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Les Européens dans le peuplement de la Terre-Sequence-01

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Séquence 1
Les Européens dans
le peuplement de la Terre
Sommaire
1. Les populations de l’Europe, de l’Antiquité au XIXe siècle
2. L’émigration d’Européens vers d’autres continents au XIXe siècle
Séquence 1 – HG20
1
© Cned – Académie en ligne
1
Les populations de l’Europe
de l’Antiquité au XIXe siècle
l’Union européenne compte environ 500 millions d’habitants
et si l’on prend toute l’Europe la population est d’environ 750 millions.
Cela représente respectivement 8% et 12% de la population mondiale.
En était-il de même auparavant ?
Ce chapitre introductif propose d’étudier sommairement les populations
de l’Europe sur un temps long de l’histoire : de l’Antiquité (soit plusieurs
ssiècles avant notre ère) jusqu’au
Problématique
XIXe siècle. Il faut analyser le sujet en
X
prenant en compte la part des populap
Deux questions majeures :
tiions européennes dans la croissance
Quelle est l’évolution de la populade la population mondiale et leur
d
tion européenne ?
in
nfluence sur le peuplement de la Terre.
Introduction
Quelles sont les grandes phases
des migrations depuis l’Antiquité ?
Plan : traitement
de la problématique
Notions clés
Repères
A. Évolution des populations
de l’Europe
1. Répartition de
la population mondiale
au cours des siècles
Foyer de peuplement
Analyse des cartes
2. Population européenne
et mondiale : évolution
Permanence et rupture
Analyse de courbe
Analyse de texte
B. Un facteur explicatif : la
transition démographique
Transition démographique
Prise d’informations
sur une vidéo
C. Les migrations de
population
Migrations humaines, grandes
phases
Analyse de carte
Approfondissement du travail
par choix de sites Internet
A
Évolution des populations
de l’Europe depuis l’Antiquité
1. Répartition de la population mondiale
au cours des siècles
Séquence 1 – HG20
3
© Cned – Académie en ligne
Document 1
Cartes sur le peuplement de la Terre
sur deux millénaires
Début de
l'ère chrétienne
1500
1600
1800 (1 point = 1 million d'habitants)
4
Séquence 1 – HG20
© Cned – Académie en ligne
Une permanence
du peuplement :
On remarque que l’Asie de l’Est et
du Sud-Est, l’Europe de l’Ouest,
ainsi que la région du « croissant
fertile » sont des zones où les densités ont toujours été très élevées
et en constante augmentation.
Le continent américain ainsi que
l’Australie restent à peu près vides
et l’Afrique voit sa population
baisser du fait de la pratique de
l’esclavage.
Questions
� Quels sont les grands foyers de peuplement sur les 4 cartes ?
� Qu’en déduisez-vous ?
Réponses
� La répartition de la population mondiale est très inégale. On remarque
trois foyers majeurs de peuplement dès l’Antiquité :
• Le foyer chinois
• Le foyer indien
• Le foyer européen centré sur la Méditerranée et l’Europe occidentale
Les foyers secondaires se localisent au Proche-Orient, un peu en Afrique
et sur les côtes américaines. Les cartes de 1500, 1600 et 1800 amplifient le constat de la première carte avec un renforcement des 3 foyers
principaux et une population plus nombreuse dans quelques foyers
secondaires comme en Afrique, notamment sur le golfe de Guinée.
� La permanence du peuplement sur Terre est frappante durant tous
ces siècles. Plus de la moitié de la population mondiale se concentre
sur ces trois foyers majeurs depuis l’Antiquité. Sans entrer dans les
détails, ces espaces peuplés ont connu à la fois de grandes constructions politiques et des techniques agricoles intensives favorisant des
populations nombreuses. Pour l’Europe, on peut dire que ce continent
a profité d’atouts naturels favorables à un peuplement :
• Situation à l’extrémité occidentale de l’Eurasie (terminus des
migrations)
• Climat tempéré, vastes plaines
• Côtes découpées favorables au cabotage1 des navires et aux échanges
2. Population européenne et mondiale : évolution
Document 2
Régions/dates
Population mondiale par grandes régions de -400 à 1900
(en millions d’habitants)
-400
J-C
500
1000
1300
1400
1500
1700
1800
1900
Chine avec Corée
19
70
32
56
83
70
84
150
330
415
Inde
30
46
33
40
100
74
95
175
190
290
Sud-Ouest asiatique
42
47
45
33
21
19
23
30
28
38
Japon
0.1
0.3
2
7
7
8
8
28
30
44
Reste de l’Asie
3
5
8
19
29
29
33
53
68
115
Europe avec Russie
32
43
41
43
86
65
84
125
195
422
Afrique du Nord
10
13
12
10
9
8
8
9
9
23
Reste de l’Afrique
7
12
20
30
60
60
78
97
92
95
Amérique du Nord
1
2
2
2
3
3
3
2
5
90
Amérique centrale et
du Sud
7
10
13
16
29
36
39
10
19
75
Océanie
1
1
1
1
2
2
3
3
2
6
152
250
205
257
429
374
458
682
968
Total mondial
1613
1. Cabotage : c’est un genre de navigation maritime qui consiste à se déplacer de part en part le long
des côtes.
Séquence 1 – HG20
5
© Cned – Académie en ligne
Questions
� À l’échelle mondiale quel constat pouvez-vous faire sur l’évolution de
la population mondiale ?
� Donnez des exemples de zones géographiques qui ont connu des
pertes de population entre deux dates. Pour l’Europe, recherchez les
dates les plus significatives.
Réponses
� On peut voir que la population mondiale a connu une croissance très
modeste jusqu’au XVIe siècle. Après cette date, la croissance s’accélère un peu mais c’est entre les estimations de 1700 et celles de 1800
qu’elle a augmenté le plus rapidement (30%) et surtout entre 1800 et
1900 (40%), autrement dit en l’espace de 200 ans. Il faudra chercher
des explications à cette augmentation.
� Si l’on examine le total mondial, deux périodes montrent un recul de
la population mondiale :
• An 1 : 250 millions, an 500 : 257 millions
• 1300 : 429 millions, 1400 : 374 millions
• pour les régions, la Chine passe de 70 millions en l’an 1 à 32 millions en 500. On peut faire le même constat pour d’autres ensembles
régionaux mais à des dates décalées comme le reste de l’Afrique :
97 millions en 1700 et 92 millions en 1800, ou l’Amérique centrale
et du Sud : 39 millions en 1500 et 10 millions en 1700
• Pour l’Europe c’est le XIVe siècle qui est la période la plus marquante
avec une baisse de plus de 20 millions d’habitants
쎱
Document 3
Pourquoi ces fluctuations ?
Les fluctuations de population dans le passé : l’exemple de la Chine
En considérant les grands ensembles dont l’évolution est la mieux
connue depuis l’Antiquité, comme la Chine, l’Europe, le Proche-Orient ou
le Japon (qui regroupent plus de la moitié de l’humanité), on observe que
ces populations ont connu de très grandes fluctuations.
La Chine est l’exemple le mieux connu, grâce à un remarquable ensemble de recensements qui débute avec notre ère. Ils montrent une alternance de croissances et de décroissances assez déconcertantes depuis
2000 ans. Les périodes de paix, facilitant la diffusion des progrès techniques et les échanges commerciaux, sont en général prospères, alors que
les périodes de guerre, par leurs destructions, en accentuant les famines
et en favorisant la diffusion des épidémies, sont souvent des périodes de
régression économique et démographique. Parfois, mais rarement, on
soupçonne des épidémies, comme celle de l’an 70 de notre ère, qui a fait
régresser la population de la Chine de 30 % en quelques années. D’après
la description qu’en a faite le médecin Ko-Hong, il s’agirait de la variole
nouvellement arrivée en Chine. On peut penser qu’à l’époque, elle a touché de la même façon l’ensemble de la population mondiale.
Article de Jean-Noël Biraben dans Population et Sociétés n° 394,
octobre 2003.
6
Séquence 1 – HG20
© Cned – Académie en ligne
Document 4
Une saignée démographique
Cela peut expliquer en partie l’extraordinaire coût démographique de
l’épidémie. Si l’on en croit les sources, les villes sont particulièrement
touchées, car la peste profite de l’entassement de la population et de l’extrême insalubrité. Gardons à l’esprit, toutefois, que l’épidémie se répand
en réalité partout dans ce monde où 90 % de la population est rurale.
Frappant indistinctement hommes, femmes et enfants, la maladie, parfois, dépeuple des régions entières. La saignée est brutale. En Italie, Florence passe probablement de 110 000 ou 120 000 habitants en 1338 à
50 000 en 1351. À Hambourg ou Brême, entre 60 et 70 % de la population décède. En Provence, Dauphiné ou Normandie, on constate une
diminution de 60 % des feux (foyers fiscaux).
Certaines régions voient disparaître jusqu’aux deux tiers de leur population. À Givry, en Bourgogne, dans un des plus anciens registres paroissiaux que l’on possède, le curé, qui notait 28 à 29 inhumations par an en
moyenne, enregistra 649 décès en 1348, dont la moitié en septembre. À
Saint-Germain-l’Auxerrois, paroisse la plus importante de Paris, on enregistra 3 116 morts entre le 25 avril 1349 et le 20 juin 1350.
La ville de Perpignan perd sans doute 50 % de sa population en quelques
mois : les taux de mortalité varient entre 50 et 60 % pour les notaires et
hommes de loi, entre 60 et 65 % pour les prêtres de la paroisse SaintJean, entre 35 et 75 % pour les divers ordres du clergé régulier et, sur
huit médecins, deux seulement survivront à l’épidémie ; mais il est vrai
que ce sont là des catégories particulièrement exposées. L’Angleterre a
perdu, semble-t-il, 70 % de sa population, qui passe d’environ 7 millions
à 2 millions d’habitants en 1400.
Stéphane Barry et Norbert Gualde,
« La plus grande épidémie de l’histoire », pages 45-46,
paru dans Histoire, n° 310, juin 2006.
Questions
� Comment peut-on connaître les chiffres de la population mondiale ?
� Qu’est-ce qui peut expliquer la baisse de la population en Chine entre
l’an 1 et 500 ?
� Plus généralement, comment expliquer les baisses citées avec le
document 2 ? Et, pour l’Europe, expliquez la baisse en relevant des
exemples avec le document 4.
Réponses
� À partir de l’Antiquité et donc avec l’apparition de l’écriture, des
dénombrements de personnes sont effectués (par exemple pour
connaître le nombre de militaires, de contribuables…). Dans certaines
régions, les recensements sont plus précis, comme dans l’Empire
chinois ou dans l’Empire romain, car ce sont des États forts. Pour
d’autres régions c’est beaucoup plus difficile d’avoir des chiffres précis et ce sont souvent des estimations.
Séquence 1 – HG20
7
© Cned – Académie en ligne
� Les facteurs déterminants sont la guerre, la famine, les épidémies.
Durant ces périodes troublées, la récession économique entraîne une
chute démographique. Les épidémies peuvent entraîner parfois des
dégâts très importants. L’auteur indique qu’en 70 la Chine a perdu en
quelques années 30 % de sa population.
� En Amérique latine l’explication se trouve dans l’arrivée des Euro-
péens au XVe et XVIe qui a généré une forte mortalité pour les populations américaines, à cause de la conquête mais surtout à cause des
épidémies. Quant à l’Afrique noire, la baisse de la population s’explique par la généralisation de la traite des esclaves. Pour l’Europe,
l’explication majeure de la chute de la population au XIVe siècle est
la Peste noire. Personne ne connaît exactement l’ampleur de la catastrophe démographique. Les estimations actuelles évoquent un taux
de mortalité allant de la moitié aux 2/3 de la population. Le document fait référence à plusieurs exemples comme « en Italie, Florence
passe probablement de 110 000 ou 120 000 habitants en 1338 à
50 000 en 1351… l’Angleterre a perdu, semble-t-il, 70% de sa population ». C’est pourquoi on parle de saignée démographique d’autant
plus qu’au XIVe siècle, il y a eu une conjonction de facteurs négatifs.
Pour aller plus loin…
Deux facteurs négatifs vont s’ajouter à la saignée
démographique au XIVe siècle :
• dégradation du climat en 1310 (excès de pluie)
entraînant une baisse de la production céréalière
et donc des carences alimentaires pour les habitants ;
• guerre de Cent ans entre la France et l’Angleterre à
partir de 1337.
Conclusion
B
On peut donc dire que l’augmentation de la population mondiale a subi
beaucoup de fluctuations depuis l’Antiquité. En revanche, un tournant
démographique important a lieu tout au long du XVIIIe siècle et du
XIXe siècle en Europe, il convient de l’expliquer.
Un facteur explicatif :
la transition démographique
On peut constater qu’à partir du XVIIIe siècle la population mondiale n’a
cessé d’augmenter. Et c’est au XIXe siècle en relation avec l’industrialisation d’une partie de l’Europe, que cette augmentation a pris une ampleur
considérable.
8
Séquence 1 – HG20
© Cned – Académie en ligne
Définition
Transition démographique : passage d’un
régime démographique traditionnel où la
fécondité et la mortalité sont élevées et s’équilibrent à peu près, à un régime où la natalité et
la mortalité sont faibles et s’équilibrent également. Ce passage se fait par deux phases.
On peut affirmer qu’en 1750 la croissance annuelle de la population mondiale était environ de 3 millions de personnes, en 1850 de 6,5 millions de
personnes et en 1900 de 12 millions de
personnes en plus chaque année.
Les démographes expliquent ces faits
avec une notion qui se nomme la transition démographique.
Afin de mieux comprendre cette notion, allez sur le site :
http://www.ined.fr
Sur la page d’accueil cliquez sur « tout savoir sur la population »
Puis cliquez sur « vidéo » : la transition démographique (vidéo de Gilles
Pison, démographe à l’Institut national d’études démographiques).
On se rappelle que pendant des millénaires, la population mondiale a
stagné à quelques centaines de millions d’habitants.
Questions
sur la vidéo
� Quelle était l’espérance de vie et quel était le nombre moyen d’en-
fants par femmes pendant très longtemps ?
� Que se passe t-il à la fin du XVIIIe siècle en Europe ?
� Comment expliquer la chute du taux de mortalité ?
Réponses
� L’espérance de vie était très faible, environ 20 à 25 ans. Les femmes
avaient 6 enfants en moyenne.
� Les Européens connaissent un essor économique et on note un recul
très significatif du taux de mortalité. C’est également le cas en Amérique du Nord.
� La chute du taux de mortalité s’explique par de meilleures conditions
de vie et surtout par des progrès dans l’hygiène de vie et la médecine.
La population croît donc fortement car les familles sont toujours aussi
nombreuses au départ dans cette première phase de la transition
démographique. C’est ce qui explique l’augmentation de la population mondiale pendant ces deux siècles. Au début XXe les populations
européennes font moins d’enfants (deuxième phase de la transition
démographique), mais d’autres régions du monde entrent dans cette
transition, ce qui fait que la population mondiale ne cesse de croître.
La population européenne représente ainsi, en 1900, 26% de la
population mondiale.
Séquence 1 – HG20
9
© Cned – Académie en ligne
C
Les migrations de population
On a vu les permanences du peuplement humain à travers les siècles,
cependant dans l’histoire il y a eu des grandes phases de migrations et
notamment de la part des Européens. Il ne s’agit pas de les voir dans le
détail mais on peut soulever plusieurs interrogations.
Document 5
Carte des migrations internationales du XVIe au XVIIIe siècles
Amérique
Québec Anglais, HollandaisLondres
du
Hambourg
Français
Nord
Européens
New York
Marseille
43
ols
Alger
2
esclaves
noirs
11 millions
Po
r
tug
ais
Océan
Pacifique
Gènes
Naples
Cadix
agn
Esp
Russes
Afrique
Amérique
du
10
Sud
Océan
Indien
1
Rio de Janeiro
Montevideo
Buenos Aires
Océan
Atlantique
1000 km
Territoires du Nouveau Monde
Migrations européennes
XVIe - XVIIIe siècles
쎱
10
Émigrants européens (en millions)
Traite occidentale
XVIe au XVIIIe siècles
Pourquoi migrer ?
De tout temps les hommes ont été amenés à migrer pour plusieurs raisons :
• Pour trouver de nouvelles terres agricoles, espérer une amélioration
de sa condition.
• Pour des raisons politiques, cela peut être l’initiative d’Etats modernes
qui ont envoyé certains de leurs ressortissants pour consolider une
conquête territoriale, ou bien pour asseoir leur puissance.
• Mais cela peut être aussi des migrations forcées.
10
Séquence 1 – HG20
© Cned – Académie en ligne
C’est le musée de l’Émigration
fr
française au Canada et vous pouvvez suivre les trajectoires des habiEn guise d’approfondissement, vous pouta
ants d’un village de Normandie, le
vez consulter le site :
village
v
d’Autheuil près de Touhttp://www.musealesdetourouvre.com
ro
ouvre et notamment de Robert Giffa
ard au XVIe siècle. Ce personnage,
chirurgien de métier a séjourné en Nouvelle
Nou
France de 1629 à 1634 et en
revenant dans son village a convaincu environ 30 personnes de le suivre
dans cette aventure. Vous verrez les joies mais aussi les difficultés de
vivre au Canada à l’époque.
Pour aller plus loin…
Question
Combien de grandes phases de migrations humaines constatez- vous
sur la carte ?
Réponse
On peut distinguer trois grandes phases massives de migrations :
• La phase des grandes découvertes à partir du XVe et XVIe siècles : les territoires du Nouveau Monde apparaissent comme des espaces immenses
convoités par des puissances maritimes européennes (Espagne, Portugal, France, Angleterre, Hollande). Ces puissances jettent les bases
d’empires coloniaux transatlantiques. C’est une phase intense de mondialisation de la planète avec les échanges transatlantiques.
• La deuxième phase liée à la première concerne les migrations d’esclaves noirs jusqu’au milieu du XIXe siècle. Du début du XVIe siècle au
milieu du XIXe siècle, les Européens ont déporté près de 11 millions
d’Africains en Amérique. La traite s’explique en partie par la faible densité de population en Amérique (car une partie importante des Indiens
américains n’avait pas survécu à la conquête). Les Européens avaient
besoin d’une main d’œuvre gratuite pour développer les cultures de
plantations comme le tabac, le sucre, le chocolat… Cela a été une véritable tragédie pour l’Afrique.
Pour aller plus loin…
Pour approfondir le sujet sur la traite des
noirs, vous pouvez consulter le site :
http://www.chateau-nantes.fr
Consultez la rubrique « dossiers
pédagogiques » : Nantes et
s
la
a traite négrière aux XVIIIe et
XIXe siècles
X
V les salles 12 et 13 : une capiVoir
ta
ale négrière qui retrace avec des
objets et des documents l’organio
sation des voyages de traite entre Nantes et les côtes africaines et les
Antilles (surtout Saint-Domingue) ; salle 18 montrant pendant la Révolution française la question de la traite des Noirs avec l’idée de droits de
l’homme ; salle 20 qui insiste sur la traite illégale à partir de 1794 dans
la mesure où l’esclavage avait été aboli. Il faut savoir que c’est seulement en 1848 que l’esclavage fut définitivement aboli en France (ce sera
un objet d’étude de la séquence 5 d’histoire).
Séquence 1 – HG20
11
© Cned – Académie en ligne
• Le XIXe siècle est le siècle des migrations par excellence. 60 millions
d’Européens ont participé aux migrations de masse transatlantiques.
Sans entrer dans les détails (le chapitre 2 en parlera plus longuement),
la révolution des transports avec notamment le transport de masse
maritimes et l’extension du système capitaliste avec l’industrialisation
ont favorisé ces migrations.
Conclusion
12
La démographie des peuples européens a suivi la même trajectoire que
le reste du monde jusqu’au milieu du XVIIIe siècle avec des fluctuations
prononcées de son peuplement. Mais à partir de la seconde moitié du
XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, les Européens ont connu la
transition démographique qui leur a permis de voir leur nombre augmenter rapidement pour finir par représenter 26 % de la population
mondiale en 1900.
