Hyperplans de Mn(IK)

Telechargé par Achraf Bahich
Problème de mathématiques: Enoncé
Hyperplans de Mn(K)
Notations :
ndésigne un entier, n>2
On note E=Mn(R)la R-algèbre des matrices carrées d’ordre nà coefficients réels ;
Les éléments de Esont notés M= (mi j )16i,j6n;
la matrice élémentaire Ei j est la matrice de Edont les coefficients sont tous nuls à l’exception de celui qui se
trouve sur la i-ème ligne et sur la j-ème colonne, qui vaut 1. On donne aussi la formule
Ei,j Ek,` =δj,k EI,`
Lorsque Aet Bsont des éléments de E, on note A . B leur produit.
Si ME, on note Vect(M)le sous-espace vectoriel engendré par M
E=L(E, R)la Ralgèbre des formes linéaires sur E.
On rappelle que : dim(E) = dim(E).
Si M= (mi j )16i,j6nE, on note Tr (M)le réel
n
X
k=1
mk k. A chaque matrice Ude E, on associe :
L’application TUde Evers R:M7→ TU(M) = Tr (U.M).
L’ensemble HU={ME / Tr (U.M)=0}.
Partie I: Généralités, exemples.
1. (a) Montrer que Tr est une application linéaire.
(b) Pour UE, prouver que l’application TUest dans E.
(c) Soit UE; reconnaître Ker (TU), et montrer que HUest un sous-espace vectoriel de E.
2. Soit A= (ai j )16i,j6net B= (bi j )16i,j6ndes éléments de E.
(a) Montrer que Tr (A . B) =
n
X
i=1
n
X
j=1
aj ibi j .
(b) En déduire les identités suivantes :
i. T r(tA.B) =
n
X
i=1
n
X
j=1
ai j bi j
ii. T r(B.A) = T r(A.B)
3. Soit Udans E.
(a) Si U= 0, déterminer dim HU.
(b) Si U6= 0, montrer que l’on peut trouver un couple d’entiers (i0, j0)tel que TU(Ei0j0)6= 0.
En déduire dim HU.
4. Pour (i, j)[[1, n]]2, on note Ti j =TEj i .
(a) Les indices ket `étant fixés, calculer Ti j (Ek `)
(b) Montrons que (Ti j )16i,j6nest une base de E.
5. Montrer que l’application ϕde Evers E:U7→ ϕ(U) = TUest un isomorphisme d’espaces vectoriels.
6. On considère un hyperplan vectoriel Hde E.
(a) Quelle est sa dimension ?
(b) Soit Aune matrice non nulle de Equi n’appartient pas à H, montrer que : E=HVect(A).
(c) Construire alors un élément ψde Etel que H=Ker (ψ).
(d) Prouver l’existence d’un élément Ude Etel que H=HU.
[email protected] 1 www.elamdaoui.com
Problème de mathématiques: Enoncé
Hyperplans de Mn(K)
Partie II: Tout hyperplan contient une matrice inversible
On se propose dans cette partie de montrer que chaque hyperplan vectoriel de Epossède au moins
une matrice inversible.
Pour 16r6n, on note Rr=
r
X
i=1
Ei i.
7. Soit P=
0· · · · · · 0 1
1....
.
.0
0.......
.
..
.
.
.
.
.......0.
.
.
0· · · 0 1 0
c’est-à-dire P= (pi j )16i,j6navec
pi+1, i = 1 1 6i6n1
p1, n = 1
pi, j = 0 ailleurs
(a) Montrer que Pest inversible.
(b) Prouver que Pappartient à l’hyperplan HRr.
8. En déduire que chaque hyperplan vectoriel Hde Epossède au moins une matrice inversible.
Indication :lorsque H=HU,avec Ude rang r,on rappelle l’existence de matrices S1et S2inversibles telles
que S1.U.S2=Rr.
Partie III: Les hyperplans de Mn(R)stable par produit
Soit Hun hyperplan de Mn(R)stable par la multiplication des matrices.
