RESUME LE CONTE « Vers la rédaction d’un conte en classe de première différencié » Jihane Khoumsi et Anne-Laure Jamotton 2 NS FR-FLE 0 PLAN A faire en dernier 1 1. La définition de l’objet d’apprentissage : le conte Vers une définition Le mot conte est issu du mot latin compûtus qui signifie calcul. Il désigne à la fois un récit de faits imaginaires et un genre littéraire. Le conte merveilleux est un texte imaginaire, narratif mettant en scène un héros confronté à une série d'épreuves qui paraissent insurmontables mais qu'il parvient à dépasser pour trouver sa place dans le monde et atteindre ainsi la maturité. On distingue deux grands genres de contes : le conte populaire (ou oral) et le conte littéraire. Le conte populaire est souvent associé aux récits traditionnels : transmis de génération en génération, par voie oral. C'est pourquoi, il peut exister de nombreuses versions d’un même récit. Certains contes préservent une structure semblable mais avec des détails différents. En ce qui concerne le conte littéraire, on l'associe au conte moderne. Il s’agit de récits conçus pour le genre écrit et qui sont transmis par le même moyen. Il est vrai que dans la plupart des contes populaires, on ne présente pas des auteurs différents, cependant dans le cas des contes littéraires, les auteurs sont quant à eux, connus, voire même célèbres.1 D'après l'encyclopédie Larousse2 : " Le conte est une narration, généralement courte, ayant pour sujet des aventures imaginaires ou fantastiques. Le conte littéraire dérive directement du conte populaire, mais à la différence de ce dernier qui appartient à la littérature orale et reste le plus souvent anonyme, il est le fruit d'une véritable création littéraire et peut donc être facilement rattaché à un auteur, à une époque ou encore à mouvement. Parce qu'il entretient des liens étroits avec la littérature orale, parce qu'il a longtemps été considéré comme genre secondaire et peu sérieux, et enfin, parce qu'il semble parfois se confondre avec d'autres formes proches comme la nouvelle ou la fable, le conte est un genre difficile à cerner. Il a néanmoins connu une assez bonne fortune littéraire et nombreux sont les auteurs qui se sont laissés tenter par cette forme narrative. Ainsi, tout au long de l'histoire littéraire, le conte s'est développé sous des formes multiples (du conte de fées au conte fantastique en passant par le conte philosophique) et s'est répandu dans toutes les littératures. Cette diversité, si elle rend complexe toute tentative de définition du conte en tant que genre littéraire, témoigne paradoxalement de toute sa richesse." 1 KALINOWSKA I., Cours de français-Partie narrative, HEB, année 2014-2015. Le conte, [en ligne], http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/conte/36566, consulté le 06/03/2017. 2 2 Les caractéristiques du genre - Le Héros3 Les héros du conte fantastique sont des stéréotypes et tout chez eux est porteur de sens. Leur nom par exemple expose souvent leurs caractéristiques psychologiques ou physiques. De même, leur statut social. Ex : le bucheron, l’épouse, le père, le fils, la princesse, le roi. Le Petit Pousset, Blanche-neige, Cendrillon. - Le manichéisme4 Le conte fonctionne avec une forte présence de dualités : Le Bien s’oppose au Mal, le pauvre au riche, la jeunesse à la vieillesse, la laideur côtoie la beauté, etc. - La magie5 Pour qu’un conte existe, il faut nécessairement la présence d’un auxiliaire magique qui est soit un personnage, soit un objet qui fera bénéficier de sa magie au héros. Cet auxiliaire entraine l’utilisation des formules magiques et provoque obligatoirement un phénomène de transformation. - Le cadre spatio-temporel6 Le cadre spatio-temporel est indéterminé bien qu’on comprenne, d’une part, que le récit se déroule à une époque passé, d’une autre part des lieux clairement identifiés (la forêt, le château, etc.). - La leçon de vie (« morale »)7 Durant tout le récit ou en fin de celui-ci, une leçon de vie est mise en avant. Celle-ci apporte un principe moral. 3 MAES E. et LIBERT A., Didactique du FLM (écriture), Louvain-la-Neuve, Ecole Catholique du Brabant-Wallon, 2016. 