
L’interˆet de tout ce qui a ´et´e dit ici est que le concept antique d’axiome
n’est pas le bon. Il semblait «´evident »que le cinqui`eme d’axiome d’Euclide
est vrai alors que l’on peut tr`es bien dire qu’il soit faux et avoir toutefois une
g´eom´etrie coh´erente. La plus belle preuve est qu’Einstein a montr´e que les
g´eom´etrie non-euclidienne ont un sens physique puisque l’espace dans lequel
nous vivons est courb´e dans un champ de gravitation : si vous dessiner un
triangle et que vous ˆetes capable de mesurer ses angles avec une pr´ecision
extraordinaire (ce qui est en pratique malheureusement impossible), vous ve-
rez que la somme des angles ne vaut pas exactement 180 degr´es, la diff´erence
sera infime mais r´eelle.
La morale de l’histoire : il n’existe aucune v´erit´e ´evidente par elle mˆeme
en math´ematique, un axiome n’est pas vrai parce qu’il est vrai mais vrai
parce que l’on a d´ecid´e qu’il soit vrai.
1.2.3 Les th´eor`emes
Maintenant, `a partir de ces axiomes, on peut en tirer des th´eor`emes. Un
th´eor`eme est une assertion vraie qui est d´emontr´e `a partir des axiomes (ou
`a partir d’autres th´eor`emes eux mˆeme d´emontr´e par des axiomes mais cela
revient au mˆeme). Un th´eor`eme n´ecessite donc une d´emontration. En plus
de la notion de th´eor`eme, on a les notion suivante (moins souvent utilis´ees) :
1. lemme : un lemme est une assertion que l’on d´emontre qui sert `a la
d´emonstration d’un th´eor`eme plus important (ou parfois on utilise ce
terme pour parler d’un th´eor`eme d’une moindre importance),
2. conjecture : proposition math´ematique que l’on suppose vrai mais sans
avoir ´et´e d´emontr´e (donc pas forc´ement vrai, mais quand mˆeme avec
une forte probabilit´e), une conjecture d´emontr´e devient un th´eor`eme,
3. corollaire : un corollaire est une cons´equence imm´ediate d’un th´eor`eme
d´emontr´e.
1.3 Bref historique
Les philosophes de la Gr`ece Antique ont pos´es les fondements de la lo-
gique. En particuliers, Aristote expose les bases de la logique dans son ou-
vrage «Organon ». La logique d’Aristote va ˆetre enseign´es pendant tr`es
longtemps, elle pr´edomine jusqu’au Moyen `
Ages au moins, et ce n’est que
tr`es r´ecemment qu’est apparu la logique moderne.
C’est Frege qui a pos´e les bases de la logique moderne. La diff´erence
essentielle par rapport `a la logique d’Aristote est que Frege a une approche
math´ematique de la logique, alors que la logique d’Aristote est teint´ee de
Philosophie. Il va ainsi d´evelopper la logique des propositions et la logique
des pr´edicats que nous verront plus loin.
Alors qu’Aristote se servait du langage courant pour faire des raison-
nements logiques, Frege se sert d’un langage symbolique : l’id´eographie.
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