On se propose de montrer que Hest une sous-algèbre
Cela revient à démontrer que InH. Raisonnons par absurde, on suppose que In6∈ H
9. (a) Montrer que Het Vect(In)sont supplémentaires dans Mn(R)
(b) Soit pla projection sur Vect(In)parallèlement à H. Montrer que pest un morphisme d’algèbres
10. Soit AMn(R)telle que A2H. Montrer que AH
11. (a) Soit i, j [[1, n]] tels que i6=j. Calculer E2
i,j puis montrer que Ei,j H
(b) En déduire que i[[1, n]], on a Ei,i H
12. Conclure
[email protected] 2 www.elamdaoui.com
Problème de mathématiques: Correction
Hyperplans de Mn(K)
Partie I: Généralités, exemples.
1. (a) En notant A= (aij )16i,j6net B= (bij )16i,j6net λK. Pour tout 16i6n, le coefficient (i, i)de λA +B
est λaii +bii. Ainsi, on a bien T r (λA +B) = λT r (A) + T r (B). Donc T r est une forme linéaire.
(b) Soit UE. L’application TUest bien définie de Eà valeurs dans R.
Soit A,BEetλR. On a
TU(λA +B) = T r (U(λA +B))
=T r (λUA +U B)
=λT r (UA) + T r (UB) = λTU(A) + TU(B)
(c) Soit UE; par définition Ker (TU) = {ME / T (U.M) = 0}=HU, donc HUest un sous-espace
vectoriel de E.
2. Soit A= (aij )16i,j6net B= (bij )16i,j6ndes éléments de E.
(a) Par définition AB = (cij )16i,j6navec cij =
n
X
k=1
aikbkj , donc
T(A . B) =
n
X
i=1
cii =
n
X
i=1
n
X
k=1
ai kbk i
(b) i. On écrit tA=a0
ij 16i,j6n, avec a0
ij =aji. D’après la question précédente
TtAB=
n
X
i=1
n
X
j=1
a0
j ibi j =
n
X
i=1
n
X
j=1
ai j bi j
ii. Par symétrie
T(BA) =
n
X
i=1
n
X
k=1
bi kak i =
n
X
i=1
n
X
k=1
ai kbk i =T(AB)
3. Soit Udans E.
(a) Si Uest la matrice nulle, alors TUest l’application nulle, par le théorème du rang dim HU= dim E=n2.
(b) Si U= (uij )16i,j6nn’est pas la matrice nulle, alors il existe (j0, i0)[[1, n]]2tel que uj0i06= 0. Le calcul de
UEi0j0donne
UEi0j0=
n
X
k=1
n
X
`=1
uk`Ek`Ei0j0=
n
X
k=1
uki0Ekj0
Donc TU(Ei0j0) = T(UEi0j0) = T n
X
k=1
uki0Ekj0!=uj0i06= 0
On tire que ImTU=Ret par le théorème du rang dim HU=n21.
4. Pour (i, j)[[1, n]]2, on note Ti j =TEj i .
(a) Soit (k, `)[[1, n]]2, on a EjiEk` =δik Ej`, donc
Tij (Ek`) = T(EjiEk`) = δikT(Ej`) = δikδj`
(b) Montrons que (Ti j )16i,j6nest une base de E.
La famille contient exactement n2éléments et dim E?=n2, donc il suffit de montrer sa liberté. Soit, alors
(αi j )16i,j6nRn2telle que
n
X
i=1
n
X
j=1
αi j Ti j = 0.
Pour (k, `)[[1, n]]2, on a
0 =
n
X
i=1
n
X
j=1
αi j Ti j (Ek`) =
n
X
i=1
n
X
j=1
αi j δikδj` =αk`
[email protected] 3 www.elamdaoui.com
Problème de mathématiques: Correction
Hyperplans de Mn(K)
5. L’application ϕde Evers Eest linéaire. En effet : Soit U, V Eet λR, alors pour tout ME, on a :
ϕ(λU +V) (M) = TλU+V(M)
=T((λU +V)M) = T(λUM +V M)
=λT (UM) + T(V M) = λTU(M) + TV(M)
= (λϕ(U) + ϕ(V)) (M)
Donc ϕ(λU +V) = λϕ(U) + ϕ(V).
D’après la question II.2) l’application ϕest injective. Vu dim E= dim E, alors ϕest un isomorphisme d’espaces
vectoriels
6. On considère un hyperplan vectoriel Hde E.
(a) dim H=n21
(b) Soit AE\H, alors HVect(A) = {0}et puisque dim H+ dim Vect(A) = dim Eon obtient E=
HVect(A).
