MOOC « Éthique de la recherche »
septembre 2018
Dans un autre domaine, fin novembre 2017, l'Union Européenne a fina-
lement décidé de renouveler l'autorisation, mis sur le marché du glypho-
sate. Son usage est-il cancérigène et génotoxique? Son exploitant as-
sure que non. Le problème, c'est qu'il y a très peu d'autres études scien-
tifiques indépendantes sur la question et que les experts européens ont
justifié leur décision, notamment à partir des études de Monsanto dont
l'impartialité et l'objectivité ne sont pas garanties. L'Union Européenne
peut-elle alors vraiment prendre une décision éclairée, impartiale et
juste? Cette décision a été contestée notamment à partir du soupçon
d'un lobbying industriel de la part de Monsanto, qui a été racheté ré-
cemment par Bayer.
Pour finir, tous ces cas posent la question de la responsabilité des scien-
tifiques. Quelles conséquences pour un ou une scientifique s'il se
trompe, s'il ment, s'il fraude, s'il dissimule un résultat, s'il produit sciem-
ment ou non une interprétation exagérée à son modèle, comme dans le
cas des erreurs judiciaires ? s'il produit de la recherche nuisible à l'intérêt
général ? si les conséquences de sa recherche au niveau économique
politique ou écologique sont discutables ou s'il est pris dans des conflits
d'intérêts?
La définition des responsabilités n'est pas toujours claire, comme le
montre cette histoire dramatique, qui est arrivée à des sismologues ita-
liens lors du terrible tremblement de terre en 2012 à l'Aquila en Italie. La
veille du tremblement de terre, une équipe de sismologues convoqués à
cause de message alarmiste qu'eux-même considéraient infondé, ont
malheureusement communiqué des messages rassurants à la popula-
tion. Ils ont été jugés, et d'abord condamnés à sept ans de prison, avant