Séquence 1 – HG20
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2
L’émigration d’Européens vers
d’autres continents, au XIXe siècle
Introduction
e siècle, l’émigration est principalement un phénomène européen.
On estime à 60 millions le nombre de ceux qui émigrèrent définitivement. C’est un phénomène d’une ampleur sans précédent.
Ils fuient la misère et les persécutions mais rêvent aussi d’une vie
meilleure. Ils partent s’installer sur tous les continents en provenance de
tous les pays d’Europe à l’excepto
Problématique
tion de la France. Parmi eux, les
Irlandais
Ir
constituent le groupe de
Pourquoi l’Europe connaît-elle des départs
migrants
m
le plus important.
aussi massifs et définitifs et vers quelles
destinations ?
Pourquoi ces migrations concernent-elles particulièrement les Irlandais ?
Plan : traitement
de la problématique
Notions clés
Repères
A. Les migrations européennes
au XIXe siècle
Émigrer
Immigrer
Pogrom
Analyse de carte
Analyse de texte
1. Une maladie inconnue :
le mildiou
Typhus
Scorbut
Analyse d’image
2. La Grande Famine
de 1845 à 1849
Disette
Famine
Repérer les notions importantes du cours
Diaspora
Xénophobie
Analyse d’un graphique
1. Pourquoi émigre-t-on ?
2. Vers quelles destinations ?
B. L’Irlande, victime d’une crise
agricole désastreuse
C. L’émigration, seule solution
1. Les principales destinations
2. Voyage et installation
outre-mer
Séquence 1 – HG20
13
© Cned – Académie en ligne
A
Les migrations européennes
au XIXe siècle
1. Pourquoi émigre-t-on ?
Document 6
Carte des migrations internationales au XIX
Xe
Amérique
Québec
du
Nord
New York
Russes
Londres
Hambourg
Européens
Marseille
Gènes
Cadix
Naples
Alger
43
2
Océan
Pacifique
Afrique
Amérique
du
10
Sud
Océan
Indien
1
Rio de Janeiro
Australie
Montevideo
Buenos Aires
Perth
4
Océan
Atlantique
1000 km
Territoires du Nouveau Monde
10
Émigrants européens (en millions)
Migrations européennes
XIXe siècle
Questions
� Au XIXe siècle, vers quelles destinations émigrent principalement les
Européens ?
� Comment peut-on qualifier ces mouvements migratoires ?
Réponses
� Les principales destinations sont : l’Amérique du Nord pour les
2/3 d’émigrants (45 millions dont 34 millions pour les États-Unis).
Les autres destinations sont l’Amérique latine (10 millions), l’Afrique
(1 million) et l’Australie, Nouvelle-Zélande (4 millions).
� On peut qualifier ces migrations de massives. Elles concernent au
total, environ 60 millions d’Européens.
14
Séquence 1 – HG20
© Cned – Académie en ligne
Tout au long du XIXe siècle, la
population de l’Europe connaît
une forte croissance. Elle passe
de 187 à 401 millions d’individus en 1914. Ce sont des millions d’Européens qui, majoritairement après 1840, décident
d’émigrer outre-mer.
Définitions
Émigrer : quitter son pays natal
pour un autre.
Immigrer : s’installer dans un
autre pays que le sien.
Pogrom : massacre de juifs par
d’autres populations.
• La première vague est constituée de Britanniques et surtout d’Irlandais, dont le flux culmine
avec la Grande Famine vers 1850.
• Une deuxième vague est constituée d’Allemands et de Scandinaves.
• Enfin, vers la fin du siècle, une troisième vague est constituée d’Européens du sud (Italiens) et d’ Européens de l’est (Polonais et minorités juives).
• Il faut préciser que les migrations ne sont pas toujours définitives : de
nombreux Britanniques ou Italiens reprennent le chemin de l’Europe.
Par ailleurs, la France constitue une exception en Europe, elle est
une terre d’immigration.
Les raisons des départs sont multiples : elles sont d’abord économiques, les émigrants fuient la misère, le chômage ou espèrent faire
fortune. D’autres veulent échapper aux persécutions politiques ou
religieuses comme les juifs d’Europe de l’Est, qui fuient les pogroms.
Par ailleurs, les pays d’accueil comme les États-Unis, mettent en
place des politiques d’immigration très incitatives. Ils veulent attirer les migrants indispensables à la mise en valeur de leur territoire.
Enfin, les campagnes de publicité et les tarifs attractifs proposés par
les compagnies maritimes transatlantiques achèvent de convaincre
ceux qui rêvent d’une vie meilleure.
2. Vers quelles destinations ?
Document 7
L’arrivée à New-York
« L’île d’Ellis est l’endroit où le gouvernement américain reçoit la visite
des immigrants, nul colon ne peut débarquer s’il n’a pas passé par là…
Lorsque les immigrants ont subi l’examen médical, ils arrivent groupés
par nationalité devant des inspecteurs chargés de les interroger dans la
langue de leur pays sur leur état-civil, leur passé, leur moyen d’existence,
leurs relations aux États-Unis et leurs projets ; si l’immigrant montre les
150 francs fixés comme minimum et s’il verse les deux dollars exigés par
le gouvernement américain, l’homme est admis. »
Citation de En Amérique, de Jules HURET,
bibliothèque Charpentier-Fasquelle, 1904.
Séquence 1 – HG20
15
© Cned – Académie en ligne
Questions
� Où et comment s’effectue l’arrivée ?
� Quelles conditions doit remplir le nouvel arrivant pour pouvoir péné-
trer sur le sol américain ?
Réponses
� Les immigrants arrivent sur l’île d’Ellis qui est face à New-York où ils
sont regroupés par nationalité, avant d’être auscultés et interrogés.
� Le nouvel arrivant doit être en bonne santé, répondre aux questions
sur son passé et ses projets futurs et verser une somme fixée par
le gouvernement. Cela lui permet juste d’entrer à New-York. Si il ne
connaît personne, il ne disposera ni d’un logement, ni d’un travail.
L’amélioration des transports maritimes et en particulier la généralisation des navires à vapeur, plus rapides, favorisent le départ des
migrants vers des destinations lointaines. Il s’agit principalement des
États-Unis qui vont accueillir au cours du siècle 35 millions d’Européens. Le reste du continent américain n’est cependant pas négligé.
Le Canada, l’Argentine et le Brésil attirent également plusieurs millions d’Européens. Il faut aussi citer les colonies de l’Empire britannique, comme l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Aux États-Unis, les nouveaux arrivants se regroupent en communauté
en fonction de leur langue (la plupart ne sont pas anglophones) ou en
fonction de leur religion (juive, ou catholique pour les Irlandais et les
Italiens).
En arrivant dans leur nouvelle patrie, les immigrants découvrent souvent que leur rêve est loin de la réalité. Ils sont pour la plupart logés
misérablement et cantonnés dans les travaux les plus pénibles.
Terminons par une citation qui résume la dure réalité de l’arrivée des
immigrés :
« Les dindes ne tombaient pas toutes rôties dans les assiettes et les rues
de New-York n’étaient pas pavées d’or, en fait, le plus souvent, elles
n’étaient pas pavées du tout. Et ils comprenaient alors que c’était précisément pour qu’ils les pavent qu’on les avait fait venir. »
Georges Perec et Robert Bober, Récits d’Ellis Island :
histoires d’errance
r
et d’espoir, Paris, P.O.L., 1978.
Après avoir présenté le phénomène de façon générale, nous allons le
traiter par une étude plus précise sur la crise agricole et l’émigration des
Irlandais au XIXe siècle. En effet, parmi les États européens, l’Irlande est
le pays qui a connu l’émigration la plus massive.
16
Séquence 1 – HG20
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B
Document 8
L’Irlande, victime d’une crise
agricole désastreuse au XIXe
Carte de l’Irlande (Encyclopédie Universalis, article l’Irlande, Corpus 12,
page 617 1996, ISBN 2-85229-290-4).
Il s’agit d’un document de présentation pour repérer les différents espaces du pays. Vous pouvez vous y référer tout au long du cours.
LONDONDERRY
DONEGAL
ANTRIM
ULSTER
BELFAST
TYRONE
FERMANAGH
LEITRIM
SLIGO
ARMAGH
DOWN
MONAGHAN
MAYO
CAVAN
LOUTH
ROSCOMMON
LONGFORD
CONNAUGHT
MEATH
WESTMEATH
GALWAY
DUBLIN
KILDARE
OFFALY
LEINSTER
CLARE
LAOIS
CARLOW
TIPPERARY
LIMERIK
WICKLOW
KILKENNY
WEXFORD
MUNSTER
WATERFORD
KERRY
CORK
CORK
0
50 km
Au XIXe siècle, l’Irlande fait partie du Royaume-Uni de Grande Bretagne.
C’est un des pays les plus peuplés d’Europe, compte tenu de sa superficie.
Vers 1840, la densité de population est de 84 habitants au km2. La
population connaît une forte croissance de 1,6 % par an. Elle passe de 6
à 8 millions d’individus en 50 ans.
Les fermiers, qui représentent l’essentiel de la population, sont majoritairement pauvres. Les parcelles appartiennent à des grands propriétaires, non résidents, qui les louent et les sous-louent à des tarifs élevés.
Séquence 1 – HG20
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1. Une maladie inconnue : le mildiou
Document 9
Questions
Une pomme de terre atteinte du mildiou
� Quel aspect présente cette pomme de terre ?
� Quelle en est la conséquence pour la consommation ?
Réponses
� Elle est flétrie et atteinte de pourriture du fait de la présence de nom-
breuses taches plus ou moins sombres.
� Elle est impropre à la consommation d’autant plus que le pourrisse-
ment s’accompagne d’une odeur désagréable.
La pomme de terre constitue en Irlande la base de l’alimentation de la
population et en particulier des paysans. La diffusion progressive de
sa culture depuis le XVIIIe siècle a amélioré le quotidien des paysans
et favorisé la croissance de la population.
Elle offre plusieurs avantages :
• Sa culture est facile.
• Elle est très nutritive et permet de manger à sa faim.
• Elle peut être associée à d’autres cultures qui sont destinées à la
vente.
Définition
Disette : pénurie de nourriture.
La pomme de terre a pris une telle place dans l’alimentation qu’en 1830, 30 % à 35 % des Irlandais
dépendent exclusivement d’elle et qu’en 1836-1837,
une mauvaise récolte a déjà mis le pays au bord de la
disette.
En septembre 1845, une maladie inconnue, originaire d’Amérique du
Nord, frappe la pomme de terre.
18
Séquence 1 – HG20
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Il s’agit d’un champignon parasite, le mildiou, qui rend le tubercule
inconsommable : il se flétrit et pourrit. C’est entre un tiers et la moitié de
la récolte de 1845 qui est détruite par cette maladie.
En 1846, c’est la quasi-totalité de la récolte qui est anéantie.
En 1847, la récolte est saine mais elle est insuffisante.
En 1848, puis en 1849, le mildiou détruit à nouveau les récoltes. À partir
de 1850, la situation s’améliore.
2. La Grande Famine de 1845 à 1849
Document 10
Gravure d’une mère et de ses 2 enfants victimes de la famine.
© Mary Evans/Rue des Archives.
Questions
� Comment la gravure témoigne-t-elle de l’ampleur de la crise irlan-
daise ?
� Comment cette famille peut-elle échapper à sa situation dramatique ?
Séquence 1 – HG20
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Réponses
� Le dessinateur insiste sur la misère des personnages : vêtements en
lambeaux, absence de chaussures, visages tristes et déprimés. La
maigreur des personnages rappelle la sous-alimentation et aussi la
maladie. Enfin, l’absence du père sous-entend que celui-ci est probablement mort.
� Les plus pauvres étant expulsés de chez eux, il ne leur reste que la
mendicité ou l’exil vers les villes ou l’étranger.
La mauvaise récolte de 1845 provoque le doublement du prix de la
pomme de terre. L’Irlande plonge alors dans une pénurie alimentaire
générale qui devient catastrophique en 1846. La famine fait son
apparition. La sous-nutrition favorise la diffusion des épidémies et
principalement celles du typhus, du choléra et du scorbut.
Définitions
Typhus : Maladie due à des bactéries et à un manque d’hygiène.
Scorbut : Maladie due à une carence
en vitamine C.
Des villages entiers sont décimés, les gens meurent par milliers, surtout parmi les plus jeunes et
les plus âgés.
De plus, les paysans pauvres, ne pouvant plus
payer leur loyer, sont expulsés de leurs parcelles.
La crise est aggravée par le fait que le gouvernement britannique ne saisit pas l’ampleur de la
catastrophe. Il prend des mesures insuffisantes
et tardives, comme la distribution de soupe populaire. Mais il rechigne à distribuer gratuitement de
grandes quantités de vivres et maintient l’exportation du blé irlandais
vers la Grande-Bretagne. Cela sera très mal vécu par la population de
l’île.
Famine : Absence de nourriture qui
provoque un grand nombre de décès.
La famine et les épidémies ne touchent pas toute l’Irlande de la même
manière. Les régions de l’ouest sont les plus touchées, en revanche le
nord-est et les villes de l’est comme Dublin ou Belfast sont quasiment
épargnées.
Les épidémies ont tué dix fois plus d’Irlandais que la famine elle-même :
1,8 million de personnes ont péri entre 1846 et 1851 sur une population
de 8,3 millions.
C
L’émigration, seule solution
1. Les principales destinations
Document 11
Graphique des destinations outre-mer des émigrants irlandais
(1821-1920) (en milliers de personnes par décennie)
Voir page suivante 20
Séquence 1 – HG20
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1400
Destinations
USA
Australie
Canada
Autres
1200
100
800
600
400
200
Questions
-1
92
0
11
19
-1
91
0
01
19
-1
90
0
18
91
-1
89
0
81
18
-1
88
0
71
18
-1
87
0
61
18
-1
86
0
51
18
-1
85
0
41
18
-1
84
0
31
18
18
21
-1
83
0
0
� Quelles sont les phases de l’émigration irlandaise ?
� Quelle est la principale destination ? Comment peut-on l’expliquer ?
Réponses
� On distingue 3 phases :
• une première phase croissante avant la Grande Famine de 1845.
• une deuxième phase constituant un pic très important entre 1845
et 1855
• une troisième phase moins forte, mais encore constante jusqu’en
1920.
� Les États-Unis sont la destination première des migrants irlandais,
très nettement devant le Canada et l’Australie.
Les émigrants irlandais d’avant la famine se dirigeaient déjà vers les
États-Unis, ce d’autant plus facilement que les billets pour voyager
sur les paquebots n’étaient pas très chers. De plus, les États-Unis
qui sont en pleine croissance, sont demandeurs de main d’œuvre et
apparaissent comme le « pays de la liberté » pour tous les émigrants
européens.
L’émigration irlandaise ne date pas de la Grande Famine. Depuis le
début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne et l’Amérique du Nord sont
des destinations courantes des émigrants irlandais.
On estime qu’un million d’Irlandais est parti en Amérique du Nord, de
1815 à 1845. 500 000 se sont installés en Grande-Bretagne.
Face à la gravité de la crise de la pomme de terre et à la famine persistante, l’émigration devient pour beaucoup l’unique solution.
Séquence 1 – HG20
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L’émigration connaît une hausse exceptionnelle entre 1845 et 1855. En
effet, c’est 1,3 million d’Irlandais qui quittent leur pays natal.
Ils se répartissent entre :
• l’Amérique du Nord : 54 % pour les États-Unis et 12 % pour le
Canada.
• L’Océanie : 4 % pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande
• La Grande Bretagne : 30 % pour l’Angleterre et l’Ecosse
Définition
Diaspora : dispersion à travers
le monde d’un peuple exilé de
son pays.
L’émigration irlandaise se poursuit tout au long du
siècle car la pauvreté n’a pas disparu avec la fin de la
crise de la pomme de terre. C’est encore entre 50 000
et 130 000 Irlandais qui chaque année tentent leur
chance à l’étranger.
Ils vont constituer une véritable diaspora.
2. Voyage et installation outre-mer
Document 12
Les conditions de la traversée en 1847
« Des centaines de pauvres hommes, femmes et enfants de tous âges, se
serraient les uns contre les autres, sans air, pataugeant dans la saleté
et respirant un air fétide1. Ils étaient malades et avaient perdu l’espoir.
Les malades, qui avaient de la fièvre, étaient côte à côte avec les gens en
bonne santé, ils les perturbaient par leurs cris d’agonie. La nourriture,
généralement mal choisie, n’était pas suffisamment cuite à cause du manque d’équipement et d’espace pour cuisiner. La quantité d’eau, à peine
suffisante pour cuisiner et boire, ne permettait pas de se laver. Personne
n’essayait de maintenir la morale ; on ne priait jamais ; l’alcoolisme, et
tous les comportements de débauche qui en découlent, n’était pas combattu, car il profitait au capitaine qui dirigeait le trafic de grog2. »
D’après Stephen de Vere cité dans Collins, ME;
“Ireland Three”, The Educational Company, 1972.
1. fétide : puant.
2. grog : rhum coupé d’eau.
Questions
� Pourquoi les conditions de voyage sont-elles déplorables ?
� Quelles en sont les conséquences pour les émigrants ?
Réponses
� Les Irlandais qui s’exilent sont pauvres et souvent transportés par des
capitaines qui cherchent à faire un maximum de bénéfices en remplissant les navires.
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Séquence 1 – HG20
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� Le manque d’hygiène et de place entraine un fort taux de décès parmi
une population déjà affaiblie par les fièvres et la sous-alimentation.
Les conditions de traversée sont effroyables. Les émigrants sont
entassés dans des navires surnommés les cercueils flottants. En
1847, 20 % des passagers périrent en mer ou juste à l’arrivée.
Définition
Xénophobie : hostilité envers
les étrangers.
L’accueil en Amérique ou en Angleterre est difficile :
ils sont victimes du mépris ou de la xénophobie des
populations locales.
La plupart des immigrants s’installent dans les
grandes villes industrielles où ils constituent une
main d’œuvre sans qualification. Aux États- Unis, les hommes sont
employés dans les mines ou construisent des voies ferrées tandis que
les femmes sont engagées comme domestiques. Du fait des différences
culturelles (la langue gaélique et la religion catholique dans des pays
majoritairement anglophones et protestants), les Irlandais se regroupent
dans des quartiers bientôt surnommés « petite Irlande ».
Progressivement, les Irlandais vont s’intégrer et accéder à des emplois
plus qualifiés : ainsi aux États-Unis, et en particulier à New York, ils occupent de nombreux emplois dans la police, et en 1880, pour la première
fois, un maire irlandais catholique est élu.
Conclusion
L’émigration irlandaise est devenue un phénomène majeur de l’histoire
de ce pays et une démarche naturelle pour les Irlandais. La population
n’a fait que décroître de 1840 à 1930, passant de 8 millions à 4 millions
ce qui est un phénomène unique en Europe.
On peut reprendre la formule des historiens Sheridan Gilley et Roger
Swift : « L’immigration irlandaise fut un filet d’eau dans les années 1790,
un courant dans les années 1820, une rivière dans les années 1840 et
une marée à partir de la fin des années 1840. »
Pour aller plus loin…
Cité dans La croissance des villes au
XIX
Xe, Jean-Pierre POUSSOU,
SEDES, 1992. 쎱
Vous pouvez consulter le site du Musée
McCord Museum, qui évoque l’arrivée des
Irlandais dans la province du NouveauBrunswick et en particulier le clip vidéo :
Aller sur le moteur de recherche et saisir le nom du
Musée McCord, puis rentrer sur la page d’accueil et
choisir la thématique 1840-1867 et « ils sont venus
d’Irlande ».
Autre site à consulter : lieu historique national du
Canada de la Grosse-île et le mémorial des Irlandais :
Sur le moteur de recherche, saisir le nom du mémorial : « Grosse île et le mémorial des Irlandais ».
Séquence 1 – HG20
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