LA PALYNOLOGIE
Comment à partir de l’étude des pollens, peut-on reconstituer des climats passés ?
I. Un peu d’histoire
La palynologie (du grec palunein « saupoudrer » et logos « discours ») est la discipline qui
s'intéresse à l'étude des grains de pollen, des spores, des kystes de dinoflagellés et des autres
éléments organiques microscopiques regroupés sous le terme de palynomorphes non-polliniques.
Ce terme, introduit en 1944 par Hyde et Williams, a souvent été restreint à l'étude des grains de
pollen et des spores. Par la suite, le champ d'investigation de la palynologie s'est étendu à
d'autres éléments fossilisés constitués d'une paroi organique et qui résistent aux processus
d'extraction (milieu acide...).Ces microfossiles à parois organiques, également appelés
palynomorphes, peuvent être d'origine continentale, comme les cryptospores, les spores, les
grains de pollen, les algues d'eau douce mais aussi d'origine marine comme les acritarches, les
chitinozoaires, les dinoflagellés, les scolécodontes, etc.
Le pollen est le gamétophyte mâle (cellule reproductrice) des végétaux supérieurs Gymnospermes
(plantes à ovules et graines nus) et Angiospermes (plantes à fleurs dont les graines sont enfermées
dans les fruits). Les grains de pollen proviennent des étamines (anthères) des plantes à fleurs et sont
produits en grande abondance par les plantes. La pollinisation se produit lorsque le pollen est
transféré des anthères vers le pistil afin de féconder la fleur. Une fleur n’accepte pas, en général, les
pollens des autres espèces, ni les siens.
Lors de la pollinisation, pollens et spores sont transportés par le vent qui peut les disperser sur des
milliers de kilomètres, les animaux (insectes, mammifères...) et l’eau (ruissellement...).
Comme les grains de pollen et spores sont produits abondamment par les plantes, seule une petite
fraction d’entre eux remplit sa fonction de reproduction. La grande majorité restante, appelée pluie
pollinique, est bien mélangée par les différents vecteurs de propagation avant de tomber au sol. Les
grains de pollen sont alors rapidement incorporés au sol. Le contenu biologique vivant des grains de
pollen est détruit dans ce processus mais ces pollens minuscules (de 5 à 200 microns) sont protégés
par une enveloppe externe que seul l’oxygène parvient à attaquer. À l’abri de l’air, dans un milieu
acide et humide (tourbière, marécage, lac...), le pollen peut se fossiliser et se conserver des
centaines de milliers d’années.
Les applications de la palynologie sont nombreuses mais nous parlerons seulement de la
paléopalynologie.
La paléopalynologie est l'étude des pollens fossiles : elle permet de donner des informations sur le
climat, la végétation et le paysage au cours de l'ère quaternaire (ère géologique la plus récente
(environ un million d'années où est apparu l'homme).
II. Méthodes de prélèvement
Les prélèvements se font par carottage, en milieu humide, ou sur coupe, sur la paroi d’une tranchée
archéologique. Le palynologue réalise un échantillonnage selon un « maillage » (épaisseur) variable
et en tenant compte de la nature des sédiments.