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Les-enzymes

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Les enzymes
Table des matières
1. LA PROTEINE ENZYMATIQUE
1.1 Site actif
1.2.1 Configuration du site actif
1.2.2 Composition du site actif
1.2.2.1 - Acides aminés principaux ou dits de "contact"
1.2.2.2 - Acides aminés auxiliaires ou "collaborateurs"
1.2.2.3 - Acides aminés accessoires
1.2.3 L'ajustement induit
1.2 Constitution chimique des enzymes
1.1.1 Partie protéique des enzymes
1.1.2 Partie non protéique des enzymes
1.1.2.1 - Cofacteurs vitaminiques
1.1.2.2- Cofacteurs ioniques
1.1.2.3 - Cofacteurs héminiques
1.1.2.4 - Cofacteurs nucléotidiques
2- LA CATALYSE ENZYMATIQUE
2.1 Caractères généraux
2.1.1 Définition de la catalyse
2.1.2 Effets de la catalyse
2.1.2.1 - Accroissement des vitesses de réaction
2.1.2.1.1 – Notion de thermodynamique
2.1.2.1.2 - Energie d'activation
2.1.2.1.3 - Notions générales de vitesse
Réaction irréversible d'ordre 1 ou monomoléculaire
Réaction irréversible d'ordre 2 ou bimoléculaire
Réaction d'ordre 0 :
2.1.2.1.4 - Cas particulier de la vitesse initiale
2.1.2.2- Respect des conditions thermodynamiques de la réaction
2.1.2.2.1 - Réversibilité des réactions biochimiques
2.1.2.2.2 - Réactions biochimiques irréversibles
2.2 Cinétique enzymatique
2.2.1 Equation de Michaëlis
2.2.2 Paramètres moléculaires
2.2.2.1 - Constante de Michaelis
2.2.2.2 - Vitesse maximale
2.2.2.3 - Activité Enzymatique Moléculaire (AEM)
2.2.2.4 - Efficacité enzymatique
2.2.3 Effets des agents physiques ou chimiques sur la cinétique enzymatique
2.2.3.1 – Substrat
2.2.3.1.1 - Spécificité enzymatique
2.2.3.1.2 - Concentration en substrat
2.2.3.2- Température
2.2.3.3 - pH
2.2.3.4 - Inhibiteurs de l'activité enzymatique
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2.2.3.4.1 - Les inhibiteurs REVERSIBLES
Compétitifs
Non compétitifs
Incompétitifs
2.2.3.4.2 - Les inhibiteurs IRREVERSIBLES
Agents dénaturants
Poisons
2.2.4 Le dosage enzymatique
2.2.4.1 – Vmax et dosages enzymatiques
Principe
Les Conditions optimales
2.2.4.2 - Dosage massique
3- REGULATION DE L'ACTIVITE ENZYMATIQUE
3-1 Allostérie
3.1.1 Cinétique des enzymes allostériques
3.1.2 Nature de la transition allostérique
3.1.2.1 - Modèle concerté (Monod, Jacob et Changeux - 1960)
3.1.2.2 - Modèle séquentiel (Koshland)
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3.2 - Allostérie covalente
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3.3 - Le clivage protéolytique
21
3.4 - Isoenzymes
22
4 - LES ENZYMES DANS L'ORGANISME
22
4.1 Classification des enzymes
22
4.2 Enzymologie clinique
23
4.2.1 Cytolyse
4.2.2 Induction enzymatique
4.2.3 Enzymopathies congénitales
4.3 Organisation intracellulaire des enzymes
4.3.1 Complexes multienzymatiques
4.3.2 Enzymes multifonctionnels
4.3.3 Enzymes immobilisées
4.3.4 Métabolons
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23
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24
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A RETENIR
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A RETENIR (suite)
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A RETENIR (suite bis)
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A RETENIR (suite ter)
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A RETENIR (suite et fin)
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QCMs:
30
CORRECTION QCMs:
31
2
Nous allons étudier plus précisément dans le cadre de la liaison protéine-ligand l’interaction
entre ​l’enzyme​, qui est une protéine liante, et son ligand que l’on nomme substrat​. Dans ce cadre
tous les caractères que nous avons vus précédemment s’applique à ce modèle soit :
- ​Spécificité
- ​Saturation
- ​Inhibition spécifique
- ​Régulation
- ​Anomalies congénitales
La liaison enzyme-substrat permet de
transformer le substrat en produit qui conduira
à un ​effet biologique​. Les enzymes sont des
constituants majeurs de l’organisme​. En effet,
elles dirigent les ​réactions métaboliques
(​exemple​: la glycolyse) qui ont lieu dans tous les
organismes et participent à leur ​structuration​.
De fait de leur importance majeure dans
l’organisme, le moindre dérèglement des
enzymes peut causer de ​nombreuses
pathologies​. C’est pourquoi ​l’enzymologie
clinique est un élément important des
investigations paracliniques​ en pathologie.
1. LA PROTEINE ENZYMATIQUE
1.1 Site actif
Le ​site actif ​de l'enzyme est la région fonctionnelle de la molécule qui "accueille" le
substrat permettant ainsi sa transformation​. Il occupe une ​part relativement réduite du volume
total d'une enzyme, et se trouve généralement en profondeur et constitue une cavité sorte de
microenvironnement dont le caractère ​polaire ​augmente les forces de liaison au substrat​. Le
substrat est lié aux enzymes par ​des forces relativement faibles​. Il s'agit le plus souvent de
liaisons hydrogènes qui permettent d'orienter le substrat et jouent un rôle essentiel dans les degrés
de spécificité entre l'enzyme et son substrat.
Caractère polaire​: différence de polarité entre les atomes d’une molécule
Liaison hydrogène​: liaison non covalente entre un atome d’hydrogène et un atome électronégatif
(δ-)
1.2.1 Configuration du site actif
Le site actif réunit des acides aminés distants les uns des autres sur la ​séquence
primaire​, comme l'indique la ​disparition de l'activité catalytique par dénaturation​. Il se situe à
l'intérieur d'une ​fissure de la structure tridimensionnelle de l’enzyme et ​est entourée d’une poche
hydrophobe ​au fond de la fissure. Là, l'action ​chaotropique ​de l'eau est exclue, la ​polarité des
acides aminés de contact se trouve exacerbée par contraste, et les ​transferts électroniques
peuvent s'effectuer. En effet l'eau est un solvant bipolaire qui se comporte comme un corps
diélectrique qui diminue le champ électrique dans lequel il se trouve. La présence d'eau dans ce site
diminuerait les forces entre atomes constitutifs des molécules d'enzymes et de substrat, en
contractant des liaisons hydrogènes avec ces deux partenaires. Il se produirait alors une compétition
entre le substrat et l'eau pour occuper le site actif de l'enzyme d’où une fragilité du complexe et une
perte d'efficacité enzymatique.
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Séquence primaire​: séquence d’acides aminés d’une protéine avant tout repliement
Hydrophobe​: caractère d’une molécule qui repousse l’eau
Chaotropique​: molécule qui détruit la structure tertiaire (structure repliée) des macromolécules
comme les protéines
Exemple de la ribonucléase
1.2.2 Composition du site actif
Le site actif présente généralement un site de positionnement qui permet de maintenir et
d'orienter le substrat et un site catalytique qui réalise la catalyse. On distingue trois catégories
d'acides aminés selon leur rôle dans l'activité.
1.2.2.1 - Acides aminés principaux ou dits de "contact"
Ils assurent la liaison temporaire du substrat
au site actif par des liaisons de faible énergie
(ioniques faibles, hydrogène, Van der Waals).
Par leur réactivité, ils participent aux transferts
électroniques de la réaction et certains de leurs
atomes peuvent s'échanger individuellement
avec ceux des substrats. Ce sont des acides
aminés polaires SER, GLU, ASP, LYS, ARG,
HIS, CYS, TYR. ​Quand s'y ajoutent un ou
plusieurs
coenzymes
(​exemples​:
ions,
coenzymes nucléotidiques et vitaminiques), on
parle de ​centre catalytique​.
1.2.2.2 - Acides aminés auxiliaires ou "collaborateurs"
Ils créent un ​environnement favorable à l'action catalytique​. Les uns, par une zone polaire de
signe approprié, orientent les substrats, les autres participent à la zone hydrophobe centrale.
1.2.2.3 - Acides aminés accessoires
Ils assurent le ​maintien de la structure tertiaire stabilisant le site actif et ​n'interviennent pas
directement dans l'activité​. On a pu se demander d'ailleurs "pourquoi les enzymes sont si
grosses"? Il faut se dire que, non seulement la ​structure tertiaire résulte de contraintes
thermodynamiques imposées par la structure primaire, mais que l'enzyme agit dans un contexte
biologique nécessitant de ​nombreuses interactions macromoléculaires​, dont la nature est
probablement du même ordre que celle des liaisons protéine-ligand.
4
1.2.3 L'ajustement induit
Koshland avait noté que la ​fixation du substrat amenait une ​modification de la
conformation du site actif​, qu'il comparait à l'adaptation d'un gant à sa main et qu'il appela "induced
fit". Cette notion implique une ​plasticité de l'enzyme qui laisse entrevoir la ​transconformation de la
protéine contemporaine de l'action catalytique.
1.2 Constitution chimique des enzymes
Les enzymes sont majoritairement des protéines. Cependant, des substances autres que
les protéines enzymatiques peuvent présenter des activités enzymatiques comme les ​abzymes ​et les
ribozymes​. On distingue les ​homoenzymes ​constituées uniquement d'acide-aminés et les
hétéroenzymes ​constituées d'une partie protéique nommée ​apoenzyme ​associée à une partie non
protéique nommée ​cofacteur​, ​groupement prosthétique​, ​coenzyme​…
Abzyme​: anticorps ayant une fonction enzymatique
Ribozyme​: ARN ayant une fonction enzymatique
1.1.1 Partie protéique des enzymes
Les enzymes sont majoritairement des protéines​. Une enzyme est purifiée, caractérisée,
hydrolysée, dénaturée et cristallisée comme une protéine. On connaît pour de très nombreuses
enzymes le détail des diverses structures protéiques et les gènes ont été identifiés et séquencés.
1.1.2 Partie non protéique des enzymes
Les ​hétéroenzymes possèdent une ​partie non protéique appelée de façon générale
coenzyme ​ou ​cofacteur ​qui peuvent être séparés en ​deux catégories​: les ​groupements
prosthétiques ​et les ​cosubstrats​. Le caractère indispensable de ces coenzymes a pu faire penser
que là résidait le rôle catalytique de l'enzyme. Mais l'existence d'enzymes de nature purement
protéique, où le site actif est constitué uniquement d'acides aminés, a démontré que c'est bien dans
la ​structure protéique seule qu'il faut chercher le ​caractère enzymatique​. Les coenzymes sont des
métabolites de faibles poids moléculaire en comparaison aux enzymes et peuvent être sous forme
libre ou liée à l’enzyme​. Ces cofacteurs ont des ​fonctions d'accepteurs et de transporteurs de
radicaux ​libérés au cours de la catalyse, ils agissent à ​faible concentration et doivent, comme les
enzymes, ​être régénérés​ à la fin d’une réaction ou d’une séquence de réaction.
Certains traitements chimiques peuvent ​éliminer une partie de certaines enzymes que l’on
nomme au sens large ​cofacteur​. Ils sont ​majoritairement de nature non protéique​. ​L’apoenzyme
n'a alors plus d'activité catalytique​, mais cette ​activité peut être restaurée lorsqu'on reconstitue
l'hétéroenzyme.
Cofacteur​:​ ​élément non protéique d’une enzyme nécessaire à son activité
Coenzyme​: lorsque le cofacteur est un ion métallique ou une petite molécule organique
Groupement prosthétique​: cofacteur lié de façon covalente à l’enzyme
Cosubstrat​: cofacteur lié de façon non covalente à l’enzyme, se comportant comme un substrat
1.1.2.1 - Cofacteurs vitaminiques
De nombreuses vitamines justifient ainsi leur impact en biologie, mais doivent être au
préalable transformées en coenzymes (​exemples​: vitamine B, C, K).
5
1.1.2.2- Cofacteurs ioniques
Il peut s'agir des ions banaux de l'organisme (​exemples​: Ca++, Mg++, Cl-, K+), de cations
métalliques moins abondants (​exemple​: Fe++, Cu++, Zn++) ou des oligo-éléments qui justifient ainsi
leur importance biologique (​exemples​: Se, Mn++, Mo++).
1.1.2.3 - Cofacteurs héminiques
Les hémoenzymes portent un groupement prosthétique ferro-porphyrinique (​exemple​:
catalase).
1.1.2.4 - Cofacteurs nucléotidiques
Essentiellement l'ATP, mais aussi les autres nucléosides triphosphates, des activateurs de
substrats (​exemple​: UDP glucose, CDP choline), et des coenzymes vitaminiques, dans la molécule
desquels les nucléotides entrent pour partie (​exemples​: NAD+, NADP+, FAD, Coenzyme A).
2- LA CATALYSE ENZYMATIQUE
Les réactions essentielles pour le fonctionnement d'un être vivant ​sont lentes voire
impossibles sans la présence des catalyseurs biologiques que sont les enzymes​. Ces
macromolécules ​accélèrent les réactions voir ​assurent un couplage physique entre deux
réactions pour permettre de maintenir les systèmes biologiques compatibles avec son
fonctionnement. L'étude de la cinétique enzymatique vise à comprendre les mécanismes réactionnels
mais aussi à établir de manière quantitative comment une enzyme est capable d'accélérer
spécifiquement une réaction chimique.
2.1 Caractères généraux
La catalyse n'est pas spécifique au monde du vivant. C'est une notion plus vaste utilisée
largement dans le monde industriel et qui fait appel à des catalyseurs.
2.1.1 Définition de la catalyse
La ​catalyse ​est l'action d'un ​catalyseur ​sur une transformation chimique​. Ce catalyseur
présente 4 caractéristiques:
- Il ​augmente les vitesses de réaction​.
- Il ​respecte les conditions thermodynamiques​ de la réaction.
- Il se r​etrouve intact en fin de réaction
- Il ​agit à l'état de trace (en principe, car il est des cas où la quantité de protéines
enzymatiques est loin d'être négligeable).
2.1.2 Effets de la catalyse
Seuls les 2 premiers effets de sa définition vont être développés ici, soit accroissement de la
vitesse de réaction et respect des conditions thermodynamiques.
2.1.2.1 - Accroissement des vitesses de réaction
2.1.2.1.1 – Notion de thermodynamique
On appelle ​système ​la région de l'univers
(cellules, mitochondrie…) dans laquelle ​s'effectuent les
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transformations que l'on étudie. La transformation dans le système tel que le système biologique,
peut ​s'accompagner d'un échange d'énergie et/ ou de matière avec le milieu extérieur​. Tout
système possède ​une ​enthalpie H ​qui est l'énergie totale dont seule ​une partie sera susceptible
d'être cédée au milieu extérieur sous forme de travail ou de chaleur. Cette quantité d'énergie utile
constitue ​l'enthalpie libre ​ou énergie libre G du système​.
Le premier principe de
thermodynamique stipule que ​l'énergie de l'univers (système + milieu extérieur) ​est constante​.
Donc ​les échanges d'énergie au cours d'une transformation sont égaux à la variation
d'enthalpie du système​.
∆G: Variation d'énergie libre du système
∆H: Variation d'énergie totale du système ou enthalpie. Le système peut
échanger sous forme de chaleur ou de "travail"
∆S: Variation d'entropie. Elle correspond à la mesure du désordre du
système.
T ∆S: énergie non transférable au milieu extérieur
Si l'on se reporte au système biologique et à la catalyse enzymatique. ​Chaque entité ici
l'enzyme et son substrat a une enthalpie propre​. Si ces deux entités entrent en collision elles
devraient toute réagir de la même façon. Or ​seul une faible fraction de ces molécules est capable
de réagir à un moment donné. De nombreuses collisions entre l’enzyme et son substrat donnent des
chocs élastiques ​c’est-à-dire que les entités se percutent, rebondissent et se séparent inchangées.
Certaines collisions sont plus violentes, les entités (enzyme et substrat) ​entrant en contact ont
une plus grande énergie ce qui entraîne au moment du choc des modifications électroniques
comme des déplacements d'électron(s) entrainant la rupture ou la formation de liaison(s). Dans ce
cas, le ​choc est efficace ​car il modifie les entités. On admet que parmi les milliards de molécules qui
constituent une solution, ​seule un petit nombre ont une énergie interne suffisante pour réagir​.
On dit qu'elles sont activées. Les molécules non activées peuvent passer à l'état activé par la
température qui augmente l'agitation moléculaire, des radiations lumineuses…
2.1.2.1.2 - Energie d'activation
Un mélange réactif peut rester en ​équilibre métastable​. La réaction enzymatique ne se
produit que lorsque ​les molécules ont atteint un état activé différent de l'état de base​. Cet état est
atteint par ​l’acquisition d’une quantité d'énergie
appelée ​énergie d'activation ​E​A​. Elle est ​d'autant
plus élevée que la réaction a du mal à se produire
spontanément​. Le rôle du ​catalyseur est d'abaisser
la valeur de cette énergie d'activation​. ​L’énergie
libre ΔG de la réaction n’est pas modifiée par la
présence d’un catalyseur​. La molécule activée est un
état transitoire et non un composé intermédiaire car il
n'est pas isolable.
Equilibre métastable​: équilibre apparemment stable
qui peut rapidement être déstabilisé par une perturbation
7
Exemple​:
La décomposition de l'eau oxygénée est facilitée par la catalase : H2O2 → H2O + O2↑
E​A​ Spontanément 18 Kcal Mole​-1
E​A​ avec Mousse de Pt 11,7 Kcal Mole​-1
E​A​ avec Catalase < 2 Kcal Mole​-1
Les enzymes augmentent la vitesse de réaction en diminuant l'énergie libre d'activation. Une
décroissance de ΔG​A​ de 1,5 Kcal mole​-1​ multiplie environ par 10 la vitesse de réaction.
2.1.2.1.3 - Notions générales de vitesse
Réaction irréversible d'ordre 1 ou monomoléculaire
Considérons le cas simple d'une réaction transformant le substrat S en produit P:
La vitesse de la réaction est directement proportionnelle à la concentration du substrat
qui varie au cours du temps (t) selon la vitesse :
k = constante de vitesse
(S) = concentration en substrat
(P) = concentration en produit
t = temps
n = ordre de la réaction.
Remarque: Si les concentrations sont exprimées en
mol/l (M), le temps en secondes (s), ​la vitesse aura
pour unité M/s et la ​constante de vitesse k sera
exprimée en s​-1
Le temps de demi-réaction ​ou demi-vie de la
réaction est le ​temps nécessaire pour que la moitié
du substrat soit transformé en produit​, il est
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constant​ et ​indépendant de la concentration initiale en substrat​ pour une ​réaction d'ordre 1.
Réaction irréversible d'ordre 2 ou bimoléculaire
Dans ce cas il y a deux réactifs identiques ou non, nécessaire à la formation du produit:
La réaction est dite du ​second ordre car la vitesse de réaction est ​fonction de la
concentration des deux réactifs ​A et B. V= k [A]​n1​ [B]​n2
n1 est l'ordre de la réaction partielle par rapport au réactif A
n2 est l'ordre de la réaction partielle par rapport au réactif B
n = n1+n2 est l'ordre global de la réaction
Remarque​: Dans ce cas si les concentrations sont exprimées en mol/l (M), le temps en secondes (s),
la vitesse aura pour unité M/s et la ​constante de vitesse k sera exprimée en M​-1​s​-1​. ​Le temps de
demi-réaction ou demi-vie de la réaction est ​dépendant de la concentration initiale en substrat
pour une ​réaction d'ordre 2​.
Réaction d'ordre 0 :
La vitesse est indépendante de la concentration des réactifs​. Elle est donc ​constante​.
Exemple​: lorsque l'on mélange l'enzyme à un large excès de substrat, la formation du complexe
enzyme substrat est maximale et stable et la vitesse d'apparition du produit est indépendante de la
concentration en substrat initiale.
2.1.2.1.4 - Cas particulier de la vitesse initiale
La mesure de ​vitesse est basée sur ​l'apparition des molécules de produit au cours du
temps​. Nous venons de voir que la vitesse est un paramètre variable en fonction des conditions. Pour
faire une mesure valable il faut donc se mettre dans des ​conditions reproductibles que l'on appelle
conditions initiales​ et on parle alors de ​vitesse initiale​. Dans ce cas :
- ​l'enzyme est à l'état natif
- ​la concentration en substrat [S] est parfaitement définie moins de 10% du
substrat a été consommé
- ​la concentration en produit formé [P] est quasi nulle et ne modifie pas la
réaction
Pour mesurer une vitesse de réaction il faut être dans les conditions initiales même
pour mesurer une vitesse maximale.
2.1.2.2- Respect des conditions thermodynamiques de la réaction
Nous avons vu que seul une partie de l'énergie d'un système est ​susceptible d'être cédée
au milieu extérieur​, c'est ​l'énergie libre​. Lors de la catalyse enzymatique cette énergie libre peut:
- ​augmenter, la r​éaction est
endergonique ​(∆G>0), il faut ​fournir de
l'énergie au système pour qu'elle puisse
se
réaliser.
Elle
est
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thermodynamiquement possible seulement avec un apport d'énergie extérieur​.
- ​diminuer, la ​réaction ​est
exergonique ​(∆G<0), de ​l'énergie est
donnée au milieu extérieur. Elle est
thermodynamiquement
possible
spontanément​.
Par convention toute ​énergie reçue par le système est considérée comme positive​, elle
est ​négative lorsqu'elle est perdue​. ​A l'équilibre la variation d'enthalpie libre est nulle​.
2.1.2.2.1 - Réversibilité des réactions biochimiques
La grande majorité des ​réactions biochimiques​ de l'organisme se déroulent ​à l'équilibre.
Soit la réaction :
La variation d'enthalpie libre de cette réaction (∆G') est exprimée par :
∆G' Variations d'énergie ou enthalpie libre standard à pH=7
∆G​0​' variation d'enthalpie libre standard obtenue pour une concentration des espèces chimiques à
1 mol/l, pH=7, Pression 0.1Mpa
R Constante des gaz parfaits
T Température absolue
[A]i; [B]i concentration de A et B initialement
A l'équilibre, on a une variation d'énergie libre standard ΔG' = 0
Exemple de la réaction catalysée par la
phosphohexoisomérase:
qui
catalyse
l’isomérisation du glucose 6 phosphate en
fructose 6 phosphate. Que l'on parte de l’un ou
de l’autre réactant, l'équilibre n'est pas changé
par l'enzyme et dépend du seul ΔG​0 de la
réaction. Il est atteint plus rapidement en
présence de l'enzyme, qui accélère aussi bien
la réaction directe que la réaction inverse.
A l'équilibre on a 65.8% de G6P et 34.2% de
F6P et NON 50% de chaque réactif
K = 0,52
ΔG0' = 0,4 Kcal Mole​-1
10
2.1.2.2.2 - Réactions biochimiques irréversibles
Certaines réactions ne sont pas réversibles​. Une chaîne métabolique peut être
irrémédiablement dirigée dans un seul sens lorsqu'une étape irréversible est franchie​. Cela
dépend :
- du ​déséquilibre substrat-produit​ (B)/(A)
- de ​l'obstacle thermodynamique​ (ΔG​0​)
- des ​caractéristiques moléculaires de l'enzyme​ (KM)
Pour renverser le courant, il faut :
- soit ​déséquilibrer le rapport substrat-produit
- soit ​coupler la réaction endergonique avec l'hydrolyse exergonique de l'ATP
par exemple.
En général, il faut pour cela une ​enzyme différente​. Nombreuses sont les voies
métaboliques où, dans une majorité de réactions à l'équilibre, il y a quelques ​étapes décisives​. Un
couple d'enzyme dirige, selon la régulation, le métabolisme vers la synthèse ou la dégradation, avec
un certain recyclage des substrats.
Les ​enzymes respectent les conditions thermodynamiques des réactions
biochimiques​. Elles ​ne modifient pas les conditions d'un équilibre et ​ne permettent pas le
renversement de réactions irréversibles​. De même une ​réaction endergonique ne pourra se
réaliser spontanément même en présence d'une enzyme, elle devra être ​associée à une réaction
exergonique​. ​Un catalyseur ne permet pas de rendre une réaction thermodynamiquement
impossible possible.
2.2 Cinétique enzymatique
La ​cinétique enzymatique étudie la vitesse des réactions enzymatiques​. Lorsqu'on
étudie la ​variation de la vitesse initiale d’une réaction enzymatique en fonction de la
concentration initiale en substrat​, on la
voit évoluer de façon ​hyperbolique vers
une
​vitesse maximale (V​MAX​) qui
représente la ​saturation de l’enzyme par
son substrat​. Cette courbe de saturation
est ​l’expression graphique de l'équation
de Michaelis-Menten qui permet de
caractériser les paramètres moléculaires
d'un couple enzyme - substrat.
11
2.2.1 Equation de Michaëlis
Nous commencerons par l'étude d'un cas simple d'une enzyme facilite la transformation irréversible
d'un seul substrat en un seul produit
:
On peut décomposer cette réaction en 2 étapes :
-1: il y a formation d'un ​complexe entre l’enzyme
et le substrat (ES) dont la ​constitution et la destruction
sont rapides.