(c) Pour xE, il existe un unique (xH, λx)H×Rtel que x=xH+λx.A. On définit ψpar ψ(x) = λx.
ψest une forme linéaire ?
Soit x, y Eet λR, alors il existe deux couples uniques (xH, yH)H2et (αx, αy)R2tels que
x=xH+αx.A et y=yH+αy.A. On écrit
λ.x +y=λ.xH+yH
| {z }
H
+ (λ.αx+αy).A
| {z }
Vect(A)
Puis ψ(λx +y) = λ.αx+αy=λ.ψ(x) + ψ(y), donc ψest linéaire
Ker (ψ)?
Soit xE, alors xKer(ψ)équivaut à αx= 0 si, et seulement, si xH. Donc Ker(ψ) = H
(d) ψest une forme linéaire, d’après la question précédente, il existe un élément UEtel que `=TU, puis
H=Kerψ=Ker (TU) = HU
Partie II: Tout hyperplan contient une matrice inversible
Pour 16r6n, on note Rr=
r
X
i=1
Ei i.
7. (a) Les vecteurs colonnes de Psont exactement les éléments de la base canonique de Mn,1(R), donc elle est de
rang n. Autrement Pest inversible.
(b) Si r=n, alors Rr= Inet TRr(P) = Tr (P) = 0
Si r= 1, alors R1=E11 et R1P=E1npuis TRr(P) = Tr (P)=0
Sinon, on a bien P=E1,n +
n1
X
i=1
Ei+1,i. Par multiplication
RrP=
r
X
j=1
Ej,j E1,n +
r
X
j=1
n1
X
i=1
Ej,j Ei+1,i
=
r
X
j=1
δj,1Ej,n +
r
X
j=1
n1
X
i=1
δj,i+1Ej,i
=E1,n +
r
X
j=1
n1
X
i=1
δj,i+1Ej,i
=E1,n +
r1
X
i=1
Ei+1,i
Donc Tr (RrP)=0
Ce qui prouve que Pappartient à l’hyperplan HRr.
[email protected] 4 www.elamdaoui.com
Problème de mathématiques: Correction
Hyperplans de Mn(K)
8. D’après ce qui précède il existe Unon nulle telle H=HU. Posons r=rg(U), il existe deux matrices S1et S2
telles que S1.U.S2=Rr.
Posons Q=S2P S1, cette matrice est inversible car elle est produit de matrices inversibles et
TU(Q) = Tr (US2P S1) = Tr (S1US2P) = Tr (RrP)=0
Donc QH.
Bilan : Tout hyperplan de Mn(R)contient au moins une matrice inversible
Partie III: Les hyperplans de Mn(R)stable par produit
9. (a) Comme Hun hyperplan de Mn(R)et In6∈ H, alors Mn(R) = HVect(In)
(b) pest une application linéaire, alors il suffit de de montrer que p(In)=Inet que si A, B Mn(R),alors
p(A×B) = p(A)×p(B).
Décomposons Aet Bselon la somme directe Mn(R) = HVect(In):
A=HA+λAIn
|{z}
=p(A)
;B=HB+λBIn
|{z}
=p(B)
alors :
A×B=HA×HB+λBHA+λAHB
| {z }
H
+λAλBIn
| {z }
Vect(In)
Puis
p(A×B) = λAλBIn=p(A)×p(B)
10. Soit AMn(R).Posons A=HA+λInavec HAHet λR;d’où :
A2=H2
A+ 2λ HA
| {z }
H
+λ2In
Si A2H, alors λ2= 0 c’est-à-dire λ= 0 et donc AH.
11. (a) On sait que Ei,j Ek,` =δj,k EI,`, donc si i6=j, alors E2
i,j = 0 Het donc fi,j Ad’après la question
précédente.
(b) Soit i∈ {1,· · · , n}.Considérons un indice j[[1, n]] \ {i};on observe que Ei,i =Ei,j ×Fj,i H.
12. Comme In=
n
X
i=1
Ei,i, Il résulte que InH, contrairement à l’hypothèse. On a donc établi par l’absurde que
tout hyperplan de Mn(R),stable par multiplication est une sous-algèbre de Mn(R)
[email protected] 5 www.elamdaoui.com
1 / 5 100%

Hyperplans de Mn(IK)

Telechargé par Achraf Bahich
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !