INTITULE : les sons mouillés
CYCLE : 2
DISCIPLINE : Français
ANNEE : 2 ième primaire
COMPETENCES
Compétence d’intégration /
domaine
Lire
Compétence spécifique visée.
1.6. Traiter les unités lexicales
1.6.2. Traiter les unités lexicales en
recourant aux correspondances
graphophonologiques
Ecrire : 3.6. Utiliser les unités lexicales
3.6.2. Orthographier les
productions personnelles (en ayant
recours à des référentiels
d’orthographe d’usage).
Compétence(s)
sollicitée(s).
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE
Les enfants seront capables de repérer les phonèmes [j], dans
des mots et d’y associer le graphème correspondant. Pour les phonèmes
, ils seront capables d’expliquer la différence entre féminin et
masculin au niveau du graphème.
AXE ET TEMPS DE L’APPRENTISSAGE
Axe de l’apprentissage : Axe du développement personnel
Temps de l’apprentissage : Contagion, construction et entrainement
ANALYSE MATIERE
Type de savoir :
Procédural
Quel est le sens de l’apprentissage ?
Apprendre les sons est essentiel pour avoir une bonne lecture. Cela permet également
d’apprendre à écrire. Dans le cas ci-présent, on peut voir qu’il y a une différence entre le
masculin et le féminin au niveau des graphèmes à l’écrit. Il est donc important de voir ces
différences avec les enfants et de les leur apprendre.
Quels sont les « déjà là » et les prérequis des enfants ?
Les enfants arrivent à la fin de leur deuxième primaire, ils sont donc habitués à la démarche
d’apprentissage d’un son et jonglent donc avec « ce que je vois » (graphème) et « ce que j’entends »
(phonème).
Quelles difficultés les enfants pourraient-ils rencontrer lors de cette activité ?
Ce que la stagiaire doit savoir :
Que sont les sons ?
Un nombre presqu’infini de sons peut être produit par le petit enfant. Mais, par la suite, en fonction
de la langue qu’il entendra autour de lui, articuler des sons n’appartenant pas à son système
linguistique ne sera pas naturel.
Qu’est-ce qu’un phonème ?
Le phonème est la plus petite unité de son capable de produire un changement de sens dans une
langue particulière. La langue française comprend 36 phonèmes dont 16 vocaliques (qui mettent en
jeu les 6 voyelles), 17 consonantiques (qui mettent en jeu les 20 consonnes) et 3 semi-consonnes (qui
doivent nécessairement être associées à une voyelle pour faire une syllabe).
Qu’est-ce qu’un son voyelle ?
C’est un phonème prononcé comme une voyelle, autrement dit sans qu’il y ait de contact entre les
organes de l’appareil phonatoire ; ce phénomène est prononcé avec une ouverture plus ou moins
grande de la bouche ([a] est plus ouvert que [i]) et plus ou moins en avant ou en arrière de la bouche
([a] est prononcé plus en avant que [i]).
Qu’est-ce qu’un graphème ?
Le graphème est la plus petite unité graphique destinée à transcrire un phonème.
En français, on en compte environ 130 (le nombre exact de graphèmes en français est difficile à
établir à cause des emprunts aux autres langues).
Qu’est-ce qu’une lettre ?
La lettre est une unité de l’alphabet qui en compte 26 (pour l’alphabet français). Seule ou combinée
avec d’autres, elle participe à la constitution du graphème.
Qu’est-ce qu’une syllabe ?
La syllabe est une unité phonique constituée de consonnes groupées autour d’une voyelle ; elle peut
être constituée d’une voyelle seule. En d’autres termes, la syllabe correspond à l’unité phonétique
prononcée lors d’une seule émission de voix. Elle n’a de sens que du point de vue oral.
Ne pas confondre syllabe phonique (orale) et syllabe graphique (écrite). La première est un
enchainement de sons construits autour d’une voyelle phonétique, alors que la seconde s’appuie sur
un découpage de lettres axé sur les voyelles graphiques.
2 types de syllabes :
- Syllabe ouverte : terminée par une voyelle.
- Syllabe fermée : terminée par une ou plusieurs consonnes ou par une semi-voyelle.
Qu’est-ce que lire ?
Lire c’est à la fois « décoder », c’est-à-dire faire correspondre chaque graphème au phonème
correspondant et « comprendre », autrement dit mettre le mot décodé en relation avec le
vocabulaire maîtrisé à l’oral.
A l’intérieur même du processus de « décodage », interviennent plusieurs compétences :
- La capacité de l’enfant à mettre en mémoire chaque partie du mot (surtout quand ce
dernier est long) ;
- La fluidité (la régularité) de la lecture ;
- Le débit (la vitesse) de la lecture.
Il est donc important que ces éléments soient l’objet d’un apprentissage explicite car ils influencent
le niveau de lecture. Au sein même du seul « décodage » d’un mot, apparaissent donc, chez
l’apprenant, des allers-retours nécessaires entre les correspondances graphophonologiques et le
sens des mots. En effet, un mot ne fonctionne que s’il est constitué de graphèmes correspondant à
des phonèmes renvoyant à un mot qui a un sens oralement.
Lire c’est donc aussi mettre en relation les éléments de la phrase (grammaire de la phrase) pour en
comprendre le sens. Avoir des phrases correctes n’est pas suffisant pour avoir un bon texte. Encore
une fois, ce qui fait le sens d’un texte c’est, encore une fois, toute une série d’éléments formels
(grammaire du texte) qu’il faut aussi faire observer à l’enfant lors de ses apprentissages en lecture et
en écriture (la reprise et la continuité de l’information, les champs lexicaux, l’utilisation
d’organisateurs temporels, la valeur des temps verbaux…).
Au-delà de tous ces éléments formels présents dans tous les textes, le lecteur « expert » aura aussi à
percevoir et à comprendre ce qui n’est pas dit dans un énoncé, l’implicite.
L’apprentissage du code
Avant d’être en mesure d’apprendre à lire, l’enfant devra, petit à petit, développer un certain
nombre de compétences bien distinctes.
- Etre conscient, à l’oral, que le flux de ce qui est prononcé peut être « découpé » en mots
puis en syllabes à l’écrit. C’est ce que l’on appelle la conscience phonologique.
- Sur cette conscience phonologique, construire l’apprentissage du « principe
alphabétique » (avoir une représentation détaillée de la phonologie de la langue).
- Acquérir du vocabulaire à l’oral bien avant d’apprendre à lire.
Comment identifier les mots ?
Il existe deux voies possibles pour identifier les mots :
o L’assemblage ou voie indirecte Voie phonologique :
Une suite de lettres et de graphèmes est convertie en une suite de sons correspondants. On
segmente le mot en unités plus petites (syllabes, graphies) en relation avec les correspondances
lettres/sons. Il faut les assembler afin de constituer un mot. Ce mot « sonorisé » peut être mis en
relation avec un mot connu, préexistant dans le lexique auditif. Dans le cas d'un assemblage de trois
caractères, on parle d'un trigramme. Par exemple, dans le mot chou, le digramme ch représente la
consonne /ʃ/ (en notation phonologique) et le digramme ou correspond à la seule voyelle /u/. Ce mot
contient donc quatre lettres et deux graphèmes, chacun un digramme.
Difficultés : si l’enfant ne va pas au bout du décodage, il est courant qu’il réalise de mauvaises
associations. Par exemple : matin / malin.
o L’adressage ou voie directe Voie orthographique :
Il s’agit d’une identification visuelle directe (différent de la méthode globale). Cette voie ne peut
s’utiliser que pour des mots connus (lexique orthographique). Il n’est pas question de devinette, bien
au contraire puisqu’un jour, j’ai déjà décodé / déchiffré ce graphème. On identifie une partie du mot
(indices) et on met en relation avec le contexte, avec d’autres mots connus.
Les balises de l’enseignement du français
Comme dit plus haut, la capacité de décoder de nouveaux mots, la fluidité et le débit en lecture, le
bagage oral en vocabulaire mais aussi la capacité de comprendre l’implicite (mettre en relation deux
éléments du texte ou un élément du texte avec des connaissances antérieures) sont autant de
compétences indissociables et indispensables lorsqu’il s’agit de comprendre un texte. De ce fait, le
sens, le décodage, la grammaire de la phrase ainsi que celle du texte sont indissociables également,
et ce, dès le début de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
A partir ces aspects indissociables, voici un schéma qui reprend les différentes balises à avoir en tête
lors de la conception d’un dispositif d’apprentissage en langue française (et donc en lecture) :
Construire la culture de l’écrit :
- Utiliser les différents types et genres de textes en classe ;
- Ouvrir les enfants aux « lieux » du livre (bibliothèque…) ainsi qu’à l’« objet-livre » ;
- Aborder les éléments culturels liés aux textes et aux livres lus mais aussi aux histoires
lues ou racontées oralement ;
- Écrire dès le début de l’apprentissage de la lecture car les deux compétences sont
étroitement liées et il est donc important de les solliciter en alternance dans l’apprentissage
également.
Construire la compréhension de la lecture :
- Reformuler ce qui vient d’être lu ;
- Enseigner à l’élève des stratégies pour tenter de comprendre des mots inconnus ;
- Travailler l’implicite du texte en apprenant à inférer.
Construire le code de l’écrit :
- C’est tout ce qui se rapporte aux correspondances graphophonologiques et qui est
expliqué en début de la synthèse matière.
Code
Balises
Ecrire + Culture de
l’écrit
Compréhension
Métacognition
Construire la réflexion sur l’apprentissage de la lecture (la métacognition) :
- Il s’agit de moments de retour sur l’apprentissage pour permettre aux enfants
d’exprimer comment ils font/ont fait pour décoder, comprendre, écrire…
- Ces moments de retour sur l’apprentissage vont, au fil du temps et des
réinvestissements dans des exercices, permettre à l’enfant d’acquérir des automatismes.
Le phonème [j]
Le phonème [j] est une semi-consonne, c’est-à-dire qu’il doit nécessairement être associé à une
voyelle pour faire une syllabe.
A ce phonème, correspond plusieurs graphèmes : i/y + voyelle, ill
[j] y crayon, joyeux
[j] i lieu, chien, camion
[j] ill piller, fille
ail/aille un travail, une médaille
eil/eille le soleil, une merveille
euil/euille un écreuil, une feuille
ouil/ouille le fenouil, la grenouille
L’album : « Jusqu’ici, tout va bien » - Quentin Gréban
Résumé :
L’histoire se passe au Moyen Orient. Une orange se détache de son oranger. De ce fait, le papillon qui
était posé dessus est contraint de s’en aller. Il se pose alors sur le nez d’une petite souris qui dort.
Celle-ci se réveille car le papillon la chatouille. Elle se met alors à éternuer et effraye l’âne qui se met
à courir dans tous les sens et terrifie les chameaux qui s’en vont aussi dans tous les sens et détruisent
tout sur leur passage… Le marché est complètement mis à terre par ces derniers. Les marchands vont
alors se plaindre auprès du sultan qui décide de trouver le coupable. Il remonte alors la chaine
jusqu’à l’orange qui, comme punition, sera condamnée à être pressée et dégustée… avec une paille.
L’auteur :
Quentin Gréban est né à Bruxelles en 1977.
Quentin Gréban est un illustrateur. Après des études artistiques à l'Institut Saint-Luc, il a illustré
plusieurs ouvrages en Belgique, aux éditions Erasme et Mijade, puis les Contes de l'alphabet aux
Éditions du Jasmin.
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