Séquence 1 Les Européens dans le peuplement de la Terre Sommaire 1. Les populations de l’Europe, de l’Antiquité au XIXe siècle 2. L’émigration d’Européens vers d’autres continents au XIXe siècle Séquence 1 – HG20 1 © Cned – Académie en ligne 1 Les populations de l’Europe de l’Antiquité au XIXe siècle l’Union européenne compte environ 500 millions d’habitants et si l’on prend toute l’Europe la population est d’environ 750 millions. Cela représente respectivement 8% et 12% de la population mondiale. En était-il de même auparavant ? Ce chapitre introductif propose d’étudier sommairement les populations de l’Europe sur un temps long de l’histoire : de l’Antiquité (soit plusieurs ssiècles avant notre ère) jusqu’au Problématique XIXe siècle. Il faut analyser le sujet en X prenant en compte la part des populap Deux questions majeures : tiions européennes dans la croissance Quelle est l’évolution de la populade la population mondiale et leur d tion européenne ? in nfluence sur le peuplement de la Terre. Introduction Quelles sont les grandes phases des migrations depuis l’Antiquité ? Plan : traitement de la problématique Notions clés Repères A. Évolution des populations de l’Europe 1. Répartition de la population mondiale au cours des siècles Foyer de peuplement Analyse des cartes 2. Population européenne et mondiale : évolution Permanence et rupture Analyse de courbe Analyse de texte B. Un facteur explicatif : la transition démographique Transition démographique Prise d’informations sur une vidéo C. Les migrations de population Migrations humaines, grandes phases Analyse de carte Approfondissement du travail par choix de sites Internet A Évolution des populations de l’Europe depuis l’Antiquité 1. Répartition de la population mondiale au cours des siècles Séquence 1 – HG20 3 © Cned – Académie en ligne Document 1 Cartes sur le peuplement de la Terre sur deux millénaires Début de l'ère chrétienne 1500 1600 1800 (1 point = 1 million d'habitants) 4 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne Une permanence du peuplement : On remarque que l’Asie de l’Est et du Sud-Est, l’Europe de l’Ouest, ainsi que la région du « croissant fertile » sont des zones où les densités ont toujours été très élevées et en constante augmentation. Le continent américain ainsi que l’Australie restent à peu près vides et l’Afrique voit sa population baisser du fait de la pratique de l’esclavage. Questions � Quels sont les grands foyers de peuplement sur les 4 cartes ? � Qu’en déduisez-vous ? Réponses � La répartition de la population mondiale est très inégale. On remarque trois foyers majeurs de peuplement dès l’Antiquité : • Le foyer chinois • Le foyer indien • Le foyer européen centré sur la Méditerranée et l’Europe occidentale Les foyers secondaires se localisent au Proche-Orient, un peu en Afrique et sur les côtes américaines. Les cartes de 1500, 1600 et 1800 amplifient le constat de la première carte avec un renforcement des 3 foyers principaux et une population plus nombreuse dans quelques foyers secondaires comme en Afrique, notamment sur le golfe de Guinée. � La permanence du peuplement sur Terre est frappante durant tous ces siècles. Plus de la moitié de la population mondiale se concentre sur ces trois foyers majeurs depuis l’Antiquité. Sans entrer dans les détails, ces espaces peuplés ont connu à la fois de grandes constructions politiques et des techniques agricoles intensives favorisant des populations nombreuses. Pour l’Europe, on peut dire que ce continent a profité d’atouts naturels favorables à un peuplement : • Situation à l’extrémité occidentale de l’Eurasie (terminus des migrations) • Climat tempéré, vastes plaines • Côtes découpées favorables au cabotage1 des navires et aux échanges 2. Population européenne et mondiale : évolution Document 2 Régions/dates Population mondiale par grandes régions de -400 à 1900 (en millions d’habitants) -400 J-C 500 1000 1300 1400 1500 1700 1800 1900 Chine avec Corée 19 70 32 56 83 70 84 150 330 415 Inde 30 46 33 40 100 74 95 175 190 290 Sud-Ouest asiatique 42 47 45 33 21 19 23 30 28 38 Japon 0.1 0.3 2 7 7 8 8 28 30 44 Reste de l’Asie 3 5 8 19 29 29 33 53 68 115 Europe avec Russie 32 43 41 43 86 65 84 125 195 422 Afrique du Nord 10 13 12 10 9 8 8 9 9 23 Reste de l’Afrique 7 12 20 30 60 60 78 97 92 95 Amérique du Nord 1 2 2 2 3 3 3 2 5 90 Amérique centrale et du Sud 7 10 13 16 29 36 39 10 19 75 Océanie 1 1 1 1 2 2 3 3 2 6 152 250 205 257 429 374 458 682 968 Total mondial 1613 1. Cabotage : c’est un genre de navigation maritime qui consiste à se déplacer de part en part le long des côtes. Séquence 1 – HG20 5 © Cned – Académie en ligne Questions � À l’échelle mondiale quel constat pouvez-vous faire sur l’évolution de la population mondiale ? � Donnez des exemples de zones géographiques qui ont connu des pertes de population entre deux dates. Pour l’Europe, recherchez les dates les plus significatives. Réponses � On peut voir que la population mondiale a connu une croissance très modeste jusqu’au XVIe siècle. Après cette date, la croissance s’accélère un peu mais c’est entre les estimations de 1700 et celles de 1800 qu’elle a augmenté le plus rapidement (30%) et surtout entre 1800 et 1900 (40%), autrement dit en l’espace de 200 ans. Il faudra chercher des explications à cette augmentation. � Si l’on examine le total mondial, deux périodes montrent un recul de la population mondiale : • An 1 : 250 millions, an 500 : 257 millions • 1300 : 429 millions, 1400 : 374 millions • pour les régions, la Chine passe de 70 millions en l’an 1 à 32 millions en 500. On peut faire le même constat pour d’autres ensembles régionaux mais à des dates décalées comme le reste de l’Afrique : 97 millions en 1700 et 92 millions en 1800, ou l’Amérique centrale et du Sud : 39 millions en 1500 et 10 millions en 1700 • Pour l’Europe c’est le XIVe siècle qui est la période la plus marquante avec une baisse de plus de 20 millions d’habitants 쎱 Document 3 Pourquoi ces fluctuations ? Les fluctuations de population dans le passé : l’exemple de la Chine En considérant les grands ensembles dont l’évolution est la mieux connue depuis l’Antiquité, comme la Chine, l’Europe, le Proche-Orient ou le Japon (qui regroupent plus de la moitié de l’humanité), on observe que ces populations ont connu de très grandes fluctuations. La Chine est l’exemple le mieux connu, grâce à un remarquable ensemble de recensements qui débute avec notre ère. Ils montrent une alternance de croissances et de décroissances assez déconcertantes depuis 2000 ans. Les périodes de paix, facilitant la diffusion des progrès techniques et les échanges commerciaux, sont en général prospères, alors que les périodes de guerre, par leurs destructions, en accentuant les famines et en favorisant la diffusion des épidémies, sont souvent des périodes de régression économique et démographique. Parfois, mais rarement, on soupçonne des épidémies, comme celle de l’an 70 de notre ère, qui a fait régresser la population de la Chine de 30 % en quelques années. D’après la description qu’en a faite le médecin Ko-Hong, il s’agirait de la variole nouvellement arrivée en Chine. On peut penser qu’à l’époque, elle a touché de la même façon l’ensemble de la population mondiale. Article de Jean-Noël Biraben dans Population et Sociétés n° 394, octobre 2003. 6 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne Document 4 Une saignée démographique Cela peut expliquer en partie l’extraordinaire coût démographique de l’épidémie. Si l’on en croit les sources, les villes sont particulièrement touchées, car la peste profite de l’entassement de la population et de l’extrême insalubrité. Gardons à l’esprit, toutefois, que l’épidémie se répand en réalité partout dans ce monde où 90 % de la population est rurale. Frappant indistinctement hommes, femmes et enfants, la maladie, parfois, dépeuple des régions entières. La saignée est brutale. En Italie, Florence passe probablement de 110 000 ou 120 000 habitants en 1338 à 50 000 en 1351. À Hambourg ou Brême, entre 60 et 70 % de la population décède. En Provence, Dauphiné ou Normandie, on constate une diminution de 60 % des feux (foyers fiscaux). Certaines régions voient disparaître jusqu’aux deux tiers de leur population. À Givry, en Bourgogne, dans un des plus anciens registres paroissiaux que l’on possède, le curé, qui notait 28 à 29 inhumations par an en moyenne, enregistra 649 décès en 1348, dont la moitié en septembre. À Saint-Germain-l’Auxerrois, paroisse la plus importante de Paris, on enregistra 3 116 morts entre le 25 avril 1349 et le 20 juin 1350. La ville de Perpignan perd sans doute 50 % de sa population en quelques mois : les taux de mortalité varient entre 50 et 60 % pour les notaires et hommes de loi, entre 60 et 65 % pour les prêtres de la paroisse SaintJean, entre 35 et 75 % pour les divers ordres du clergé régulier et, sur huit médecins, deux seulement survivront à l’épidémie ; mais il est vrai que ce sont là des catégories particulièrement exposées. L’Angleterre a perdu, semble-t-il, 70 % de sa population, qui passe d’environ 7 millions à 2 millions d’habitants en 1400. Stéphane Barry et Norbert Gualde, « La plus grande épidémie de l’histoire », pages 45-46, paru dans Histoire, n° 310, juin 2006. Questions � Comment peut-on connaître les chiffres de la population mondiale ? � Qu’est-ce qui peut expliquer la baisse de la population en Chine entre l’an 1 et 500 ? � Plus généralement, comment expliquer les baisses citées avec le document 2 ? Et, pour l’Europe, expliquez la baisse en relevant des exemples avec le document 4. Réponses � À partir de l’Antiquité et donc avec l’apparition de l’écriture, des dénombrements de personnes sont effectués (par exemple pour connaître le nombre de militaires, de contribuables…). Dans certaines régions, les recensements sont plus précis, comme dans l’Empire chinois ou dans l’Empire romain, car ce sont des États forts. Pour d’autres régions c’est beaucoup plus difficile d’avoir des chiffres précis et ce sont souvent des estimations. Séquence 1 – HG20 7 © Cned – Académie en ligne � Les facteurs déterminants sont la guerre, la famine, les épidémies. Durant ces périodes troublées, la récession économique entraîne une chute démographique. Les épidémies peuvent entraîner parfois des dégâts très importants. L’auteur indique qu’en 70 la Chine a perdu en quelques années 30 % de sa population. � En Amérique latine l’explication se trouve dans l’arrivée des Euro- péens au XVe et XVIe qui a généré une forte mortalité pour les populations américaines, à cause de la conquête mais surtout à cause des épidémies. Quant à l’Afrique noire, la baisse de la population s’explique par la généralisation de la traite des esclaves. Pour l’Europe, l’explication majeure de la chute de la population au XIVe siècle est la Peste noire. Personne ne connaît exactement l’ampleur de la catastrophe démographique. Les estimations actuelles évoquent un taux de mortalité allant de la moitié aux 2/3 de la population. Le document fait référence à plusieurs exemples comme « en Italie, Florence passe probablement de 110 000 ou 120 000 habitants en 1338 à 50 000 en 1351… l’Angleterre a perdu, semble-t-il, 70% de sa population ». C’est pourquoi on parle de saignée démographique d’autant plus qu’au XIVe siècle, il y a eu une conjonction de facteurs négatifs. Pour aller plus loin… Deux facteurs négatifs vont s’ajouter à la saignée démographique au XIVe siècle : • dégradation du climat en 1310 (excès de pluie) entraînant une baisse de la production céréalière et donc des carences alimentaires pour les habitants ; • guerre de Cent ans entre la France et l’Angleterre à partir de 1337. Conclusion B On peut donc dire que l’augmentation de la population mondiale a subi beaucoup de fluctuations depuis l’Antiquité. En revanche, un tournant démographique important a lieu tout au long du XVIIIe siècle et du XIXe siècle en Europe, il convient de l’expliquer. Un facteur explicatif : la transition démographique On peut constater qu’à partir du XVIIIe siècle la population mondiale n’a cessé d’augmenter. Et c’est au XIXe siècle en relation avec l’industrialisation d’une partie de l’Europe, que cette augmentation a pris une ampleur considérable. 8 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne Définition Transition démographique : passage d’un régime démographique traditionnel où la fécondité et la mortalité sont élevées et s’équilibrent à peu près, à un régime où la natalité et la mortalité sont faibles et s’équilibrent également. Ce passage se fait par deux phases. On peut affirmer qu’en 1750 la croissance annuelle de la population mondiale était environ de 3 millions de personnes, en 1850 de 6,5 millions de personnes et en 1900 de 12 millions de personnes en plus chaque année. Les démographes expliquent ces faits avec une notion qui se nomme la transition démographique. Afin de mieux comprendre cette notion, allez sur le site : http://www.ined.fr Sur la page d’accueil cliquez sur « tout savoir sur la population » Puis cliquez sur « vidéo » : la transition démographique (vidéo de Gilles Pison, démographe à l’Institut national d’études démographiques). On se rappelle que pendant des millénaires, la population mondiale a stagné à quelques centaines de millions d’habitants. Questions sur la vidéo � Quelle était l’espérance de vie et quel était le nombre moyen d’en- fants par femmes pendant très longtemps ? � Que se passe t-il à la fin du XVIIIe siècle en Europe ? � Comment expliquer la chute du taux de mortalité ? Réponses � L’espérance de vie était très faible, environ 20 à 25 ans. Les femmes avaient 6 enfants en moyenne. � Les Européens connaissent un essor économique et on note un recul très significatif du taux de mortalité. C’est également le cas en Amérique du Nord. � La chute du taux de mortalité s’explique par de meilleures conditions de vie et surtout par des progrès dans l’hygiène de vie et la médecine. La population croît donc fortement car les familles sont toujours aussi nombreuses au départ dans cette première phase de la transition démographique. C’est ce qui explique l’augmentation de la population mondiale pendant ces deux siècles. Au début XXe les populations européennes font moins d’enfants (deuxième phase de la transition démographique), mais d’autres régions du monde entrent dans cette transition, ce qui fait que la population mondiale ne cesse de croître. La population européenne représente ainsi, en 1900, 26% de la population mondiale. Séquence 1 – HG20 9 © Cned – Académie en ligne C Les migrations de population On a vu les permanences du peuplement humain à travers les siècles, cependant dans l’histoire il y a eu des grandes phases de migrations et notamment de la part des Européens. Il ne s’agit pas de les voir dans le détail mais on peut soulever plusieurs interrogations. Document 5 Carte des migrations internationales du XVIe au XVIIIe siècles Amérique Québec Anglais, HollandaisLondres du Hambourg Français Nord Européens New York Marseille 43 ols Alger 2 esclaves noirs 11 millions Po r tug ais Océan Pacifique Gènes Naples Cadix agn Esp Russes Afrique Amérique du 10 Sud Océan Indien 1 Rio de Janeiro Montevideo Buenos Aires Océan Atlantique 1000 km Territoires du Nouveau Monde Migrations européennes XVIe - XVIIIe siècles 쎱 10 Émigrants européens (en millions) Traite occidentale XVIe au XVIIIe siècles Pourquoi migrer ? De tout temps les hommes ont été amenés à migrer pour plusieurs raisons : • Pour trouver de nouvelles terres agricoles, espérer une amélioration de sa condition. • Pour des raisons politiques, cela peut être l’initiative d’Etats modernes qui ont envoyé certains de leurs ressortissants pour consolider une conquête territoriale, ou bien pour asseoir leur puissance. • Mais cela peut être aussi des migrations forcées. 10 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne C’est le musée de l’Émigration fr française au Canada et vous pouvvez suivre les trajectoires des habiEn guise d’approfondissement, vous pouta ants d’un village de Normandie, le vez consulter le site : village v d’Autheuil près de Touhttp://www.musealesdetourouvre.com ro ouvre et notamment de Robert Giffa ard au XVIe siècle. Ce personnage, chirurgien de métier a séjourné en Nouvelle Nou France de 1629 à 1634 et en revenant dans son village a convaincu environ 30 personnes de le suivre dans cette aventure. Vous verrez les joies mais aussi les difficultés de vivre au Canada à l’époque. Pour aller plus loin… Question Combien de grandes phases de migrations humaines constatez- vous sur la carte ? Réponse On peut distinguer trois grandes phases massives de migrations : • La phase des grandes découvertes à partir du XVe et XVIe siècles : les territoires du Nouveau Monde apparaissent comme des espaces immenses convoités par des puissances maritimes européennes (Espagne, Portugal, France, Angleterre, Hollande). Ces puissances jettent les bases d’empires coloniaux transatlantiques. C’est une phase intense de mondialisation de la planète avec les échanges transatlantiques. • La deuxième phase liée à la première concerne les migrations d’esclaves noirs jusqu’au milieu du XIXe siècle. Du début du XVIe siècle au milieu du XIXe siècle, les Européens ont déporté près de 11 millions d’Africains en Amérique. La traite s’explique en partie par la faible densité de population en Amérique (car une partie importante des Indiens américains n’avait pas survécu à la conquête). Les Européens avaient besoin d’une main d’œuvre gratuite pour développer les cultures de plantations comme le tabac, le sucre, le chocolat… Cela a été une véritable tragédie pour l’Afrique. Pour aller plus loin… Pour approfondir le sujet sur la traite des noirs, vous pouvez consulter le site : http://www.chateau-nantes.fr Consultez la rubrique « dossiers pédagogiques » : Nantes et s la a traite négrière aux XVIIIe et XIXe siècles X V les salles 12 et 13 : une capiVoir ta ale négrière qui retrace avec des objets et des documents l’organio sation des voyages de traite entre Nantes et les côtes africaines et les Antilles (surtout Saint-Domingue) ; salle 18 montrant pendant la Révolution française la question de la traite des Noirs avec l’idée de droits de l’homme ; salle 20 qui insiste sur la traite illégale à partir de 1794 dans la mesure où l’esclavage avait été aboli. Il faut savoir que c’est seulement en 1848 que l’esclavage fut définitivement aboli en France (ce sera un objet d’étude de la séquence 5 d’histoire). Séquence 1 – HG20 11 © Cned – Académie en ligne • Le XIXe siècle est le siècle des migrations par excellence. 60 millions d’Européens ont participé aux migrations de masse transatlantiques. Sans entrer dans les détails (le chapitre 2 en parlera plus longuement), la révolution des transports avec notamment le transport de masse maritimes et l’extension du système capitaliste avec l’industrialisation ont favorisé ces migrations. Conclusion 12 La démographie des peuples européens a suivi la même trajectoire que le reste du monde jusqu’au milieu du XVIIIe siècle avec des fluctuations prononcées de son peuplement. Mais à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, les Européens ont connu la transition démographique qui leur a permis de voir leur nombre augmenter rapidement pour finir par représenter 26 % de la population mondiale en 1900. Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne 2 L’émigration d’Européens vers d’autres continents, au XIXe siècle Introduction e siècle, l’émigration est principalement un phénomène européen. On estime à 60 millions le nombre de ceux qui émigrèrent définitivement. C’est un phénomène d’une ampleur sans précédent. Ils fuient la misère et les persécutions mais rêvent aussi d’une vie meilleure. Ils partent s’installer sur tous les continents en provenance de tous les pays d’Europe à l’excepto Problématique tion de la France. Parmi eux, les Irlandais Ir constituent le groupe de Pourquoi l’Europe connaît-elle des départs migrants m le plus important. aussi massifs et définitifs et vers quelles destinations ? Pourquoi ces migrations concernent-elles particulièrement les Irlandais ? Plan : traitement de la problématique Notions clés Repères A. Les migrations européennes au XIXe siècle Émigrer Immigrer Pogrom Analyse de carte Analyse de texte 1. Une maladie inconnue : le mildiou Typhus Scorbut Analyse d’image 2. La Grande Famine de 1845 à 1849 Disette Famine Repérer les notions importantes du cours Diaspora Xénophobie Analyse d’un graphique 1. Pourquoi émigre-t-on ? 2. Vers quelles destinations ? B. L’Irlande, victime d’une crise agricole désastreuse C. L’émigration, seule solution 1. Les principales destinations 2. Voyage et installation outre-mer Séquence 1 – HG20 13 © Cned – Académie en ligne A Les migrations européennes au XIXe siècle 1. Pourquoi émigre-t-on ? Document 6 Carte des migrations internationales au XIX Xe Amérique Québec du Nord New York Russes Londres Hambourg Européens Marseille Gènes Cadix Naples Alger 43 2 Océan Pacifique Afrique Amérique du 10 Sud Océan Indien 1 Rio de Janeiro Australie Montevideo Buenos Aires Perth 4 Océan Atlantique 1000 km Territoires du Nouveau Monde 10 Émigrants européens (en millions) Migrations européennes XIXe siècle Questions � Au XIXe siècle, vers quelles destinations émigrent principalement les Européens ? � Comment peut-on qualifier ces mouvements migratoires ? Réponses � Les principales destinations sont : l’Amérique du Nord pour les 2/3 d’émigrants (45 millions dont 34 millions pour les États-Unis). Les autres destinations sont l’Amérique latine (10 millions), l’Afrique (1 million) et l’Australie, Nouvelle-Zélande (4 millions). � On peut qualifier ces migrations de massives. Elles concernent au total, environ 60 millions d’Européens. 14 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne Tout au long du XIXe siècle, la population de l’Europe connaît une forte croissance. Elle passe de 187 à 401 millions d’individus en 1914. Ce sont des millions d’Européens qui, majoritairement après 1840, décident d’émigrer outre-mer. Définitions Émigrer : quitter son pays natal pour un autre. Immigrer : s’installer dans un autre pays que le sien. Pogrom : massacre de juifs par d’autres populations. • La première vague est constituée de Britanniques et surtout d’Irlandais, dont le flux culmine avec la Grande Famine vers 1850. • Une deuxième vague est constituée d’Allemands et de Scandinaves. • Enfin, vers la fin du siècle, une troisième vague est constituée d’Européens du sud (Italiens) et d’ Européens de l’est (Polonais et minorités juives). • Il faut préciser que les migrations ne sont pas toujours définitives : de nombreux Britanniques ou Italiens reprennent le chemin de l’Europe. Par ailleurs, la France constitue une exception en Europe, elle est une terre d’immigration. Les raisons des départs sont multiples : elles sont d’abord économiques, les émigrants fuient la misère, le chômage ou espèrent faire fortune. D’autres veulent échapper aux persécutions politiques ou religieuses comme les juifs d’Europe de l’Est, qui fuient les pogroms. Par ailleurs, les pays d’accueil comme les États-Unis, mettent en place des politiques d’immigration très incitatives. Ils veulent attirer les migrants indispensables à la mise en valeur de leur territoire. Enfin, les campagnes de publicité et les tarifs attractifs proposés par les compagnies maritimes transatlantiques achèvent de convaincre ceux qui rêvent d’une vie meilleure. 2. Vers quelles destinations ? Document 7 L’arrivée à New-York « L’île d’Ellis est l’endroit où le gouvernement américain reçoit la visite des immigrants, nul colon ne peut débarquer s’il n’a pas passé par là… Lorsque les immigrants ont subi l’examen médical, ils arrivent groupés par nationalité devant des inspecteurs chargés de les interroger dans la langue de leur pays sur leur état-civil, leur passé, leur moyen d’existence, leurs relations aux États-Unis et leurs projets ; si l’immigrant montre les 150 francs fixés comme minimum et s’il verse les deux dollars exigés par le gouvernement américain, l’homme est admis. » Citation de En Amérique, de Jules HURET, bibliothèque Charpentier-Fasquelle, 1904. Séquence 1 – HG20 15 © Cned – Académie en ligne Questions � Où et comment s’effectue l’arrivée ? � Quelles conditions doit remplir le nouvel arrivant pour pouvoir péné- trer sur le sol américain ? Réponses � Les immigrants arrivent sur l’île d’Ellis qui est face à New-York où ils sont regroupés par nationalité, avant d’être auscultés et interrogés. � Le nouvel arrivant doit être en bonne santé, répondre aux questions sur son passé et ses projets futurs et verser une somme fixée par le gouvernement. Cela lui permet juste d’entrer à New-York. Si il ne connaît personne, il ne disposera ni d’un logement, ni d’un travail. L’amélioration des transports maritimes et en particulier la généralisation des navires à vapeur, plus rapides, favorisent le départ des migrants vers des destinations lointaines. Il s’agit principalement des États-Unis qui vont accueillir au cours du siècle 35 millions d’Européens. Le reste du continent américain n’est cependant pas négligé. Le Canada, l’Argentine et le Brésil attirent également plusieurs millions d’Européens. Il faut aussi citer les colonies de l’Empire britannique, comme l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Aux États-Unis, les nouveaux arrivants se regroupent en communauté en fonction de leur langue (la plupart ne sont pas anglophones) ou en fonction de leur religion (juive, ou catholique pour les Irlandais et les Italiens). En arrivant dans leur nouvelle patrie, les immigrants découvrent souvent que leur rêve est loin de la réalité. Ils sont pour la plupart logés misérablement et cantonnés dans les travaux les plus pénibles. Terminons par une citation qui résume la dure réalité de l’arrivée des immigrés : « Les dindes ne tombaient pas toutes rôties dans les assiettes et les rues de New-York n’étaient pas pavées d’or, en fait, le plus souvent, elles n’étaient pas pavées du tout. Et ils comprenaient alors que c’était précisément pour qu’ils les pavent qu’on les avait fait venir. » Georges Perec et Robert Bober, Récits d’Ellis Island : histoires d’errance r et d’espoir, Paris, P.O.L., 1978. Après avoir présenté le phénomène de façon générale, nous allons le traiter par une étude plus précise sur la crise agricole et l’émigration des Irlandais au XIXe siècle. En effet, parmi les États européens, l’Irlande est le pays qui a connu l’émigration la plus massive. 16 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne B Document 8 L’Irlande, victime d’une crise agricole désastreuse au XIXe Carte de l’Irlande (Encyclopédie Universalis, article l’Irlande, Corpus 12, page 617 1996, ISBN 2-85229-290-4). Il s’agit d’un document de présentation pour repérer les différents espaces du pays. Vous pouvez vous y référer tout au long du cours. LONDONDERRY DONEGAL ANTRIM ULSTER BELFAST TYRONE FERMANAGH LEITRIM SLIGO ARMAGH DOWN MONAGHAN MAYO CAVAN LOUTH ROSCOMMON LONGFORD CONNAUGHT MEATH WESTMEATH GALWAY DUBLIN KILDARE OFFALY LEINSTER CLARE LAOIS CARLOW TIPPERARY LIMERIK WICKLOW KILKENNY WEXFORD MUNSTER WATERFORD KERRY CORK CORK 0 50 km Au XIXe siècle, l’Irlande fait partie du Royaume-Uni de Grande Bretagne. C’est un des pays les plus peuplés d’Europe, compte tenu de sa superficie. Vers 1840, la densité de population est de 84 habitants au km2. La population connaît une forte croissance de 1,6 % par an. Elle passe de 6 à 8 millions d’individus en 50 ans. Les fermiers, qui représentent l’essentiel de la population, sont majoritairement pauvres. Les parcelles appartiennent à des grands propriétaires, non résidents, qui les louent et les sous-louent à des tarifs élevés. Séquence 1 – HG20 17 © Cned – Académie en ligne 1. Une maladie inconnue : le mildiou Document 9 Questions Une pomme de terre atteinte du mildiou � Quel aspect présente cette pomme de terre ? � Quelle en est la conséquence pour la consommation ? Réponses � Elle est flétrie et atteinte de pourriture du fait de la présence de nom- breuses taches plus ou moins sombres. � Elle est impropre à la consommation d’autant plus que le pourrisse- ment s’accompagne d’une odeur désagréable. La pomme de terre constitue en Irlande la base de l’alimentation de la population et en particulier des paysans. La diffusion progressive de sa culture depuis le XVIIIe siècle a amélioré le quotidien des paysans et favorisé la croissance de la population. Elle offre plusieurs avantages : • Sa culture est facile. • Elle est très nutritive et permet de manger à sa faim. • Elle peut être associée à d’autres cultures qui sont destinées à la vente. Définition Disette : pénurie de nourriture. La pomme de terre a pris une telle place dans l’alimentation qu’en 1830, 30 % à 35 % des Irlandais dépendent exclusivement d’elle et qu’en 1836-1837, une mauvaise récolte a déjà mis le pays au bord de la disette. En septembre 1845, une maladie inconnue, originaire d’Amérique du Nord, frappe la pomme de terre. 18 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne Il s’agit d’un champignon parasite, le mildiou, qui rend le tubercule inconsommable : il se flétrit et pourrit. C’est entre un tiers et la moitié de la récolte de 1845 qui est détruite par cette maladie. En 1846, c’est la quasi-totalité de la récolte qui est anéantie. En 1847, la récolte est saine mais elle est insuffisante. En 1848, puis en 1849, le mildiou détruit à nouveau les récoltes. À partir de 1850, la situation s’améliore. 2. La Grande Famine de 1845 à 1849 Document 10 Gravure d’une mère et de ses 2 enfants victimes de la famine. © Mary Evans/Rue des Archives. Questions � Comment la gravure témoigne-t-elle de l’ampleur de la crise irlan- daise ? � Comment cette famille peut-elle échapper à sa situation dramatique ? Séquence 1 – HG20 19 © Cned – Académie en ligne Réponses � Le dessinateur insiste sur la misère des personnages : vêtements en lambeaux, absence de chaussures, visages tristes et déprimés. La maigreur des personnages rappelle la sous-alimentation et aussi la maladie. Enfin, l’absence du père sous-entend que celui-ci est probablement mort. � Les plus pauvres étant expulsés de chez eux, il ne leur reste que la mendicité ou l’exil vers les villes ou l’étranger. La mauvaise récolte de 1845 provoque le doublement du prix de la pomme de terre. L’Irlande plonge alors dans une pénurie alimentaire générale qui devient catastrophique en 1846. La famine fait son apparition. La sous-nutrition favorise la diffusion des épidémies et principalement celles du typhus, du choléra et du scorbut. Définitions Typhus : Maladie due à des bactéries et à un manque d’hygiène. Scorbut : Maladie due à une carence en vitamine C. Des villages entiers sont décimés, les gens meurent par milliers, surtout parmi les plus jeunes et les plus âgés. De plus, les paysans pauvres, ne pouvant plus payer leur loyer, sont expulsés de leurs parcelles. La crise est aggravée par le fait que le gouvernement britannique ne saisit pas l’ampleur de la catastrophe. Il prend des mesures insuffisantes et tardives, comme la distribution de soupe populaire. Mais il rechigne à distribuer gratuitement de grandes quantités de vivres et maintient l’exportation du blé irlandais vers la Grande-Bretagne. Cela sera très mal vécu par la population de l’île. Famine : Absence de nourriture qui provoque un grand nombre de décès. La famine et les épidémies ne touchent pas toute l’Irlande de la même manière. Les régions de l’ouest sont les plus touchées, en revanche le nord-est et les villes de l’est comme Dublin ou Belfast sont quasiment épargnées. Les épidémies ont tué dix fois plus d’Irlandais que la famine elle-même : 1,8 million de personnes ont péri entre 1846 et 1851 sur une population de 8,3 millions. C L’émigration, seule solution 1. Les principales destinations Document 11 Graphique des destinations outre-mer des émigrants irlandais (1821-1920) (en milliers de personnes par décennie) Voir page suivante 20 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne 1400 Destinations USA Australie Canada Autres 1200 100 800 600 400 200 Questions -1 92 0 11 19 -1 91 0 01 19 -1 90 0 18 91 -1 89 0 81 18 -1 88 0 71 18 -1 87 0 61 18 -1 86 0 51 18 -1 85 0 41 18 -1 84 0 31 18 18 21 -1 83 0 0 � Quelles sont les phases de l’émigration irlandaise ? � Quelle est la principale destination ? Comment peut-on l’expliquer ? Réponses � On distingue 3 phases : • une première phase croissante avant la Grande Famine de 1845. • une deuxième phase constituant un pic très important entre 1845 et 1855 • une troisième phase moins forte, mais encore constante jusqu’en 1920. � Les États-Unis sont la destination première des migrants irlandais, très nettement devant le Canada et l’Australie. Les émigrants irlandais d’avant la famine se dirigeaient déjà vers les États-Unis, ce d’autant plus facilement que les billets pour voyager sur les paquebots n’étaient pas très chers. De plus, les États-Unis qui sont en pleine croissance, sont demandeurs de main d’œuvre et apparaissent comme le « pays de la liberté » pour tous les émigrants européens. L’émigration irlandaise ne date pas de la Grande Famine. Depuis le début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne et l’Amérique du Nord sont des destinations courantes des émigrants irlandais. On estime qu’un million d’Irlandais est parti en Amérique du Nord, de 1815 à 1845. 500 000 se sont installés en Grande-Bretagne. Face à la gravité de la crise de la pomme de terre et à la famine persistante, l’émigration devient pour beaucoup l’unique solution. Séquence 1 – HG20 21 © Cned – Académie en ligne L’émigration connaît une hausse exceptionnelle entre 1845 et 1855. En effet, c’est 1,3 million d’Irlandais qui quittent leur pays natal. Ils se répartissent entre : • l’Amérique du Nord : 54 % pour les États-Unis et 12 % pour le Canada. • L’Océanie : 4 % pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande • La Grande Bretagne : 30 % pour l’Angleterre et l’Ecosse Définition Diaspora : dispersion à travers le monde d’un peuple exilé de son pays. L’émigration irlandaise se poursuit tout au long du siècle car la pauvreté n’a pas disparu avec la fin de la crise de la pomme de terre. C’est encore entre 50 000 et 130 000 Irlandais qui chaque année tentent leur chance à l’étranger. Ils vont constituer une véritable diaspora. 2. Voyage et installation outre-mer Document 12 Les conditions de la traversée en 1847 « Des centaines de pauvres hommes, femmes et enfants de tous âges, se serraient les uns contre les autres, sans air, pataugeant dans la saleté et respirant un air fétide1. Ils étaient malades et avaient perdu l’espoir. Les malades, qui avaient de la fièvre, étaient côte à côte avec les gens en bonne santé, ils les perturbaient par leurs cris d’agonie. La nourriture, généralement mal choisie, n’était pas suffisamment cuite à cause du manque d’équipement et d’espace pour cuisiner. La quantité d’eau, à peine suffisante pour cuisiner et boire, ne permettait pas de se laver. Personne n’essayait de maintenir la morale ; on ne priait jamais ; l’alcoolisme, et tous les comportements de débauche qui en découlent, n’était pas combattu, car il profitait au capitaine qui dirigeait le trafic de grog2. » D’après Stephen de Vere cité dans Collins, ME; “Ireland Three”, The Educational Company, 1972. 1. fétide : puant. 2. grog : rhum coupé d’eau. Questions � Pourquoi les conditions de voyage sont-elles déplorables ? � Quelles en sont les conséquences pour les émigrants ? Réponses � Les Irlandais qui s’exilent sont pauvres et souvent transportés par des capitaines qui cherchent à faire un maximum de bénéfices en remplissant les navires. 22 Séquence 1 – HG20 © Cned – Académie en ligne � Le manque d’hygiène et de place entraine un fort taux de décès parmi une population déjà affaiblie par les fièvres et la sous-alimentation. Les conditions de traversée sont effroyables. Les émigrants sont entassés dans des navires surnommés les cercueils flottants. En 1847, 20 % des passagers périrent en mer ou juste à l’arrivée. Définition Xénophobie : hostilité envers les étrangers. L’accueil en Amérique ou en Angleterre est difficile : ils sont victimes du mépris ou de la xénophobie des populations locales. La plupart des immigrants s’installent dans les grandes villes industrielles où ils constituent une main d’œuvre sans qualification. Aux États- Unis, les hommes sont employés dans les mines ou construisent des voies ferrées tandis que les femmes sont engagées comme domestiques. Du fait des différences culturelles (la langue gaélique et la religion catholique dans des pays majoritairement anglophones et protestants), les Irlandais se regroupent dans des quartiers bientôt surnommés « petite Irlande ». Progressivement, les Irlandais vont s’intégrer et accéder à des emplois plus qualifiés : ainsi aux États-Unis, et en particulier à New York, ils occupent de nombreux emplois dans la police, et en 1880, pour la première fois, un maire irlandais catholique est élu. Conclusion L’émigration irlandaise est devenue un phénomène majeur de l’histoire de ce pays et une démarche naturelle pour les Irlandais. La population n’a fait que décroître de 1840 à 1930, passant de 8 millions à 4 millions ce qui est un phénomène unique en Europe. On peut reprendre la formule des historiens Sheridan Gilley et Roger Swift : « L’immigration irlandaise fut un filet d’eau dans les années 1790, un courant dans les années 1820, une rivière dans les années 1840 et une marée à partir de la fin des années 1840. » Pour aller plus loin… Cité dans La croissance des villes au XIX Xe, Jean-Pierre POUSSOU, SEDES, 1992. 쎱 Vous pouvez consulter le site du Musée McCord Museum, qui évoque l’arrivée des Irlandais dans la province du NouveauBrunswick et en particulier le clip vidéo : Aller sur le moteur de recherche et saisir le nom du Musée McCord, puis rentrer sur la page d’accueil et choisir la thématique 1840-1867 et « ils sont venus d’Irlande ». Autre site à consulter : lieu historique national du Canada de la Grosse-île et le mémorial des Irlandais : Sur le moteur de recherche, saisir le nom du mémorial : « Grosse île et le mémorial des Irlandais ». Séquence 1 – HG20 23 © Cned – Académie en ligne