitifs) y  0 . Par ailleurs, on a :
dZ dx dy
Z  x  y  dZ  dx  dy 


dt dt dt
Si le coût unitaire de transport t est élevé, le terme
dy
 0 et l’expression (10) s’écrit :
dt
dW
dx 

 2 ( P  c ) 
dt
dt 

(11)
Or, la firme H exporte vers le pays F au prix P  c  t  P  c  t . En remplaçant dans (11),
on obtient :
dW
 dx 
 2 t 
dt
 dt 
(11’)
Supposons que t baisse, cela permet une augmentation de y (importations du pays H) mais
conduit à une baisse de x (production locale assurée par la firme H). Ainsi, si dt  0 , alors
dx
 0 . En tenant compte de ce raisonnement, l’équation (11’) implique que si
dx  0 et donc
dt
dW
 0.
t baisse alors
dt
D/ Conclusion
On en conclut que la baisse du coût unitaire de transport affecte négativement le surplus
social cumulé des deux pays H et F car dt  0  dW  0 .
E/ Explication intuitive de ce résultat
Selon Brander et Krugman, la baisse du coût unitaire de transport a trois effets :
Effet 1 (gain) : la baisse du coût de transport fait baisser le coût de l’importation.
Effet 2 (gain) : La baisse du prix à l’importation est favorable au consommateur
Effet 3 (perte) : La baisse du coût du transport conduit à défavoriser une source de production
locale moins coûteuse (coût marginal égal à c) et à favoriser une source de production
c
étrangère plus coûteuse (coût marginal =  c )
g
Le résultat mis en évidence précédemment s’explique par la domination de l’effet 3 sur les
effets 1 et 2.
F/ Conséquences du Modèle de Brander et Krugman
Notons enfin que la baisse du coût unitaire de transport t est assimilable à une baisse de tarif
douanier sur les importations. Or, l’équation (11’) montre bien que si t baisse, la production
destinée au marché local de la firme H baisse. Ceci est également valable pour le pays F (et sa
firme F). Par conséquent, le modèle de Brander et Krugman montre que l’augmentation du
bien être collectif cumulé des deux pays H et F passe par l’adoption d’une politique
d’importation où il est dans l’intérêt de chaque pays d’instaurer un droit de douane. Cette
politique d’importation est qualifiée de stratégique (J.De Melo et J.M Grether, 1997).
-----------------------------G/ Application
Considérons deux firmes localisées dans deux pays différents qui produisent un même bien
homogène. Les conditions de production sont identiques dans les deux pays, la fonction de
coût total de production du bien homogène étant définie par :
CT (q)  3  2q ; Où q représente les quantités produites.
Dans chaque pays, chaque firme est supposée décider des quantités à vendre sur le marché
local et sur le marché international. On notera qi j la quantité de bien offerte par la firme i
(i = 1,2) sur le marché j (j = 1,2).
Les fonctions de demande inverse du bien homogène dans les deux pays j sont supposées
qj
identiques et définies par:
Pj  8 
3
Sachant que les ventes à l’exportation donnent lieu à des coûts de transports définis selon la
méthode de l’iceberg de Samuelson :
Questions :
1/ Ecrire la fonctions de profit de chaque firme
2/ Déterminer les quantités d’équilibre sur le marché du pays 1.
3/ En déduire les quantités d’équilibre en l’absence de coûts de transport.
4/ Sous quelle condition la firme 2 exportera-t-elle le bien homogène vers le pays 1.
5/ Quelle mesure de politique commerciale devrait adopter le pays 1 suite à une baisse
sensible des coûts de transport. Argumenter votre réponse.
----------------------------------------------------------------------------------Solutions (voir fichier correction application modèle Brander et Krugman)
MR2 CIS, AU:20-21 / Pr.SR
Notes de cours PCS du 30/11/2020
Suite modèle de Krugman (1984)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------La production et les ventes des firmes H et F induisent des coûts de production et des coûts de
transport. Pour simplifier, on ne retiendra ici que les coûts de production. Les fonctions de
coût total (TC) des firmes H et F sont données respectivement par:
(6)
(7)
Avec
qui représentent respectivement le coût marginal des firmes H et F.
L'équilibre de Cournot est donné par les conditions de l'équilibre simultané des deux firmes H
et F (maximisation de profit):
Firme H:
(8)
Firme F:
(9)
C.P.O:
(10)
(11)
Considérons les fonctions de réaction des deux firmes H et F sur un marché représentatif i.
Notons
les fonctions de réaction respectives de H et F. Sachant que la courbure
de la fonction de réaction de chaque firme est donnée par :
Courbure de
(firme H) =
; le signe négatif de la courbure est
expliqué par (3) et la condition de décroissance du revenu marginal de la firme H (par
rapport à ses propres ventes).
Courbure
(firme F) =
; le signe négatif de la courbure est
expliqué par (4) et la condition de décroissance du revenu marginal de la firme F (par
rapport à ses propres ventes).
La condition (5) énoncée précédemment permet de démontrer que la courbure de
forte que celle de
. En effet, on a :
Figure 1: Illustration graphique des fonctions
est plus
et
xi*
RF
(RF)'
RF*
xi
Le graphique qui précède montre un déplacement de RF vers (RF)'. Le nouvel équilibre
(nouveau point d'intersection des fonctions de réaction de H et F) conduit à observer une
hausse des ventes de H (xi augmente) et une baisse des ventes de F (xi* baisse). Comment
interviennent les coûts marginaux de production dans l'explication de l'évolution des quantités
produites et vendues?
Dans l'hypothèse où les rendements d'échelle sont croissants (économies d'échelle), les coûts
marginaux sont décroissants.
sont donc décroissants pour l'ensemble des quantités
produites et vendues sur tous les marchés comme l'illustre la figure 2:
Figure 2 : Décroissance des coûts marginaux de H (courbe QQ) et F (courbe MM)
Q
M
M
Q
Si on admet que le coût marginal de la firme F augmente 
augmente  la production
de la firme F baisse. Or, si
baisse, cela implique que la production de la firme H augmente
(d'après figure 1). L'augmentation de
sur tous les marchés implique forcément une baisse
du coût marginal de la firme H (ce qui explique le déplacement de QQ vers la droite). Par
conséquent, tout point d'intersection (équilibre) entre QQ et MM décrit une relation possible
entre
. Si augmente, baisse et inversement.
Partant de là, il est possible de définir des relations de type
sachant que ces
relations sont décroissantes dans les deux cas. En admettant que ces relations soient linéaires,
deux cas de figure doivent être examinés:
Cas 1- L'équilibre qui résulte de l'intersection entre
supérieure à la pente de
[Figure 3.a]
Cas 2- L'équilibre qui résulte de l'intersection entre
supérieure à la pente de
; [Figure 3.b]
est tel que la pente de
est tel que la pente de
Figures 3a et 3b: Etude graphique de la stabilité de l'équilibre.
Figure 3.b
Figure 3.a
Les graphiques 3.a et 3.b montrent que la stabilité de l'équilibre n'est garantie que dans le cas
où la pente de
supérieure à la pente de
[figure 3.a]. Le graphique 3.b montre que
l'équilibre est instable. [Etude graphique de la stabilité pendant la séance de cours]
Il est à noter que la stabilité de l'équilibre est nécessaire pour l'étude de l'impact d'une mesure
de politique commerciale. Dans la mesure où le pays de la firme H adopte une mesure de
politique commerciale en instaurant un droit de douane, cela augmente le coût marginal de
production de la firme F tout en contribuant à la baisse de celui de la firme H comme le
montre la figure 4 (passage de l'équilibre E0 à E1)
Figure 4 : Impact de la protection sur les couts marginaux des firmes H et F
près
protection
E1
près
protection
E0
Pour Krugman, la modification des coûts marginaux induite par l'instauration d'un droit de
douane par le pays de la Firme H a un impact à la fois sur les ventes de cette firme sur le
marché H que sur d'autres marchés. La protection peut donc favoriser les exports de la firme
H.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------2.2.2 Application
Considérons deux firmes A et B situées respectivement dans deux pays A et B, et deux
marchés et . Le marché représente le marché du pays A tandis que le marché représente
le marché d'un pays tiers (un pays C, par exemple).
Les deux firmes A et B produisent un bien homogène dont la demande sur le marché est
représentée par la fonction:
; étant le prix du bien homogène et les quantités
totales de bien Y vendues sur ce marché. On notera également
les quantités
produites et vendues sur le même marché respectivement par les firmes A et B.
Sachant que les fonctions de coût total des firmes A et B sont définies par:
Firme A:
Firme B:
1/ Etudier analytiquement les positions des fonctions de réaction des firmes A et B sur le
marché .
2/ Déterminer les quantités produites par les deux firmes à l'équilibre.
3/ Le gouvernement du pays A décide d'instaurer un droit de douane spécifique
.
Calculer les quantités produites à l'équilibre par les deux firmes suite à l'instauration du droit
de douane. Conclure.
4/ Admettons à présent que chacune des deux firmes A et B vend le bien Y sur les deux
marchés et . Sachant que la fonction de demande du même bien sur le marché est
identique à celle du marché :
4.a/ Ecrire l'expression du coût marginal des firmes A et B (notés respectivement
) dans la mesure où elles produisent simultanément pour les deux marchés.
4.b/ En déduire l'expression du coût marginal des firmes A et B avant et après
protection par le droit de douane.
4.c/ Montrer que l'instauration d'un tarif douanier par le gouvernement du pays A
profite aux exportations de la firme A au détriment de ceux de la firme B.
4.d/ Que peut-on dire sur le choix de politique commerciale du pays A?
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------Correction : (pendant la séance de cours)
MR2 CIS/ Notes de cours PCS/ AU: 20-21/ Pr. SR
Séance du 14/12/2020 (Suite du modèle de Brander et Spencer, 1985)
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Preuve de (iii)
Il s’agit de montrer :
 * s  yP ' xs  0
 *   * ( x, y )  d * 
(10)
 *
 *
dx 
dy 
x
y
En divisant de part et d'autre par ds, on obtient:
d *
  *s   * x . xs   * y . ys
ds
Or,  * y  0 d'après (2*), d'où :  *s   * x . xs
Par ailleurs, d'après (1*), on a :
[ P( x  y )]
d *
d  y
dx 
  * x  yP '
x
dx
En remplaçant ce résultat dans celui qui précède, on obtient:
*
 *s  yP' xs
(10)
Or, P '  0 et xs  0 . Ceci implique  *s  0
Par conséquent, si la subvention à l'export s augmente, le profit de la firme étrangère baisse.
2. Impact de la subvention sur le surplus social (net)
Puisque l’intégralité de la production de la firme domestique est exportée, le surplus social net
de la subvention, noté G, s’écrit :
G ( s )   ( x, y, s )  sx
La différentielle totale de (11) implique :

dG( s ) 
ds  s dx  x ds
s
En divisant par ds , on obtient :
(11)
dG( s )
 Gs   s  s x s  x
ds
En tenant compte du résultat (9), l’équation précédente implique :
Gs  xP' ys  x  s xs  x 
Gs  xP' ys  s xs
(12)
Lorsque s = 0, Gs >0 étant donné le résultat (8*). La subvention optimale s* qui maximise
G(s) est telle que :
xP' ys
0
(13)
xs
Le résultat (13) signifie que la subvention qui maximise le surplus social net est strictement
positive. Autrement dit, le gouvernement du pays domestique est unilatéralement incité à
subventionner les exports de la firme domestique puisque cela augmente le bien être du pays
(proposition 2). Ainsi, la subvention des exportations est un choix de politique commercial
attractif.
Gs  0  s* 
Notons que dans ce modèle, la firme domestique sait à priori que ses exportations vont être
subventionnées par le gouvernement. Cela la conduit à modifier son plan de production
affectant ainsi le plan de production de la firme étrangère.
Tout se passe comme si le gouvernement du pays domestique place la firme domestique dans
une position de leader dans le cadre d’un équilibre de Stackelberg sans subvention, la firme
suiveuse étant la firme étrangère (proposition 3).
Preuve de la proposition 3
Supposons que la firme domestique soit une firme leader dans un équilibre à la Stackelberg
sans subvention.
La firme domestique leader se détermine la première (en l’absence de subvention). D’où :
Max    ( x, y,0)
La différentielle totale de    ( x, y,0) est donnée par :


d 
dx 
dy  0   x dx   y dy  0
x
y
En divisant par dx on obtient :
x y
Or, d’après le résultat (7*) on a :
dy
0
dx
(14)
 * yx dx   * yy dy  0 
dy
 * yx
 *
dx
 yy
Les résultats (8) et (8*) montrent également que :
dy
ys ds dy
 * yx