4 Ibid. 5 Ibid. 6 Ibid. 7 Ibid. 3 - Le schéma actantiel Schéma actantiel8 Opposant(s) Destinateur Sujet Objet de la quête Destinataire(s) Adjuvant(s) 9 8 Kalinowska I., op. cit. MAES E., Didactique de la lecture, Louvain-la-Neuve, Louvain-la-Neuve, Ecole Catholique du Brabant-Wallon, 2016. 9 4 Le schéma quinaire10 - Le schéma quinaire du conte selon Larivaille suit la structure suivant : Schéma narratif du conte Situation initiale Provocation Action(s) Sanction Situation finale Les péripéties parfois appelées « transformation » sont souvent au nombre de trois. Le conte est un texte narratif qui peut être rimé ou non. Le narrateur externe ne s’efface pas du récit. Etape Explication Situation initiale Le personnage vit une situation normale où tout est en équilibre. Cette étape décrit les personnages, le lieu et l'époque. Provocation Un événement ou un personnage vient perturber la situation d’équilibre. La provocation va créer la mission du héros. Action(s) Ce sont toutes les péripéties, les aventures qui arrivent au personnage et qui lui permettent d'atteindre sa mission. C'est la plus longue partie du récit. Sanction C'est le moment où le personnage réussit ou échoue sa mission. Cette étape met fin aux péripéties. Situation finale C'est le moment où l’équilibre est rétabli. Le personnage a retrouvé sa situation de départ. 10 MAES E., op. cit. 5 - Les temps du récit D'après la Grammaire pédagogique du français d'aujourd'hui, l'indicatif est le seul mode temporel car c'est le seul qui permette de situer un événement dans l'une des trois époques du temps chronologique : le passé, le présent et l'avenir. Le conte est écrit aux temps du passés, c’est pourquoi nous présenterons l’imparfait et le passé simple. L'imparfait11 L'imparfait présente un événement en cours dans le passé avec une partie déjà réalisée et une partie encore à réaliser. Il donne ainsi une impression de continuité, même si la durée de l'événement peut, dans les faits, avoir été brève. Exemple : " A minuit, la bombe explosait." L'imparfait d'habitude marque un fait qui s'est répété dans le passé. Exemple : "Dans sa jeunesse, mon frère jouait au basket-ball trois fois par semaine." Dans un récit, il sert à présenter le cadre dans lequel l'histoire se déroule : en décrivant un lieu ou un personnage, en évoquant une situation dans laquelle prend place l'intrigue présentée au passé composé ou au passé simple ou en commentant les idées, les comportements des personnages. Sur le plan modal, il présente un fait comme hypothétique. "Le verbe varie également selon l'aspect. Ce dernier exprime la vision de l'énonciateur (le procès vu dans son développement). On peut distinguer l'aspect accompli et non accompli. L'aspect accompli signifie que le procès est achevé (ex : J'ai écrit un roman). L'aspect non accompli indique que le procès est considéré dans les étapes de son déroulement (ex: Je me rendais au supermarché). L'opposition de l'accompli ou non accompli se manifeste par l'opposition des formes composées aux formes simples. On distingue aussi l'aspect borné ou non borné. L'aspect borné signifie que les limites temporelles du procès (le début et/ou la fin) sont envisagées (vues de l'extérieur). Exemple : Pendant qu'il mangeait, David entendit un 11 CHARTRAND S.-G., Grammaire pédagogique du français d'aujourd'hui, Montréal, Graficor, 1999, pp.207-209. 6 bruit. L'aspect non borné signifie que les limites temporelles ne sont pas envisagées : le procès est saisi à un moment de son déroulement (de l'extérieur). Exemple : Il dormait quand je suis arrivé."12 Le passés simple13 Ce temps est pratiquement disparu de la langue orale. On ne le retrouve plus qu'à l'écrit dans des textes littéraires et historiques. Il est surtout utilisé à la 1ère et 3ème personne du singulier. Le passé simple situe un événement dans le passé en évoquant globalement son déroulement du début jusqu'à la fin. Il exprime donc une action bornée et interrompt le procès en cours de développement. Dans un récit il marque la succession des événements survenant au fil de l'histoire. Les organisateurs textuels14 - Selon la Grammaire pédagogique du français d'aujourd'hui, l'organisateur textuel est une phrase, un groupe ou un mot qui sert à marquer une transition entre certaines parties d'un texte, tout en indiquant la valeur de cette transition. Le tableau ci-dessous regroupe les organisateurs textuels selon leur valeur. Valeurs Exemple Le lieu En haut, en baas, à côté, plus loin, au sommet, au loin, tout près, etc. La temps En 1974, il y a une décennie, au début, ensuite, puis, les années passèrent, etc. L’addition De plus, aussi, également, en outre, qui plus est, etc. La succession, l’ordre, l’organisation D’entrée de jeu, d’une part… d’autre part, enfin, finalement, en définitive, etc. 12 FERREIRA S. et HAUZEUR G., Didactique du français . Didactique de la lecture-écriture : savoirs langagiers Fiches-outils, 2015-2016, s.l, pp.85-86. 13 FERREIRA S. et HAUZEUR G., op. cit. p. 87. 14 CHARTRAND S.-G., Grammaire pédagogique du français d'aujourd'hui, Graficor, Montréal, 1999, p. 53. 7 L’explication Ainsi, c’est pourquoi, autrement dit, on comprend que, la raison en est simple, en effet, de ce fait, en réalité, par exemple, dans un autre ordre d’idée, etc. L’argumentation Il est évident que, à l’inverse, en revanche, il faut convenir que…, cependant, par contre, au contraire, par ailleurs, quoique, etc. La conclusion, le résumé En résumé, bref, en somme, en un mot, en définitive, en fin de compte, pour tout dire, enfin, finalement, voilà pourquoi, etc. 2. Les enjeux du conte Le conte est un récit comprenant de l’implicite. En effet, ce genre littéraire semble parfois une histoire enfantine bien que l’on y retrouve bien souvent un double message implicite ou explicite qui apparaît en fin de texte avec la morale. Etudier ce récit permet donc de comprendre un double langage et de comprendre un message implicite. A l’heure d’aujourd’hui, nous sommes noyés dans un flux d’informations ce qui nous endort notre discernement (ex : la publicité). Afin d’être plus critique, il est important de repérer rapidement l’implicite. cfr. pédagogie première année tableau (Beumier) 3. Les intentions pédagogiques "Au terme de la séquence, les élèves seront capables d(e) ..." - dégager les caractéristiques du conte utiliser le schéma narratif et actanciel utiliser l'imparfait et le passé simple écrire la fin d’un conte 8 4. Le lien avec le programme15 Fiche 1 : LIRE des textes littéraires pour se construire, découvrir le monde et partager sa lecture. Elaborer des significations en reliant des indices et en mobilisant : I. Des processus de lecture : - Prédiction : hypothèse sur le genre de texte et sur la suite du texte Justification : lorsque les élèves doivent terminer un conte (tâche finale), ils doivent nécessairement formuler des hypothèses sur la suite du texte, c’est pourquoi nous avons mobilisé cette partie du programme. - Inférence : déduction de l’implicite et des non-dits Justification : comme nous l’avons abordé plus haut dans Les enjeux du conte, il est important de déceler le double message en présence dans un conte. Il faut donc produire un travail réflexif de déduction. - Construction du sens global : sélection des informations essentielles, mise en relation et intégration en unités de sens de plus en plus larges, mémorisation. Justification : ce point du programme rejoint le point précédent en ce sens qu’il faut une bonne compréhension globale du conte pour pouvoir étudier le message implicite qu’il contient. II. - Des connaissances : Relatives aux récits : découpage en chapitres, marques du dialogue, structure générale (schéma narratif), personnage, narrateur, marques et traitement de l’espace et du temps (ellipse, flashback), utilisation des temps du récit. Justification : ce point du programme est important dans le cadre de l’étude du conte puisque nous analysons dans notre parcours : le schéma narratif (schéma quinaire de Larivaille), le schéma actantiel, les temps de la narration, le lieu et l’époque du récit, etc. AL CHARIF Ch. e.a., Programme français 1er degré d’Observation 1ère A-2ème Commune, Burxelles, FEFEC, 2005. 15 9 Fiche 4 : ECRIRE des textes littéraires pour se dire, imaginer et créer Poursuivre un texte ou écrire dans ses blancs - Poursuivre un texte interrompu ; compléter une ellipse, ce qui précède le début, ce qui suit la fin du texte ; décrire un élément simplement esquissé ; écrire des dialogues ou textes fictifs (correspondance, journal intime…) de personnages… Justification : ce point du récit correspond à la tâche finale de notre parcours. En effet, nous demandons aux élèves d’écrire la fin d’un conte en respectant les caractéristiques du genre étudiées lors du parcours. Fiche 5 : Interroger la langue pour mieux la maîtriser Rédiger les savoirs : I. Utiliser le lexique et la syntaxe du langage abstrait : - Mots exprimant des liens logiques et temporels, des transformations pour expliquer. Justification : dans notre parcours, une séquence est consacrée aux connecteurs logiques. Il est important de présenter cette matière aux élèves lorsque nous travaillons l’écrit avec eux car ceux-ci leur permettent d’organiser leur production. - Adjectifs, compléments du nom et relatives pour caractériser Justification : dans le cadre d’un parcours sur le conte, une séquence est consacrée aux personnages du récit. La description étant une part importante du conte, nous devons étudier différents types d’adjectifs descriptifs et tous autres procédés permettant la description. II. - Réviser le texte Opérer des relectures du texte et apporter les modifications nécessaires. Justification : nous avons construit notre séquence de manière à ce que les élèves produisent un premier jet en début de séquence et corrigent celui-ci en fin de séquence. Ce choix méthodologique permet à l’élève d’une part, de se voir évoluer entre le début et la fin de la séquence et d’autre part, de se sentir capable d’apprendre puisqu’il se corrige en autonomie. - Assurer la correction orthographique 10 Justification : lors de la production finale, nous proposons aux élèves une grille d’auto-évaluation dans laquelle une partie des points est consacré à l’orthographe. Dans toute production écrite, l’orthographe est présente. Il est donc important de conscientiser les élèves à ce problème mais surtout de leur suggérer des outils permettant de se corriger en autonomie (ex : Bescherelle, dictionnaire, bled d’orthographe, etc.) 5. Le public visé Nous avons choisi de travailler le conte avec des élèves de première secondaire. D'une part, l'universalité du conte peut faciliter la transition, parfois difficile, du primaire vers le secondaire ; il présente l'avantage d'être un repère générique connu de tous. D'autre part, il suggère et stimule l'imagination, ce qui peut éveiller la motivation au sein des élèves tout juste sorti de l'école primaire. Enfin, puisque ces jeunes élèves sont en pleine construction de leur personnalité, le conte les aidera, de manière symbolique, à atteindre la maturité. 6. Le tableau récapitulatif du parcours Ce parcours sur le conte est construit sur base sur le modèle dit « classique » par opposition au parcours en « étoile ». Il commence donc par une prise des représentations des élèves à propos du conte. Ensuite, diverses activités sont proposées amenant des savoirs et savoir-faire qui seront utiles à l’élèves lors de la tâche finale. 16 Représentations Activité 1 Activité 2 Activité 3[…] Production finale complexe E. MAES, Elaboration de parcours intégrés d’apprentissage, Louvain-la-Neuve, Ecole Catholique du Brabant-Wallon, mai 2017. 16 11 Description du parcours sur le conte avec de première différenciée Première séquence Nom de la séquence : Je rédige un premier jet Phase d’accroche : les élèves doivent associer des extraits de contes à des images et trouver les titres. Prise des représentations : construction d’une carte mentale sur le contre. Premier jet : les élèves rédigent la « fin »17 d'un conte. Deuxième séquence Nom de la séquence : J’analyse les caractéristiques d’un conte Observation : les élèves écoutent un premier conte (« Les trois petits cochons ») et réalisent avec le professeur le schéma actanciel et le schéma narratif afin de comprendre l'histoire. Puis, les élèves répondront à des questions afin de dégager les caractéristiques du conte. Le même exercice se fera avec un deuxième conte dans le but d'établir des similitudes. Conceptualisation : compléter la synthèse des caractéristiques du conte. Réinvestissement : le professeur laissera un temps d'évocation puis proposera un petit "Vrai ou Faux" oral pour vérifier leurs connaissances à propos des caractéristiques du conte. Réinvestissement : retrouver parmi différents genres de texte celui du conte et justifier. Troisième séquence Nom de la séquence : J’analyse la structure d’un conte Conceptualisation : compléter le schéma actanciel. Conceptualisation : compléter le schéma narratif. (Réinvestissement : parmi trois schémas actanciels, choisir le plus adéquat par rapport à l'histoire : exercice supplémentaire). Réinvestissement : identifier les étapes du schéma narratif. Tâche intermédiaire : réécriture partielle (repérer les deux étapes qui manquent dans le conte "La petite vache Bukolla " et vérifier que ces deux étapes apparaissent distinctement dans le premier jet : le professeur demande aux élèves d'entourer le dénouement et la situation finale dans leur copie). Observation : remettre un conte dans l'ordre, par groupe. Conceptualisation : identifier les organisateurs textuels qui introduisent les différentes étapes du schéma narratif. Observation : identifier dans différents extraits les organisateurs textuels. Conceptualisation : compléter la grille des organisateurs textuels. Réinvestissement : compléter des extraits à l'aide d'organisateurs textuels. Tâche intermédiaire : réécriture partielle (utiliser des organisateurs pour distinguer les étapes). Nom de la séquence : J’utilise les temps narratifs adéquats Quatrième séquence 17 « La fin » d’un conte signifie dans le cas présent le dénouement et situation finale. 12 Observation : conjuguer de manière intuitive les verbes d'un texte lacunaire puis comparer avec le texte original puis classer les verbes. Conceptualisation : synthèse de la valeur de l'imparfait et du passé simple. Réinvestissement oral : le professeur lit une phrase et les élèves choisissent entre l'imparfait et le passé simple. Conceptualisation : synthèse de la formation de l'imparfait et du passé simple. Réinvestissement oral : tirer au sort un verbe, le conjuguer et le mettre dans une phrase inventée. Réinvestissement : conjuguer les verbes de différents extraits avec les temps adéquats. Tâche intermédiaire : réécriture partielle (les élèves souligneront les verbes et vérifieront qu'ils sont conjugués aux temps adéquats). Nom de la séquence : J’apprends à décrire mon personnage Cinquième séquence Observation : identifier dans différents extraits les types de caractérisation (caractéristiques physiques et morales) et les moyens qui permettent de caractériser un personnage (ici, les adjectifs et les phrases descriptives). Conceptualisation : compléter la synthèse des moyens permettant de caractériser. Observation : exercices de synonymie et d'antonymie (adjectifs). Réinvestissement : par deux, les élèves vont décrire des images de personnages de conte (ogre, ...) Tâche intermédiaire : réécriture partielle (développer les caractéristiques physiques et morales du personnage du conte "La petite vache Bukolla " à l'aide d'un plan). Nom de la séquence : J’évolue et j’analyse ma production initiale Sixième séquence Réécriture du premier jet à l'aide d'une grille d'autoévaluation réalisée tout au long de la séquence. 13 7. La présentation tabulaire du parcours avec les différents P-A-R Coller ici scénario avec justifications 14 8. La tâche initiale Il était une fois… Objectif : à la fin de la séquence, l’élève sera capable d’écrire la fin d’un conte. Consignes : À toi ! Tu es invité à participer à un concours d'écriture ! Le challenge : tu dois écrire la fin de ce conte. - La fin de ton conte comportera environs 350 mots. - Rédige d’abord ton texte au brouillon. - Veille à respecter les caractéristiques du genre étudiée tout au long de la séquence. - Utilise ton Bescherelle et ton dictionnaire. - Pour t'aider à réaliser cette tâche, n’oublie pas de compléter la grille d'autoévaluation que nous avons concoctée ensemble. Bon travail ! La petite vache Bukolla18 Dans une chaumière au bord de la mer vivaient un vieil homme et une vieille femme. Ils avaient un fils, Jon, qui passait son temps allongé. Il disait qu’il apprenait le langage des animaux. Un jour, ses parents lui demandèrent d’emmener paître leur petite vache Bukolla dans le pré. - Comme ça, tu pourras parler avec elle. Jon emmena la petite vache et revint peu après en courant. - Bukolla a disparu ! cria-t-il. Le vieux père demanda à son fils de partir à sa recherche. - Et ne reviens pas à la maison avant de l’avoir retrouvée ! lui dit-il. Jon marcha longtemps à travers monts et vallées. Quand il fut trop fatigué, il s’assit et appela sa vache. Au loin, un faible meuglement lui répondit. Il reprit sa route et traversa des ruisseaux et des rivières, escalada une montagne et s’arrêta près d’une grotte. - Bukolla ! appela-t-il. Bukolla ! Un meuglement lui répondit à l’intérieur de la grotte. Il se précipita et vit la petite vache attachée à une chaine. - Jon, détache-moi vite ! Ici, c’est la demeure d’une géante. Elle va revenir et nous tuer ! Ils coururent à toutes jambes, mais, bientôt, ils entendirent derrière eux un halètement rauque. 18 BLAVIER V., De cap en cap 2, Ed. Van In, Bruxelles, 1998. 15 - Arrache un poil de ma queue et pose-le par terre, cria Bukolla à Jon. Jon s’exécuta, et une large rivière s’interposa entre eux et la géante. Aussitôt, celle-ci siffla entre ses doigts et un énorme taureau apparut. Jon et Bukolla se remirent à courir, mais la géante réussit à les rattraper. - Arrache un poil à mon dos et pose-le par terre, s’écria Bukolla. Jon obéit, et aussitôt, un grand feu jaillit, brûlant la géante au visage. - Vous me le paierez cher ! hurla-t-elle. Elle siffla deux fois entre ses doigts, et le taureau, qui avait bu toute la rivière, recracha l’eau sur le feu et l’éteignit. Les deux fugitifs arrivaient au bord de la mer, il y avait là une vieille barque délabrée et une autre toute neuve. Jon s’apprêtait à monter dans le bateau tout neuf, mais la petite vache lui dit de prendre l’autre. Jon monta avec la petite vache et se mit à ramer. A chaque coup de rame, la barque s’éloignait rapidement du rivage. ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... 16 ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... 17 9. Le retour sur la production initiale Afin d’aider les élèves à corriger leurs productions initiales, nous souhaitons créer avec eux une grille d’auto-évaluation pendant la séquence. Le document aidant les élèves à corriger leur premier jet sera divisé en deux parties. D’une part, la grille d’évaluation construite en classe qui sera utilisée par le professeur suite au premier jet, puis, utilisée comme grille d’auto-évaluation lors de la réécriture, d’autre part, une explication des erreurs les plus fréquentes de la classe. I. Critères utilisés lors de l’évaluation Grille d’évaluation Mon texte comprend Un dénouement et une situation finale ☺ Des organisateurs textuels ☺ Les caractéristiques d’un conte (univers merveilleux) ☺ Une situation finale cohérente avec le début du conte ☺ De faute d’orthographe ☺ De répétition ☺ D’erreur d’utilisation de la ponctuation ☺ D’erreur dans la syntaxe (construction des phrases) ☺ Ecrire clairement ☺ Diviser mon texte en paragraphe de manière pertinente ☺ Ecrire aux temps du récit (passé simple et imparfait) ☺ Mon texte ne comprend pas Je fais attention à II. Code utilisé pour la correction Symbole Deux cercles liés par une flèche Vagues en dessous d’un mot Ligne en-dessous d’un mot Double ligne en dessous d’un mot Un cercle Signification Répétition Erreur liée au registre de langue Faute d’orthographe d’usage Faute d’orthographe liée à un accord Erreur de ponctuation 18 10. La tâche finale : J'évalue et j'améliore ma production initiale Il était une fois… Objectif : à la fin de la séquence, l’élève sera capable d’écrire la fin d’un conte. Consignes : après avoir étudié le conte, réécris la fin de ton premier conte « La petite vache Bukolla ». Pour ce faire, utilises ton cours et la feuille « retour sur la production initiale ». Les cinq meilleurs contes de la classe seront envoyées au concours de conte. - La fin de ton conte comportera environs 350 mots. - Rédige d’abord ton texte au brouillon. - Veille à respecter les caractéristiques du genre étudiée tout au long de la séquence. - Utilise ton Bescherelle et ton dictionnaire. - Pour t'aider à réaliser cette tâche, n’oublie pas de compléter la grille d'autoévaluation que nous avons concoctée ensemble. Bon travail ! La petite vache Bukolla Dans une chaumière au bord de la mer vivaient un vieil homme et une vieille femme. Ils avaient un fils, Jon, qui passait son temps allongé. Il disait qu’il apprenait le langage des animaux. Un jour, ses parents lui demandèrent d’emmener paître leur petite vache Bukolla dans le pré. - Comme ça, tu pourras parler avec elle. Jon emmena la petite vache et revint peu après en courant. - Bukolla a disparu ! cria-t-il. Le vieux père demanda à son fils de partir à sa recherche. - Et ne reviens pas à la maison avant de l’avoir retrouvée ! lui dit-il. Jon marcha longtemps à travers monts et vallées. Quand il fut trop fatigué, il s’assit et appela sa vache. Au loin, un faible meuglement lui répondit. Il reprit sa route et traversa des ruisseaux et des rivières, escalada une montagne et s’arrêta près d’une grotte. - Bukolla ! appela-t-il. Bukolla ! Un meuglement lui répondit à l’intérieur de la grotte. Il se précipita et vit la petite vache attachée à une chaine. 19 - Jon, détache-moi vite ! Ici, c’est la demeure d’une géante. Elle va revenir et nous tuer ! Ils coururent à toutes jambes, mais, bientôt, ils entendirent derrière eux un halètement rauque. - Arrache un poil de ma queue et pose-le par terre, cria Bukolla à Jon. Jon s’exécuta, et une large rivière s’interposa entre eux et la géante. Aussitôt, celle-ci siffla entre ses doigts et un énorme taureau apparut. Jon et Bukolla se remirent à courir, mais la géante réussit à les rattraper. - Arrache un poil à mon dos et pose-le par terre, s’écria Bukolla. Jon obéit, et aussitôt, un grand feu jaillit, brûlant la géante au visage. - Vous me le paierez cher ! hurla-t-elle. Elle siffla deux fois entre ses doigts, et le taureau, qui avait bu toute la rivière, recracha l’eau sur le feu et l’éteignit. Les deux fugitifs arrivaient au bord de la mer, il y avait là une vieille barque délabrée et une autre toute neuve. Jon s’apprêtait à monter dans le bateau tout neuf, mais la petite vache lui dit de prendre l’autre. Jon monta avec la petite vache et se mit à ramer. A chaque coup de rame, la barque s’éloignait rapidement du rivage. ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... 20 ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... ……………………………………………………………………………………………........... 21 11. Bibliographie Bibliographie ✓ AL CHARIF Ch. e.a., Programme français 1er degré d’Observation 1ère A-2ème Commune, Burxelles, FEFEC, 2005. ✓ BLAVIER V., De cap en cap 2, Ed. Van In , Bruxelles, 1998. ✓ CHARTRAND S.-G., Grammaire pédagogique du français d'aujourd'hui, Montréal, Graficor, 1999, pp.207-209. ✓ FERREIRA S. et HAUZEUR G., Didactique du français . Didactique de la lectureécriture : savoirs langagiers Fiches-outils, 2015-2016, s.l, pp.85-87. ✓ KALINOWSKA I., Cours de français-Partie narrative, HEB, année 2014-2015. ✓ MAES E., Elaboration de parcours intégrés d’apprentissage, Louvain-la-Neuve, Ecole Catholique du Brabant-Wallon, mai 2017. ✓ MAES E., Didactique du FLM (écriture), Louvain-la-Neuve, Ecole Catholique du Brabant-Wallon, 2016. ✓ MAES E., Didactique de la lecture, Louvain-la-Neuve, Louvain-la-Neuve, Ecole Catholique du Brabant-Wallon, 2016. Sitographie ✓ Le conte, [en ligne], http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/conte/36566, consulté le 06/03/2017. 22 12. Annexes Annexe n°1 : séquence 2 : synthèse sur les caractéristiques du conte Ce que je retiens ! Les caractéristiques du conte C'est un récit court qui raconte une histoire fictive (= qui n’est pas réelle, qui n’existe que dans l’imagination). On lit un conte pour prendre du plaisir. Il est caractérisé par son univers merveilleux (il y a des évènements surnaturels, certains personnages qui n'appartiennent pas à la réalité, Exemple : ogres, bottes des 7 lieues, animaux qui parlent). Les personnages sont peu définis. On les caractérise par leurs traits essentiels : courageux, méchants, beaux, généreux, naïfs, etc. Les lieux et le temps sont très peu précisés. On situe l’histoire à une époque et dans un endroit lointain et quelconque. Un conte commence généralement par une formule d’ouverture (« Il était une fois ») En général, le conte a une fin heureuse : les bons sont récompensés et les mauvais sont punis. De plus, le conte contient souvent une morale 23 Annexe n°2 : séquence 3 : synthèse sur le schéma actanciel et le schéma quinaire Pour comprendre les différents rôles des personnages d’une histoire, on utilise le schéma actanciel. Complète le schéma actanciel du conte des Trois petits cochons à l’aide des phrases cidessous : - Les personnages ou les éléments qui empêchent le héros d'accomplir sa mission = les opposants - La personne qui montre au héros sa mission - La personne à qui profite la mission - Le personnage principal - Les personnages ou les éléments qui aident le héros= les adjuvants - La mission du héros Opposant(s) Destinateur Sujet Objet de la quête Destinataire Adjuvant(s) 24 Pour comprendre l’évolution d’une histoire, on utilise un schéma quinaire. « Quinaire » signifie qu’il contient cinq étapes. Etape Situation initiale Explication Le personnage vit une situation normale où tout est en équilibre. Cette étape décrit les personnages, le lieu et l'époque. L’élément perturbateur Un événement ou un personnage vient perturber la situation d’équilibre. La provocation va créer la mission du héros. Les péripéties Ce sont toutes les péripéties, les aventures qui arrivent au personnage et qui lui permettent d'atteindre sa mission. C'est la plus longue partie du récit. Le dénouement C'est le moment où le personnage réussit ou échoue sa mission. Cette étape met fin aux péripéties. Situation finale C'est le moment où l’équilibre est rétabli. Le personnage a retrouvé sa situation de départ. 25 Annexe n°3 : séquence 3 : synthèse sur les organisateurs textuels Les organisateurs textuels sont des mots ou des groupes de mots qui servent à faire le lien entre les grandes parties du texte. Ils aident le lecteur à voir l'évolution de l'histoire. - La situation L’élément initiale perturbateur La situation finale Les péripéties Le dénouement Il était une - Un jour - Aussitôt - Enfin - Depuis ce jour fois - Un beau matin - Immédiatement - Finalement - Depuis lors Il y a - Soudainement - D’abord - Pour finir - Désormais longtemps - Tout à coup - Ensuite - Alors - Depuis ce - En fin de - Autrefois - Par la suite - Jadis - Peu après compte moment - C’est ainsi que 26 Annexe n°4 : séquence 4 : synthèse sur les temps du récit L'imparfait et le passé simple sont utilisés pour raconter des récits du passé. L'imparfait est utilisé pour présenter la cadre dans lequel les événements se déroulent. On l'utilise pour décrire les lieux, les personnages, etc. (on ne connait ni le début ni la fin de cette action). Il permet aussi de raconter des événements du passé qui se répètent. Exemple : .................................................................................................................... (Selon les réponses données par les élèves) Le passé simple interrompt l'équilibre de la situation initiale et est utilisé pour raconter les événements principaux (l'action a une durée limitée que l'on peut situer sur une ligne du temps). Exemple : ....................................................................................................................... Comment construire les temps du passé ? Faire synthèse 27 Annexe n°5 : séquence 5 : comment décrire un personnage ? Les personnages des contes sont peu/ beaucoup décrits par l'auteur. Ils n'ont pas d'identité précise (nom, prénom, âge). Ils sont désignés par quelques caractéristiques physiques et morales. Pour donner des caractéristiques on peut utiliser des adjectifs et des phrases descriptives. Quelques caractéristiques physiques à utiliser pour décrire ton personnage 28 Annexe n°6 : grille d’évaluation construite avec les élèves Critères Indicateurs Respect de l’intention de communication : - Écrire pour divertir - Respect des caractéristiques du genre : - Respect des caractéristiques du genre du conte Respect du canal de communication : - Cohérence textuelle - - - - Respect des normes - - Points Cohérence sémantique avec le début de l’histoire (situation initiale, élément déclencheur et péripéties) Équilibre du récit : dénouement et situation finales suffisamment détaillés Cohérence et respect du schéma narratif Utilisation (valeur) adéquate des temps narratifs (imparfait et passé simple) Usage correct des organisateurs textuels pour chaque étape du schéma narratif (en l’occurrence : dénouement et situation finale) Usage correct des anaphores (le lecteur comprend les reprises disséminées dans le texte) Mots correctement orthographiés (dont la formation des formes verbales des temps narratifs) Usage correct de la syntaxe Usage correct de la ponctuation A revoir en fct de ma grille d’éval du stage 2.2. 29