-2: la ​transformation du substrat en produit est lente et ​impose sa vitesse à la réaction
enzymatique​. Donc la vitesse de la réaction est proche de V3.
Les conditions requises sont une concentration du complexe (ES) constante tout au long de
la réaction («steady state» ou état stationnaire = équilibre).
On utilise par commodité son inverse, la ​constante de
Michaëlis​ :
Taux d'occupation des sites:
On voit ​que K​M a la dimension d'une concentration​. C'est la ​1/2 saturation​,
concentration de substrat (S) pour laquelle la moitié des sites actifs est sous forme de
complexe (ES).
Vitesse maximale (V​MAX​)​:
D'après l'équation 2, et puisque nous avons vu que la vitesse de la réaction est proche de la
vitesse de transformation du substrat en produit (vi = v3), on déduit
:
Lorsque l’enzyme est saturé par le substrat, tous les sites enzymatiques sont sous
forme de complexes enzyme-substrat​. La concentration du complexe enzyme-substrat est donc
égale à la concentration en enzyme mis initialement dans notre réaction soit : (ES) = (ET). De plus si
12
tous les sites enzymatiques sont saturés, on atteint la vitesse maximale (V​MAX​) on peut donc
écrire que :
Pour les valeurs extrêmes de concentration du substrat : (​S) → ∞ et K​M est négligeable
devant (S) soit (S)>50K​M​, alors la ​Vi tend vers la V​MAX​. Le substrat sature les sites catalytiques de
l'enzyme nous obtenons une vitesse qui est indépendante de la concentration en substrat, la ​réaction
est d'ordre 0.
(S) → 0 et (S) est négligeable devant K​M alors
La vitesse est dépendante de la
concentration en substrat, ​réaction est d'ordre
1​.
Expression graphique de l'équation de Michaëlis
La représentation graphique de ​l'équation
de Michaëlis ne permet pas une mesure
précise de V​MAX​, (asymptote) ​ni de K​M car
il faudrait de nombreuses mesures
cinétiques pour l'établir. On préfère des
transformations linéaires permettant une
mesure avec seulement 5 cinétiques.
Cas
général​:
Avec
plusieurs
substrats et
produits, et avec des
réactions réversibles, les
expressions
se
compliquent. Cependant,
en maintenant tous les
réactants (substrats et
produits) en saturation
sauf celui que l’on teste,
on peut exprimer une K​M
de l’enzyme pour ce
paramètre
seul.
Une
enzyme avec 2 substrats
et 2 produits sera ainsi
caractérisée par 4 KM et 4
Vmax.
13
2.2.2 Paramètres moléculaires
2.2.2.1 - Constante de Michaelis
C'est donc un ​reflet de l'affinité, d'autant plus forte que K​M est plus basse (de 10​-4 à 10​9​).
Cependant, si l'on veut comprendre la signification intuitive de la K​M​, il faut se référer à la
concentration physiologique des substrats au lieu de la réaction cellulaire :
-Si ​(S) >>>> K​M​, ​l'enzyme est saturée et ne peut répondre par un accroissement de
la vitesse de réaction à un surplus de substrat. Elle n'a ​pas de rôle régulateur​.
-Si ​(S) > K​M ou (S) < K​M​, ​l'enzyme n'étant pas saturée​, elle réagit à une
concentration accrue de substrat par un regain d'activité. Elle a ​un certain rôle régulateur​.
2.2.2.2 - Vitesse maximale
En présence de concentrations croissantes d'enzyme, l'étude de la cinétique d'une réaction
enzymatique montre ​qu'il y a d'autant plus de produit formé que la concentration en enzyme
augmente​.
Selon l'équation 3, (V​MAX​ = k3 (ET)), la V​MAX​ est directement proportionnelle à 2 facteurs:
- La ​concentration en enzyme E​T​. En présence de concentrations croissantes
d'enzyme, l'étude de la cinétique d'une réaction enzymatique montre qu'il y a d'autant plus de
produit formé que la concentration en enzyme augmente.
- k​3 qui chiffre ​le nombre de molécules de substrat transformées en produit par
unité de temps et par molécule d'enzyme dans les conditions de saturation de l'enzyme
par son substrat dans des conditions non physiologiques. C'est ​l’activité enzymatique
moléculaire​: AEM.
V​MAX reflète la capacité de l'enzyme (ET) et sa concentration en termes de substrat
transformé. Elle permet de ce fait le dosage enzymatique.
Trois représentations graphiques
de l'influence de la quantité
d'enzyme (E1, E2, E3 ou ET) sur
la quantité de produit formé en
fonction du temps (fig. A), la Vi en
fonction de la concentration en
substrat (fig. B) et la Vmax (fig. C).
14
2.2.2.3 - Activité Enzymatique Moléculaire (AEM)
L’AEM ou k3 est le nombre de molécules de substrat transformées par molécule d’enzyme :
On utilise souvent k​cat au lieu de k​3​. C'est en fait le condensé de plusieurs constantes
exprimant la vitesse de formation de complexes intermédiaires plus ou moins activés.
2.2.2.4 - Efficacité enzymatique
On évalue la perfection enzymatique par la valeur du rapport k​cat /K​M qui au maximum tend
vers k​1​. ​La vitesse d’action d’une enzyme dépend en effet de la disponibilité de son substrat​.
L’efficacité enzymatique est souvent du même ordre de grandeur que la constante de diffusion du
substrat (10​-9 cm/s​-1​). C'est surtout vrai lorsqu’une union supramoléculaire d'enzymes, un métabolon,
réalise une tunnelisation des substrats (channeling) par transmission directe de sites à sites.
2.2.3 Effets des agents physiques ou chimiques sur la
cinétique enzymatique
2.2.3.1 – Substrat
Le substrat par sa structure et sa concentration va modifier la cinétique enzymatique.
2.2.3.1.1 - Spécificité enzymatique
La liaison entre l’enzyme et son substrat nécessite une ​concordance structurale​. On distingue:
- La ​spécificité de substrat de l'enzyme​, large, étroite ou même telle qu'elle puisse
distinguer 2 énantiomères. Cela fait du dosage enzymatique de substrat une méthode plus spécifique
que le dosage chimique.
- La ​spécificité d'action​, un même substrat pouvant subir des réactions différentes
catalysées par des enzymes distinctes (carrefour métabolique).
2.2.3.1.2 - Concentration en substrat
Pour que l'ordre de la ​réaction soit de 0, la réaction doit être réalisée à l’équilibre soit en
véritable excès de substrat.
Si l'on se base sur l'équation 2
et que l'on mesure (S) en K​M​, on s’aperçoit que
l'on atteint difficilement la
saturation. On admet qu'en moyenne, ​une
concentration en substrat
de 50 fois la K​M est satisfaisante sauf en cas
inhibition par excès de substrat, de substrat peu soluble ou très onéreux.
15
2.2.3.2- Température
Augmentant les mouvements moléculaires, la ​température accroît la probabilité de chocs
efficaces, et accélère les réactions chimiques​. En général un doublement de la vitesse de réaction
s'observe lorsque la température s'élève d'environ 10 degrés C (on dit que le Q​10​ # 2).
Il existe une relation empirique appelée équation d'Arrhenius qui relie la constante de vitesse
k et la température :
Evidemment, la ​dénaturation thermique limite cette activation​. La température accélère
les réactions enzymatiques selon une loi logarithmique, comme la
dénaturation thermique obéit aussi à une loi logarithmique, la
résultante est une ​courbe présentant un maximum, la
température optimale, variable de 10 à 100° C selon les
enzymes​ (en général 25 à 55° C).
La ​mesure des activités enzymatique ne se fait en
général pas à la température optimale​, trop variable, ​mais est
fixée de façon conventionnelle, afin que les résultats puissent
être comparés.
2.2.3.3 - pH
L'activité
enzymatique
varie en fonction du pH avec un
pH optimal encadré de deux pH
d'arrêt​, qui permet de séparer des
enzymes à pH optimal d'action
acide, neutre ou alcalin. Les pH
d'arrêt renseignent sur la nature des
acides aminés de site actif.
2.2.3.4 - Inhibiteurs de l'activité enzymatique
On distingue les inhibiteurs réversibles, souvent utilisés en thérapeutique et les poisons
irréversibles.
2.2.3.4.1 - Les inhibiteurs REVERSIBLES
Compétitifs
Analogues structuraux​, ils entrent en ​compétition avec le substrat naturel pour le site
actif avec lequel ils ont une affinité (K​I​), mais n'entraînent ​pas d'effet catalytique (antagonistes) :
c'est une action spécifique qui semble ​élever la K​M​, mais ne touche pas V​MAX​, car leur ​action est
16
levée par un excès de substrat​. Leur nature renseigne sur la structure du site actif et la
transconformation enzymatique.
Exemple​: AZT ou ddl sont deux traitements anti-HIV qui sont des analogues de la desoxythimidine
utilisée par la transcriptase inverse du virus.
Non compétitifs
Ils ​ne se lient pas au site actif​, et leur action n'est ​pas supprimée par un excès de
substrat. Il y a une ​baisse de la V​MAX mais le K​M est
intact​. Ainsi sont les chélateurs métalliques, et
​
les bloqueurs de groupements SH.
Incompétitifs
Ils ​gênent aussi bien la fixation sur le site actif que la transconformation
éventuellement par effet stérique​ mais que nous n'étudierons pas ici.
2.2.3.4.2 - Les inhibiteurs IRREVERSIBLES
Ils entraînent une ​perte des propriétés catalytiques de l'enzyme​, soit par ​modification de
sa conformation par des agents dénaturants soit par ​blocage du site actif de l'enzyme par des
poisons.
Agents dénaturants
Les ​enzymes sont particulièrement ​sensibles à la dénaturation​, surtout thermique, et sont
protégées par la fixation des substrats.
Poisons
Il s'agit de ​réactifs qui interagissent avec les résidus d'acides aminés du site actif​. On
peut citer l'aspirine pour la sérine du site actif des cyclooxygénases, le diisopropyl fluorophosphate
(DFP) pour les sérines estérases, le cyanure pour la cytochrome oxydase.
2.2.4 Le dosage enzymatique
L'importance pratique de la cinétique enzymatique est la ​possibilité de doser les enzymes
c'est-à-dire de mesurer leur concentration dans les liquides biologiques. ​L'augmentation de
certaines enzymes peut en effet être le signe de la libération du contenu enzymatique d'une
cellule suite à une destruction cellulaire​.
Exemple​: augmentation du taux plasmatique de l'enzyme CK​MB au cours de l'infarctus du myocarde.
On distingue l'évaluation de la concentration d’une enzyme par la mesure de la V​MAX et le dosage
massique.
2.2.4.1 – Vmax et dosages enzymatiques
Principe
Il est ​basé sur la mesure de la V​MAX : V​MAX = k​cat (E​T​) (eq. 3) Cependant, il faut bien voir
que la ​VMAX
​
n'est pas une mesure directe de (E​T​), ​mais une activité biologique dépendante de
k​cat​, c'est à dire de l'AEM. Nous avons vu que de ​nombreux paramètres peuvent faire varier la
cinétique enzymatique​: température, pH, substrat… Pour faire ces dosages, les ​conditions
expérimentales doivent être rendues optimales et reproductible pour que l'on ait une mesure
juste.
17
Les Conditions optimales
Elles sont conseillées sur le plan national par les recommandations de la Société Française
de Biologie Clinique (SFBC), avec un consensus international. Elles concernent les paramètres de la
réaction enzymatique, c'est à dire la concentration et la nature des substrats ou des agonistes, la
température, le pH et la nature et concentration des effecteurs éventuels.
L'unité de mesure de la V​MAX souvent utilisée est l'Unité internationale: ​une UI d'activité
enzymatique transforme 1 mole de substrat en 1 minute dans les conditions optimales (de
substrat, de température, de pH et d'effecteurs), et ce ​par unité d'échantillon biologique (L de
plasma, ou g de tissu). Le Katal (système MKS), n'est pas d'usage courant.
Dans le dosage d'une activité enzymatique, la ​mesure de V​MAX n'est qu'un reflet de (E​T​).
Elle représente la ​concentration d'enzyme à la seule condition que les conditions optimales de
la mesure soient respectées.
2.2.4.2 - Dosage massique
On peut avoir besoin ​d'évaluer la concentration réelle d'une protéine enzymatique, en
s'affranchissant des aléas expérimentaux d'une mesure d'activité​. C'est le ​dosage massique de
l'enzyme réalisé en général par immunoanalyse.
Exemple​: Si l’on suspecte une pathologie cardiaque on mesurera la quantité d'isoenzyme MB de la
créatine kinase (CK​MB​) par immunodosage , plus qu’une mesure enzymatique de toutes les isoformes
de créatine kinase qui peut refléter une autre pathologie (myolyse…). De même dans les
hypertensions on dose la rénine vraie, de préférence à l'activité rénine plasmatique.
3- REGULATION DE L'ACTIVITE ENZYMATIQUE
3-1 Allostérie
Le terme ​allostérie ​signifie un ​changement de conformation intervenu dans une protéine
à la suite de l'attachement d'un composé nommé effecteur allostérique, en dehors du site
catalytique​. Ces ​effecteurs allostériques ​qui peuvent être ​activateurs ou ​inhibiteurs ont pour
caractères essentiels d'être ​spécifiques et ​fixés sur un site différent du site actif, le ​site
allostérique​.
Dans le cadre des enzymes allostériques, la fixation de l'effecteur allostérique entraîne un
changement de conformation de l’enzyme appelé ​transition allostérique ​et ​augmente ou
diminue l’activité catalytique de cette enzyme​. La transition allostérique amène une ​modification
de la K​M apparente pour les enzymes de type K ou de la V​MAX​, c'est à dire de l'AEM pour les
enzymes de type V. Nous n’étudierons par la suite que les enzymes de type K. Ces enzymes
allostériques jouent un ​rôle fondamental dans la régulation des voies métaboliques chez tous les
êtres vivants et sont appelées ​enzymes régulatrices​. Elles sont le plus souvent situées au ​début
des voies métaboliques et peuvent être ​inhibées par le produit terminal lorsqu'il est en excès​,
on parle de ​rétro-inhibition par le produit terminal​. D'autres facteurs peuvent au contraire activer
cette voie. Les enzymes allostériques sont, dans leur immense majorité, des oligomères. Elles
présentent une structure quaternaire faite de protomères, semblables ou différents, en général en
nombre pair.
3.1.1 Cinétique des enzymes allostériques
Nous n’envisagerons que les ​enzymes de type K​, et uniquement les ​effets homotropiques
ou coopératif du substrat. Lorsque l'on établit la courbe vi = f (S) pour la thréonine désaminase, on
n'observe pas une courbe "michaelienne" classique, mais une courbe sigmoïde.
Une
​enzyme
dite
Michaelienne possède
une
courbe
de
18
saturation de type ​hyperbolique alors qu’une ​enzyme allostérique possède une courbe de
saturation dite ​sigmoïde​.
Avec une enzyme allostérique, la vitesse de la réaction augmente d'abord lentement avec
l'accroissement de la concentration en substrat, puis de plus en plus rapidement, et devient
michaelienne après un seuil. On interprète ce phénomène comme une ​fixation malaisée du
substrat à faible concentration, puis de plus en plus facilement au fur et à mesure que sa
concentration augmente​: c'est ​l'effet coopératif du substrat ​ou homotropique. Il ne s'agit pas à
proprement parler de K​M​, mais d'une K​M​ apparente, plus élevée.
L'addition d'effecteurs modifie le comportement
cinétique de l'enzyme. ​L'effecteur inhibiteur aggrave le
caractère sigmoïde de la courbe​, et ​élève la K​M
apparente​. ​L'effecteur activateur en excès rétablit le
comportement michaelien normal (les effecteurs sont
supposés être à saturation pour éviter leurs propres
effets homotropiques).
Une ​dénaturation légère (​exemples​: urée
diluée, chaleur douce) incapable de faire disparaître
l'activité de l'enzyme, peut néanmoins ​supprimer la
modulation d'activité de l'enzyme et ses caractères allostériques expérimentaux. On peut pourtant,
malgré cette désensibilisation, montrer la ​persistance de la liaison des effecteurs sur les sites
allostériques​. La transition allostérique est donc liée à ​l'intégrité de la ​structure quaternaire ​des
enzymes allostériques​.
Structure quaternaire​: structure complétement repliée d’une protéine
3.1.2 Nature de la transition allostérique
Coopérativité, oligomérie et désensibilisation semblent indiquer que la transition allostérique
représente une forme particulière de transconformation. Elle implique le plus souvent des cas la
structure quaternaire des enzymes régulatrices. Pourtant on connaît des enzymes allostériques
monomères (​exemples​: glucokinase, protéine p21ras). Deux modèles s'opposent pour tenter
d'expliquer ces effets de la liaison des effecteurs sur leurs sites spécifiques.
3.1.2.1 - Modèle concerté (Monod, Jacob et Changeux - 1960)
Etant donné la symétrie des ​structures oligomériques​, ce modèle postule l'existence de
deux conformations de l'enzyme dont l’interconversion est sujette à un ​équilibre​, l'une tendue (T)
et l'autre relâchée (R). ​Une des formes a plus d'affinité pour le substrat (par exemple R) et l'autre
moins.
- ​L'équilibre préexiste à toute introduction du substrat​ ou des effecteurs
- ​La transition est concertée​, selon la ​loi du tout ou rien
- En présence du substrat à faible concentration, les molécules se fixent sur la forme
R pour y être transformées, et la diminution des formes R libres déplace l'équilibre. Plus la
concentration en substrat augmente, plus la proportion de forme affine R s'accroît, jusqu'au seuil où
tout l'enzyme est sous cette forme. Le comportement devient alors michaelien.
- ​L'activateur se fixe sur la forme la plus affine​, et ​l'inhibiteur sur la forme la
moins affine​, et déplacent en conséquence l'équilibre
- Le ​phénomène​ est donc en quelque sorte ​passif, indirect​.
19
Ce modèle rend parfaitement
compte du comportement de
nombreux enzymes de type K
(​exemple​: thréonine désaminase).
Structure oligomérique​: protéine comportant plusieurs chaines polypeptidiques associées de façon
répétitive et souvent symétrique
3.1.2.2 - Modèle séquentiel (Koshland)
C'est ​l'extension de la notion d'ajustement induit​. La ​fixation du substrat ou d'effecteur
sur une sous-unité ​retentit sur les protomères voisins​. Les principales caractéristiques de ce
modèle semblent s'opposer point par point à celles du modèle précédent.
- ​Un seul état de l'enzyme préexiste à l'introduction des substrats​ ou effecteurs
- La ​transition allostérique est séquentielle​, chaque protomère étant activé tour à
tour
- ​L'activateur se fixe sur les protomères inactifs​, ​les inhibiteurs sur les
protomères actifs
- Il s'agit d'un ​effet direct, actif​, chaque protomère ayant fixé le substrat ou l'effecteur
influe la transconformation de ses voisins.
Ce modèle implique de
nombreux ​équilibres entre
différentes formes​, et semble
être de portée plus générale
que le modèle concerté qui
n'en serait qu'un cas limite.
3.2 - Allostérie covalente
Les ​modifications covalentes réversibles sont des ​modifications post traductionnelles​.
Une telle régulation est basée sur le ​principe du "tout ou rien" ce qui signifie que l'on passe d'une
forme inactive à une ​forme active de l'enzyme ou l'inverse. La plus importante dans la cellule est la
phosphorylation​. Il s'agit d'une réaction covalente consistant en ​une estérification de résidus
sérine, thréonine voire tyrosine de l'enzyme régulée sous l'effet d'une ​kinase​. La réaction
inverse est réalisée par une ​phosphatase ​qui
permet la ​déphosphorylation de l'enzyme​. En
dehors
de
la
phosphorylation
d'autres
groupements chimiques peuvent permettre de
modifier de façon covalente et réversible les
enzymes conduisant à des changements
d'activités: ​méthylation​, ​adénylation​…
Ces
réactions sont ​rapides et
contrôlées par l'action extemporanée de
messagers chimiques générés dans la cellule
sous l'effet d'hormones​. Malgré une quantité
faible du message hormonal, le messager
chimique produit ​active "en cascade" une série
d'enzyme successifs​. Ainsi un grand nombre
de molécules terminales sont activées et assurent l'effet hormonal.
20
L'enzyme régulatrice peut être l'objet d'une ​double régulation​, ​allostérique classique
d'action fine, immédiate et locale, et par ​phosphorylation / déphosphorylation provoquée par un
signal hormonal qui constitue une réponse cellulaire intégrée à l'échelle de l'organisme.
Méthylation​: ajout d’un groupement méthyle CH3 par une méthyle transférase
Adénylation​: ajout d’adénosine par une polymérase
3.3 - Le clivage protéolytique
Certaines enzymes sont sécrétées sous forme de ​précurseurs inactifs​, les ​proenzymes​. Ils
révèlent leur activité lorsqu'un peptide en est clivé par une ​protéase ​spécifique, qui agit
généralement sur une paire d'acides aminés basiques. La ​nouvelle conformation qui en résulte
révèle le site actif. C'est un phénomène ​irréversible qui se déroule une fois au cours de vie de
l'enzyme.
Ce phénomène a été décrit initialement à propos des enzymes digestifs (​exemples​:
trypsinogène et entérokinase), dont l'activation prématurée pourrait se révéler catastrophique pour les
organes sécréteurs tel le pancréas. Il est en fait beaucoup plus ​général​, et ​représente une des
nombreuses modifications post-traductionnelles que peuvent subir les protéines au cours de leur
«maturation». Ce ​processus irréversible est volontiers réalisé en cascade d’activités
protéolytiques successives, modulée par de nombreux facteurs facilitateurs et inhibiteurs. De
nombreuses fonctions physiologiques élaborées sont ainsi déclenchées.
- Polymérisation des fibres de collagène
- Coagulation sanguine
- Système du complément
- Adressage intracellulaire de protéines (coupure de peptides signaux)
- Maturation d’isoformes tissu-spécifiques
- Maturation de ligands, prohormones (​exemple​s: ACTH, angiotensine), facteurs
régulateurs du développement (​exemple​: EGF)
Protéase​: enzyme qui clive des peptides spécifiques
3.4 - Isoenzymes
Ce sont des protéines ayant une ​spécificité et des actions enzymatiques identiques ou
très voisines ​tout en ayant des ​structures primaires différentes​. Les ​isoenzymes ​sont codées par
des ​gènes différents​ et leur ​distribution est tissu-spécifique​, inductible au développement.
Exemple​: la lacticodeshydrogénase (LDH).
Il s’agit d’un hétérotétramère composé de 2 chaînes différentes (H pour cardiaque, et M pour
musculaire squelettique) dépendant de deux gènes distincts. Les diverses combinaisons font
apparaître 5 isoenzymes, identifiables à l'électrophorèse du sérum sanguin sous forme de 5 bandes
H4, H3M, H2M2, HM3, M4. Si les enzymes intracellulaires sont identifiées dans le sérum on suspecte
une lésion de la cellule (cytolyse) et l'équipement enzymatique spécifique de chaque organe peut
aider au diagnostic topographique de la lésion.
Exemple: la kinase transformant le glucose en glucose
6-phosphate
2 Isoformes de cette kinase:
- Glucokinase (foie) qui permet la mise en
réserve du glucose sous forme de glycogène.
- Hexokinase
(ubiquitaire)
qui
permet
l’approvisionnement énergétique en glucose
des cellules.
21
On imagine sans peine la ​complexité de la réalité cellulaire​, avec une concentration
éminemment variable des substrats, produits analogues métaboliques compétiteurs et effecteurs
allostériques, activateurs ou inhibiteurs. Il faut en outre compter avec une activité modulée par
allostérie covalente et l’existence d’isoenzymes compétiteurs. Aucun modèle théorique prenant en
compte tous ces paramètres in vivo, n’a pu être réalisé à ce jour.
4 - LES ENZYMES DANS L'ORGANISME
4.1 Classification des enzymes
6 classes ont été définies:
1 - Oxydoréductases (​exemples​: déshydrogénases, hydroxylases…)
2 - Transférases (​exemples​: ATP-phosphoryl transférases ou kinases…)
3 - Hydrolases (​exemples​: osidases, lipases, protéases, nucléases…)
4 - Lyases (​exemples​: décarboxylases, deshydratases…)
5 - Isomérases (​exemples​: phosphohexo isomérase, UDP-galactose 4 épimérase…)
6 - Ligases (​exemples​: carboxylases, peptidyl synthétase, acyl Coenzyme A synthétases…)
La nomenclature internationale affecte une série de 4 nombres à chaque enzyme. Par
exemple lactate déshydrogénase est notée EC 1. 1. 1. 27 pour la 27ème enzyme dans la série des
oxydoréductases, déshydrogénases, à NAD+.
4.2 Enzymologie clinique
Les dosages enzymatiques sont un appoint précieux pour le diagnostic et le suivi de
nombreuses pathologies​.
4.2.1 Cytolyse
Qu'il s'agisse de simple ​souffrance
cellulaire​,
avec
​perméabilité
membranaire
excessive aux enzymes cytosoliques ou de
destruction complète des cellules ​par apoptose​,
avec ​solubilisation des enzymes des organelles​, la
cytolyse entraîne une ​augmentation de leur taux
dans le sang. C'est l'indication majeure du ​dosage
enzymatique en biologie clinique (​exemple​: dosage
des transaminases comme marqueur de cytolyse
hépatique).
22
4.2.2 Induction enzymatique
L'atteinte de certains organes comme le foie peut ​exagérer la biosynthèse de certaines
enzymes (​exemple​: les phosphatases alcalines dans les rétentions biliaires), et leur taux excessif
dans le sang peut donner des ​indications étiologiques précieuses​.
4.2.3 Enzymopathies congénitales
On peut évaluer certaines enzymes tissulaires pour étudier les enzymopathies congénitales
(​exemples​: fibroblastes cultivés à partir de cellules amniotiques, globules rouges).
4.3 Organisation intracellulaire des enzymes
Les ​enzymes ne sont pas libres dans la cellule, mais ​soumises à des relations étroites
avec d'autres enzymes ou protéines voisines​. Elles voient alors leurs ​propriétés catalytiques ou
allostériques modifiées (allotopie). On observe divers degrés d'organisation selon la solidité et la
permanence des relations.
4.3.1 Complexes multienzymatiques
Ce sont des ​assemblages supramoléculaires solides d'enzymes concourant à une
même séquence de réactions​. Plusieurs exemplaires des divers composants, dont le nombre n’est
pas obligatoirement identique, s'associent en édifices d’un poids moléculaire de plusieurs millions, de
géométrie semi cristalline, et visibles au microscope électronique. Des groupements prosthétiques
jouent volontiers le rôle de bras transporteurs de substrats (​exemple​: pyruvate déshydrogénase).
4.3.2 Enzymes multifonctionnels
Une seule protéine​, monomère ou oligomère, ​présente plusieurs activités enzymatiques​,
et donc ​plusieurs sites actifs (de 2 à 7). Là encore, un bras transporteur limite la diffusion des
substrats. Les activités enzymatiques, portées par des protéines distinctes chez les organismes
inférieurs, ont pu, par exemple par délétions et recombinaisons génétiques, voir les différentes
activités réunies en une seule entité protéique au cours de l'évolution (​exemples​: acide gras
synthétase, pyruvate carboxylase).
23
4.3.3 Enzymes immobilisées
Certaines enzymes sont attachées aux structures cellulaires (​exemples​: membranes
plasmiques, organelles), de façon permanente ou dépendant de cycles d'activation/inactivation.
4.3.4 Métabolons
Srere a nommé ainsi des ​assemblages d'enzymes agissant séquentiellement dans une
chaîne métabolique​. Contrairement aux complexes multi-enzymatiques, ils sont ​fragiles et très
difficiles à mettre en évidence du fait de la brutalité des processus d'extraction. Ils ont été de ce fait
longtemps ignorés. Ils peuvent être permanents (​exemples​: cycle de l'urée, cycle de Krebs, β
oxydation), temporaires (​exemple​: glycolyse), impliquer une fixation membranaire et comprendre des
enzymes de voies différentes constituant des carrefours. Les substrats subissent le phénomène de
tunnelisation (channelling), cheminement préférentiel des substrats de site actif à site actif sans
libération dans le milieu intracellulaire.
Cette notion nous fait entrevoir la ​complexité de la matière vivante​, où protéines, enzymes
et substrats, loin d'être libres et solubles, font partie d'une entité cellulaire unique. Les lois
moléculaires que nous apprend la chimie, et établies in vitro, ne sauraient rendre compte de la
situation in vivo.
24
A RETENIR
●
Liaison enzyme-substrat: spécificité, saturation, inhibition spécifique, anomalies congénitales,
régulation
●
Liaison enzyme-substrat transforme le substrat en produit qui possède une action biologique
●
Protéine enzymatique
o Site actif
▪
Lieu de l’enzyme où se fixe le substrat
▪
Part réduite de l’enzyme
▪
Contact entre des acides aminés éloignés sur la séquence primaire grâce à
la tertiaire
o
▪
Perte de l’activité si dénaturation
▪
Ajustement induit à la suite de la fixation du substrat qui conduira à la
transconformation de la protéine
Composition du site actif
▪
Acides aminés principaux ou de contact
●
▪
Acides aminés auxiliaires ou collaborateurs
●
▪
Assurent la liaison temporaire du substrat au site actif par des
liaisons de faible énergie
Créent un environnement favorable à l'action catalytique
Acides aminés accessoires
●
o
o
Maintiennent la structure tertiaire pour stabiliser le site actif et
n'interviennent pas directement dans l'activité
Les enzymes sont majoritairement des protéines mais il existe aussi des formes
différentes
Homoenzymes
▪
o
Constituées uniquement d’acides aminés
Hétéroenzymes
▪
Une partie protéiques: apoenzymes
▪
Une partie non protéique: groupements prosthétiques et cosubstrats
●
●
●
●
●
Métabolites de faible poids moléculaire
Majoritairement non protéique
Nécessaire à l’activité enzymatique mais ce n’est pas cette partie qui
possède le pouvoir catalytique
Groupement prosthétique: cofacteur lié de façon covalente à
l’enzyme
Cosubstrat: cofacteur lié de façon non covalente à l’enzyme, se
comportant comme un substrat
25
●
Catalyse enzymatique
o Sans les enzymes qui sont des catalyseurs les réactions biologiques seraient lentes
voire impossible
o La catalyse est l'action d'un catalyseur sur une transformation chimique
o Catalyseur
▪
Augmente les vitesses de réaction
●
●
●
●
●
●
●
●
●
▪
Seuls les chocs efficaces avec un niveau énergétique élevé
conduisent à la formation d’un complexe enzyme-ligand
Faible proportion des molécules d’une solution possédant une
énergie suffisante pour conduire à un choc efficace
Une réaction enzymatique ne peut se réaliser que s’il y a acquisition
d’une énergie d'activation.
L’énergie d’activation est d'autant plus élevée que la réaction a du
mal à se produire spontanément
Le rôle du catalyseur est d'abaisser la valeur de cette énergie
d'activation
L’énergie libre ΔG de la réaction n’est pas modifiée par la présence
d’un catalyseur
Réaction d’ordre 1
o La vitesse de la réaction est directement proportionnelle à la
concentration du substrat
o La constante de vitesse k sera exprimée en s​-1
o Le temps de demi-réaction est constant et indépendant de la
concentration initiale en substrat
Réaction d’ordre 2
o Vitesse de réaction est fonction de la concentration des deux
réactifs
o La constante de vitesse k sera exprimée en M​-1​s​-1
o Le temps de demi-réaction est dépendant de la
concentration initiale en substrat
Pour mesurer une vitesse de réaction il faut être dans les conditions
initiales
Respecte les conditions thermodynamiques de la réaction
●
●
●
●
●
Une réaction endergonique est thermodynamiquement possible
seulement avec un apport d'énergie extérieur
Une réaction exergonique est thermodynamiquement possible
spontanément
Une réaction endergonique reste impossible sans apport énergétique
malgré l’ajout d’un catalyseur
Une majorité de réactions se déroulent à l'équilibre et on a une
variation d'énergie libre standard ΔG' = 0
Certaines réactions sont irréversibles si une étape irréversible est
franchie. Une enzyme différente est alors nécessaire pour remonter
la réaction
▪
Est retrouvé intact en fin de réaction
▪
Agit à l'état de trace
26
●
Cinétique enzymatique
o La variation de la vitesse initiale d’une réaction enzymatique en fonction de la
concentration initiale en substrat évolue de façon hyperbolique vers une vitesse
maximale
o La V​MAX​ représente la saturation de l’enzyme par son substrat
o La courbe de saturation
est l’expression graphique de l'équation
de Michaelis-Menten
o Constante
de
Michaëlis:
o K​M​ a la dimension d'une concentration: c'est la 1/2 saturation
o La transformation du substrat en produit est lente et impose sa vitesse à la réaction
enzymatique
o La représentation graphique de l'équation de Michaëlis ne permet pas une mesure
précise de V​MAX​ ni de K​M
o Si tous les sites enzymatiques sont saturés on atteint la vitesse maximale
o Si (S) → ∞ et K​M est négligeable devant (S) soit (S)>50KM, alors la Vi tend vers la
VMAX. La réaction est d'ordre 0.
o Si (S) → 0 et (S) est négligeable devant K​M
alors La réaction
est d'ordre 1.
o Paramètres moléculaires
▪
L'affinité du substrat pour l’enzyme est d'autant plus forte que la K​M est plus
basse.
▪
Si (S) >>>> K​M​, l'enzyme est saturée.
▪
Si (S) > K​M​ ou (S) < K​M​, l'enzyme n’est pas saturée.
▪
Il y a d'autant plus de produit formé que la concentration en enzyme
augmente.
o
▪
La vitesse d’action d’une enzyme dépend de la disponibilité de son substrat.
▪
V​MAX​ est une vitesse initiale
▪
L’AEM (Activité Enzymatique Moléculaire) correspond au nombre de
molécules de substrat transformées en produit par unité de temps et par
molécule d'enzyme dans les conditions de saturation de l'enzyme par son
substrat dans des conditions non physiologiques.
Dosage enzymatique
▪
L'augmentation de certaines enzymes peut en effet être le signe de la
libération du contenu enzymatique d'une cellule à la suite d’une destruction
cellulaire.
▪
Les
conditions
expérimentales
doivent
être
rendues
optimales
et
reproductible.
▪
La mesure de V​MAX n'est
qu'un reflet de (E​T​). Elle représente la concentration
​
d'enzyme à la seule condition que les conditions optimales de la mesure
soient respectées.
▪
On utilise le dosage massique afin d'évaluer la concentration réelle d'une
protéine enzymatique, en s'affranchissant des aléas expérimentaux d'une
mesure d'activité.
27
o
Effets des agents physiques ou chimiques
▪
La liaison entre l’enzyme et son substrat nécessite une concordance
structurale.
● Spécificité de substrat de l'enzyme.
● Spécificité d'action.
▪
Pour que l'ordre de la réaction soit de 0, la réaction doit être réalisée à
l’équilibre.
● Une concentration en substrat de 50 fois la K​M​ est satisfaisante.
▪
Température
●
●
●
▪
pH
●
▪
Elle accroît la probabilité de chocs efficaces et accélère les réactions
chimiques.
Dénaturation thermique limite cette accélération.
Courbe présentant un maximum, la température optimale, variable
de 10 à 100° C selon les enzymes.
L'activité enzymatique varie en fonction du pH avec un pH optimal
encadré de deux pH d'arrêt.
Inhibiteurs
●
Réversibles
o Compétitifs
▪
En compétition avec le substrat naturel pour le site
actif.
o
●
▪
Action est levée par un excès de substrat.
▪
Action spécifique qui semble élever la K​M​, mais ne
touche pas V​MAX​.
Non compétitifs
▪
Ne se lient pas au site actif.
▪
Action pas supprimée par un excès de substrat.
▪
Baisse de la V​MAX​ mais le K​M​ est intact.
Irréversibles
o Perte des propriétés catalytiques de l'enzyme définitive.
28
●
Régulation
o Allostérie
▪
Changement de conformation intervenu dans une protéine à la suite de la
fixation d’un effecteur allostérique en dehors du site catalytique: le site
allostérique
▪
Effecteurs allostériques activateurs ou inhibiteurs
▪
Transition allostérique qui augmente ou diminue l’activité catalytique de
l’enzyme
▪
Modification de la K​M​ apparente pour les enzymes de type K
▪
Rôle fondamental dans la régulation des voies métaboliques
▪
Une enzyme dite Michaelienne possède une courbe de saturation de type
hyperbolique
▪
Une enzyme allostérique possède une courbe de saturation dite sigmoïde
▪
L'effecteur inhibiteur aggrave le caractère sigmoïde de la courbe, et élève la
KM apparente
▪
o
o
o
L'effecteur activateur en excès rétablit le comportement michaelien normal
Allostérie covalente
▪
Modifications covalentes post-traduction
▪
Principe du tout ou rien
▪
Phosphorylation / déphosphorylation réversibles
▪
Réaction rapide, contrôlée et en cascade
Clivage protéolytique
▪
Nécessité de cliver un peptide pour activer l’enzyme
▪
Révélation du site actif.
▪
Phénomène irréversible
▪
Modification post-traductionnelle
Isoenzymes
▪
Protéines ayant une spécificité et des actions enzymatiques identiques ou
très voisines tout en ayant des structures primaires différentes
▪
Codées par des gènes différents
▪
Distribution est tissu-spécifique
$$
29
●
Dans l’organisme
o Enzymologie clinique
▪
Cytolyse entraine une libération des enzymes
▪
Certaines atteintes entrainent une biosynthèse excessive de certaines
enzymes
▪
o
Enzymopathies congénitales
Organisation intracellulaire
▪
Complexe multienzymatiques
●
▪
Enzyme multifonctionnelle
●
▪
Une protéine présente plusieurs activités enzymatiques et donc
plusieurs sites actifs
Enzyme immobilisée
●
▪
Assemblage supramoléculaire solide d'enzymes concourant à une
même séquence de réactions
Certaines enzymes sont attachées aux structures cellulaires
Métabolon
●
Assemblage fragile d'enzymes agissant séquentiellement dans une
chaîne métabolique
30
QCMs:
QCM 1​: Parmi les propositions suivantes laquelle ou lesquelles est/sont exacte(s) ?
A) En ajoutant un inhibiteur réversible non compétitif, la K​M​ s’élève mais pas la V​MAX
B) La V​MAX​ n’est pas une vitesse initiale
C) Seules les protéines ont une activité enzymatiques
D) Les cofacteurs des hétéroenzymes sont de haut poids moléculaires
E) Aucune des propositions ci-dessus n’est exacte
QCM 2​: Parmi les propositions suivantes laquelle ou lesquelles est/sont exacte(s) ?
A) Pour une réaction d’ordre 2, la constante de vitesse k sera exprimée en s​-1
B) La K​M​ a une unité de concentration
C) Un catalyseur modifie l’énergie libre ΔG de la réaction
D) Un catalyseur possède 4 caractéristiques: il accélère la réaction, respecte les conditions
thermodynamiques de la réaction, est retrouvé intact en fin de réaction et agit à l’état de
trace.
E) Aucune des propositions ci-dessus n’est exacte
QCM 3​: Parmi les propositions suivantes laquelle ou lesquelles est/sont exacte(s) ?
A) Un effecteur allostérique se fixe sur un site différent du site actif de la protéine
B) Enzymes mickaëliennes et allostériques possèdent une courbe de saturation de type
hyperbolique
C) Les acides aminés accessoires constituants le site actif de la protéine assurent la liaison
temporaire du substrat au site actif par des liaisons de faible énergie
D) pH et température influent sur la vitesse de réaction
E) Aucune des propositions ci-dessus n’est exacte
31
CORRECTION QCMs:
QCM 1​: Parmi les propositions suivantes laquelle ou lesquelles est/sont exacte(s) ?
A) FAUX​. En ajoutant un inhibiteur réversible non compétitif, la V​MAX est diminuée mais le K​M est
intacte. Mais si on ajoute un inhibiteur réversible compétitif la K​M s’élève mais la V​MAX reste
intacte.
B) FAUX​. La V​MAX​ est une vitesse initiale
C) FAUX​. Certains ARNs et anticorps peuvent avoir une activité enzymatique.
D) FAUX​. Les cofacteurs sont des métabolites de faibles poids moléculaires contrairement aux
protéines.
E) VRAI​.
Réponses : E
QCM 2: ​Parmi les propositions suivantes laquelle ou lesquelles est/sont exacte(s) ?
A) FAUX. ​La constante de vitesse d’une réaction d’ordre 1 s’exprime en s-1 alors que celle
d’une réaction d’ordre 2 s’exprime en M​-1​s​-1​.
B) VRAI. ​La KM s’exprime en g/L.
C) FAUX. ​Un catalyseur ne modifie pas l’énergie libre ΔG mais abaisse l’énergie d’activation
nécessaire à la réalisation de la réaction.
D) VRAI. ​Un catalyseur accélère la réaction en abaissant l’énergie d’activation, une réaction
thermodynamiquement impossible le restera malgré le catalyseur, il est retrouvé intact en fin
de réaction et agit à l’état de trace.
E) FAUX.
Réponses : B et D
QCM 3: ​Parmi les propositions suivantes laquelle ou lesquelles est/sont exacte(s) ?
A) VRAI. ​Un effecteur allostérique se fixe sur un récepteur allostérique.
B) FAUX. ​Une enzyme mickaëlienne possède une courbe de saturation de type hyperbolique
alors qu’une enzyme allostériques possède une courbe de saturation de type sigmoïde.
C) FAUX. ​Les acides aminés principaux assurent la liaison temporaire du substrat au site actif
par des liaisons de faible énergie. Les acides aminés auxiliaires créent un environnement
favorable à l'action catalytique. Les acides aminés accessoires assurent le maintien de la
structure tertiaire stabilisant le site actif et n'interviennent pas directement dans l'activité.
D) VRAI. ​Il existe une température et un pH optimums pour lesquels la réaction enzymatique est
la plus rapide.
E) FAUX.
Réponses : A et D
32
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