 *
xs dx dx
 yy
ds
Par conséquent, l’équation (14) s’écrit :
ys
0
xs
En outre :
x y
(2) implique lorsque s = 0:  x  xP' P  c x
On a également :  y  xP'
En remplaçant  x et  y par leur valeur dans le résultat précédent, on obtient :
ys
0
(15)
xs
Or, en tenant compte de l’équation (2) dans laquelle on substitue la valeur de s* donnée par le
résultat (13), on obtient :
xP' P  c x  xP'
 x  xP' P  cx  s*  0  xP' P  cx  xP'
ys
0
xs
Ce dernier résultat est identique à (15) ce qui prouve que la subvention s accordée à la firme
domestique lui confère une position de leader dans un équilibre à la Stackelberg sans
subvention.
AU 20-21
Corrigé de l'application Modèle Brander et Krugman
-------------------------------------------------------------------------------------------------------1/ Fonction de profit de chaque firme
* La firme 1 vend sur le marché local et sur le marché international.
On a donc : q11 ses ventes sur le marché local (marché du pays 1) et q12 ses ventes sur
le marché international (marché du pays 2)
Sa recette totale (RT1) est donnée par :
RT1  P1.q11  P2 q12
Or, la fonction de demande du bien homogène dans le pays 1 est donnée par :
(q11  q21 )
; Avec q1= (q11+q21) les quantités vendues sur le marché 1 qui est
3
le marché du pays 1.
P1  8 
La fonction de demande du bien homogène dans le pays 2 est donnée par :
(q12  q22 )
; Avec q2= (q12+q22) les quantités vendues sur le marché 2 qui est
3
le marché du pays 2.
P2  8 
q  q21 
q  q22 


D’où : RT1  P1.q11  P2 q12  RT1   8  11
q11   8  12
q12
3
3




Les ventes à l’export donnent lieu à des coûts de transport conformément à la méthode
de l’iceberg de Samuelson. Par conséquent, le coût total de la firme 1 noté CT1 s’écrit :

q 
CT1  3  2 q11  12  ; Avec : 0  g  1
g 

On en déduit :


1  8 

q11  q21 
q  q22 
q 

q11   8  12
q12  3  2 q11  12 
3
3
g 




Le même raisonnement conduit à :


 2  8 

q11  q21 
q  q22 
q 

q21   8  12
q22  3  2 q22  21 
3
3
g 




2/ Quantités d’équilibre sur le marché du pays 1
Les quantités d’équilibre (à la Cournot) sur le marché du pays 1 notées respectivement
q*11 et q*21 sont solution de :
  1
 q  0
 11


  2  0
 q21
 2q11 q21
8  3  3  2  0
 q
8  11  2q21  2  0

3
3
g
Après calcul, on obtient :
2
 *
q
11  4 

g


q * 21  10  4

g
3/ Quantités d’équilibre en l’absence de coûts de transport
Dans ce cas, g = 1 et on obtient : q *11  6  q * 21
4/ Condition d’exportation de la firme 2 vers le pays 1
En revenant au calcul avec coûts de transport, la firme 2 exportera vers le pays 1
lorsque :
q * 21  0  10 
4
 0  g  0,4
g
5/ Mesure de politique commerciale à adopter par le pays 1
Si les coûts de transports baissent sensiblement (g tend vers 1), la firme 2 exportera de
plus en plus vers le marché du pays 1. Pour réduire les exportations de cette firme, le
pays 1 a intérêt à adopter une politique stratégique d’importation en instaurant un tarif
1 
t tel que t  2  1 .
g 
MR2 CIS/ AU:20-21/ Module PCS/ Pr.SR
Corrigé Application Modèle Brander et Spencer (1985)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
1/ Détermination des fonction de réaction des firmes A et B :
- Ecriture des fonctions de profit :
Firme A :
 A  Pc x A  CT ( x A ) 
 A  1  ( xA  xB ) xA     xA
Firme B :
 B  Pc xB  CT ( xB ) 
 B  1  ( xA  xB ) xB     xB
- Equilibre de Cournot :
  A
 x  0  (1   )  2 x A  xB  0
 A

  B  0  (1   )  2 x  x  0
B
A
 xB
(1)
(2)
- Détermination des fonctions de réaction :
A partir de (1) et (2), on en déduit :
Fonction de réaction de la firme A :
xB  (1   )  2 x A
(3)
Fonction de réaction de la firme B :
xB 
(1   )  x A
2
2- Expression du surplus social
A partir de (3) et (4), on en déduit :
(4)
x A  xB 
1 
3
- Calcul du profit de la firme A
Pour simplifier les calculs, on peut poser : D  (1   )
En remplaçant x A et xB dans l’expression de la fonction de profit de la firme A, on obtient :
A 
(1   ) 2

9
- Calcul du surplus social
On sait que WA   A 
WA 
(1   ) 2

9
3/ Expression de la subvention optimale
Montant de la subvention accordée par le gouvernement de la firme du pays A (pas de
représailles de la part du gouvernement du pays de la firme B).
- Fonctions de profit des firmes A et B :
Firme A :
 A  1  ( xA  xB ) xA     xA  s xA
Firme B (fonction de profit inchangée)
 B  1  ( xA  xB ) xB     xB
- Equilibre de Cournot avec subvention:
  A
 x  0  (1    s)  2 x A  xB  0
 A

  B  0  (1   )  2 x  x  0
B
A
 xB
- Quantités d’équilibre :
D’après (5), on a : xB  (1    s)  2 x A
(5)
(6)
(7)
En remplaçant (7) dans (6) et après réarrangement des termes, on obtient :
xA 
(1   )  2 s
(1   )  s
; xB 
3
3
- Expression du surplus en fonction de s :
Posons D  (1   ) .
WA (s)   A (s)  s xA (s) 
Après réarrangement des termes, on obtient :
WA ( s) 
D 2  sD  2s 2
9
- Subvention optimale : (0,5 point)
La subvention optimale s * est tel que :
WA ( s)
D
 0  D  4s  0  s * 
s
4
4- Equivalence de la subvention avec équilibre de Stackelberg
- La firme A est la firme dominante. Dans un équilibre de Stackelberg, cette firme intègre la
fonction de réaction de la firme B dans sa propre fonction de profit.
Sachant que la fonction de profit de A sans subvention s’écrit:
 A  1  ( xA  xB ) xA     xA
Et que la fonction de réaction de la firme B donnée par (4) s’écrit :
xB 
(1   )  x A
2
(1   )  x A 

) x A     x A 
On a alors :  A  1  ( x A 
2


 (1   )  x A 
xA  
2


 A  (1   ) x A  
A l’équilibre de la firme A, on vérifie :
 A
1  
 0  (1   )  
  xA  0 
x A
 2 
xA 
1  D

2
2
(8)
Or, l’équilibre avec subvention donné par l’équation (7) implique:
xB  (1    s)  2 x A
Par ailleurs, la fonction de réaction de la firme B est supposée inchangée. En tenant compte de
(4) et (7), on écrit :
xB 
(1   )  x A
 (1    s )  2 x A
2
En posant D  (1   ) et après calcul, on obtient :
3xA  D  2s
(9)
Enfin, sachant que la subvention s est accordée par le gouvernement du pays de la firme A sur
la base que celle-ci soit une firme dominante et que par conséquent, elle produit la quantité
D
donnée par (8) : x A  .
2
3D
D
 D  2s  s  . On vérifie bien qu’il s’agit de
En substituant (8) dans (9), on obtient :
2
4
la même subvention calculée à la question 3.
MR2 CIS/ Module PCS/ AU:20-21/ Pr.SR
Application
---------------------------------------------------------------------------------------------------------Application : Modèle Brander et Spencer [1985]
Considérons deux firmes A et B qui produisent un même bien homogène X et qui sont
localisées dans deux pays différents. Les conditions de production du bien X sont identiques
dans les deux pays, chaque firme produisant X selon la fonction de coût total définie par :
CT ( xi )    xi ;   0 ,   0 ;
Où xi représente les quantités produites de bien X par la firme i ( i  A, B ).
Les firmes A et B vendent le bien homogène X exclusivement sur le marché d’un pays C
(pays tiers) où la fonction de demande inverse de ce bien est définie par :
PC  1  xC
Avec : xC  x A  xB les quantités totales de bien X vendues sur le marché du pays C et PC le
prix de ce bien sur le même marché.
On notera  A et  B les profits respectifs des firmes A et B. Sous l’hypothèse d’absence de
coûts de transport:
Questions :
1/ Déterminer les fonctions de réaction des deux firmes A et B.
2/ En déduire l’expression du surplus social dans le pays de la firme A (noté WA ) en fonction
de  et  .
3/ Admettons que seul le gouvernement du pays de la firme A décide d’accorder une
subvention s par unité exportée par cette firme, déterminer l’expression de la subvention
optimale.
4/ Supposons à présent que le gouvernement du pays de la firme A souhaite que cette firme
occupe une position de leader dans un équilibre à la Stackelberg sans subvention. Montrer
dans ce cas que la subvention unitaire s accordée par ce gouvernement est identique à celle
déduite à la question 3/.
Téléchargement